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EAN : 9782330189143
128 pages
Actes Sud (10/04/2024)
4.59/5   512 notes
Résumé :
Vendredi 13 novembre 2015. Douceur automnale : ce soir pourrait avoir un air de fête. On rêve de ce que sera cette nuit qui s'ouvre. Deux amoureuses savourent l'impatience de se retrouver ; des jumelles se sont demandé où célébrer leur anniversaire ; une infirmière se promet le repos mérité. Un mari s'agace de devoir garder seul "la petite" - sa femme part écouter de la musique. Partout dans Paris, on va bavarder, trinquer, rire, danser. Et du côté des forces de sec... >Voir plus
Que lire après Terrasses ou Notre long baiser si longtemps retardéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (109) Voir plus Ajouter une critique
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A travers un roman court, l'auteur nous relate , les événements survenus, le Vendredi 13 Novembre 2015 , une date qui restera à jamais gravée dans notre mémoire . C'est avec une écriture, subtile, sensible, poétique et avec une grande pudeur , qu'il nous transmet les émotions intenses qui nous ont envahi . Cette date , où des actes terroristes , tuant plusieurs personnes venues assister à un concert au Bataclan, ou profiter de prendre un verre entre amis .Une soirée qui devaient être formidable , mais qui est vite devenue un vrai cauchemar. Une véritable boucherie perpétrée dans les 4 coins de Paris.Ce récit m'a totalement bouleversé, l'auteur ne tombe pas dans le pathos, c'est avec les larmes aux yeux que j'ai terminé cette lecture. Un récit qui est une sorte d'hommage fait , aux victimes tuées, et aux victimes détruites psychologiquement .Un revirement de situation, du bonheur à l'impensable . Un roman poignant, émouvant bouleversant.
A la fin de cette lecture, je viens d'apprendre le décès de Fred Dewilde, dessinateur, et victime du Bataclan . Il n'a jamais pu se remettre de ce cauchemar, jamais pu panser ses maux, il a préféré ce suicider .
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Cette nuit, mon Agatha Raisin étant terminé, je cherchais une autre lecture, et puis les copains (Casimir, Gwen et Hélène) avaient attiré mon attention sur ce livre de Laurent Gaudé.

C'est un auteur que j'ai croisé lors d'une séance de dédicaces de son livre Chien 51, mais je ne l'avais encore jamais lu.

Quand j'ai vu le thème de Terrasses, je me suis jetée dessus, j'en ai lu l'incipit et puis tant que j'y étais, j'ai tout lu dans la foulée.

On est le vendredi 13 novembre 2015, il fait beau et doux à Paris, et les "personnages" s'apprêtent à passer une dernière journée de travail avec à l'esprit la soirée qu'ils ont prévu de passer avec amis, amants, famille.

L'auteur nous invite à suivre plusieurs personnes, faisant des allers-retours des uns aux autres, du moment de leur réveil jusqu'au soir.

Un vendredi soir à Paris, les terrasses sont bondées.
Au Bataclan, Eagles of Death Metal, un groupe californien, donnait un concert.

Je ne vais pas vous raconter ce qui s'ensuit, l'auteur le fait bien mieux que moi, et de façon très détaillée.

C'est simple, à la lecture des lignes, c'est comme si on y était.
Personnellement, j'ai failli y être. J'ai hésité et puis y ai renoncé parce que même si je suis tombée dans le metal quand j'étais ado, ce n'est pas le "death" que je préfère.
Tous mes potes ne s'en sont pas sortis, et ceux qui l'ont fait en portent encore les stigmates.
Les concerts ont repris au Bataclan, mais nous sommes nombreux à ne plus pouvoir en franchir les portes.

En lisant ce livre, nous sommes dans la tête de toutes ces personnes qui prenaient un verre en terrasse en ce début de soirée.
Rien qu'à tourner les pages, ils sont presque devenus des amis tellement on s'en sent proche.

Les tueurs ont choisi leurs cibles, sur ces terrasses. "Toi tu meurs, toi, pas !".
Pas comme au Bataclan où ils ont "tiré dans le tas".

Je n'ai rien d'autre à dire. Voilà comment j'ai découvert Laurent Gaudé.
Depuis le temps que je voyais passer ses livres sans arriver à me décider, le hasard l'a fait pour moi.

Pas le même Hasard avec un H majuscule qu'évoque l'auteur.

"Le Hasard continue à jouer avec nous. Il invente des retardements cruels, de faux espoirs, des trajectoires de tirs improbables, des chances inespérées, des armes qui s'enrayent.
Nous retenons notre souffle. Attendons, prions, supplions, essayons d'espérer".
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Les terrasses dont Laurent Gaudé parle dans son treizième roman sont celles de Paris, le vendredi 13 novembre 2015, à l'instant fatidique où de trop nombreux destins ont été marqués à jamais par cette série d'attentats perpétrés par Daech, tuant 130 personnes et en blessant des centaines.

