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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un typhon et son après vus par une journaliste

Voici un roman inspirée d'une histoire vraie qui se lit d'une traite en apnée totale.

Le 8 novembre 2013, un typhon est annoncé dans les Philippines. Yolanda est d'abord prévu d'une puissance de 3 puis de 4 pour finir par être qualifié de "storm surge", mais personne ne sait ce que ça veut dire...

Malheureusement Yolanda est extrêmement puissant et dévastateur, un véritable tsunami d'eau et de vent, le plus puissant de tous les temps. Il suffira d'une heure et de trois vagues pour complètement dévaster l'île de Tacloban et faire 7000 morts.

Madel, présentatrice à la télévision locale, vit sur l'île avec Jan, chirurgien esthétique. Quand le typhon est annoncé, ils se réfugient dans leur maison qu'ils croient sûre, Jan confie à Madel le petit garçon de sa voisine, Rodjun âgé de 3 ans.

Anaïs Llobet nous plonge dès les premières pages dans l'enfer du cyclone, une grande vague emporte tout, Jan et Rojun disparaissent. Madel ne se pardonnera jamais d'avoir lâché la main de l'enfant...

Ce roman relate le jour du typhon et les jours qui suivent, Madel se retrouve à la fois survivante et journaliste, comme anesthésiée elle part à la recherche d'un médecin, marchant dans l'eau putride au milieu des cris, des hurlements de douleur, de la désolation la plus totale. Les maisons sont détruites, des corps flottent...

Mais son rédacteur en chef à Manille veut des reportages en direct, conscient de l'aubaine d'avoir une journaliste sur place. Madel refuse d'abord puis prend conscience qu'accepter sera pour elle le moyen de ne pas rechercher Jan, elle craint trop de découvrir son corps...

Il va être question de la recherche d'images choc "qui marchent" sur le public, de la difficulté de filmer l'insoutenable, de journalistes qui craquent, des masques qui se fissurent mais aussi de victimes philippines qui succombent au chagrin après le typhon, des victimes invisibles "emportées par les bourrasques du deuil".

Dans ce récit Anaïs Llobet insère des témoignages très émouvants, celui d'un pompier qui ne sauve plus des vies mais récupère des morts, celui de la femme qui enregistre les décès à la mairie...

Anaïs Llobet, présente aux Philippines lorsque le typhon Haiyan (appelé également Yolanda) a tout dévasté sur son passage, a donc vécu ce drame et nous livre un remarquable témoignage romancé, d'une écriture syncopée sans aucun pathos ou misérabilisme. Il y a beaucoup de pudeur et de justesse dans ce texte original.

Ce texte parle de culpabilité, de solidarité avec les volontaires qui affluent, du cynisme de certains journalistes, du voyeurisme des médias mais aussi du nécessaire traitement de l'information pour sensibiliser le monde.

Bouleversant et révoltant quand on comprend comment le drame aurait pu être évité.

Un premier roman très bien maîtrisé !
Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Quand on découvre un premier roman – et j'en lis beaucoup – on ne sait jamais ce qui va nous tomber dessus : déception, surprise, émerveillement ?

Avec Les mains lâchées, on touche le superbe. Et pourtant quel choc ! C'est le choc des éléments qui se déchaînent, le choc de la confrontation à la mort et à la destruction, le choc des émotions.

8 novembre 2013, Madel, une journaliste française travaillant pour la télévision philippine se retrouve en plein milieu du typhon Haiyan/Yolanda à Tacloban sur l'île Leyte. La violence est telle que la ville est complètement rasée, engendrant des milliers de morts et la désolation la plus totale. Mabel, ayant perdu la trace de son compagnon Jan et de l'enfant qu'elle protégeait, doit faire face à cette catastrophe devenue humanitaire. Elle est ainsi confrontée aux dysfonctionnements de communication avec Manille, à des médias occidentaux qui minimisent les dégâts puis sont à la recherche du moindre témoignage sordide. Elle découvre la vulnérabilité mais aussi la force de ces habitants qui ont tout perdu.

Anaïs Llobet, avec une écriture sublime, pudeur et force, nous livre un roman d'une incroyable beauté et profondeur. On suit avec intérêt et empathie l'héroïne qui combat à la fois ses propres sentiments, craintes et peurs mais les affronte, non sans difficultés parfois, pour aider la population et faire écho de la catastrophe à l'étranger.

Les personnages secondaires sont tout aussi forts et bien brossés par l'auteure, que ce soit Liliana qui a perdu sa fille Shoshanna ou son frère pompier, le médecin David, l'enfant Jirug, Irene, Teresa… le récit de Mabel s'interrompt à plusieurs reprises pour laisser un habitant raconter son ressenti de la catastrophe et on y trouve des passages poignants et sublimes.

