Les Roseaux noirs, écrits en 1938, a fait partie des finalistes du Femina puis a sombré dans l'oubli. Tout juste retenait-on le scandale né lors de sa sortie, valant à
Marie-Thérèse Bodart d'être licenciée de son poste de professeur d'histoire de l'Ecole des Filles de Verviers. Oser relater l'inceste !
Une réédition s'imposait et elle est bienvenue.
Le récit se situe dans les Fagnes, région humide faite de tourbes et de marécages à l'est de la Belgique, région austère et dangereuse. Les personnages en sont le reflet...
Chapitre après chapitre, les protagonistes apparaissent, tous liés à Noëlle de Chatelroux.
Les relations entre eux sont difficiles, troubles, glauques et perverses parfois. L'amour paraît impossible. Tous ces sentiments sont analysés, décomposés, décortiqués.
J'avoue avoir été peu convaincu en première lecture, mais en sortant insatisfait, et ayant l'impression d'avoir manqué l'essentiel, j'ai voulu immédiatement relire le livre, et là, tout s'est mieux mis en place, il m'a révélé des richesses non perçues initialement.
La description des sentiments des divers personnages est approfondie et nous fait bien ressentir leur détresse.
Attention, vous l'aurez compris, l'atmosphère n'a rien de joyeux mais y a-t-il beaucoup de bons livres distillant le bonheur ?