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EAN : 9782729119348
95 pages
Editions de La Différence (19/05/2011)
4.44/5   8 notes
Résumé :
Après la mort de son mari, Graça revient habiter la maison vide de son enfance.
Elle tourne en rond, accablée par ses souvenirs. Elle revoit son père, autoritaire et inflexible ; sa jeune belle-mère qu’elle a surprise en train d’embrasser le cousin Vasco, dont elle était elle-même amoureuse. Elle repense aux huit années qu’elle a passées avant de les trahir, de les dénoncer à son père… Elle est obsédée par l’image de ce père furieux qui l’a chassée et est mor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Où commence le mal-être? Est-ce inné ou acquis ? Dû au contexte de l'enfance ou aux événements douloureux de la vie ? Ou au manque d'amour au sens large ?.....parlant d'un mal être perpétuel qu'on promène toute une vie.....comme celui de la protagoniste de ce livre, Graça, veuve, femme emmurée dans sa solitude qui une fois ayant gâché sa propre vie et celles de ses proches, vit quasi seule avec les fantômes du passé, dans la maison de son enfance. Oui, ce n'est pas très enthousiasmant comme sujet, mais c'est sans compter avec la plume de Maria Judite de Carvalho (1921-1998), une grande écrivaine portugaise dont l'oeuvre considérable, étrange et intéressante est restée mal connue, hors de son pays.
Une prose puissante et intimiste qui fouaille toutes les blessures de Graça, mais son spleen survivra même à l'amour......
Un court roman de 95 pages pour découvrir cette grande romancière.
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Ce récit est surtout une longue introspection, à l'écriture subtile et profonde. On croit flotter, entrer dans un rêve, un rêve où se côtoient l'amour et la mort, les ombres si présentes d'un passé qui remonte à la surface. Graça remâche sa vie. Elle semble vaincue, brisée, isolée dans ce monde aussi feutré qu'implacable de la bourgeoisie lisboète. Elle reconstitue le puzzle de sa vie au cours des vingt dernières années : son adolescence au sein de l'appartement familial en compagnie de son père et de sa belle-mère, la présence de Vasco dont elle s'était éprise en secret, la liaison entre Vasco et sa belle mère, sa rencontre ensuite avec Claude qu'elle épousera, union que son père rejette à cause du manque de fortune et de situation de Claude, les maladies de son père, de Claude, l'arrestation de Vasco (nous sommes encore sous le régime de Salazar), les conversations d'une amie de la famille, etc. Ce récit très maitrisé et dont on reconstitue au fur et à mesure les parties infuse d'abord lentement pour agir ensuite avec toute son intensité.
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C'est un roman tout en nuances, fait de doutes et de questions, que signe l'écrivaine Maria Judite de Carvalho avec Ces mots que l'on retient. Un roman qui fait appel à la mémoire, au secret et aux secrets, à l'heure d'une forme de bilan, l'héroïne revenant à Lisbonne après le décès de son mari et quelques années passées à Bruxelles.

C'est un roman sur le silence, les commérages et le qu'en-dira-t-on. Mais aussi sur ce qui nous suit toute notre vie, qui ne s'efface jamais. Même si on a souhaité que tout le monde finisse par oublier cette petite trahisons ce secret dévoilé qu'on a peut-être grossi, par jalousie ou par envie. Même si on aimerait des années plus tard qu'il ne reste plus aucune trace de tout ça qui a bouleversé tan de vies en plus de la nôtre.

C'est surtout un magnifique roman, empreint de pudeur et de sincérité. Qualités que l'on trouve dans chacun des livres de cette auteure portugaise que j'ai eu l'occasion de lire, à savoir trois romans et un recueil de nouvelles. Qualités qui me donnent envie de continuer à la découvrir.

Ces mots que l'on retient, un titre à retenir.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Graça revient dans la demeure familiale après un départ qu'on imagine précipité. Elle a surpris sa belle-mère en train d'embrasser son cousin, Vasco. Témoin de cette scène, Graça fulmine, rumine et décide de tout révéler à son père. C'est la mise à la porte de la belle-mère et son père, d'ordinaire heureux et compréhensif, ne lui pardonne pas d'avoir rapporté un si lourd secret. Toute la famille est brisée et Graça, dévoilée aux yeux de tous comme la mauvaise langue, est obligée de fuir.
C'est
donc dans ce retour aux sources, une plongée dans la vie de l'époque lorsqu'elle-même, petite fille, était amoureuse du cousin Vasco. Si la scène du baiser surpris est aussi douloureuse, c'est bien que Graça espérait avoir son cousin pour elle toute seule. le mal est fait, la vérité a éclaté et personne n'a été épargné.
Graça a maintenant la quarantaine passée, elle est seule et vit toujours au présent cette mésaventure de son enfance. Tous les objets sont marqués du sceau de la tromperie et de la trahison. Et curieusement, cette belle-mère, qui a été désavouée, cherche à la revoir. Comment se fait-il que tant d'années après, l'histoire soit encore si vivante?
On suit le personnage d'une Graça tourmentée. Entre l'enfance et l'âge adulte, les petits maux restent les mêmes, les personnages restent inchangés et le père est le grand absent de la situation, comme toujours effacé derrière ses "femmes".
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C'est toujours un plaisir de retrouver le talent de Maria Judite de Carvalho et la facilité avec laquelle elle décrit des émotions profondes, toute en nuance, subtilité et non-dits, à travers des personnages crédibles, entiers et résolument humains. Cette nouvelle a beau être courte, elle n'en reste pas moins impressionnante dans son envergure et justesse.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
C'était un âge presque miraculeux, et elle n'en savait rien. L'oiseau avait pris son vol, mais n'était pas encore parvenu au sommet de la montagne, il planait dans l'air, les ailes ouvertes, mais n'avait pas la force de s'élever jusque-là. On lui faisait remarquer constamment, d'un air sérieux et en fronçant les sourcils, qu'elle faisait des choses qui n'étaient plus de son âge, qui étaient ridicules, ne voyait-elle pas qu'elle avait grandi, qu'elle était une femme ?
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Il fallait que cela arrive ainsi ; car il y a des êtres qui ne sont pas nés pour l'amour, qui ne verront s'épanouir que les frissons sacrés de l'attente, parce qu'ils sont trop faibles pour supporter la félicité douloureuse de l'accomplissement.
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Elle fut presque effrayée lorsqu'il lui adressa soudainement un mot d'amour et elle s'étonna d'avoir presque oublié la tendresse de ces dernières minutes ainsi que sa promesse. Comme tout lui était subitement devenu étranger dans cet environnement morne et étouffant, tout ce qu'une pulsion subite lui avait arraché un peu plus tôt à la faveur d'un enivrement passager.
Elle le regarda de côté, avec une grande circonspection. L'énergie plissait son front, les contours de sa bouche indiquaient le calme de l'homme sûr de lui, toute l'expression de son visage ne reflétait qu'une virilité inflexible empreinte de suffisance.
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Video de Maria Judite de Carvalho (1) Voir plusAjouter une vidéo

Maria-Judite de Carvalho : tous ces gens, Mariana
A Porto, au bord du fleuve Douro, Olivier BARROT présente le livre de Maria JUDITE de CARVALHO "Tous ces gens, Mariana..." A propos duquel il conclut "la solitude n'est pas un acquis, elle est innée"!
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