Bien évidemment, quand on apprend qu'Anaïs Llobet était présente aux Philippines pendant le typhon, on comprend comment tous ces personnages sont criants de vérité mais il fallait aussi du talent pour réussir à retranscrire les émotions, décrire avec minutie et sensibilité ce qui est inimaginable. Anaïs Llobet a ce talent et elle a su faire de ce drame un roman magnifique dont elle peut être fière.

J'en profite pour signaler que la couverture faite par les éditions Plon est superbe et reflète tellement bien l'ambiance du livre.

Ne passez pas à côté de ce roman !
Lien : http://www.leslecturesdumout..
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Quel premier roman ! Pour l'heure, il s'agit de l'un de mes coups de coeur de cette rentrée littéraire dans la catégorie premier roman : une lecture passionnante, un coup de poing.

Anais Llobet n'a pas choisi la facilité. Sur toile de fond le typhon Yolanda qui a ravagé les Philippines en 2013, l'auteur traite de la détresse des survivants après le chaos.

Le titre, « les mains lâchées » est très beau et fort : comment survivre après avoir lâché la main d'un enfant, emporté par la vague su tsunami. Telle est l'histoire de la narratrice, Madel, présentatrice d'une chaîne télévisée locale. Tel est aussi le drame de beaucoup de survivants, qui ont lâché la main de proches ou d'inconnus, et qui ont disparu après le passage du tsunami. Difficile alors d'échapper à la culpabilité.

Les ravages physiques et matériels sont très bien relatés. Mais c'est surtout les errances des survivants, et le désarroi du corps médical ou des journalistes censés témoigner au monde entier d'une horreur insoutenable qui m'ont bouleversée. Comment concilier des émotions post-chaos, l'instinct de solidarité, et un professionnalisme qui vous demande de vous armer et de vous redresser aussitôt pour témoigner? Même les plus forts finissent par douter et pour certains craquer sous le poids des images de désolation qu'ils découvrent et du témoignage des survivants anéantis. le travail pour échappatoire à la douleur, à l'horreur et à la folie, mais jusqu'à quel point ? Personne ne sort indemne. Une telle épreuve force à considérer la vie différemment, à prendre du recul sur notre quotidien.

Sous une plume délicate, et en alternant récit de la narratrice et témoignages de survivants, Anais Llobet sort du pur témoignage journalistique, et à travers la forme romanesque trouve le recul nécessaire pour éviter le voyeurisme. Un typhon qui hantera longtemps l'âme de Madel, et probablement de l'auteure. Quant à nous lecteurs, on n'a pas envie de lâcher ni le livre ni la main des protagonistes. Anais Llobet a mis la barre bien haute pour son premier roman.
Lien : https://accrochelivres.wordp..
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C'est partit pour la rentrée littéraire 2016!
Et l'on commence avec un premier roman, et un coup de coeur!

Et pourtant, un thème particulièrement tragique, je craignais au départ un trop plein d'émotions, mais non, tout est parfaitement bien dosé, très équilibré, pour décrire la tragédie au plus près sans tomber dans le pathos.
Tout commence dans le décor enchanteur des îles des Philippines et sombre en quelques instants dans le cauchemar avec le passage du typhon Yolanda, ouragan et tsunami qui causera aux environs de 7000 morts et dévastera totalement la ville Tacloban où se situe l'intrigue.

L'impuissance de l'homme face à la nature, les choix tragiques, les lâchetés... les mains lâchées... en quelques personnages clés , l'auteure nous plonge au coeur du drame.
Une région coupée du monde, un bilan de la catastrophe d'abord minimisé, le rôle des médias... et ce terrible manquement au moment de l'alerte... des pages essentielles pour ne pas oublier ce drame.

Au delà de ces faits, il y a la trajectoire de l'héroïne, ses doutes, ses actes, le rôle de la journaliste, le désarroi de la femme... comme pour les pompiers, les médecins, des survivants en première ligne, pour qui tout bascule, et qui doivent s'oublier pour faire front.

En partie auto-biographique, ce premier roman est un témoignage marquant de ce drame, à la distanciation très juste.
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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J'ai dévoré ce livre en l'espace de 24h, car on ne sort pas si facilement d'un récit aussi immersif. Je suis restée sous le choc longtemps après ma lecture, imprégnée d'un style que j'ai trouvé à la hauteur du drame qu'il raconte. Jamais dans le pathos, on se demande comment l'auteure a réussi à prendre le recul nécessaire pour écrire cette histoire avec autant de finesse et d'habileté. Je ne peux que recommander !
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Ces gens-là n'ont pas pris de risques stupides en faisant un trek au Népal sans être préparés ou une descente hors piste ou même conduire un bolide à 180 kms/heure sans penser au piéton qui traverse au moment le plus mauvais. Ces gens-là étaient chez eux avec leurs enfants et leurs parents, ils n'imaginaient pas que le typhon allait tout détruire et tuer 7000 personnes. Anaïs Llobet raconte avec émotion les instants, les jours, les semaines qui ont suivi la peur, la perte, le deuil, la douleur, l'anéantissement. C'est bien écrit, c'est violent, c'est le genre de texte que vous lisez les larmes aux yeux. C'est essentiel de rappeler que la nature est plus forte que l'homme dans sa fatuité.
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La lecture de ce roman-là m'a laissé des frissons de sentiments et d'émotions entremêlés auxquels je ne m'attendais pas vraiment.Il me semble ne pas avoir lâché la main de Madel, Jack, David, Rosie, Liliana, Jirug, Rodjun, Manette... tout au long de cette lecture et leurs images m'accompagnent encore une fois le livre refermé.

