Un recueil de dix
nouvelles fantastiques offert par l'écrivain argentin
Adolfo Bioy Casares. Ces
nouvelles sont publiées en 1986 alors que
Bioy Casares a 70 ans passés, et arrive aussi mûr que désabusé à la fin de sa carrière.
On y retrouve ses obsessions pour la vieillesse, la maladie, la mort mais aussi des thèmes chers à l'auteur comme la science, le désir ou encore le conflit générationnel... On y retrouve le thème (vieux comme le monde) de la recherche de l'immortalité que ce soit par la science (Plan pour une fuite à Carmelo, Nouvelle démesurée), l'intrusion du fantastique (L'horloger de Faust) ou plus surprenant par le regard des femmes (Masques vénitiens). le rythme et le style sont particulièrement soignés. Toutes les
nouvelles ne se valent certes pas mais l'ensemble est tout à fait réussi.
On découvre quelques pastiches agréables notamment avec un Faust argentin ou encore avec le Frankenstein de
Mary Shelley revisité. Mais c'est surtout avec les précédents écrits de l'auteur que les
nouvelles trouvent un écho : on y retrouve notamment les savants fous et la quête d'immortalité de
l'invention de Morel, le premier succès de l'auteur, de Journal de la guerre aux cochon il tire entre autres le thème du vieillissement et du conflit générationnel, enfin le fantastique et le gout du paradoxe qu'il partage avec son ami
Jorge Luis Borges s'introduit de façon plus marquée dans les deux dernières
nouvelles.
Un recueil de très bonne facture d'un excellent auteur dont l'âge n'a rien ôté au talent. À découvrir.