Une nouvelle pépite écrite par
Carène Ponte. J'ai tout de suite craqué pour le titre de ce roman, qui m'a tout de suite mis la chanson célèbre de Sinsemilia dans la tête (« tout le bonheur du monde »). Je l'ai très souvent fredonnée à chaque fois que je reprenais le livre. Les paroles de la chanson collent d'ailleurs parfaitement avec l'histoire. Et puis ensuite, c'est écrit par
Carène Ponte, qui est une valeur sûre pour moi. J'ai aimé chaque des livres que j'ai lus d'elle. Elle a une plume très sensible, douce, poétique, et un humour qui fait que l'on s'attache très vite à ses personnages, à leur histoire.
Et ça va encore être le cas ici. Je ne vais pas trop vous détailler ce qui arrive, car il faut le découvrir par soi-même pour mieux ressentir les impressions de découverte.
J'ai donc fait la connaissance de trois femmes, Valérie, Anna et Charline. Aucune d'entre elles ne se connait au début du livre. Anna et Valérie vont arriver dans une maison de repos, le Jardin des Cybèles, suite à de gros soucis personnels. Je ne vous révélerais pas lesquels, mais ils sont vraiment très touchants. Valérie aborde Anna dans un cours de dessin. Elle a aussi découvert en se promenant, un salon de thé très agréable où elle aime venir se détendre. Il faut dire que la propriétaire, Charline, sait mettre ses clients à l'aise, elle est très empathique, discute facilement de tout et de rien et ça fait un bien fou à Valérie. Elle va y emmener Anna, et ainsi va se nouer entre ces trois femmes une belle amitié, une belle connivence. Elles vont se raconter, s'écouter, et c'est très important pour leur reconstruction. Malheureusement, la vie et ses problèmes vont les rattraper, Charline va être touchée par une dramatique nouvelle. Et la réaction de ses deux amies est superbe, elles vont laisser leurs propres problèmes de côté et vont tout faire pour épauler Charline. Elles décident d'emmener Charline en vacances pour quelques jours au bord de la mer. Ce séjour va leur permettre de remettre tout à plat, et repartir sur de bonnes bases.
Je ne peux vraiment rien dire de plus. Et je ne peux surtout pas vous révéler les drames qui ont jalonné la vie de ces trois femmes. Je me suis sentie très proche d'elles tout de suite, car à moi toute seule, j'ai vécu ce qu'elles vivent toutes les trois. Je me suis donc retrouvée dans chacune de ces femmes, en tant que femme, que mère, qu'épouse. J'ai reconnu les fragilités et surtout cette culpabilité qui peut ronger la vie. Je me suis attachée à elles très vite et je pense qu'il ne peut pas en être autrement, et que chaque lecteur sera dans ce cas. Difficile de rester de marbre face aux événements de vie de ces femmes. On est forcément touché dans notre coeur.
Valérie, Anna et Charline sont trois femmes atteintes par la vie. Elles sont de très belles personnes, elles savent être à l'écoute de l'autre malgré leurs propres problèmes, elles savent réconforter, et elles savent changer les idées de leurs amies. Elles savent mettre leurs problèmes de côté pour se consacrer aux autres, s'oubliant même parfois. Je me suis aussi reconnue dans ce côté-là, car je m'oublie très souvent pour venir en aide aux autres. Elles vont savoir écouter leurs envies, dire pardon lorsqu'il le faut. Ce sont vraiment trois personnes géniales. Je les ai aimées toutes les trois de la même façon.
Carène Ponte a ce talent de nous faire aimer ses personnages, de ressentir des émotions pour eux. Elle a ce don de nous émouvoir, sans en faire de trop, pas de misérabilisme chez elle, et pourtant vu ce que vivent ses héroïnes, elle aurait pu. Elle arrive à doser à la perfection. Elle retranscrit très bien les sentiments, les positifs comme les négatifs. Elle sait mettre des touches d'humour qui allègent une ambiance plus lourde, on rit souvent, on pleure aussi. Elle décrit très bien aussi les lieux, que ce soit à la maison de repos, ou au séjour à la mer. Je suis très bien arrivée à me représenter tous les lieux.
J'ai retrouve avec plaisir le style de
Carène Ponte, très fluide, très prenant. Son choix narratif est à la première personne du singulier. C'est une narration que j'apprécie énormément, car elle me permet de rentrer dans la tête et la peau du personnage, d'être au plus près de ses émotions et de les ressentir. C'est un roman choral, l'autrice a donné la parole aux trois femmes, chacune leur tour. J'aime beaucoup aussi, car cela permet d'avoir un point de vue différent sur une même scène. Cette alternance de chapitre à plusieurs voix donnent beaucoup de rythme à la lecture. Et en même temps, j'essayais de ralentir ce rythme pour rester le plus longtemps possible avec l'histoire. Je n'avais pas envie de quitter les personnages et de leur dire aurevoir.
Cette histoire est une formidable histoire d'amitié, une très belle leçon de vie. Et le titre colle parfaitement, lorsque quelqu'un vous tend la main, tout ne peut qu'aller mieux, on se sent moins seul, on est alors prêt à bouger des montagnes. Ces trois femmes vont se tendre la main, vont s'entraider. C'est vraiment très beau. Mon petit bémol irait au fait que j'ai trouvé que certaines situations se terminaient un peu trop facilement, mais ce n'est qu'un avis personnel, et c'est surtout aussi dû au fait que pour moi, cela ne se soit pas si bien résolu…donc évidemment, j'enviais un peu cette positivité. Et j'avais envie aussi de rester avec les personnages…ceci est vraiment très personnel.
Je me suis vraiment régalée avec ce livre, comme avec chacun des livres de cette autrice d'ailleurs. J'ai été touchée en plein coeur, cela a remué beaucoup de choses en moi, et cela m'a donné surtout envie de dire à mes proches combien je les aime. Je ne peux bien sûr que vous recommander la lecture de cette formidable histoire de femmes. Et de vous conseiller de lire les romans de
Carène Ponte, au cas où vous ne l'auriez pas encore fait. Chaque roman est un coup de coeur pour moi. Tout y est vraiment très bon. Ce sont des histoires touchantes, qui vous font réfléchir et relativiser sur vos propres soucis. Pour moi, ce sont bien plus que des romans feelgood. Ils me poussent à chaque fois dans mes propres retranchements, et à analyser mes propres pensées. Et j'apprends aussi des choses qui m'aident dans mon quotidien. Je pense par exemple à la théorie des petites cuillères que je ne connaissais pas du tout, qui a été créée par Christine Miserandino en 2003. Je vous laisse la surprise de la découverte, mais depuis que je l'ai découverte, j'essaie de l'appliquer chaque jour…et je dois bien avouer qu'en ce moment, mon stock de petites cuillères s'amenuise très vite.
J'aime toujours autant
Carène Ponte et je vais continuer de la suivre avec grand plaisir. J'adore sa façon bien à elle de mettre des notes en bas de page sur ce qu'elle écrit, c'est toujours décalé et très drôle. Je n'ai qu'une hâte maintenant, c'est de lire le prochain roman de
Carène Ponte, je sais que je dois attendre, bien sûr, mais j'ai quand même hâte…
Lisez ce livre, c'est comme un bonbon à déguster. Je ne vais pas oublier de sitôt Valérie, Anna et Charline. Elles vont avoir une place particulière dans mon coeur.
Il ne me reste plus qu'à remercier
Carène Ponte pour tout ce qu'elle m'a fait vivre pendant la lecture de son roman, et de la féliciter pour la qualité de son écriture.