Dans ce récit choral, Laurent Gaudé réussit la prouesse de donner la parole à tous ceux et celles qui ont été touchés par ces attentats, des amoureux buvant leur dernier verre en terrasse aux membres du GIGN qui se fraient un chemin parmi les victimes du Bataclan, en passant ces familles qui tentent désespérément de joindre leurs proches ou cette standardiste des appels d'urgence en communication directe avec l'horreur des événements. Entremêlant les voix, il nous invite à passer des premiers blessés par balle au dernier otage, en passant par des proches, des passants, des policiers, des pompiers, des soignants ou cet urgentiste ayant l'horrible tâche de trier les victimes du Bataclan, en évitant l'empathie, privilégiant la rapidité et l'efficacité.

Tous les sentiments les plus profonds de ces victimes s'entremêlent au fil des pages, transmettant d'une part toute l'horreur, la souffrance, le chaos, la tristesse, la détresse et la peur de cette tragédie, mais restituant d'autre part cette vague d'humanité, d'amour, d'empathie et de courage qui engloutit progressivement celle de la terreur. D'une plume poétique alliant sensibilité et justesse, Laurent Gaudé suspend le temps, survole ce bain de sang et de terreur, afin d'en distiller l'amour, l'empathie, l'espoir et l'avenir. de l'horreur il fait surgir la beauté et c'est tout bonnement magistral !

Si la plupart des gens se souviennent où ils étaient le vendredi 13 novembre 2015 et ce qu'ils faisaient, après avoir lu ce roman, le lecteur aura le sentiment d'avoir été sur l'une des terrasses parisiennes et d'avoir assisté au concert des "Eagles of Death Metal" en ce jour fatidique. Il aura côtoyé l'horreur, mais grâce à l'auteur, il aura surtout entrevu ces petites étincelles d'humanité, de ce dernier sourire le verre levé à ce dernier baisé trop longtemps retardé.

INCONTOURNABLE !!!

Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Vendredi 13 Novembre 2015. Attentats à Paris et au Bataclan...
Laurent Gaudé n'y était pas , mais son livre s'attache aux destins brisés par des s.....
" Je me suis rendu au Bataclan sans avoir l'intention d'y entrer. J'ai vu les visages hagards de gens qui sortaient de la salle. " Discours de François Hollande sur l'attentat du Bataclan ...

" le Hasard s'empare de nous, de tout, déchire des jeunes gens dans des flaques de sang et leur tord les traits. Il dévie nos chemins avec une joie féroce et donne à l'horreur le nom de destin."

Laurent Gaudé s'exprime à la 1ère personne du singulier ou du pluriel: Je ou Nous... Et nous sommes tous victimes, jeunes ou vieux, parent, badaud confronté à l'horreur, à ... une scène de guerre... soignants, jeunes pompiers, ou policiers.
Les mots et les paroles se mélangent, entre vivants et morts!

Ce téléphone qui sonne!
Ces amis, ces parents qui s'inquiètent pour leurs enfants qui allaient voir "Eagles of death metal". Et au téléphone cette petite voix qui chuchote dans la salle, la peur au ventre...
Et nous, lecteurs, nous pleurons aussi!
"Chacun d'entre nous se sentira abîmé, même s'il n'a pas été blessé."

"Nous avons envie de brandir ce que nous sommes. Pour défier ceux qui voulaient nous abattre. Nous ne sommes pas soumis. Blessés. Sonnés. Mais pas soumis. [

"Les terrasses des cafés deviennent le symbole de notre mode de vie. Nous y retournons. Nous trinquons haut et fort. "

"Au nom de ceux qui sont tombés. Nous serons tristes, longtemps, mais pas terrifiés. Pas terrassés."
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« Les terrasses des cafés deviennent le symbole de notre mode de vie. Nous y retournons. Nous trinquons haut et fort. Mais les images de cette nuit restent en nous. Nous avons appris qu'on pouvait mourir de marcher dans la rue, de s'attarder autour d'un verre avec des amis. Et pourtant, il faut continuer. Vivre. Comme on aime. Au nom de ceux qui sont tombés. Nous serons tristes, longtemps, mais pas terrifiés. Pas terrassés. »
(p.131)

