AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,4

sur 132 notes
5
21 avis
4
8 avis
3
1 avis
2
1 avis
1
0 avis
Un récit marquant, à la fois en Inde, en France sous Chirac, en verre et en brisures du coeur du lectorat

Le mien a d'ailleurs eu un coup

A lire absolument! Je rajouterai des citations au lieu d'avoir la prétention de pouvoir donner un jugement concis de cette oeuvre
Commenter  J’apprécie          70
Fin des années 90, Armelle, Mano, Paola, Charly, Nacer et Jicé sont un groupe d'amis soudés par leurs idéaux et leur militantisme. Ils rêvent d'un monde plus beau, d'une société plus juste et sont prêts à en découdre. le squat où vit Jicé est leur QG, le café leur bureau et les pancartes des manifs leur moyen d'expression. Entre Armelle et Mano, une passion amoureuse se dessine, elles préfèrent vivre leur relation dans le secret pour protéger leur petit groupe. Un jour, Mano se fait virer du bar où elle travaillait au noir. La bande, vengeresse, décide de braquer le patron. Ils récupèrent un petit pactole et vont se remettre de leurs émotions à la campagne. L'idée d'un deuxième braquage se profile, cette fois, ce sera une banque et Nacer et Armelle seront armés mais ce sera sans Charly et Paola qui se retirent, cette lutte n'est pas la leur. Ce jour-là, vers 9h40, Armelle, Nacer et Jicé pénètrent dans le Crédit Municipal tandis que Mano les attend dans la voiture. Soudain Charly entre en trombe dans la voiture et ordonne à Mano de démarrer et de se barrer. Au même moment, les sirènes de police retentissent ; dans la banque c'est le carnage, 2 morts et des arrestations. Vingt-cinq ans plus tard, alors que Mano a posé sa caravane dans un village reculé, son ami John la prévient qu'une femme la cherche et l'attend au bar. Mano n'a plus le choix, elle doit affronter le passé.

Un roman complètement addictif ! La construction est intéressante, le roman commence 25 ans après les faits, puis nous entraine sur les traces d'Armelle après le braquage raté ; en parallèle on suit les autres membres du groupe, surtout Charly et Mano. Je n'en dis pas plus pour ne rien dévoiler de l'histoire que nous raconte d'une écriture soignée, Marion Brunet.

Un coup de coeur qui me donne envie de lire les précédents déjà tous dans ma pal !
Commenter  J’apprécie          60
Mano vit dans une caravane au sein d'une communauté qui a préféré se retirer en lisière de la société dans un village perdu au bout du monde. Son ami John, un vieil Anglais, vient de la prévenir qu'au café du bourg, une femme a demandé après elle. Mano s'agite et se rend vite à l'évidence : c'est son passé qui ressurgit. Il ne peut s'agir que d'Axelle.
Vingt-cinq ans plus tôt, elles ont participé à un braquage qui a mal tourné ; un flic a été abattu. Axelle et quelques complices ont été arrêtés, jugés, emprisonnés. Mano, elle, a disparu.

Elles se sont rencontrées dans une boîte de nuit pour étudiants friqués ; Mano en tenait le bar, un boulot comme un autre ; Axelle, la rebelle, s'y était aventurée à contrecoeur en accompagnant quelques copines prêtes à sourire pour un verre offert. Ce fut comme un coup de foudre, une évidence pour elle, même si Mano, trop occupée, la remarquait à peine. Qu'importe, ce serait pour une autre fois.
La connexion établie, elles se transforment en activistes révolutionnaires au sein d'un groupuscule d'extrême gauche, rédigeant puis distribuant des tracts appelant à la révolte, participant aux altercations musclées avec les ennemis jurés du GUD. La réforme Juppé est à l'ordre du jour, le Mur de Berlin est tombé il y a quelques années ouvrant une voie royale au néolibéralisme. L'heure est à la révolte…

À travers ses deux personnages féminins, Axelle et Mano, à travers leurs récits subtilement conjugués dans le temps, c'est avant tout une belle et sombre histoire d'amour qui se joue sous nos yeux, depuis la montée du désir de l'autre, jusqu'au dénouement.
Le sort a éloigné ces deux-là qui pourtant s'étaient trouvées, différentes et complémentaires, comme les deux faces d'une même médaille. Leur amour naissant, grandiose, écrasé sous le poids de la réalité, brimé par la séparation, mais toujours intact, perdurant à travers les années malgré l'absence de l'autre.
Axelle, emprisonnée, condamnée à une lourde peine pour avoir tué un flic, s'exprime à la première personne, au présent. Elle raconte l'univers carcéral, la colère qui ne la lâche pas, les colères. Envers l'injustice du monde, envers la société, envers ses parents, envers les flics, envers les renoncements.

