Il y a une jouissance à détester celui que les autres vénèrent en déversant sur nous ses mérites à longueur de journée. Aujourd'hui encore je trouve sympathiques des gens qu'on s'accorde à trouver abominables.
Infiniment répétée, la prière féconde l'infini par le fini. Toute répétition qui crée des mots, des phrases en aspirant à l'harmonie purifie l'âme, l'abolissant à la longue. Elle fait l'expérience d'une faculté souveraine qui tue tout attachement à soi. Le néant ouvre la porte à la félicité qui brûle visage et souvenirs.
La mémoire est faite de tiroirs pratiques qui s'ouvrent ou se ferment pour simplifier notre vie. C'est un signe de médiocrité de vouloir se souvenir de tout.
Toute confession est horrible : avouer à un autre l'ordure qu'on cache en soi c'est l'authentifier, l'intégrer à son avenir.
Le plus effrayant des mystères est celui qui nous concerne mais nous ne le comprenons jamais.