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Critique de TelKines


Merci Babelio et les éditions Armand Colin.

Avant de passer à la critique, je dois préciser que l'histoire militaire ne fait pas partie de mes penchants favoris de l'Histoire, de France ou d'ailleurs, de quelques époques historiques que ce soit. Quoique j'aurais tout de même une préférence pour les armées antiques. Durant ma lecture, quelques références militaires ont pu me manquer. Pourtant lors du Masse Critique, je me suis laissé tenter par ce livre centré sur deux siècles importants dans l'histoire de France. Et puis cela ne peut faire que du bien de découvrir quelques nouvelles choses.
Autres précisions, mais là encore, j'écris pour les novices en histoire militaire : il vaut mieux avoir quelques connaissances parmi les différentes batailles ou guerres ou dates évoquées dans les différentes parties du livre. Sinon, comme moi-même, vous irez effectuer quelques recherches sur Internet. Ce qui n'est pas un mal pour améliorer sa culture générale me direz-vous !

Je vais commencer par une petite critique sur la forme :
- La relecture aurait pu être plus consciencieuse, quelques mots ont été oubliés. Par exemple, page 144 : « C'est que prévoit l'ordonnance du 19 avril 1670. » Et je crois qu'il ne s'agit pas du seul passage.
Ou encore des mots en trop, avec l'exemple suivant, dans la légende d'une estampe (encart au milieu du livre) : « La fortune gonfle les voiles des nouvelles ambitions navales françaises, avec sur la dunette du vaisseau monarchique le roi sur la dunette [...]. »
- Ce serait mieux d'éviter les abréviations (telles NE pour Nord-Est et M pour Millions, etc.). Surtout quand celles-ci sont peu utilisées, pis encore quand le mot, auparavant abrégé, ne l'est plus et ce moins de deux pages après. le meilleur exemple est page 176, dans le même paragraphe, on retrouve l'utilisation du terme « tonnes » et « t. ». Autant utiliser une bonne fois pour toute l'abréviation ou alors pas du tout.
Cela est compréhensible d'utiliser des abréviations donc autant mettre en place un petit lexique.
- Et autre tout petit bémol mais là il s'agit plus d'un ressenti personnel. Pourquoi n'avoir pas placé les notes directement en bas de page. Lors de la lecture, je trouve cela plus aisé même si parfois le texte principal peut se retrouver amputé et que certaines notes ne sont que des renvois bibliographiques. Je trouve toujours pénible de faire des allers et retours entre le texte et la fin du livre.
Voilà pour la forme. Je sais que ce ne sont souvent que des détails mais pour le coup j'y ai fait attention.

Passons à la critique même du livre. le livre est divisée de ses trois parties :
- Sous l'autorité du roi ?
- Au service du roi
- Aux frais du roi ?

Dans chacune d'entre elles, l'auteur traite de la Guerre (l'armée de terre) et de la Marine. Chaque entité ayant son propre fonctionnement, sa propre histoire, sa propre économie. D'où l'importance de traiter ces deux « corps » dans un même volume : nous permettre de repérer les différences flagrantes mais aussi les quelques similitudes qui les rapprochent.

Olivier Chaline, l'auteur, montre la façon dont l'armée, d'abord en grande partie aux mains des nobles et à leur vénalité, est progressivement devenue une armée gérée par l'Etat. Toute la différence avec la Marine qui a toujours été contrôlée par le royaume, en premier lieu mise en place par Richelieu puis qui a évolué par l'entremise des Colbert. L'auteur nous narre les fonctionnements et les organisations respectifs et, vous vous en doutez, il nous montre les différences entre soldats et marins. Cela se ressent dans le recrutement des hommes, les régiments français et étrangers, les avancements (ou non) de grades et ce qui nous semble maintenant aller de soi, dans l'équipement des hommes (uniformes, matériel, provisions). Toutes ces choses ont un coût qui devient de plus en plus élevés. L'Etat, le roi et ses contrôleurs généraux, a fort à faire pour trouver les subsides : taxes, impôts, créanciers... Tout est bon pour trouver de l'argent, même quand le roi n'en a pas !

Malgré les fois où l'on peut être « submergé » par les nombres (régiments, soldats/marins, coûts, etc.) le tout se lit bien voire très bien. J'ai réussi à être plus intéressé que je ne le pensais par ces faits sur la mise en place de ces armées. Quoique la troisième partie, la partie économique, m'a un peu rebuté. Mais cela n'a rien à voir avec ce livre. Que ce soit en cours d'histoire ou lors de mes lectures personnelles, dès que le sujet est l'économie, mon cerveau met les voiles. Cette partie est dense en nombres ainsi qu'en vocabulaire et personnages des finances. Cela n'en reste pas moins intéressant.

L'auteur connaît bien son sujet et il s'appuie sur différentes publications et études qu'il n'hésite pas à citer. Il parvient à intéresser son lecteur sur le côté administratif de l'armée et non sur des faits militaires plus ou moins glorieux. C'est également un livre bien documenté et bien illustré par des reproductions de tableaux, de gravures ou dessins ainsi que des cartes et des tableaux statistiques.
Je pense que ce livre peut intéresser au-delà du cercles des amateurs et des historiens de la chose militaire.
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