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EAN : 9782211114516
187 pages
L'Ecole des loisirs (01/07/2011)
4.06/5   99 notes
Résumé :
Pour Brigitte Smajda: Il faut donner des livres aux enfants... pour les délivrer;
pour Marie-Aude Murail: Ce n'est pas la lecture qui est en danger, ce sont les illettrés;
pour Yvan Pommaux: Lire est le propre de l'homme;
et pour Claude Ponti: Ni vous ni moi ne sommes des phacochères!
L'école des loisirs est heureuse de vous offrir ce petit livre qui rassemble des propos et des dessins inédits d'une cinquantaine de ses auteurs.
De... >Voir plus
Que lire après Lire est le propre de l'hommeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
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Ce livre m'a été mis dans les mains par une amie.
C'est un livre minuscule, tout blanc et très discret, qui, comme pour s'excuser d'être si petit, est interdit à la vente.
"Lire est le propre de l'homme" est un livre de témoignages et de réflexions de cinquante auteurs d'ouvrages pour l'enfance et la jeunesse.
Et, dès ses premières lignes, le lecteur comprend pourquoi l'opuscule ne peut être qu'offert.
Les choses importantes ne sont pas à vendre !
Car, ce petit livre, ouvert, devient un géant.
Ses mots enflent, enflent, enflent encore, jusqu'à devenir émotion et réflexion.
Susie Morgenstern y a dressé un début de liste des raisons qui incitent à lire.
Celle-ci va s'allonger longtemps à travers des milliers de lecteurs, de livres et d'auteurs.
La parole est ici donnée à quelques uns.
Le ton n'est pas dogmatique, ni professoral.
Pour écrire chacun des textes, La plume a été trempée à l'intelligence.
Chacun des textes dégage d'ailleurs de la force et de la sensibilité.
Pourtant, j'ai particulièrement aimé le texte, "j'aime/j'aime pas" de Marie Desplechin qui se sent proche de "ceux qui se sont perdus dans la lecture comme dans une forêt hantée, qui ont emprunté des chemins qui ne menaient nulle part, et qui ont ouvert leur sentier tout seuls, avec un opinel, au risque de mauvaises rencontres, au risque de se faire peur ou de se faire mal, au risque même de tourner en rond" ...
Je me suis un peu reconnu dans sa collégienne qui lit tout ce qui lui tombe sous la main et qui fait le désespoir du conseil de classe !
"Lire est le propre de l'homme", comme pour s'excuser d'être si généreux, ne demande qu'à être offert.
Il m'a été mis dans les mains par une amie, une bonne amie ...







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Je souhaiterais partager avec vous une belle expérience....
Je me promenais près du parc de Bois-Préau, à Rueil-Malmaison.... une cabine téléphonique a attiré mon attention. En fait, c'était une petite bibliothèque qui avait la forme d'une cabine téléphonique... Chacun peut emprunter, lire, rendre, échanger les livre mis à la disposition de tous....
Etonnée, je me suis arrêtée, j'ai ouvert la porte, et j'ai découvert un petit stock de romans, d'ouvrages de toutes sortes, en français, anglais (il y avait même quelques livres en grec) qui attendaient qu'on les libère de cette cabine....
N'écoutant que mon courage livresque, j'ai donc libéré deux livres, dont Lire est le propre de l'homme, témoignages et réflexions de cinquante auteurs de livres pour l'enfance et la jeunesse.
Une bonne action.... un minuscule ouvrage qui force le respect.
Susie Morgenstern, Brigitte Smadja, Marie-Aude Murail, Marie Desplechin, écrivains, dessinateurs, se sont regroupés autour de ce projet qui consiste à décrire notre rapport au livre... lecture, bibliothèque, livre, nous retrouvons tout ce que nous aimons, tous nos mots magiques...
Il s'agit d'une édition hors commerce (gratuite) que l'on peut se procurer sur le site de l'école des loisirs.
J'aimerais terminer cette critique qui n'en est pas vraiment une en vous proposant cette réflexion de Michel van Zeveren : "Il suffit que je ferme les yeux pour revoir certaines images de la Bête est morte ! de Calvo, ou des Hauts de Hurlevent, d'Emily Brontë, pour n'en citer que deux.
Tous ces livres, ils habitent avec moi, chez moi. Dans ma maison comme dans ma tête. Cet imaginaire est comme un jardin dans lequel j'aime me retrouver. Un jardin un peu sauvage, aux contours indéfinissables, avec encore plein de coins à explorer. C'est là que se ressource mon imagination. C'est là que je me fais des images et que je me raconte des histoires. C'est un plaisir infini...."

