Bon sang… «
L'accident » de
Marianne Brun. Encore une fois, la littérature suisse-romande m'a emportée loin dans les méandres de nos souvenirs collectifs et individuels. Encore une fois, les pages encrées ont eu ce pouvoir de réveiller des choses que chacun d'entre nous possèdent : le besoin de tuer la mère, le besoin de se défaire de son éducation, de se libérer de ces liens qui entravent notre vie d'adule et nous empêchent d'exister en dehors et en dedans.
«
L'accident », celui qui laisse des marques indélébiles, celui qui trace sur notre corps des lignes et des cicatrices, celui qui signe de son état des lésions dans nos âmes. Et malgré les baumes, les cataplasmes de fortunes, les caresses,
l'accident est là. Son souvenir est notre miroir, son souvenir est notre existence, notre image, nos désirs, notre obsession.
L'hiver. Dans la vieille Simca, Marion, assise à l'arrière, avance doucement sur le rebord du siège et passe la tête entre les deux fauteuils avant. Elle se rapproche de sa mère qui conduit la voiture sur les routes sinueuses et enneigées de ce département de la Drôme. Elle sent bien que sa mère n'est pas bien, qu'il se passe quelque chose et que ce n'est pas la route qui préoccupe Christine mais autre chose. Marion la connaît tant. Elle passe tant de moments à l'observer, à la regarder s'étioler, se perdre dans sa vie. Elle la connait par coeur. Elle sait devancer les colères, les crises et sait que par-dessus tout qu'elle préfère Alexandre, son petit frère. Mais pourquoi ?
Pourtant dans cette petite gare de marchandises de la Drôme perdue, la vie a tout pour sourire à Christine. André l'aime. Il passe examens sur examens professionnels et gravit les échelons qui les mènent vers une vie plus facile. Entourée de deux enfants, de ses parents qui n'habitent pas loin, la famille a tout pour être heureuse. Mais que se passe-t-il pour que sa mère s'éteigne et emprunte ces routes secondaires enneigées et verglacées ? Que s'est-il passé dans sa vie pour qu'elle ne réagisse plus et commette l'irréparable ?
Et pourquoi Marion ne reçoit-elle plus de lettres de sa grand-mère, de ses parents lors de son séjour en colonie ? Est-ce pour la punir d'avoir fait du mal à Alexandre au cours d'une bagarre ? Est-ce la raison qui a poussé ses parents à l'envoyer dans cette colonie qui a été pour elle, est un lieu empoisonné, emprisonné ? Et ces tantes, cette grand-mère qui ressemble au clan des siciliennes, où tout est caché, tu… Pourquoi ?
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