AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782246834731
240 pages
Grasset (03/01/2024)
3.79/5   63 notes
Résumé :
« Que serait une famille sans secret de famille ? » : voici la question qui hante ce livre.
Dans la famille Garde se murmure à voix très basse l’histoire de l’oncle Marcel, exilé à vingt ans par son père en Australie en 1900. Désireux de rendre justice à cet inconnu, l’auteur commence par inventer le roman d’aventures du banni : son arrivée à Sydney, sa résolution de devenir un autre dans cette Terre promise.
Mais en enquêtant sur cette vie effacée, l’... >Voir plus
Que lire après Mon oncle d'AustralieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
3,79

sur 63 notes
5
2 avis
4
6 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
L'auteur s'intéresse à une certain oncle dont personne n'a jamais parlé dans la famille, sauf une fois une grande-tante.
Cette évocation éveille sa curiosité et il se lance dans des recherches pour savoir qui était ce fameux oncle Marcel, qui serait parti en Australie vers 1900 à l'âge de vingt ans.
Étrange qu'il ne soit jamais mentionné, sauf dans les carnets de son père qui malheureusement n'en savait pas grand chose, victime lui aussi de ce lourd secret familial.
Alors, François Garde écrit une première partie où il imagine l'existence de l'oncle Marcel débarquant seul en Australie.
Puis il poursuit ses recherches dans les archives militaires et découvre alors une toute autre réalité dont il ne parlera pas à son père alors âgé de 93 ans.
C'est lui alors le seul détenteur de ce secret de famille qui aura duré un siècle.
A priori lui seul détiendra la vérité.
Une histoire très intéressante qui en dit long sur les secrets de famille.
Il mettra huit ans à le terminer, entre les doutes, les incertitudes, les découragements.
Mais il ira finalement a u bout, pour faire revivre l'oncle Marcel et le réhabiliter après cette centaine d années de silence.
C'est très bien écrit, et l'on ressent tout ce qu'a du ressentir l'auteur au cours de sa quête.
Un beau partage d'un pas de sa vie.

Merci Myriam
Commenter  J’apprécie          240
« Que serait une famille sans secret de famille ? »

Ce qui attire dans cet ouvrage, c'est justement ce secret, c'est l'enquête qui va en découler pour percer un mystère de près de 120 ans.

Alors que notre auteur vient de perdre son père, il reparcourt ses « Confessions ». Un écrit qu'il a effectué pour transmettre, pour le devoir de mémoire. Dans celles-ci, il parle à nouveau de cet oncle d'Australie. Il en a souvent rêvé sans jamais savoir ce qu'il est devenu.

En effet, en 1900, Marcel est envoyé par son père Gustave en Australie. le mot est faible. Plutôt expédié, déshérité, oust, du balai. A cette époque, il en fallait pour être renié. Et l'Australie, c'était loin, on ne savait pas trop où et ce que c'était, les questions se feraient rare. Qu'avait pu faire cet oncle de si infame, ignoble, inacceptable pour ne plus jamais avoir le droit de mettre un pied sur le sol de sa naissance ?
Pendant des décennies, le prénom de Marcel va être proscrit dans la famille. On tapera du poing à chaque fois que quelqu'un demandera des comptes, jusqu'à oublier cet événement.

Pourtant, l'auteur a besoin de comprendre, de briser la tradition du silence, d'y vouer un livre pour compléter les vides. Parce qu'un morceau de son patrimoine génétique se trouve à l'autre bout de la Terre.

Alors il va inventer. Imaginer cet oncle totalement démuni, ne parlant pas la langue, presque sans le sou, à l'autre bout du monde, tenter de s'en sortir. En parallèle, il va nous conter la véritable histoire de sa famille. de ses aïeux qui évoluent avec cet absence.

