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EAN : 9782200614157
352 pages
Armand Colin (11/05/2016)
4/5   3 notes
Résumé :
Comment la France est-elle devenue une grande puissance militaire, la première sur terre et sur mer sous Louis XIV ?
Trois siècles durant, un effort colossal a été exigé du royaume par les monarques Bourbon pour former, équiper et entretenir armées et flottes. De ce gigantesque investissement humain, financier, matériel, technologique, logistique et réglementaire sont nés des régiments, des forteresses, des vaisseaux soutenus par un formidable appareil produc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique

Tout d'abord et suivant l'usage, je remercie Babelio et les éditions Armand Colin que j'apprécie pour cet envoi. Je ne regrette pas mon choix.
Olivier Chaline est professeur d'histoire moderne à la Sorbonne. Il a déjà publié plusieurs livres sur l'Ancien Régime.
Je ne connaissais rien à la question et cet ouvrage m'a paru très complet, sans doute trop pour moi. Cependant si de nombreux passages très précis, chiffrés, ne laisseront pas de traces durables dans mon esprit, d'autres, plus « littéraires » m'ont vraiment plu.
Après une introduction très intéressante qui élargit le propos sur l'armée dans la société en général, l'ouvrage se découpe en trois parties étudiant successivement :
. l'autorité réelle du roi sur ses armées « il s'agit de comprendre l'évolution du partenariat militaire entre le roi et ses nobles, de mesurer la dissymétrie de l'emprise royale sur le régiment et sur le navire et l'inégale maitrise des hiérarchies du corps et du bord, ainsi que la tardive uniformisation des équipements. »…
De cette partie, j'ai essentiellement retenu que « l'armée de terre » et la Marine sont issues d'histoires différentes. La seconde dépend beaucoup plus du roi, étant une création de celui-ci, tandis que les effectifs qui combattent à terre sont issus d'une histoire conjointe et complexe entre la noblesse, qui a longtemps recrutés, équipés, soldés elle-même ses troupes et le Roi qui a cherché à uniformiser et contrôler ses armées. le quatrième chapitre présentant l'équipement des différents types d'hommes, fantassins, cavaliers, artilleurs, ainsi que les fortifications et les navires m'a plus accrochée que les précédents qui étaient davantage des états des lieux.
. le recrutement « en partant des effectifs de terre et de mer, [analyser] les diverses modalités de service, la manière dont le roi s'y prend pour attirer ou bien contraindre et enfin où il trouve soldats et marins. »
Là aussi on constate une différence dans l'encadrement des hommes. Si pour les soldats, il suffit que l'officier supérieur soit noble, d'où son autorité « naturelle », pour la navigation il est nécessaire que les officiers aient les compétences techniques, on recherche donc des hommes « de bonne famille », c'est-à-dire de marins. Bien sûr les désertions existent mais finalement sont plutôt inférieures à celles des autres États. Les troupes doivent être souvent renouvelées du fait de ces désertions (réelles ou non, certains officiers utilisant des passes volants lors des revues pour toucher la prime pour une compagnie complète), les morts au combats mais aussi les morts par maladies parfois plus nombreuses. Dans l'ensemble les campagnes fournissent la majorité des hommes.
. Enfin évaluer le coût « s'interroger sur son financement, sur les transactions aussi nombreuses que variées effectuées pour le roi et, en définitive, sur la géographie et l'évolution des approvisionnements destinés aux armées et aux flottes ».
Le roi dépense d'abord et cherche ensuite l'argent nécessaire, l'avance est faite par des financiers. Les sujets paient, mais les pays occupés contribuent également à l'effort par le pillage et l'annexion de places fortes ou de navires. Pour s'équiper, soit le roi fait produire directement les différents matériaux nécessaires, canons, cordes, chevaux… soit il achète à des entrepreneurs privés français ou étrangers, du moins en temps de paix. Dans tout le pays des ateliers plus ou moins grands contribuent aux fournitures diverses.
Les travaux de Chaline s'étendent sur trois règnes, de celui de Louis XIV qui a vu l'apogée de la puissance guerrière de la France à celui de Louis XVI avec la part que les problèmes militaires ont eu sur le déclenchement de la Révolution.
La conclusion est bienvenue permettant de prendre un peu de hauteur par rapport à l'ensemble de l'étude.
Celle-ci est complétée par une bibliographie, nombre de références se trouvant aussi dans les nombreuses notes, d'un index des lieux et personnages et d'un autre des régiments. Un encart de quelques peintures et gravures, photographie agrémente le propos.
Le livre plaira aussi bien ceux qui se soucient de connaître à fond le sujet, que ceux qui désirent seulement avoir une idée sur la formation de l'armée aux 17- 18ème siècles, quitte à sauter certains passages qu'ils jugeraient trop pointus. Chose que je n'ai pas faite, voulant rendre consciencieusement compte de ma lecture.
Ce tome est le premier d'une trilogie qui explorera également le maniement des armes de la France et l'évaluation de leur efficacité.


