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Carine Chichereau (Traducteur)
EAN : 9782365697927
352 pages
Editions Les Escales (29/08/2024)
3.94/5   17 notes
Résumé :
Le destin audacieux d’une jeune femme rebelle au cœur du Far West. Une réinterprétation jubilatoire, queer et féministe du genre du western.
Bridget a de l’esprit, une forte personnalité et un vrai sens de la débrouille. Mais elle n’a ni parents, ni argent, ni perspectives d’avenir. Alors quand sa flamboyante chevelure rousse attire l’œil des patronnes du Buffalo Queen, le seul bordel de la ville tenu par des femmes, Bridget accepte sans hésiter de travailler... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Roman que j'ai eu l'opportunité de lire en avant première puisqu'il fait partie des romans annoncés pour la rentrée littéraire. Merci à #NetGalleyFrance et #LesEscales de m'avoir permis de découvrir #LAffranchie que j'aimerais qualifier d'étonnant et de détonnant. Explications.

Ce livre nous propose une plongée à l'époque du far ouest où j'ai parcouru (un peu) les grandes plaines sauvages et dangereuses, j'ai rencontré quelques chasseurs de scalps et un shérif protecteur. Je me suis arrêté dans un saloon-bordel, où au rez-de-chaussée j'ai écouté de la musique sur un piano pas tout à fait accordé, bu beaucoup de whiskeys sur un bar pas tout à fait propre, fais plusieurs mains au poker avec des professionnels ou presque, senti l'odeur acre de la poudre lors d'échanges plus que houleux. Puis je suis montée à l'étage et j'ai pu découvrir des chambres proprette, des femmes aux moeurs légères qui n'ont que l'obsession d'enlever un poids lourd des membres virils rencontrés contre quelques pièces économisées dans l'espoir un jour avoir, peut-être, une nouvelle vie. J'ai rêvé d'une autre vie, de nouveaux espaces, de nouvelles relations plus conventionnelles, mais pas elles. Ces jeunes femmes semblent au final, loin de la rêverie et contemplent le jour qui arrive avec un certain fatalisme. Leur vie pourrait être pire dans un monde encore sauvage et la protection illusoire du lieu mieux que la boue et la faim.

C'est donc dans cette atmosphère relativement sereine que fait son entrée Bridget après une errance rude et douloureuse et ne demande au final que le repos de son esprit à défaut de son corps mais celui-ci ne va pas durer car Bridget va gamberger de plus en plus lorsque son attirance ne va pas aller vers le sexe opposé mais vers des femmes qui l'a font finalement rêver. Claudia Cravens propose avec beaucoup de subtilité, cette disgression des moeurs de l'époque sans jamais tombé dans le cru, dans le voyeurisme ou dans le jugement. Ces femmes à la petite vertu choquent les bigotes, Bridget choque ces femmes de part son orientation sexuelle, mais au final cela arrange tout le monde du moment que Bridget ne fait pas de vagues. Mais tel ne va pas être le cas.

J'ai beaucoup apprécié l'ambiance tamisée du bordel. Huis clos où ces femmes s'agitent, rient, pleurent et sont relativement protégées de l'intérieur comme de l'extérieur. Claudia Cravens donne du sens en utilisant un vocabulaire adapté, Bridget a de la gouaille, n'a pas peur de dire ce qu'elle pense même si elle ne peut cacher la peur de ses sentiments. Cette attraction inexplicable et inexprimable qui la dévore et qui va lui valoir quelques infortunes.

Je reproche cependant à ce roman que ces personnages sont au final assez superficiels, sans une exploration profonde de leurs sentiments et de leurs désirs. La scène de la perte de la virginité de Bridget m'a particulièrement dérangée, non pas par l'acte en lui même et il faut que je précise que ce roman n'est pas pornographique, mais plutôt par le contre pied choisi par l'autrice du fait que cela ne comptait pas pour la protagoniste. J'ai donc ressenti à plusieurs reprises une froideur entre moi et les personnages lors de scènes clés qui vont demander de faire des choix. Alors que parfois, sur des faits du quotidien il y a une réelle réflexion. Comme si le roman était déséquilibré dans sa construction ou que l'autrice voulait tellement prendre du recul et ne pas présenter justement un livre à caractère sexuel qu'elle a pris trop de distance à ces moments précis. Cet éloignement ne m'a donc pas permis de me sentir proche de ces personnages pourtant si intéressants autant qu'ils sont.