Je lève mon verre à ceux qui ne sont plus là, pour leur dire que je ne les oublie pas, je pense à eux.
Je lève mon verre à leurs amis, à leurs familles, leurs enfants, à leur espoirs, amours et vie naissants, qui n'auront pas eu le temps d'éclore.
J'ai repensé à ces moments terribles de cette soirée 2015 que j'avais passée les yeux écarquillés d'horreur devant les images en boucle sur les chaînes d'info. Et la question, que nombre d'entre nous s'est posée, et si on avait un ami, quelqu'un, là, au Bataclan ou sur une terrasse.
Laurent Gaudé revisite cette triste journée qui avait pourtant si bien commencé, une journée comme une autre, que rien ne viendrait distinguer si ce n'est un soleil radieux, une journée qui ressemblait plus à une fin d'été qu'au mois de novembre.
Un texte lu d'une traite, en apnée, qui nous a forcément remémoré des articles lus, des interviews et rappelle les jours d'angoisse qui ont suivi, il semblait impossible de s'imaginer un jour à nouveau prendre place à la terrasse d'un café. Je l'ai terminé le coeur serré, émue.
De nombreux personnages sans prénoms pour plus d'universalité et auxquels le lecteur s'identifie facilement. Même si l'issue est malheureusement sans surprise, on se projette le coeur battant dans le récit, en espérant follement qu'un miracle ait lieu.
C'est écrit avec beaucoup de délicatesse et de sensibilité, comme une ultime rose jetée sur nos souvenir et nos peines.
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critiques presse (2)
LaLibreBelgique
22 mai 2024
Avec Terrasses, l'écrivain Laurent Gaudé signe un roman polyphonique qui réinvente les gestes et les regards de cette nuit.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LaTribuneDeGeneve
17 avril 2024
L’écrivain français tisse pour «Terrasses», son 13e roman, un chant polyphonique de toute beauté qui s’attache aux destins brisés par les attentats parisiens du 13 novembre 2015.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
Citations et extraits (72) Voir plus Ajouter une citation
C’est l’heure des listes. Il faut établir celle des victimes. Vérifier l’identité de chacune d’entre elles. Éviter toute erreur. Il faut prier pour que son enfant soit sur la bonne, celle des blessés légers et que la seule information que l’on ait à trouver soit le nom de l’hôpital vers lequel on va pouvoir courir pour l’embrasser et rester à ses côtés.
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Je te demande pardon, ma fille. Je t'abandonne, mais ce n'est pas ce que je voulais. Je te laisse à ton papa. Qui s'occupera de toi. Je te demande pardon pour tout ce que je ne pourrais pas t'apprendre, pour tous ces instants que je ne vivrai pas à tes côtés, pour mes bras que je t'enlève bien malgré moi. Tu dois grandir. Devenir une jeune femme forte et rayonnante. Qui fera son chemin et ses propres choix. Tu devras être libre, surtout. Car c'est de cela que je meurs. Ceux qui me tuent voulaient nous contraindre, châtier notre liberté mais je ne t'ai pas donné la vie pour que tu sois soumise, Lila. Chaque sourire que tu feras sera une victoire. Chaque verre que tu boiras à la terrasse d'un café, une revanche. Ton père t'apprendra. Je te demande pardon de t'obliger à grandir sans moi. J'aurais aimé, tant aimé, n’en doute jamais, ma fille, toute petite fille qui n'est plus à moi. J'aurais aimé t'aimer encore si longtemps…
(p. 118)
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« Toi, oui. L'autre, pas. » Le Hasard a pris possession des rues. C'est lui qui décide. Il sourit parce qu'il sent que ce soir, il va se bâfrer. Et il joue. Avec malice. Déjoue toutes les prévisions, invente un circuit du meurtre qu'il modifie sans cesse. Une voiture devant celle des tueurs qui n'avance pas assez vite, les énerve et les fait tourner dans une rue plutôt qu'une autre. Un client qui quitte la terrasse trois secondes avant qu'ils n'arrivent. Un ami qui fait la fête avec d'autres mais se lève pour aller aux toilettes cherche des yeux - lorsqu'il revient - ceux avec qui il riait mais ne voit que des corps à terre. Un autre, à l'abri, à l'intérieur, qui aurait dû vivre mais sort fumer une cigarette et ne la finira pas. Le Hasard s'empare de nous, de tout, déchire des jeunes gens dans des flaques de sang et leur tord les traits. Il dévie nos chemins avec une joie féroce et donne à l'horreur le nom du destin.
(p.35-36)
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Personne ne m’a préparé à recueillir les derniers instants de la vie d’une jeune femme que je ne connaissais pas. Personne ne m’a dit que tu serais ma rencontre de vie qui renverserait tout en moi… Julie que je porte désormais, que je porterai jusqu’à mon dernier souffle.
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Tout le monde hurle face à eux. Tout le monde s’écarte, rampe, court se mettre à l’abri. Comme c’est jouissif. Sous leurs pieds, même le trottoir gémit.
Toi, oui. L’autre, pas. A une seconde près, un centimètre près. Avoir de la chance ou pas.
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Vidéo de Laurent Gaudé
Afin de conclure cette seizième saison de la Grande Librairie en beauté, on vous propose de revoir certains des meilleurs moments : Salman Rushdie, Golshifteh Farahani, Robert et Elisabeth Badinter, Laurent Gaudé, Patrick Modiano, Nina Bouraoui, Jean-Baptiste Andréa... ils ont tous été les invités d'Augustin Trapenard et nous ont offert de grandes joies littéraires !
Retrouvez toutes les émissions en replay sur france.tv : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie
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