Novembre 2013 à Tacloban, Philippines. le typhon Yolanda soulève un tsunami meurtrier qui, en quelques instants, ravage la ville laissant derrière lui un sillon de ruines, de morts, de blessures incurables. Madel, la narratrice qui séjourne sur place chez Jan son compagnon, vit cette apocalypse au milieu des habitants rescapés et des cadavres. Journaliste, elle obéit mécaniquement aux injonctions de son rédacteur en chef et doit rendre compte de la situation, aidée d'Irène la camerawoman, d'apparence imperturbable. Les scènes d'effroi et de sidération alternent avec les récits des survivants, comme hallucinés d'en avoir réchappé. Mais en ont-ils réellement réchappé ? le sentiment de culpabilité, la honte d'avoir survécu se mélangent avec la force vitale des individus endeuillés de leur vie passée.
Sans voyeurisme, sans sensationnalisme, avec une pudeur et un respect remarquables, Anaïs Llobet nous prend à témoin de ce cataclysme et de ses conséquences. Elle trouve l'exacte distance pour ne rien occulter sans cependant jouer d'un sentimentalisme qui n'est pas de mise ici. D'une fluidité et d'une précision admirables, le récit nous laisse entrevoir les déséquilibres qu'implique une telle catastrophe, tant d'un point de vue individuel que collectif. Sans s'appesantir, sans didactisme, les questions essentielles sont abordées au fil d'une narration qui nous saisit pour ne plus nous lâcher.
Un très beau premier roman, d'une authentique sincérité et d'une intégrité admirable.
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Décidément les premiers romans de la rentrées 2016 se suivent et, s'ils ne se ressemblent pas, du moins ont-ils, pour ceux que j'ai eu le plaisir de lire, un point commun : la qualité. "Les mais lâchées" d'Anaïs LLOBET ne déroge pas à la règle. Sans compter qu'avant de l'ouvrir on a le loisir d'admirer une magnifique couverture, d'une grande élégance, joliment colorée, que l'on comprend dès la lecture des premières pages.
Madel est journaliste, correspondante d'une chaîne de télévision aux Philippines, et se trouve chez son ami Jan, chirurgien esthétique quand est annoncé un typhon de force 3, puis 4, puis… Les vents, le bruit de l'eau, Madel, Jan, Lally, l'employée de la maison et Rodjun, un petit garçon voisin attendent l'arrivée de cet ouragan annoncé dans cette maison de "riche" aux murs réputés solides. Et puis…le fracas, la vague, le noir, le bruit et… les mains qui lâchent.
C'est surtout l'après que va nous raconter l'auteur. Un après apocalyptique fait de morts, de blessés, de maisons détruites, pulvérisées, tombées, de gens hagards, de boue, de douleurs, de malheur, de blessures, de recherches, de pillages. Elle nous emmène à sa suite dans la ville de Tacloban dévastée par le tsunami – car c'est bien de cela dont il s'agit – et réussit à parler d'elle à travers les autres traduisant parfaitement son empathie, ses peurs, avec le recul de la journaliste qu'elle est. Car Madel et l'auteur ne font peut-être qu'une. Anaïs Llobet est, en effet, journaliste, je l'ai découvert après la lecture de son roman, et se trouvait sur les lieux de la catastrophe. J'ai beaucoup aimé son écriture à la fois poétique et puissante, simple et équilibrée. Equilibrée parce que s'y mêlent, à de brefs moments la rigueur d'un compte-rendu journalistique, la distance, le sang-froid et davantage encore la sensibilité de la femme touchée par ce qu'elle a vécu et les pertes dont elle a été témoin.
Elle nous permet d'assister au plus près au travail des sauveteurs, au regard perdu des rescapés qui errent à la recherche de proches disparus, à leurs états d'âme, elle leur donne la parole, des témoignages émouvants glissés çà et là entre les chapitres. Mais jamais elle ne tombe dans le pathos, jamais elle ne nous pousse au voyeurisme, jamais elle ne regarde ses personnages avec condescendance ou pitié.
Anaïs Llobet signe là un roman d'une grande force, somptueux, imagé, un hommage à tous les Philippins, un véritable ouvrage de mémoire.
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