Cependant, la direction prise par Claudia Cravens à la fin du roman est drôlement endiablé. le diable au corps, le sang échauffé, l'esprit libéré, tout devient plus fluide, plus réel, plus intéressant, et on ressent cet attachement au personnage de Bridget que l'on a cherché durant toute la lecture. L'émotion finit par craqueler les pages et la dernière page tournée, je me dis : "Je ne suis vraiment pas déçue" et en même temps "quel dommage que je n'ai pas retrouvé cette intensité tout au long du texte et que certaines longueurs auraient pu être évitées", et puis "j'aime ce roman qui m'a étonné avec un sujet qui détonne, écrit avec beaucoup de subtilité et de réserves" et puis "trop de réserves quand même". Bref, vous aurez sans doute compris, je suis toujours hésitante mais sans aucun doute à découvrir.
Lien : https://exulire.blogspot.com..
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Un saut dans le passé nous emmène découvrir le destin d'une jeune femme rebelle au coeur du Far West. Mais attention, ce n'est pas de cowboys (juste un tout petit peu) et d'Indiens dont il s'agit.
J'ai eu le grand plaisir de rencontrer Bridget, jeune femme qui se retrouve seule après la mort de son père alcoolique. Elle sait se débrouiller seule. Sa forte personnalité et son courage sont ses seules armes car elle n'a ni parents, ni argent, ni perspectives d'avenir. Pourtant elle a un atout : ses longs cheveux roux, qui vont lui permettent d'intégrer un bordel de la ville, le seul tenu par des femmes.
​Le monde du Buffalo Queen et de ses employé.e.s va lui fournir tout ce dont elle rêvait : des amies, une famille, un foyer et finalement l'amour.
Je vous invite à découvrir cette pépite qui réinterprète les codes du western en nous en donnant une version queer et féministe.
Le personnage de Bridget est brillamment rendu : le langage utilisé et son portrait psychologique, ses doutes et ses questionnements, sont finement ciselés. Les scènes dans le saloon sont de très belle qualité, on les voit se dérouler sous nos yeux.
Merci à #NetGalleyFrance et aux éditions Les Escales qui m'ont permis de découvrir ce très bon premier roman.
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Je remercie @netgalleyfrance et @lesescales de m'avoir permis de lire ce roman.

J'ai sollicité ce titre pour le résumé bien que j'aie eu des craintes par le côté western dont je ne suis pas fan. Et c'est une bonne pioche!

En effet, le roman se déroule essentiellement dans un saloon où les hommes peuvent venir boire, jouer aux cartes ou encore se payer les services d'une prostituée. Même si c'est un lieu fréquenté majoritairement par les cowboys, l'autrice nous propose de découvrir l'envers du décor aux côtés des femmes.

Je ne connaissais pas du tout l'autrice. Elle a un style parfois proche du langage oral et utilise certains termes et expressions désuets. Sa plume m'a plu, elle est capable de jouer avec le rythme de son roman avec aisance : certains passages sont plutôt lents puis s'emballe avec des scènes d'action.

Les descriptions sont remarquables et très détaillées. J'ai eu l'eau à la bouche en lisant les repas consommés par Bridget chez l'hôtelier au début du roman. L'autrice met très bien en scène la vie dans ce saloon où les filles restent constamment et vivent à huis clos.
Aux côtés de la jeune femme, j'ai aimé découvrir ces filles du Buffalo Queen, leurs particularités et leur histoire.

J'ai apprécié d'être au plus près de la jeune Bridget. Personnage à la forte personnalité mais fragile par de nombreux aspects, cette jeune femme est très attachante. Ses états d'âme sont toujours au centre de l'écriture, ainsi, on comprend parfaitement ses choix et ses attitudes.

