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Critique de cmpf



Tout d'abord et suivant l'usage, je remercie Babelio et les éditions Armand Colin que j'apprécie pour cet envoi. Je ne regrette pas mon choix.
Olivier Chaline est professeur d'histoire moderne à la Sorbonne. Il a déjà publié plusieurs livres sur l'Ancien Régime.
Je ne connaissais rien à la question et cet ouvrage m'a paru très complet, sans doute trop pour moi. Cependant si de nombreux passages très précis, chiffrés, ne laisseront pas de traces durables dans mon esprit, d'autres, plus « littéraires » m'ont vraiment plu.
Après une introduction très intéressante qui élargit le propos sur l'armée dans la société en général, l'ouvrage se découpe en trois parties étudiant successivement :
. l'autorité réelle du roi sur ses armées « il s'agit de comprendre l'évolution du partenariat militaire entre le roi et ses nobles, de mesurer la dissymétrie de l'emprise royale sur le régiment et sur le navire et l'inégale maitrise des hiérarchies du corps et du bord, ainsi que la tardive uniformisation des équipements. »…
De cette partie, j'ai essentiellement retenu que « l'armée de terre » et la Marine sont issues d'histoires différentes. La seconde dépend beaucoup plus du roi, étant une création de celui-ci, tandis que les effectifs qui combattent à terre sont issus d'une histoire conjointe et complexe entre la noblesse, qui a longtemps recrutés, équipés, soldés elle-même ses troupes et le Roi qui a cherché à uniformiser et contrôler ses armées. le quatrième chapitre présentant l'équipement des différents types d'hommes, fantassins, cavaliers, artilleurs, ainsi que les fortifications et les navires m'a plus accrochée que les précédents qui étaient davantage des états des lieux.
. le recrutement « en partant des effectifs de terre et de mer, [analyser] les diverses modalités de service, la manière dont le roi s'y prend pour attirer ou bien contraindre et enfin où il trouve soldats et marins. »
Là aussi on constate une différence dans l'encadrement des hommes. Si pour les soldats, il suffit que l'officier supérieur soit noble, d'où son autorité « naturelle », pour la navigation il est nécessaire que les officiers aient les compétences techniques, on recherche donc des hommes « de bonne famille », c'est-à-dire de marins. Bien sûr les désertions existent mais finalement sont plutôt inférieures à celles des autres États. Les troupes doivent être souvent renouvelées du fait de ces désertions (réelles ou non, certains officiers utilisant des passes volants lors des revues pour toucher la prime pour une compagnie complète), les morts au combats mais aussi les morts par maladies parfois plus nombreuses. Dans l'ensemble les campagnes fournissent la majorité des hommes.
. Enfin évaluer le coût « s'interroger sur son financement, sur les transactions aussi nombreuses que variées effectuées pour le roi et, en définitive, sur la géographie et l'évolution des approvisionnements destinés aux armées et aux flottes ».
Le roi dépense d'abord et cherche ensuite l'argent nécessaire, l'avance est faite par des financiers. Les sujets paient, mais les pays occupés contribuent également à l'effort par le pillage et l'annexion de places fortes ou de navires. Pour s'équiper, soit le roi fait produire directement les différents matériaux nécessaires, canons, cordes, chevaux… soit il achète à des entrepreneurs privés français ou étrangers, du moins en temps de paix. Dans tout le pays des ateliers plus ou moins grands contribuent aux fournitures diverses.
Les travaux de Chaline s'étendent sur trois règnes, de celui de Louis XIV qui a vu l'apogée de la puissance guerrière de la France à celui de Louis XVI avec la part que les problèmes militaires ont eu sur le déclenchement de la Révolution.
La conclusion est bienvenue permettant de prendre un peu de hauteur par rapport à l'ensemble de l'étude.
Celle-ci est complétée par une bibliographie, nombre de références se trouvant aussi dans les nombreuses notes, d'un index des lieux et personnages et d'un autre des régiments. Un encart de quelques peintures et gravures, photographie agrémente le propos.
Le livre plaira aussi bien ceux qui se soucient de connaître à fond le sujet, que ceux qui désirent seulement avoir une idée sur la formation de l'armée aux 17- 18ème siècles, quitte à sauter certains passages qu'ils jugeraient trop pointus. Chose que je n'ai pas faite, voulant rendre consciencieusement compte de ma lecture.
Ce tome est le premier d'une trilogie qui explorera également le maniement des armes de la France et l'évaluation de leur efficacité.


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