Je vous souhaite d'avoir comme moi la chance de rencontrer un jour d'été, au hasard d'une promenade, une cabine téléphonique si joliment modifiée.....




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Sensation de bonheur encore plus fort que la première fois à la relecture de ces témoignages et réflexions de 50 auteurs de livres pour enfants. Magnifique initiative de L'école des loisirs.
Difficile de mettre des mots sur ceux d'auteurs de talent. J'ai posé des citations pour partage de l'amour de la lecture.
Yvette de Malika Ferdjoukh est émouvant. Où comment une gamine va vivre de sa plume grâce une voisine prostituée qui lui achètera et lui donnera le goût des livres.
Calcium de l'âme de Sophie Chérer est percutant. Une colère contre les technologies modernes où elle dit, je cite : Bref, remplacement des humanités par les inhumanités.
Un bijou alimenté de pépites de dessins de Solotareff, Nadja, Ponti, Ramos, etc.
A lire, à relire. A prêter à ceux qui vous demandent pourquoi lisez-vous ?
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Un recueil réunissant une cinquantaine de texte et dessin ayant tous pour thème la lecture et comme quoi, il est important l'enfant dès son plus jeune âge au goût de la lecture.
Passant de dessins humoristiques à des témoignages d'enfance, ces texte sont tous très émouvant puisqu'ils parlent d'un sujet qui nous est cher : celui de la lecture et parfois, celui de l'écriture.
En effet, certains auteurs représentés ici nous parlent de leur goût d'écrire tandis les autres (la plupart) de leur goût de lire et ils nous disent pourquoi....quels sont les auteurs qui les ont marqués dans leur enfance, pourquoi ils ont décidé d'écrire à leur tour et bien d'autres choses encore.

S'il y a une Grande Idée à retenir ici, c'est bien celle-ci : Lisez , lisez et continuez de lire !
Un superbe ouvrage publié par l'Ecole des Loisirs à lire et à faire lire !
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Les auteurs (et auteures) ont été des enfants avant de devenir les écrivain(e)s qui offrent les magnifiques textes que nous partageons avec bonheur avec nos petits et à nos jeunes.
Ils nous expliquent le chemin qu'ils ont parcouru et comment ils sont tombés amoureux des mots, des lecteurs, des lectures.
C'est très touchant à la fois en tant que lecteur et en tant que parent, puis grand-parent.

J'adresse de chaleureux remerciements à Gill qui par son magnifique billet a occupé nombre de mes soirées à traquer ce livre .... J'ai finalement eu un exemplaire interdit à la vente dont j'ai demandé (et obtenu le remboursement) et découvert que la version en ligne était accessible librement sur le site de l'Ecole des Loisirs. N'hésitez pas à vous faire plaisir avec ou sans bout'de'choux. C'est un recueil qui vous regonflera à bloc si vous n'avez pas le moral et qui vous fera voir la vie encore plus belle si vous allez bien.

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Citations et extraits (118) Voir plus Ajouter une citation
« Homme de beaucoup de lecture» disait-on jadis quand on voulait désigner quelqu'un qu'on prend plaisir à avoir à sa table. Si l'on prétend faire, à terme, du petit animal humain un convive de choix, le mieux sera de l'entourer de livres.

