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4,39

sur 4851 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Tout part d'une carte postale anonyme, reçue en 2008 par les parents de l'auteure, représentant le Palais Garnier, et n'indiquant que 4 prénoms : ceux des arrière-grands-parents maternels d'Anne Berest l'auteure ainsi que ceux de ses grands tante et oncle, tous décédés à Auschwitz en 1942. Cette carte reste enfouie dans les archives, nombreuses, de Lélia, la mère d'Anne Berest jusqu'à ce que cette dernière, enceinte, désoeuvrée, en quête de ses origines et de celles de son futur bébé, presse sa mère de lui en dire plus, 10 ans après.
Mais l'histoire ne s'est pas transmise car Myriam, sa grand-mère, la seule rescapée, s'est obstinément tue… et ce roman/récit, nous fait part de l'enquête de l'auteure et de sa mère, pour combler ses silences et retracer le destin de Myriam, ses parents, son frère et sa soeur, de leur Russie natale, en passant par la Lettonie, la Palestine puis la France.
Ce livre est doublement intéressant : 1) par son ressort narratif et fantastique, le mystère de la carte postale sera dévoilé à la fin, par l'exploration des relations ambigües mère/fille ( Lélia/Anne), par l'évocation incarnée des ancêtres de l'auteure et la généalogie familiale mouvante , enfin par le rappel, nécessaire en ces temps incertains, de la méticulosité du régime de Vichy pour contribuer au succès de la « solution finale », rappel adossé à l'énorme documentation historique accumulée par Lélia, la mère de l'auteure.
2) par le scandale provoqué par la critique littéraire assassine de Camille Laurens dans « le Monde ».
La première partie du livre est centrée sur la destinée, on ne peut dire romancée, du moins imaginée dans son vécu quotidien, des quatre disparus, cet « imaginaire » motivant par ailleurs la critique de CL. La seconde tourne autour de l'enquête elle-même. Cette partie est, me semble-t-il, la plus spectaculaire, la plus fouillée, la plus émouvante. Elle débouche sur plusieurs interrogations : comment vivre sa judéité quand on est athée, judéité à laquelle vous renvoie souvent malgré vous la société qui vous entoure. Comment aussi revivre inconsciemment l'histoire familiale qui a été refoulée volontairement par une partie de sa famille, ici Myriam, seule rescapée, en se fondant notamment sur le « pouvoir des prénoms cachés », théorie empruntée à Daniel Mendelsohn (Les disparus).
Ce livre a figuré dans la première sélection du jury du Goncourt, jury au sein duquel siège notamment Camille Laurens. L'intérêt de la polémique suscitée par la publication en septembre 2021 de sa critique ne réside bien sûr pas dans le fait que cette dernière souhaitait favoriser l'ouvrage de son compagnon, François Noudelmann, « Les enfants de Cadillac », dont les thèmes étaient très proches de ceux relatés dans le livre d'Anne Berest. Minable conflit d'intérêts au sein du monde littéraire…
La polémique est plus intéressante sur le fond : peut-on représenter, romancer, certes à la marge, la Shoah ? Cela fut reproché à Spielberg pour « La liste de Schindler ». C'est le reproche adressé par CL à Anne Berest qui a brisé le tabou, représenter, « nommer » l'intérieur des chambres à gaz. Ce faisant, en introduisant du romancé donc du « faux » on ouvre la porte aux révisionnistes. Position de Lanzmann.
Il y a certes quelques lignes maladroites, il aurait peut-être été plus judicieux pour l'auteure de s'en tenir à ce qu'elle écrit dans le livre « imaginer n'est parfois pas possible ». Mais ne peut on imaginer pour ses proches, pour les accompagner dans la mort ? Enfin, en 2021, faut-il faire un sort particulier à la Shoah face, par exemple, aux romans/récits sur le génocide arménien ou celui des Tutsis ? (voir « L'étrangère » de Valérie Toranian ou « Petit Pays » de Gael Faye .
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La carte postale est de ces livres indispensables. Parce qu'il a tant résonné en moi et parce qu'il rétablit la mémoire et l'histoire de quatre déportés parmi les innombrables.

🌻Anne Berest l'a fait en enquêtant, en interrogeant sa mère qui avait déjà réalisé un grand travail de recherche sur sa famille, en visitant notamment le village où sa famille vivait et a été arrêtée. Je salue au passage cette scène terrible et si juste où elle retrouve le piano de son arrière-grand-mère Emma, chez un voisin. Voisins qui bien sûr ont complètement perdu la mémoire au sujet de ses proches.

