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Catherine Lauga du Plessis (Traducteur)
EAN : 9782020826051
190 pages
Seuil (09/09/2005)
3.46/5   26 notes
Résumé :
Pendant la guerre du Vietnam, un employé de l'administration américaine rêve de créer un système invincible permettant de remporter la guerre psychologique, tandis que sa vie privée se désintègre inéluctablement.
Un pionnier Boer du XVIIIe siècle rend compte d'une expédition chez les indigènes africains qui tourne au drame sanglant...
Dans ces deux longues nouvelles, son premier ouvrage romanesque publié en Afrique du Sud en 1974, J. M. Coetzee explore... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Deux nouvelles dans cet ouvrage, écrits de jeunesse de J.M. Coetzee où l'on trouve déjà les grandes caractéristiques de son oeuvre : regard incisif sur la société sud-africaine, profonde noirceur et pessimisme latent, une certaine mélancolie.

Dans "le projet Vietnam", premier texte touffu et abscons, on suit la dérive psychique d'un obscur employé de bureau américain persuadé de détenir l'arme absolue permettant de battre définitivement l'ennemi vietnamien, sans verser une goutte de sang. Devant l'incompréhension de sa hiérarchie et le délitement de sa vie privée, le héros sombre inéluctablement dans la folie. La longue description assez incompréhensible du projet gâche la lecture de ce texte, par ailleurs remarquablement écrit.

Beaucoup plus intéressant est "le récit de Jacobus Coetzee". L'auteur décrit la ruée vers le nord de l'Afrique du Sud des colons hollandais en 1760, le passage de fleuves inconnus, la découverte de tribus étranges, et le rapport cruel et déshumanisant de ces colons avec les populations autochtones. Instructif d'un point de vue historique (les prémices de la future Apartheid sont déjà bien là), ce texte est également un remarquable exercice littéraire, avec une mise en abîme du héros, personnage fictif mais relié à l'auteur par le patronyme… Fiction et réalité finissent par se mélanger, comme dans les meilleurs romans d'Auster. On comprend alors le lien qui unit ces deux auteurs (lire à ce sujet : « Ici & maintenant : Correspondance 2008-2011 »).

Les deux nouvelles de Terres de Crépuscule (Dusklands) sont donc à découvrir pour s'initier à l'univers de Coetzee ou pour mieux comprendre ses origines romanesques.
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Terres de crépuscule, premier opus de J.M. Coetzee, est un recueil de deux nouvelles mettant en scène deux personnages à la psyché singulière.

Dans le projet Vietnam, un employé de bureau psychorigide raconte son activité dans un service confidentiel ayant affaire avec la guerre psychologique. Sa narration, tissue de discours grandiloquents, emphatiques, dénotent chez le sujet un trouble certain, une forme de mégalomanie. Son auto-analyse constante, ce soliloque réfrigérant, dénué de toutes empathie pour son entourage, notamment sa femme, sa complaisance sadique et cynique à traiter des exactions américaines au Vietnam ne font que confirmer cette impression et l'on glisse lentement vers l'irrationnel.

Dans le récit de Jacobus Coetzee nous sommes transportés en d'autres lieux à l'époque de la colonisation de ce qui est l'Afrique du Sud actuelle, c'est à dire en 1760 sur les pas du personnage éponyme, explorateur vigoureux et chasseur d'éléphants. le texte est présenté comme une transcription de la narration écrite de ses voyages périlleux toujours plus au nord du pays encore à découvrir. le lecteur se demande si Jacobus a bel et bien existé, si c'est un lointain ancêtre de l'écrivain ou si tout ceci n'est qu'un procédé littéraire, une espiègle mystification. Là encore, on à affaire à un être déséquilibré, un boer rude, sanguin et plutôt obtus. Même boursouflure dans le langage, même narcissisme outré, absence similaire d'empathie sauf à quelques occasions, sympathie qui apparaît alors comme singulièrement incongrue. Les termes employés envers les hottentots et les bochimans leur dénient toute dignité humaine, ce sont des bêtes qu'on extermine tels des nuisibles, que l'on croise pour la reproduction, ils ont les qualités et les défauts des animaux sauvages du veld. Ainsi il est bien plus commode d'éradiquer cette engeance qui ne communie pas dans la paix du seigneur. Cependant malgré la narration de ses déboires au pays des Grands Namaquas et le récit de la deuxième expédition à des fins punitives, sanguinaires, la cruauté du personnage à un effet moins glaçant que la mégalomanie du personnage de la première nouvelle; on peut considérer que la violence et le racisme de Jacobus sont plutôt le fruit des idées et des conceptions d'une époque révolue, alors que l'employé de bureau est un homme de notre époque travaillant sur un sujet sensible pour la première puissance mondiale.