On lui imposera plusieurs bibliothèques parmi lesquelles il sera bien forcé de grandir. Il y trouvera d'abord de belles histoires, des récits d'aventures, des hauts faits de cow-boys et de pirates, bref du dépaysement. Ce sera comme si une fenêtre s'ouvrait, livrant à ses regards toutes sortes d'aperçus distrayants. Mais plus tard, si l'opération réussit à 100%, la fenêtre se refermera et le tourisme romanesque fera place au voyage intérieur. (p.40)
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Pouquoi je lis ? par Susie Morgenstern
 
1-Je lis parce que je suis souvent amenée à me trouver seule et que lire est l’un des plus grands plaisirs que la solitude puisse m’offrir.
2- Parce que lire me console de ma solitude.
3- Parce que lire me met à distance de moi-même et du monde.
4- Parce que lire me ramène à moi-même et au monde.
5- Je lis parce que je ne connais pas assez de gens et parce que l'amitié est vulnérable et susceptible de disparaître - pour cause d’espace, de temps, d’accords imparfaits et de peines de la vie.
6- je lis, conformément aux instructions de Samuel Johnson, pour prendre la mesure des choses.
6-Je lis pour connaître la différence entre les hommes et les femmes.
7-Je lis pour découvrir ce que ces choses peuvent avoir en commun avec moi et pour éprouver leur proximité.
8-Je lis pour connaître la différence entre les hommes et les femmes, et, pour savoir ce qu’est un homme.
9- Je lis pour me fortifier et apprendre ce qui m’intéresse de façon authentique.
10- Je lis pour mon plaisir, égoïstement, puisque je sais que je ne pourrai améliorer la vie
11- je lis professionnellement aussi, pour m’informer.
12- Je lis pour oublier mon corps.
13- je lis parce que je n’aime que les lecteurs et que je veux figurer parmi eux.
14- je lis pour me cultiver, pour me tenir au courant de ce qui s’écrit et pouvoir recommander des livres aux autres, notamment à mes filles et à mes petits-enfants.
15-Je lis... à cause de Shakespeare - parce que je suis toujours en quête d’un esprit plus original que le mien !
16- Je lis pour déchiffrer des sentiments humains dans la langue des humains.
17- Je lis pour essayer de me connaître mieux.
18- Je lis pour savoir davantage.
19- Je lis pour tomber amoureuse...d’un auteur, d’une phrase, d’une idée.
20- Je lis parce que, contrairement à ce qui se passe dans la vie, si on ne comprend pas une phrase ou un livre, on peut recommencer.
21- Je lis parce que, selon Kafka, « on lit afin de pouvoir poser des questions ».
22- Je lis parce qu’un ami de Kafka a dit : « Je ne crois pas que je pourrais exister sans livres. Pour moi, ils sont le monde entier. »
23- Je lis parce que Kafka répondu : « C’est une erreur. Le livre ne peut pas remplacer le monde. C’est impossible. Dans la vie, tout a un sens et un rôle auxquels rien ne peut se substituer. On ne peut pas, par exemple, confier son vécu à une doublure. Il en va de même du monde et des livres. On tente d’emprisonner la vie dans les livres, comme un oiseau chanteur dans une cage. Mais ça ne marche pas. »
24- Je lis parce que Kafka a dit : « Il me semble qu’on devrait lire que les livres qui vous mordent et vous piquent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d’un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ? Pour qu’il nous rende heureux, comme tu l’écris ? Mon Dieu, nous serions tout aussi heureux si nous n’avions pas de livres, et des livres qui nous rendent heureux, nous pourrions à la rigueur en écrire nous-mêmes.
« En revanche, nous avons besoin de livres qui agissent sur nous comme un malheur dont nous souffririons beaucoup, comme la mort de quelqu’un que nous aimerions plus que nous-mêmes, comme si nous étions proscrits, condamnés à vivre dans des forêts loin de tous les hommes, comme un suicide - un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous. »
25- Je lis parce que, dans Mister Pip, Lloyd Jones a écrit : « Tu ne peux pas faire semblant de lire un livre. Tes yeux vont te trahir. Ton souffle aussi. Quelqu’un qui est fasciné par un livre oublie tout bonnement de respirer. La maison peut prendre feu, le lecteur plongé dans un livre ne lèvera pas les yeux avant que le papier peint ne s’enflamme. Pour moi, Latilda, De grandes espérances est ce genre de livre. Il m’a permis de changer ma vie. »
Je ne suis encore qu’au début de ma liste qui, je l’espère, va s’allonger, longtemps, à travers des milliers de livres.
Et vous, vous lisez pourquoi ?
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Contribution de Marie Desplechin