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Merci Babelio et les éditions Armand Colin.

Avant de passer à la critique, je dois préciser que l'histoire militaire ne fait pas partie de mes penchants favoris de l'Histoire, de France ou d'ailleurs, de quelques époques historiques que ce soit. Quoique j'aurais tout de même une préférence pour les armées antiques. Durant ma lecture, quelques références militaires ont pu me manquer. Pourtant lors du Masse Critique, je me suis laissé tenter par ce livre centré sur deux siècles importants dans l'histoire de France. Et puis cela ne peut faire que du bien de découvrir quelques nouvelles choses.
Autres précisions, mais là encore, j'écris pour les novices en histoire militaire : il vaut mieux avoir quelques connaissances parmi les différentes batailles ou guerres ou dates évoquées dans les différentes parties du livre. Sinon, comme moi-même, vous irez effectuer quelques recherches sur Internet. Ce qui n'est pas un mal pour améliorer sa culture générale me direz-vous !

Je vais commencer par une petite critique sur la forme :
- La relecture aurait pu être plus consciencieuse, quelques mots ont été oubliés. Par exemple, page 144 : « C'est que prévoit l'ordonnance du 19 avril 1670. » Et je crois qu'il ne s'agit pas du seul passage.
Ou encore des mots en trop, avec l'exemple suivant, dans la légende d'une estampe (encart au milieu du livre) : « La fortune gonfle les voiles des nouvelles ambitions navales françaises, avec sur la dunette du vaisseau monarchique le roi sur la dunette [...]. »
- Ce serait mieux d'éviter les abréviations (telles NE pour Nord-Est et M pour Millions, etc.). Surtout quand celles-ci sont peu utilisées, pis encore quand le mot, auparavant abrégé, ne l'est plus et ce moins de deux pages après. le meilleur exemple est page 176, dans le même paragraphe, on retrouve l'utilisation du terme « tonnes » et « t. ». Autant utiliser une bonne fois pour toute l'abréviation ou alors pas du tout.
Cela est compréhensible d'utiliser des abréviations donc autant mettre en place un petit lexique.
- Et autre tout petit bémol mais là il s'agit plus d'un ressenti personnel. Pourquoi n'avoir pas placé les notes directement en bas de page. Lors de la lecture, je trouve cela plus aisé même si parfois le texte principal peut se retrouver amputé et que certaines notes ne sont que des renvois bibliographiques. Je trouve toujours pénible de faire des allers et retours entre le texte et la fin du livre.
Voilà pour la forme. Je sais que ce ne sont souvent que des détails mais pour le coup j'y ai fait attention.

Passons à la critique même du livre. le livre est divisée de ses trois parties :
- Sous l'autorité du roi ?
- Au service du roi
- Aux frais du roi ?

Dans chacune d'entre elles, l'auteur traite de la Guerre (l'armée de terre) et de la Marine. Chaque entité ayant son propre fonctionnement, sa propre histoire, sa propre économie. D'où l'importance de traiter ces deux « corps » dans un même volume : nous permettre de repérer les différences flagrantes mais aussi les quelques similitudes qui les rapprochent.