Pour son entrée dans le monde des lettres le lauréat du prix Nobel de littérature 2013 montre déjà l'étendu de son talent. Les sujets abordés sont traités de manières fort dérangeantes et le lecteur est partagé entre fascination et effroi.
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Lecture ardue et dense.
Dans ces 2 longues nouvelles, J.M.Coetzee nous fait voir le monde à travers les yeux de deux personnes atypiques.
Le narrateur de la première nouvelle, dont je ne sais dire s'il est emporté par une obsession maladive ou par la paranoïa, finit par perdre contact avec la réalité et commettre un acte affreux. Dans cette nouvelle, J.M.Coetzee n'épargne pas au lecteur la difficulté d'un passage constitué d'un rapport très technico-administratif, ni celle de savoir exactement quelle vie mène le narrateur ni quel travail il exerce réellement (traduisez : il faut s'accrocher)
Dans la deuxième nouvelle, le lecteur doit faire l'effort (et oui, il s'agit d'une lecture qui demande du boulot !) de se transposer dans l'univers d'un explorateur du 18ème siècle en Afrique du sud, avec ses préjugés, son mode de vie, ses ressorts particuliers. Et ça ne se termine pas bien non plus.
En résumé, au sortir de cette lecture, je suis partagé entre l'admiration pour une réussite littéraire un peu abstraite, et le sentiment d'avoir passé quelques heures à faire un effort quelque peu rébarbatif.
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Ceci n'est pas un roman mais une combinaison de deux nouvelles dont on peine à comprendre le lien si ce n'est peut-être la question de la violence et de la civilisation.

La première est l'histoire d'Eugène Dawn qui tente de découvrir un moyen de mettre la fin à la guerre du Vietnam mais qui perd progressivement la tête, marié à une femme infidèle, père d'un fils qu'il n'aime guère.
Une nouvelle très sombre mais qui m'a fait tressaillir.

La deuxième, plus longue, est très particulière. Il s'agit de la description d'exploration de territoires au nord des premiers colons d'Afrique du Sud. C'est une histoire de la colonisation et des rencontres entre colons, Bochimans, Hottentots mais également avec les paysages, plantes et animaux. C'est très violent, presque désagréable (et pourtant j'ai beaucoup apprécié American Pyscho).

voilà, voilà. c'est triste à écrire mais je suis presque certain que dans dix ans, je ne me rappellerai plus de quoi ces nouvelles sont le sujet.
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Je qualifierais cette lecture d'éprouvante, sans que cela soit négatif. Cela tient aux propos qui sont tenus, à la première personne, par les deux principaux protagonistes des deux courtes histoires de ce livre. le point commun de ces personnages est le détachement dont il font preuve à l'égard d'autres humains, ennemis de circonstance, appréhendés comme des êtres inférieurs pour ne pas dire des animaux. La santé mentale est plus que questionnable dans un cas, quand on pensera que c'est une question d'époque dans l'autre cas. Il n'empêche que cela nous renvoie à notre présent que l'on souhaiterait beaucoup moins comparable à ce qu'on lit ici. On grince des dents, on reçoit un seau d'eau glacée lorsqu'on comprend ce qui est écrit, on aimerait parfois être ailleurs... C'est donc pour cela que j'ai parlé d'épreuve à propos de cette lecture, qui ne convoque pas vraiment le plaisir, mais nous rappelle ce que peut être l'Homme !
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Marilyn applique en amour la théorie des quanta invariables : tout amour dont elle n'est pas l'objet est autant d'amour que je lui vole.
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Quel écrivain sud-africain a reçu le prix Nobel de littérature en 2003 mais fait partie du club très fermé de ceux qui ne donnent jamais d'interview ? Dommage car c'est un génie !
« Disgrâce » de J. M. Coetzee, c'est à lire en poche chez Points.
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