J'aime/j'aime pas

Je n'ai pas beaucoup d'affection pour les lecteurs en général, les grands lecteurs surtout. Je n'aime pas leurs manières péremptoires, leurs certitudes d'être au-dessus du commun, ces phrases satisfaites qu'ils ont pour parler d'eux-mêmes et de leurs inoubliables lectures, quand ils étaient tout petits déjà et qu'ils lisaient Chateaubriand et Flaubert, et tout ce qu'ils ont lu depuis, le crayon à la main, et toutes ces études formidables qu'ils ont faites par la suite et grâce auxquelles ils sont devenus des per¬sonnes si intéressantes et avisées, et puissantes. Oh, mon Dieu. Je n'aime pas les lecteurs qui se situent du côté du manche, ceux qui font la police dans les bibliothèques, les intellectuels de gouvernement, les dispensateurs nationaux du sens, les généraux tortionnaires. Je ne peux pas croire qu'ils aient été des lecteurs dans leur enfance, ils ont dû oublier, et encore, cette enfance, ils ne l'ont pas habitée très longtemps.
Mais je me sens proche de ceux qui se sont perdus dans la lecture comme dans une forêt han-tée. Ils ont emprunté des chemins qui ne menaient nulle part. Ils ont ouvert leur sentier tout seuls, avec un Opinel, au risque des mauvaises rencontres, au risque de se faire peur ou de se faire mal, au risque même de tourner en rond. Ils ont découvert des ruisseaux et des rivières, des précipices, des clairières, des prairies et des trouées sur le ciel. Ceux-là, quand ils parlent de leurs lectures, ont une manière singulière de le faire : les mots qu'ils utilisent sont les leurs, et ils se fichent bien que tout le monde lise qui ils lisent, que tout le monde aime qui ils aiment, ils veulent bien être tout seuls, ils ont même quelque chose d'un peu jaloux. Partager ses amours avec n'importe qui, c'est à vous dégoûter d'aimer.
J'aime la collégienne qui lit tout ce qui lui tombe sous la main et qui fait le désespoir du conseil de classe. (« Elle ne s'intéresse à rien, elle ne fournit aucun effort. ») J'aime le grand gamin qui vient de lire son premier livre et qui n'en revient pas de l'avoir lu en entier et d'y trouver un tel plaisir. (« Madame, je l'ai fini et tout de suite je l'ai recommencé. ») J'aime le dandysme un peu las de l'une et la joie éclatante de l'autre. J'aime la lycéenne évaporée pour qui je pille le rayon poches de la librairie, en vacances, et qui m'envoie des SMS à chaque livre qu'elle termine, parfois deux par jour, c'est insensé. J'aime le tout petit enfant qui récite son album préféré, au fur et à mesure que je tourne les pages, il a retenu jusqu'aux virgules. J'aime le bébé qui essaie furieusement d'entrer dans le livre cartonné en poussant les pieds dans la reliure. J'aime mon fils qui refuse d'ouvrir un livre parce que lui qui peut voir sans ciller n'importe quelle horreur sur un écran sanglote à la fin du Lion, à la fin de La Rencontre, au milieu des Malheurs de Sophie, aux deux tiers de Oh, boy !. J'aime mon fils quand il lit la Rubrique-à-brac, que j'ai lue à son âge. J'aime mon grand fils quand il lit les Métamorphoses, ou L'Univers, les dieux, les hommes racontés par Vernant, lentement, calmement, allongé dans un canapé. J'aime ma fille quand elle lit « Coeur Grenadine », Barbara Cartland, Jane Austen, Edith Wharton, et finit par déclarer, per¬plexe, qu'elle ne comprend pas qu'on tombe amoureux. J'aime l'amie qui a trouvé son premier roman sur une poubelle et n'a cessé depuis de lire. J'aime les gens qui empruntent les livres, ceux qui fréquentent les bibliothèques, et ceux qui vénèrent des graphomanes que le monde a oubliés. J'aime les enfants quand ils lisent, les grands, les très grands enfants aussi, et même les vieux enfants.