Pendant sept ans, Garde va enquêter jusqu'à réaliser que la vérité est tout autre. Et si cet oncle, n'était jamais allé en Australie ? « Nous sommes des mots dans une phrase commencée par nos parents et qui sera terminée par nos enfants. Mais si cette phrase est un mensonge ? »

Un livre qui attire pour son enquête, pour ses confessions, pour son secret. La narration est maitrisée et l'auteur séduit par son style très romanesque. Néanmoins, une fois le mystère révélé, le livre refermé, l'histoire est oubliée. Un livre court, divertissant, qui peut se lire d'une traite mais qui ne laissera malheureusement pas de trace.
Commenter  J’apprécie          40
Aujourd'hui je vais évoquer Mon oncle d'Australie roman autofictionnel de François Garde. Il est notamment l'auteur de L'effroi, de Roi par effraction ou d'A beau mentir qui vient de loin. Il est d'ailleurs insolite que dans la page « du même auteur » tous ses titres ne soient pas répertoriés. D'un texte à l'autre François Garde se renouvelle et explore de nouveaux thèmes et différentes formes littéraires. Cette fois il scrute son histoire familiale à la recherche de la vérité sur un secret de famille et un oncle qu'il n'a jamais connu.
Mon oncle d'Australie est organisé en trois parties intitulées : exil, autobiographie d'une absence et un caillou ovale noir strié de gris. le livre est dédié à Paul Garde le père de l'écrivain décédé en 2021. Dans le préambule il explique la genèse de sa recherche et explique pourquoi il n'a publié ce récit qu'après la mort de son père. Chaque partie est liée à un lieu : l'Australie du titre, Avignon (la famille est dans la production électrique à Vaucluse) et la Guyane. A l'origine de cette histoire, un oncle, Marcel, qui est oublié et même effacé de l'arbre généalogique familial. de quelques bribes et fragments connus il appert qu'en 1900 il a quitté Toulon et est parti à bord d'un paquebot à destination des antipodes. Après une escale en Nouvelle Calédonie il aurait rejoint l'Australie sans jamais revenir ni donner de nouvelles. François Garde en a vaguement entendu parler sans savoir précisément quand, puis son père vieillissant a évoqué cet homme qu'il n'a jamais connu lui-même dans ses mémoires rédigés pour lui et ses proches. Alors le romancier à partir des rares éléments à sa disposition va inventer la vie de son aïeul, son arrivée sur l'île continent, ses conditions difficiles de logement et d'apprentissage de l'anglais ; il va imaginer ce qu'a pu être sa vie loin des siens. Mais au-delà de l'exercice fictionnel il s'interroge sur la réelle motivation de ce départ ; cet exil était-il consenti ou forcé, le jeune homme a-t-il eu le choix ou a-t-il obéi à une injonction paternelle ? Plus de cent ans après il ne reste pas de témoin, il est donc extrêmement difficile de savoir s'il a eu une descendance, s'il existe en Australie des cousins éloignés. L'enquête prend une autre tournure en plongeant dans les greniers et les souvenirs. Cet oncle lointain a eu un passé en Provence, il faut exhumer les traces et reconstituer les épisodes cruciaux. L'écrivain a la conviction qu'un secret de famille explique la vraie raison de cet oubli, de l'effacement volontaire de la mémoire collective. Il élabore des hypothèses qu'il va tester, confronter au réel et aux archives administratives et militaires. Alors l'exil ne prend plus la même signification, l'aventurier baroudeur en quête d'horizons lointains prend un autre visage. Dans sa jeunesse Marcel s'est engagé dans la Marine, il a été militaire à l'époque où il était censé avoir quitté la France. le bannissement pourrait s'expliquer par des larcins, des délits ou des crimes. Pour sauvegarder l'image de la famille et la respectabilité vis-à-vis du voisinage le choix aurait été fait du départ permettant ensuite l'oubli progressif, jusqu'à l'amnésie presque totale. Force est de constater que le secret reste globalement bien gardé mais fuite suffisamment pour que des décennies plus tard il intrigue avec cette absence au sein de l'arbre généalogique. de façon assez improbable, sur les conseils d'un ami, François Garde va poursuivre les recherches et découvrir des preuves qui changent totalement le récit familial ainsi que la destination du bateau sur lequel a embarqué Marcel. La Guyane est le siège du fameux bagne de Cayenne, le lecteur découvrira ce qu'il en est en allant au bout de ce récit intime qui touche à l'universel.
Mon oncle d'Australie est un roman épatant qui progressivement change de focale. L'exercice initial de réactivation de la mémoire et de réhabilitation d'un aïeul oublié se transforme en introspection et en réflexion sur les secrets de famille, leur fonctionnement et les conséquences psychiques qu'ils peuvent avoir.
Voilà, je vous ai donc parlé de Mon oncle d'Australie de François Garde paru aux éditions Grasset.

