Alors que l'on n'échange guère plus de carte postale, qui a bien pu en envoyer une pour le moins énigmatique à la Famille Berest, surtout en cette période de l'année où l'on a coutume surtout de se souhaiter le meilleur pour l'année à venir ? Qui est l'expéditeur ? Et pourquoi vouloir réveiller de douloureux souvenirs ?
Alors qu'elle s'apprêtait à accoucher,
Anne Berest s'est souvenu de la promesse qu'elle s'était faite lorsque
La carte postale avait atterri dans la boite à lettres de ses parents. Bien qu'à l'époque elle avait une vie à vivre et d'autres histoires à écrire, elle s'était promis qu'un jour elle interrogerait sa mère sur l'histoire de sa famille. Pensant à cette lignée de femmes qui avaient donné la vie avant elle, le moment était venu d'entendre le récit de ses ancêtres. Dès lors, l'auteure a choisi de marcher dans les pas des Rabinovitch.
Mêlant confidences de sa mère et les fruits de l'enquête d'Anne Berest,
La carte postale est un récit d'un passé reconstitué qui se vit au présent. Il est poignant, révoltant et interrogeant. Outre le fait que l'on apprendra à la toute fin qui est l'expéditeur de
la carte postale et ce qui a motivé son envoi tant d'années après, ce roman tente surtout de répondre à une question identitaire tout en apportant un témoignage forcément singulier au plus près de chaque membre de la famille Rabinovitch. Touchant,
La carte postale est pour moi un beau livre d'histoire, pas un Prix Goncourt. Mais l'essentiel n'est pas là, il est dans l'absolue nécessité de se souvenir. Et de ce point de vue, c'est parfaitement réussi.