🌻Aux côtés de cette recherche familiale, il y a aussi les interrogations sur le fait d'être juive sans savoir très bien ce que c'est, sans en connaître les faits, les rites. Et sur sa toute petite fille à qui on a dit à l'école qu' »Ici on n'aime pas trop les Juifs. »

🌻Pour moi, ce livre mérite sans conteste un des prix d'automne. A voir dans quelques semaines s'il l'obtiendra.
Lien : https://www.instagram.com/bc..
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Une carte postale reçue et n'ayant que 4 prénoms pour unique message : Ephraïm, Emma, Noémie, Jacques replonge l'auteur Anne Berest dans un questionnement sur son histoire familiale et ses ancêtres.
Ses quatre prénoms appartiennent à des membres de sa famille.
Pourquoi ces prénoms là ? Pourquoi apposés sur une carte postale représentant l'Opera Garnier ?
Ce roman ouvre les portes des souvenirs de l'histoire d'une famille mais aussi celles de l'histoire. de cette histoire douleureuse de la déportation, de l'occupation, des collaborateurs et des résistants, des justes et des monstres.
Ce livre s'est comme écouter ces aïeux vous parler de leur passé qui forge votre présent.
C'est la vie d'une famille.
C'est bouleversant.
Cela nous rappelle qu'il faut se souvenir.
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Ce livre fut une bonne lecture, retraçant bien le contexte historique de la seconde guerre mondiale et de la Shoah au fil de générations d'une famille.
Ce roman est à la fois un livre d'histoire et un livre d'investigation type policier pour retrouver l'auteur de cette fameuse carte postale.
Ce livre questionne aussi sur la judéité pour les générations passées, présentes et futures.
Ce roman rend également hommage aux artistes et écrivains engagés dans la résistance.
En revanche, j'ai trouvé la dernière partie un peu longue, d'ou seulement les 4 étoiles.
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Tout débute avec une carte postale anonyme reçue en 2003 par la mère de l'autrice, Lélia, avec pour seule inscription 4 prénoms: Ephraïm, Emma, Noémie, Jacques.
Il s'agit des grands-parents, oncle et tante de Lélia, tous morts à Auschwitz en 1942…
Qui a bien pu écrire cet carte postale tant d'années plus tard?

Ce point de départ va lancer la romancière dans une enquête pour trouver l'auteur de la carte postale et, surtout, partir à la découverte de ses origines et de l'histoire de ses aïeux dont elle ne sait finalement pas grand chose.

Le roman alterne les parties où l'autrice retrace la vie de la famille Rabinovitch, ses arrières-grands-parents, et celles où elle mène son enquête et se questionne sur sa propre identité.

Une histoire de famille, comme il y en a eu tant malheureusement pendant la guerre, qui m'a émue et qui rend un bel hommage aux disparus.
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Ce roman pourrait être sous titré « À la recherche de ma généalogie ». En soi, pas très original. Ce qui l'est, par contre, c'est la structure du récit. Une première partie qui dresse le tableau tragique de l'élimination d'une famille juive lors de la 2ème guerre mondiale, la seconde partie où l'auteure dans une relation fille, mère, grand-mère, mène l'enquête pour découvrir d'où vient cette carte postale. Ce récit nous dépeint des personnes hautes en couleurs, attachantes, avec des trajectoires de vie hors du commun. Une histoire qui laisse au lecteur une empreinte durable.







































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Quelle sincérité dans l'écriture, émouvant, rythmé, nécessaire, bien documenté, superbement écrit... bref un vrai coup de coeur sur la première partie.
Un petit bémol sur la deuxième partie un peu longue à mon goût
malgré cela, je ne peux que vous le conseiller !
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Voilà près d'un an que je m'étais offert ce livre qui m'avait fait envie. Je pensais le lire de suite et finalement, les mois ont passé. Jai tellement attendu que maintenant, vous le trouverez en livre de poche !

Et pourtant, j'avais entendu l'interview de l'auteure qui avait titillé ma curiosité.

J'ai beaucoup aimé cette lecture. J'aime la construction et le fait que le roman soit divisé en plusieurs livres; entre l'histoire de la famille de l'auteure et son enquête. Je dois saluer le travail de recherche que je trouve pharaonique.

J'ai passé un très bon moment avec ce roman que je vous conseille.

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Cet été était l'occasion de rattraper ce roman dont on m'avait dit beaucoup de bien. C'est mérité et je referme un livre pour lequel il est difficile de rédiger une critique car il rappelle combien la plaie de la Shoah est encore largement ouverte et traverse les générations.

La carte postale traverse les âges avec beaucoup d'émotions et l'histoire d'une auteure en quête de ses racines familiales. le fil rouge du roman qui consiste à retrouver l'auteur anonyme de la carte postale reçue par la mère d'Anne Berest est plutôt un prétexte qu'un vrai carrefour dans le récit, j'ai d'ailleurs été assez déçue de la réponse à la fin.

Mais passé cette déception, je reconnais que ce livre apporte un éclairage sincère, poignant de l'histoire. Parfois tellement poignant que je ne me suis pas toujours sentie confortable et à l'aise lorsque l'auteure nous emmène avec elle dans sa tempête émotionnelle, c'est assez étrange comme sentiment mais tout à fait personnel. Bref, une excellente lecture mais il faut avoir le coeur bien accroché !

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Un roman dont l'écriture au début m'a tout d'abord irrité, le.mode de narration agacé mais les personnages sont attachants, proches de nous et à la fois si différents, si uniques. Je me suis laissée convaincre et ai ensuite été embarquée dans cette histoire passionnante et déchirante.
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