le jeu de Robin et Marion fait partie des pièces légères, destinées uniquement à distraire le public, une pastourelle en l'occurrence. Une oeuvre dramatique qui alterne dialogues, et passages chantés, probablement accompagnés de musiques, jongleries, etc... signée Adam le Bossu ( ou
Adam de la Halle), mais le sujet n'est pas neuf. En effet le sujet de base c'est: une bergère, nommé Marion par convenance, est abordée par un chevalier (appelons le Aubert par convenance aussi) qui tente de la séduire, sans succès, car la bergère est fidèle à son fiancé qui toujours par convenance s'appelle Robin ( ou Robert, Robechon, Robinet.. oui les noms sont modifiés pour les besoins des rimes: Marion, Marotte, Marottain, et des déclinaisons de l'ancien français ).
La marge de manoeuvre est donc limitée pour l'auteur, et donc on va le dire, même si la pièce est agréable à lire, le sujet tient sur une carte postale: le chevalier ne parvient pas à ses fins, il tente d'enlever Marion qui réussit à s'enfuir, pendant que les paysans.. s'embusquent pour voir ce qu'il se passe. Ce passage m'a beaucoup fait rire d'ailleurs. Puis tout le monde est content, tout le monde fait la fête, tout le monde pique-nique, quand, malheur le loup tente d'enlever une brebis ( symbolisme, symbolisme!). mais Robin sauve la brebis, on est content, on fait la fête, on joue à des jeux..
Quand au jeu du Pélerin, d'une autre main, qui accompagne Marion et Robin, il n'a pas spécialement d'intérêt, c'est un ajout postérieur destiner à rallonger une oeuvre un peu courte, en lui ajoutant une introduction et quelques péripéties
Après pour le lecteur du XXI° siècle, l'intérêt réside dans la représentation des jeux médiévaux ( le roi qui ne ment, le jeu de Saint Coisne.. le dernier pourrait se rapprocher de "je te tiens par la barbichette"), de ce que l'ont pouvait manger sur l'herbe à cette époque, le vocabulaire etc.. en tout cas pour moi , qui adore l'étymologie, je recherche toujours les éditions Champion, en français d'époque, mais agrémenté de nombreuses notes sur la prononciation, les possibles jeux de scènes, qui éclairent les références tombées dans l'oubli.
En tout cas, c'est une bonne lecture, pas trop longue, pour qui veut se remettre gentiment au français médiéval sans trop s'arracher les cheveux.
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