Il est loin le temps de ma première chronique et surtout, il est bien rare que je me retrouve sans le mot !
Et pourtant, il m'est difficile d'aborder ce livre tant l'horreur qui ressort d'une Birmanie aux mains de la dictature m'a frappée tout du long.
On ne l'apprend pas cette abjection, du moins pour ceux qui se sont intéressés à cette période et à cette partie du monde et pourtant, cette fiction abritant en son coeur de nombreux témoignages de dissidents Birmans est d'une précision qui libère ce qu'il y a de plus effroyable.
Karen Connelly a vécu deux ans à la frontière thaïlandaise /birmane parmi les exilés et les résistants à la junte militaire en 1962 et ca se ressent , on discerne également qu'elle s'appuie sur un vécu qui n'est autre que celui de son frère, enfermé dans les geôles birmanes.
Livre encensé pour sa résistance et la mise en avant de la dignité humaine, "
La cage aux lézards" est politique, par ailleurs celle-ci est abordée d'une manière détaillée et scrupuleusement renseignée, au même titre que les conditions de vie dans les geôles qui font froid dans le dos entre sévices physiques et psychologiques.
Lire "
La cage aux lézards" c'est entrer dans un huis clos où la faim dévore les entrailles tandis que la corruption dévore tout un système.
Seuls moments de répit, la place du bouddhisme avec ses préceptes adoucissant les pages de ce roman, ultime recours également pour Teza, cet enfant prisonnier vivant dans l'enceinte d'une prison, dans les yeux duquel tout espoir est vain, où sa seule cage en tôle est à l'image de ce petit corps abîmé , où seules les odeurs nauséabondes , à l'instar des matons aux âmes écoeurantes écrasent toute vie pour ne laisser place qu'à la survie.
Tous les ingrédients étaient réunis pour faire de cette lecture un moment riche d'apprentissage, mais je n'ai pas réussi à dépasser mes émotions , ma lecture est devenue rapidement saccadée et interminable.
Ma sensibilité a trouvé ici sa limite pour des raisons qui me sont propres.
Pour autant, vous l'aurez compris, je n'ai aucune critique négative à émettre, c'est sans aucun doute un grand livre que je ne peux que qualifier d'essentiel et que je ne peux donc que conseiller en vue de sa valeur littéraire, sa documentation, sa justesse et son grand cri humaniste.