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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les mains lâchées" est un récit bouleversant d'une survivante après le déferlement d'un tsunami dévastateur sur l'une des îles de l'archipel philippin.

Alors que Madel, journaliste d'une chaîne télévisée, passe quelques jours dans la maison de son petit ami, chirurgien esthétique, l'île de Leyte est frappée par un typhon tropical d'une force incroyable. On bascule vite d'une vie normale dans une belle maison, qu'on croyait sûre et solide, dans une réalité presque apocalyptique avec la plupart des constructions détruites, des cadavres par centaines et des survivants affamés. Des images d'horreur se suivent dans une narration brute et réaliste livrée par Madel qui, très sollicitée par son employeur, se plonge à corps perdu dans son métier de journaliste. de temps à autre, elle donne la parole aux personnes qu'elle rencontre et son récit est entrecoupé par les témoignages poignants des rescapés.

Ce court roman est un regard sur la fragilité de la vie face à la violence d'un cataclysme naturel et révèle la nature humaine animée par l'instinct de survie dans des situations extrêmes. Ce récit sonne comme un signal d'alarme prévenant des dangers du réchauffement climatique qui est devenu une évidence avec des phénomènes atmosphériques de plus en plus fréquents et de plus en plus violents. C'est enfin une réflexion sur le métier de journaliste, son rôle, ses dangers et sa vocation. Un livre dont les images restent longtemps gravées en mémoire. Un premier roman réussi qui choque et interpelle.
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La principale réussite de ce premier roman, c'est de ne pas être celui qu'on attend. On appréhende un certain voyeurisme, on craint les effets spectaculaires... on récolte un roman touchant, intelligent, une vision marquée d'une belle empathie. Et grâce à cela, on adhère, on est emporté dans le tourbillon de sensations qui assaillent l'héroïne, on comprend ses doutes, ses questionnements et l'on en ressort considérablement enrichi.

Si l'auteure, journaliste présente aux Philippines lorsque le typhon Haiyan a ravagé le pays s'est inspirée de son vécu, elle n'en a pas moins réussi à prendre le recul nécessaire pour bâtir un contenu romanesque très efficace. Son double littéraire s'appelle Madel, présentatrice sur Phil 24, une chaîne d'information locale, et soudainement prise au piège, comme des milliers de personnes lorsqu'une gigantesque vague emporte tout sur son passage. Autour d'elle des morts, mais aucune trace de son compagnon Jan, ni de l'enfant de la voisine, le petit Rodjun dont elle a lâché la main pendant le chaos. Au milieu de la désolation, Madel suit le mouvement, comme anesthésiée, sous le choc, jusqu'à ce que son patron la rappelle à sa condition de journaliste et l'exhorte à faire son travail malgré tout.

Accompagnée d'Irène, reporter de terrain aguerrie, sorte de baroudeuse caméra à l'épaule qui semble froide, blindée, indifférente aux souffrances qui l'entourent, Madel parcourt les îles et les zones dévastées, récolte la parole des survivants et des proches de disparus qui entretiennent l'espoir. Au fil de son récit et des images que les deux femmes rapportent, le désordre apparaît dans toute son immensité, les drames humains sont aussi multiples que le bilan des victimes qui gonfle chaque jour un peu plus. L'aide qui tarde à arriver, l'erreur dans l'avertissement aux habitants qui prévoyait un ouragan et non un tsunami, les hôpitaux de fortune, les ressources réduites à néant, les avis de recherche, les inscriptions au registre des décès...

Madel est déchirée entre ses sentiments personnels, son implication affective dans le drame (Jan, le petit garçon, ses voisins...) et son devoir de journaliste, celui de témoigner et de le faire en conscience et dans le respect des victimes. Elle est rescapée mais pas indemne. Il est fort possible qu'elle ne puisse plus jamais être la même après ça.

Je parlais d'empathie, et c'est certainement ce qui permet à l'auteure de camper de magnifiques personnages, des figures poignantes qui émergent du chaos : David le médecin, Jack le pompier et tous ces enfants qui malgré le drame continuent à s'inventer des mondes et des jeux. Pour que la vie l'emporte par-dessus tout.

