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Citation de Lepetitcarrejaune


Il y eut des moments de grâce. Des moments doux. Des bercements comme celui des arbres dans la brise. Des moments où tout semblait évident et léger. Les câlins d’André sur le pas de la porte de la cuisine, sa gourmandise, sa main caressant la sienne et la trouvant belle. Il y eut aussi les copains et le nuage de fumée qui s’épaississait au fil de la soirée, sous la lampe. Les tarots, les bringues, les discussions à n’en plus finir, les canards de sucre dans l’eau-de-vie, la musique, Julien Clerc écartant les bras nus pour accueillir le soleil, et la ballade des gens heureux que lui chantonnait André.
Il y eut avant cela la barbe de Christian, son odeur de pipe et le roulis de sa 4L sur les routes qui l’éloignaient de son enfance. Le vent qui claquait par leurs vitres ouvertes, leurs rires. Le désir qu’elle découvrait en observant sa main, tranquillement posée sur le volant. Le désir d’être caressée par un homme. La chaleur éreintante de son petit sexe où le sang affluait en cognant.
Il y eut le regard d’André au-dessus d’elle. Intense, et limpide. Après, il y eut les lettres d’André, toutes ficelées, muselées par un ruban de satin rouge et enfouies au fond du buffet.
Et puis il n’y eut plus rien, la petite balaya tout sans lui laisser le temps de se retourner.
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