Olivier Chaline, l'auteur, montre la façon dont l'armée, d'abord en grande partie aux mains des nobles et à leur vénalité, est progressivement devenue une armée gérée par l'Etat. Toute la différence avec la Marine qui a toujours été contrôlée par le royaume, en premier lieu mise en place par Richelieu puis qui a évolué par l'entremise des Colbert. L'auteur nous narre les fonctionnements et les organisations respectifs et, vous vous en doutez, il nous montre les différences entre soldats et marins. Cela se ressent dans le recrutement des hommes, les régiments français et étrangers, les avancements (ou non) de grades et ce qui nous semble maintenant aller de soi, dans l'équipement des hommes (uniformes, matériel, provisions). Toutes ces choses ont un coût qui devient de plus en plus élevés. L'Etat, le roi et ses contrôleurs généraux, a fort à faire pour trouver les subsides : taxes, impôts, créanciers... Tout est bon pour trouver de l'argent, même quand le roi n'en a pas !

Malgré les fois où l'on peut être « submergé » par les nombres (régiments, soldats/marins, coûts, etc.) le tout se lit bien voire très bien. J'ai réussi à être plus intéressé que je ne le pensais par ces faits sur la mise en place de ces armées. Quoique la troisième partie, la partie économique, m'a un peu rebuté. Mais cela n'a rien à voir avec ce livre. Que ce soit en cours d'histoire ou lors de mes lectures personnelles, dès que le sujet est l'économie, mon cerveau met les voiles. Cette partie est dense en nombres ainsi qu'en vocabulaire et personnages des finances. Cela n'en reste pas moins intéressant.

L'auteur connaît bien son sujet et il s'appuie sur différentes publications et études qu'il n'hésite pas à citer. Il parvient à intéresser son lecteur sur le côté administratif de l'armée et non sur des faits militaires plus ou moins glorieux. C'est également un livre bien documenté et bien illustré par des reproductions de tableaux, de gravures ou dessins ainsi que des cartes et des tableaux statistiques.
Je pense que ce livre peut intéresser au-delà du cercles des amateurs et des historiens de la chose militaire.
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Tout d'abord je remercie Babelio et les éditions Armand Colin pour ce livre qui m'a permis de mieux connaitre la France militaire sous Louis XIV.
Ce livre est très bien écrit, avec une littérature très riche. Olivier Chaline nous présente l'évolution de la puissance militaire française de façon complète et très détaillée. Nous apprenons les détails de la hiérarchie militaire dans les différents corps, le rôle du roi, des nobles et du peuple. Habituée des romans je me suis lancé un défit en choisissant ce livre et je ne suis pas déçue!
Le livre permet d'avoir une grande connaissance de la question et n'est pas simplifié. Chaque point est détaillé, expliqué et imagé comme les forts de hauban , les différences entres les fusils....
J'ai beaucoup appris et ce livre m'a comblé. le Défit est relevé!
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Après 1589, Henri roi de Navarre, tout "fils de Saint Louis" qu'il fût, avait dû toutefois conquérir lui-même sa couronne, à la pointe de l'épée. Il vainquit certains de ses adversaires et acheta les autres avec l'argent anglais et toscan qu'il évita de rembourser, assez heureux pour n'avoir politiquement aucun rival crédible et suffisamment habile pour éviter d'affronter directement en bataille rangée l'armée espagnole, la meilleure du temps.
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Précisons que les prix ne sont pas systématiquement indiqués lors de la signature du marché mais peuvent l'être en cours d'exploitation ou lors de la délivrance de la marchandise. Inversement, un prix peut être fixé mais pas les quantités à livrer. Des marchés peuvent être formalisés par écrit après la livraison du produit commandé dans l'urgence...
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Traiter d'un même mouvement Armée et Marine suppose de conjoindre deux domaines d'étude ordinairement séparés, non sans raison. En France, mais pas seulement, les historiens de l'une ne sont, en général, pas ceux de l'autre, ce qui prolonge l'ancienne dualité des bureaux et des archives.
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Le déserteur repentant a la possibilité d'aller se présenter à un représentant de l'autorité et même, s'il a été arrêté, d'exprimer son regret. Peu importe la sincérité de ses dires : l'essentiel est de récupérer un soldat et tout le monde s'en tiendra à parler d'inconstance.
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Videos de Olivier Chaline (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivier Chaline
A l'occasion du 25ème "Rendez-vous de l'Histoire" à Blois, Olivier Chaline vous présente son ouvrage "Apprendre la mer : au temps de la voile en France : XVIIe-XVIIIe s." aux éditions Flammarion.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2658251/olivier-chaline-apprendre-la-mer-au-temps-de-la-voile-en-france-xviie-xviiie-s
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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