Un livre dépaysant, féministe, qui parle d'amour avec beaucoup de talent. Il plaira aux fans de romance, aux personnes qui aiment les personnages LGBTQIA+ mais aussi aux amateurs de romans d'aventures.
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Far West, printemps 1877. Bridget, seize ans, est déjà désillusionnée. Elle s'est épuisée à s'occuper de son père alcoolique et bon vivant, mais lorsqu'il est tué par une morsure de serpent alors qu'ils traversent la prairie du Kansas, elle sait qu'elle n'a que son intelligence pour la maintenir en vie. Elle arrive sans le sou à Dodge City et, grâce à l'attrait de ses cheveux roux et de sa beauté de fille de la campagne, elle est rapidement recrutée pour travailler au Buffalo Queen, le seul bordel de la ville tenu par des femmes. Bridget s'adapte à sa nouvelle vie, appréciant la bonne nourriture, le bon salaire et les bonnes amitiés qu'elle noue avec ses compagnes.

Lucky Red est une histoire lente. En lisant un western, je pensais qu'il se passerait toujours quelque chose. Mais la vie dans la maison close est calme et Bridget se laisse aller. Il y a quelques problèmes, mais ils sont facilement résolus. La deuxième partie du livre est plus active et je l'ai préférée. Il y a de la tension autour de Bridget, avec les autres prostituées, les gens qui viennent les voir, le shérif de la ville et un tireur légendaire. Comme toujours dans un bon western, tout se construit pour aboutir à une quête de vengeance.

J'ai beaucoup aimé le cadre de l'histoire. Il est réaliste. Bridget est une jeune femme, elle est seule dans le Far West, elle n'a qu'une seule façon de vivre sa vie : la prostitution. C'est sa liberté. Elle vit, travaille, fait ce qu'elle veut parce qu'elle est une pute. Elle contrôle sa vie comme n'importe quel autre homme. C'est une histoire sur l'émancipation des femmes, l'amitié et la liberté. Et c'est gay, alors que demander de plus ?

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
J'ai déjà dit qu'en général la baise n'avait rien de remarquable, et je le pense. Sauf de temps en temps. Parfois quelque chose envahit la personne et on ne peut pas y échapper, le passage de simple bavardage au ravissement, comme si à un moment, on marchait dans l'eau, et l'instant d'après, on est trempé, on crache et on s'accroche à la berge. Il y a une respiration intérieure, puis les mains vous aggripent les épaules se crispent, et soudain, revenir en arrière paraît plus difficile et beaucoup moins désirable qu'aller de l'avant. J'ai accommodé des douzaines d'hommes que j'aurais pas su différencier, j'aurais pas pu les reconnaître s'ils étaient accourus vers moi dans la rue pour me serrer la main. Mais lorsqu'ils s'excitaient et poussaient ce soupir profond à mon oreille, alors là, je savais les reconnaître. Même si on se fiche totalement de celui qui est au lit avec vous, il y a dans ce soupir de la vie, de la puissance, et quand vous savez comment le provoquer, quelque part vous ne pouvez plus vous en passer, même si vous ne tirez pas de plaisir vous même. P83
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On m'avait déjà embrassée plusieurs fois, mais jamais de cette façon là. J'avais laissé faire quelques clients qui me payaient plus cher et qui en voulaient pour leur argent, ou qui aimaient pouvoir s'exprimer. Ils n'embrassaient pas forcément mal, mais c'était leur désir à eux, un désir qui allait dans une seule direction, d'eux vers moi. C'était la première fois que je me sentais attirée et que mon désir pour une autre personne s'éveillait. Spartan Lee était la première qui m'embraissait en souhaitant que je lui rende son baiser, moi et personne d'autre. P164
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Je méprise ces...hommes aux goûts particuliers qui croient que par la grâce de leur argent ils peuvent se livrer à ce genre de perversions, et Saillie n'aurait pas dû accepter ces excentricités, avec ou sans supplément. P117
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Je suis contente que tu ailles bien, mais elle aurait pas dû lui tirer dessus. C'est un officier, et son vieux est membre du Congrès. P114
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