Dans ce roman parfaitement mené, on perçoit de bout en bout l'état d'esprit de Madel et la confrontation de ses deux conditions, celle de femme et celle de journaliste, ce qui rend la lecture passionnante au fil des questions auxquelles elle nous renvoie. Quand l'émotion permet de s'interroger sur le monde, c'est la littérature qui y gagne à coup sûr.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Joli roman qui raconte avec pudeur et sensibilité, le passage d'un tsunami sur les Philippines. La narratrice est une journaliste présentatrice de télé, elle vivait avec Jan un médecin philippin. le tsunami a pris tout le monde au dépourvu , les gens s'attendant seulement à un cyclone. L'île dévastée, libère peu à peu ses morts et révèle le désastre humain et matériel. Les paroles des différents survivants nous racontent les drames, la souffrance et la vie qui malgré tout s'incruste, s'accroche et reprend ses droits.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Madel est journaliste à Manille, amoureuse de Jan, elle le suit dans sa ville des Philippines.. Un ouragan est annoncé, dans ces pays-là on a plutôt l'habitude et l'on connait un certain nombre de gestes à accomplir pour se protéger, protéger ses biens, se mettre à l'abri. Chacun s'exécute, et attend que la tempête passe. Mais Haiyan / Yolanda n'est pas un ouragan comme les autres, c'est le typhon le plus terrible qu'aient connu les Philippines jusqu'à présent… 10 morts ? 100 morts ? 7000 morts au moins…impossible d'imaginer, de visualiser ce que représente un tel cataclysme. Les dégâts sont énormes, mais surtout, on trouvera des corps encore pendant des mois après le passage du typhon.
Madel prend Yolanda, comme on l'appelle là-bas, de plein fouet, dans la belle et solide maison de Jan, qui ne résiste pas au tsunami qui suit le typhon. Jan, l'enfant qu'il lui avait confié, et tant d'autres, disparaissent. Madel doit continuer à vivre, à chercher les survivants, à aider les médecins dépassés par la catastrophe, et avant tout, à faire son métier de journaliste dans le feu de l‘action, devenant à la fois voyeur et acteur du drame.
Le livre est construit en alternance de récits, celui de Madel, son expérience, ses doutes, ses atermoiements, ses questionnements.. et celui des Philippins dont elle recueille les témoignages, tous plus terribles les uns que les autres, sur cette fatalité devant un drame qui aurait pu être minimisé si les autorités avaient pris la juste mesure de ce qu'il se passait et protégé les populations dans les zones adaptées. Il se lit comme un récit journalistique, précis, concret sans être morbide, réaliste et parfois dur mais tellement juste, dans la description des sentiments aussi, de ceux qui ont subi et de ceux qui les assistent ensuite.. et comment ne pas craquer, ne pas lâcher, devenir fou, devant les morts qui s'amoncellent, les blessés, les ruines… Premier roman sur un sujet difficile, mais roman indispensable que je vous recommande vivement de lire !

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Et si Madel n'avait pas lâchait la main de cet enfant.
Et si les autorités avaient annoncer clairement que Yolanda (quel doux nom pour un ouragan qui a emporté tant de vies) serait si violente
Et si Madel n'avait pas été journaliste, qui aurait raconté à sa place?
Mais ce n'est pas la journaliste qui parle, c'est une rescapée, qui a vécu la même horreur que ceux autour d'elle même si elle habitait une tour d'ivoire lors du drame.
Elle ne décrit pas, elle vit et supporte la découverte des corps éparses dans les rues inondées. Elle les évite mais les compte. Elle les compare aux chiffres minimisés par les autorités et complètement en dehors de la réalité. Mais comment réaliser, comment accepter qu'une vague puisse tuer autant de personnes en si peu de temps.
Ce témoignage, simple, parfois dur, à fleur de peau est juste, sans grandiloquence, sans excès ou emphase journalistique.
Parce que Madel a le même visage tiré que les philippins qui souffrent de la famine, l'absence d'eau potable, de denrées, d'électricité, de soins, de contact avec leurs proches et avec l'extérieur. le même visage que ceux qui ont perdu un ou plusieurs être chers.
Un joli récit d'un événement qui brisa les Philippines. (SP)
3.5/5
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J'ai été émue par Madel et sa collègue qui filment les ravages du tsunami sur la population délaissée.

Les secours mettent du temps à arriver et médecins et infirmiers manquent de tout.

Si la collègue de Madel cherche l'image choc pour chaque nouveau reportage, elle va découvrir une réalité qui dépasse son entendement et la choque littéralement.

J'ai aimé découvrir à hauteur de rue les ravages humains de la catastrophe.

Malgré le titre, les mains lâchées pendant la catastrophe ne m'ont pas émues plus que cela. J'ai trouvé que le propos de l'auteure était ailleurs.

Un roman qui montre que l'homme est impuissant face à la nature.

L'image que je retiendrai :

Celle des corps qui pourrissent dans l'eau.
Lien : https://alexmotamots.fr/les-..
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Typhon, tsunami : connaissez-vous la différence ? Tous ces termes sont pour moi un peu exotiques, et très éloignés de ma réalité. Pour autant, ils incarnent celle de milliers d'êtres humains, à l'autre bout de la planète.
Les Mains Lâchées nous plonge au coeur de la tempête Yolanda, ou plutôt du Typhon Haiyan comme nous le connaissons ici. L'auteure nous livre ici un récit quasi autobiographique de l'expérience de la tempête. Madel, l'héroïne, est journaliste (tout comme l'auteure). La question qui se pose est très claire : quelle place pour le deuil lorsque notre conscience professionnelle contrecarre nos besoins personnels ?