Lien : http://culture-tout-azimut.o..
Commenter  J’apprécie          90
« J'ai longtemps rêvé à l'oncle d'Australie ». La petite phrase sibylline écrite par son père dans ses mémoires, va s'incrustée dans la tête de François Garde et le conduire à enquêter sur un aïeul disparu.
François Garde fouille les maigres indices laissé sur l'oncle Marcel exilé en Australie en 1900. Sans témoignages ni documents dignes de ce nom, il retrace le portrait d'une famille de la petite bourgeoisie de Vaucluse. En ce début de siècle, Gustave Garde dirige la petite usine d'électricité qu'il a fondée. Son épouse borgne à l'air sévère lui a donné trois enfants : l'aînée Valentine, religieuse ; Maurice le benjamin encore collégien et Marcel donc, l'enfant du milieu, prêt à passer son bac quand un exil soudain l'envoie à l'autre bout du monde. Face à un secret de famille scellé depuis trois générations, François Garde laisse son imagination combler les vides. Voici Marcel escorté par son père jusqu'à Marseille, la séparation, l'embarquement sur un paquebot, l'arrivée à Sidney du jeune homme sans le sou ni maîtrise de l'anglais et sans compétences à offrir. On suit ses démarches pour trouver un travail et sa place, si loin de son Vaucluse natal.
Hanté par cet oncle d'Australie, François Garde délaissera ensuite l'hypothèse romanesque pour se tourner vers d'autres archives et cent vingt ans plus tard, en un épilogue surprenant, le petit-neveu percera le mystère du paria.
En chemin vers la véritable histoire de Marcel, l'écrivain emmène son lecteur dans les rues de Sidney, suit le cours d'une saga familiale à jamais marquée par ce secret de famille, troublant jusqu'au générations suivantes.
Entre récit d'aventures, autofiction et enquête, François Garde édifie au malheureux Marcel, un cénotaphe excusant presque cent vingt ans d'oubli.
Commenter  J’apprécie          40
En discutant avec son père et en lisant ses souvenirs, l'auteur découvre l'existence d'un oncle de son père, Marcel Garde, qui a été volontairement plongé dans l'oubli par toute la famille. le père de François Garde n'a lui-même appris l'existence de cet oncle qu'au détour d'une phrase prononcée par sa tante Valentine. Cet oncle serait parti en Australie en 1900 quasiment répudié par les siens en raison d'un comportement dont personne ne dit rien. L'auteur tout comme son père ne peut s'empêcher de rêver à cet oncle d'Australie et décide de raconter son histoire. Il ne sait quasiment rien mais il va tenter de se mettre dans la peau de Marcel et d'imaginer ce qu'il a pu vivre en Australie. C'est un livre très prenant. le lecteur tout comme l'auteur a envie de savoir ce qui est arrivé à Marcel et surtout ce qu'il a commis pour mériter un tel exil et un tel oubli. Pourquoi Gustave, son père, a-t-il tout mis en oeuvre pour que personne ne se souvienne de lui ? Je n'en dis pas plus et vous laisse le découvrir. Une réflexion m'est venue en refermant le livre : la réalité dépasse parfois la fiction. Si l'auteur avait inventé cette histoire de l'oncle oublié, ça aurait paru trop gros pour être vrai.  
Commenter  J’apprécie          20