Je crois que je n'aime pas beaucoup que la lecture soit cette Vertu publique dont on peut tirer de la gloriole et des profits orthographiques ou sociaux, ni ce mausolée muet dans lequel on précipite de force et comme au hasard des collégiens rétifs et qui n'y comprennent rien. Je crois que je voudrais toujours qu'elle soit un vice privé, un chemin de traverse, une échappée belle et que chacun lise pour soi, contre le monde. Je crois même que nous devrions avoir l'ambition poli¬tique d'inviter autour de nous au repli, au retrait du monde, à la désobéissance aux canons, à la solitude et à l'égoïsme enfantin de la lecture. Il me semble que rien ne prépare mieux à tenir tête (à la meute, à la peur, à l'autorité, à l'existence même) que l'expérience solitaire de la liberté, et, franchement, quel meilleur champ d'exercice, plus vaste, plus divers, plus sauvage, plus scandaleusement personnel, que la lecture ?
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(...) le livre n'est pas un luxe, ni une fantaisie d'intellectuel, ni l'expression d'un snobisme. Ceux qui voudraient nous le faire croire sont de clinquants imbéciles, ou, plus grave encore, des esprits malins espérant exploiter l'ignorance. (...)
La lecture n'est pas un loisir qu'on puisse comparer au cinéma ou au jeu vidéo, c'est une nécessité de chaque jour, c'est le passeport pour l'insertion dans notre société et c'est ce qui donne accès à la liberté, liberté de parler, de penser, de circuler. (...)
Nombreux sont ceux qui louent les bienfaits de la lecture : bonne pour la croissance, bonne pour la conscience, l'orthographe, la grammaire et la culture générale. On en serait presque à la déclarer d'utilité publique. (...)
C'est là, à portée de main, ça ne tombe jamais en panne, ça tient au creux de la paume, c'est un miroir, une machine à remonter le temps, une porte ouverte sur l'autre, c'est un livre. (...)
La lecture est le premier instrument de la liberté et elle est la première chose à défendre. (...)
Tous ces livres, ils habitent avec moi, chez moi. Dans ma maison comme dans ma tête. Cet imaginaire est comme un jardin dans lequel j'aime me retrouver. Un jardin un peu sauvage, aux contours indéfinissables, avec encore plein de coins à explorer. (...)
un bébé lecteur, ce n'est pas un sagouin érudit qui ânonne l'alphabet avant l'heure. C'est un humain. Un petit mais un vrai, qui met en mouvement sa petite pensée. Qui découvre une formidable source d'esprit, de capacité à quitter l'ici et maintenant pour prendre de la hauteur. (...)
Quel être cosmique qu'un enfant, un adolescent qui lit ! C'est à la fois un être qui rêve et qui agit, un être qui joue et réfléchit ; il est en train de se construire, il est en train de grandir, et nous n'en avons jamais fini, de grandir. (...)
Le livre est une clé ; des portes s'ouvrent à l'intérieur de soi, comme à l'extérieur. (...)
Il faut donner des livres aux enfants pour leur faire prendre conscience de tout ce qui les contraint, pour alléger leurs souffrances, pour les faire rire, pour les faire rêver, pour les aider à penser, pour les rendre libres.
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Quand je trouvais un roman qui m’emportait, j’aimais lire lentement, plus lentement encore sur les dernières pages, pour que ça dure encore un petit peu, pour différer le moment où je devrais fermer le livre. J’éprouvais le sentiment délicieux de ma liberté. J’étais à la fois, par ces vies fictives, loin de moi et rendue à moi-même, un moi indépendant des contingences familiales, culturelles, religieuses, politiques.

Il faut donner des livres aux enfants pour leur faire prendre conscience de tout ce qui les contraint, pour alléger leurs souffrances, pour les faire rire, pour les faire rêver, pour les aider à penser, pour les rendre libres.
Leur donner des livres comme il m’en a été donné. Pour les délivrer.
Brigitte Smadja
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Vidéo de Yvan Pommaux
Le Centre national de la littérature pour la jeunesse propose des rencontres avec des professionnels du livre et de l'enfance. Auteurs, illustrateurs, éditeurs ou chercheurs viennent présenter leurs projets et partager leurs expériences. Cette séance, qui a lieu dans le cadre du colloque « La médiation autour du livre de jeunesse en Europe au XXIe siècle », accueille l'auteur Yvan Pommaux.
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