Madel est, sans mauvais jeu de mot, prise entre deux eaux : son petit ami Jan a disparu, elle devrait le chercher, mais l'impression sourde de ne pas le retrouver vivant l'empêche de prendre les devants. D'un autre côté, son patron lui demande de faire son travail sur place : interviewer des rescapés, filmer des images chocs, obtenir l'exclusivité avant les concurrents. Un atout pour cette petite chaîne, d'avoir quelqu'un sur place. Une chance, une longueur d'avance par rapport aux concurrents.

En raison de ce conflit intérieur qui fait rage chez Madel, le récit se fait assez simple, distancé, et ne laisse aucunement place aux sentiments. Je m'attendais à ressentir la douleur et l'indignation d'Anaïs Llobet, mais les événements sont décrits de manière aseptisée, objective, descriptive, dans un style finalement très journalistique. Je pensais de ce fait être moins touchée par le récit, mais ce ne fut pas le cas.
Face à Madel, nous avons également la figure du rédacteur en chef, décrit comme un rapace en quête d'audience, seulement intéressé par l'exclusivité, qui ne laisse nullement à ses employés le temps de digérer la catastrophe qu'ils viennent de vivre.

En conclusion

Un roman en immersion totale dans l'univers des typhons, à l'autre bout du monde. Un style très journalistique qui nous plonge au coeur de l'horreur, sans drame ni artifice. Un récit à découvrir !
Lien : https://carnetparisien.wordp..
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Pour son premier roman, Anaïs Llobet nous livre ici un récit témoignage puisqu'elle se trouvait aux Philippines au moment du passage du typhon Haiyan.

Avec justesse, le livre nous relate les suites de cette catastrophe climatique qui a fait des milliers de morts. L'auteur, à travers sa plume de journaliste, nous décrit l'horreur, le chaos mais également l'entraide et la solidarité qui s'ensuivent.

On est forcément touché par cette population ravagée par le typhon qui s'efforce de survivre malgré tout. le récit se fait en alternance avec la voix de Madel et celles des rescapés.

J'ai beaucoup aimé cette lecture et notamment les différents portraits des Philippins que l'héroîne croisent sur sa route. Malgré cet évenement dramatique qui a dévasté la ville et la population, Madel doit faire face et continuer de travailler, de dévoiler au monde extérieur l'innommable.

On est happée dans la ville de Tacloban, dans son atmosphère, ses témoignages à travers les mots de la journaliste qui nous fait vivre l'indicible.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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Un récit en partie autobiographique qui nous fait vivre le typhon Haiyan et la destruction qu'il a causée. Sans jamais aucun artifice, l'auteur raconte avec beaucoup de justesse ces jours qui suivent, les recherches, et le travail de journaliste qui laisse difficilement la part au deuil, à la pudeur, au respect. Un premier roman très réussi pour une jeune auteur à suivre.

Lien : https://myprettybooks.wordpr..
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Un premier roman prometteur pour Anaïs Llobet qu'elle nous livre comme un témoignage puisqu'elle se trouvait bel et bien aux philippines au moment du passage du typhon Yolanda qui a fait un nombre de morts inconsidérable.
Un témoignage qu'elle a tenu à romancer et c'est très réussi avec un style bien maîtrisé pour une lecture aisée.
Dés les premières lignes, on est emportés par le récit de cette catastrophe et de tout ce qui va en découler.
Heureusement il y a la solidarité et l'entraide mais il y a aussi les pilleurs et les profiteurs du malheur des autres.
J'avais déjà découvert ce revers du décor dans le roman d'Emmanuel Carrere " D'autres vies que la mienne " et Anaïs Llobet nous le peint à son tour de manière très réaliste et très touchante.
Avec beaucoup de justesse, elle nous explique aussi ce que peut être le métier de journaliste, les directives envoyées depuis les pays où il fait sec, beau et doux et d'où on lui exigeait de ramener du reportage choc, du reportage qui remue, du reportage qui ramène de l'audimat ou qui fait vendre.
Anaïs Llobet, ( ou Madel puisque tel est le nom du personnage qu'elle se donne dans le roman ) doit continuer à travailler coûte que coûte, devant renoncer même à poursuivre les recherches qui lui tiennent à coeur pour livrer des images insoutenables à qui n'a pas vécu l'ouragan de l'intérieur.
Un roman qui ne laisse pas insensible et qui pose questionnement sur le mode de fonctionnement de notre société.
Filmer , photographier quand il s'agirait plutôt de ne pas montrer afin de préserver la pudeur de la douleur.
Un livre qui permet de s'interroger sur le monde est selon moi un livre réussi.
Bravo donc à l'auteure pour ce premier roman et merci à Babelio et aux éditions Plon pour m'avoir permis de lire ce livre de la rentrée littéraire.
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