Arlette Cousture a écrit Les Filles de Caleb et
Ces enfants d'ailleurs, deux oeuvres que je n'ai pas lues, mais qui sont considérées maintenant comme des classiques de la littérature québécoise. Je suis tombée sur Petal's Pub dans un marché aux puces. le livre était dans un état remarquable, la personne qui l'avait mis à vendre devait tout juste venir de l'acheter. Il n'était pas cher alors je l'ai pris, et maintenant que je l'ai fini, je comprends pourquoi son dernier propriétaire s'en est aussi vite débarrassé. N'ayant jamais lu
Arlette Cousture, mais avec sa réputation, je m'attendais à quelque chose de bien mieux, mais vraiment, bien mieux.
Je trouve dommage ce que je vais dire, mais j'ai trouvé l'écriture lourde. L'histoire en elle-même est très très légère, malgré les efforts, on ne retrouve aucune profondeur, mais la formulation des phrases et les métaphores trop poussées et parfois même maladroites apportent de la lourdeur au texte, ce qui rend le tout pénible à lire. Il m'est même arrivé à deux ou trois reprise de relire une même phrase 4 ou 5 fois sans arriver à la comprendre comme s'il manquait des éléments de syntaxe. Voilà ce qui en est pour l'écriture.
Quant à l'histoire, elle ne rattrape pas le point mentionné précédemment. le destin de trois jeunes femmes qui trouvent chacune l'amour de leur vie à travers la pauvreté et les malheurs qui leur tombent dessus les uns après les autres, c'est cliché, oui, mais bien des auteurs arrivent encore à écrire des récits intéressants et bien ficelés sur cette thématique. Ce n'est pas le cas ici. le misérabilisme extrême en devient lassant, sans parler des personnages qui semblent bien décidés à tout faire pour ne voir que le négatif, comme s'ils ne suivaient pas la tendance que l'auteure tente de leur faire prendre. L'exemple le plus flagrant est le personnage d'Angélique. Novice défroquée pour l'amour d'un jeune médecin issu d'une famille riche, elle accepte de devenir son amante hors des liens du mariage, semblant très bien assumer ce rôle, mais en même temps, elle passe son temps à faire pénitence de la manière la plus bigote possible (couchée à plat ventre sur le sol froid, les bras en croix), à chaque fois qu'elle a l'impression de commettre un péché véniel. Convaincue qu'Eugène (le médecin en question) mariera celle que sa famille a choisie dans une famille de leur rang, elle accepterait de devenir sa maîtresse entretenue. Mais au moment où elle tombe enceinte, et qu'Eugène et elle vivent finalement ensembles, malgré le fait que ce dernier se voit bien l'épouser, elle continue de se convaincre qu'elle sera la maîtresse, qu'elle donnera son enfant à l'adoption ou bien qu'elle partira avec, faisant semblant d'être une jeune veuve pour continuer à vivre dans sa misère. À la lecture, on a l'impression que l'auteure tente de nous rendre ce personnage sympathique, mais il ne réussit qu'à nous taper sur les nerfs à force d'entretenir son misérabilisme têtu. Alors, il ne ressort d'Angélique qu'une belle femme qui aime faire pitié. S'il s'agit là de l'exemple le plus effarent, mais il demeure que les autres personnages n'arrivent pas non-plus à nous émouvoir.
Vraiment, Petal's Pub, ne vaut pas le détour, et mon exemplaire se retrouvera sans doute à nouveau dans une vente de débarras.