critiques presse (3)
LeFigaro
08 mars 2024
Enquête romanesque sur un oncle dont la mémoire avait été effacée par la famille de l'auteur.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
SudOuestPresse
07 mars 2024
François Garde enquête sur un oncle mystérieux envoyé à 18 ans au loin, par son père, pour étouffer un scandale.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
LaCroix
12 février 2024
En 1900, l'arrière-grand-père a conduit de force son fils aîné, Marcel, sur un paquebot en partance vers l'Australie, en lui faisant promettre de ne plus jamais revenir. Un siècle plus tard, l'auteur déterre son secret de famille.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
"Votre roman, c'est d'après une histoire vraie ?"
Cette interrogation m'a longtemps décontenancé. Je n'ai jamais osé rétorquer : " Si vous ne voulez que des histoires vraies, contentez- vous de lire des actes notariés, des biographies ou des rapports de police !"
Les premières fois, je bredouillai: " Est-ce donc si important pour vous ?"
Désormais, je réponds d'une boutade qui n'amuse que moi: " Ce roman- là ? C'est d'après une histoire fausse."
La véracité d'un récit est-elle un atout ou une pesanteur ?

( p.176)
Commenter  J’apprécie          110
Dans ce continent jeune et neuf, il n'est plus considéré comme le grand garçon du directeur de l'usine électrique, le neveu ou le cousin, le filleul, le voisin ou le camarade de lycée.Toutes ces étiquettes, tous ces liens ont disparu.Doit-il le regretter? En débarquant il est devenu une page blanche.
Ici, il sera qui il veut, un aventurier, un promeneur, un chercheur de trésors, le fondateur de Dieu sait quoi (...)

( p.53)
Commenter  J’apprécie          130
Mon père a pris sa retraite après une longue carrière universitaire dédiée à la linguistique, au russe et aux autres langues slaves.Le digne professeur s'est ensuite tourné vers le grand public, écrivant des livres et donnant des conférences pour rendre intelligibles les conflits de l'ex- Yougoslavie.Toute sa vie, il a été conscient de la puissance de l'écrit et de l'importance de la transmission.

( p.138)
Commenter  J’apprécie          30
Le dimanche venu, Marcel se rend à la messe, après avoir trouvé non sans mal l'une des rares églises catholiques de Sydney.Le prêtre comme les enfants de choeur sont irlandais, roux et pauvres.

( p.74)
Commenter  J’apprécie          50
Si le choix d'un nom pour un nouveau- né fait l'objet de cérémonies civiles et religieuses et de proclamations envers la communauté l' abandon d'un nom se fait dans l'ombre, peut-être la honte, en tous cas la solitude.Comme une bougie aux trois- quarts consumés, que l'on souffle, , et vient la nuit.
Cette part immatérielle de l'héritage devrait être paisible et immuable.
Lorsqu'elle se révèle fardeau, piège ou menace, on peut s'en délester. (...)
Déserter son histoire.


( p.95)
Commenter  J’apprécie          00

Videos de François Garde (25) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François Garde
Augustin Trapenard accueille Tatiana de Rosnay pour "Poussière blonde", roman qui raconte la rencontre entre une femme de chambre et Marilyn Monroe, paru chez Albin Michel. A ses côtés, Sonia Kronlund présente "L'Homme aux mille visages", l'histoire d'une extraordinaire imposture éditée chez Grasset, François Garde évoque "Mon oncle d'Australie", paru chez Grasset. Régis Jauffret publie, lui, "Dans le ventre de Klara", aux éditions Récamier, et Julia Malye, âgée d'à peine 18 ans, présente son premier roman, "La Louisiane", paru chez Stock.
autres livres classés : secrets de familleVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (191) Voir plus



Quiz Voir plus

Ce qu'il advint du sauvage blanc

Pour François Garde, ce livre est son

1er ouvrage
3ème ouvrage
5ème ouvrage
7ème ouvrage

8 questions
131 lecteurs ont répondu
Thème : Ce qu'il advint du sauvage blanc de François GardeCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..