Il n'y a pas beaucoup de jeunesse dans ce village figé, charmant comme une carte postale. Face à leurs têtes d'ennui, ils ont envie de faire des choses folles, les sortir de leur immobilisme, de leur fossilisation. Leur tranquille acceptation du monde les étonne, les désespère aussi un peu. Axelle tente d'y lire un apaisement mais ça ne marche pas, elle a envie de faire des étincelles, se déshabiller, crier, leur faire tourner la tête et déformer la bouche, les secouer. En ville aussi, ce genre de tentations la traverse parfois mais dans ce petit village de montagne, c'est pire. On dirait que la marche du monde, quelle qu'elle soit, n'a de prise sur personne. Eux, ils ont besoin de bruit et d'explosions, de vitesse et d'engouements, Axelle encore plus fort que les autres, peut-être.

Mano, brisée, raconte à la troisième personne, son amour perdu, sa solitude, son errance alors qu'elle ne peut plus atteindre Axelle. Quelque part, elle aussi est en prison. Les barreaux sont ceux qu'elle dresse autour d'elle, s'empêchant de vivre.
Nos Armes aurait pu se contenter ce cette histoire d'amour fou, intense, entretenu à travers le temps et l'espace, mais Marion Brunet n'a pas pour habitude de pratiquer la bluette. L'amour est ici douloureux, et si la cruelle expérience de la prison décrite par Axelle vient encore assombrir le propos, le roman prend aussi un tournant politique dans la description de la jeunesse qui vit ses vingt ans au milieu des années quatre-vingt-dix, dans l'effondrement des perspectives, la renaissance des injustices, et les moyens de les combattre. Avec quelles armes.
Manon Brunet décrit, avec toute la sensibilité et la finesse qu'on lui connaît, non seulement le bal des sentiments, mais aussi la fougue de la jeunesse, son impatience, sa colère, ses combats. C'est beau. C'est fort, touchant, émouvant, poignant parfois, admirablement construit et écrit. Merci pour cette offrande.
Lien : https://polartnoir.fr/livre...
Commenter  J’apprécie          60
Nos Armes est un roman qui fait parler de lui, et après en avoir terminé la découverte, je comprend pourquoi.

Il y a une justesse dans l'histoire que nous offre Marion Brunet qui touche profondément. La beauté des mots et des émotions portées par les personnages de Mano et Axelle sont troublants de sincérité.

Nous suivons le chemin de vie de ces deux femmes et de leur groupe. Révoltés contre une société dans laquelle ils ne se reconnaissent pas, ils décident de prendre d'autres chemins. Un choix de jeunesse qui changera le cours de leur vie pour toujours. Ils sont cinq, mais c'est auprès de Mano et Axelle que nous parcourront ce roman. A elle deux, elles explorent les contours de l'enfermement et interrogent le poids du regret, ou de la culpabilité.

C'est aussi brut que poignant. C'est beau, parfaitement bien dosé sur tous les niveaux. À mon sens, Nos Armes est une lecture qui ne peux pas laisser indifférent.

Coup de coeur ❤
Commenter  J’apprécie          51
Wouahou !!! Je découvre Marion Brunet avec ce "Nos armes" et quelle claque je viens de me prendre 😲😲😲. Si je devais utiliser deux mots pour le définir : PUISSANT et BOULEVERSANT.

Mano, Axelle, Jicé, Charly et Nacer sont un groupe de jeunes en quête de place dans cette société qu il ne reconnaisse plus. Ils sont révoltés et en colère contre l injustice. Leur destin va basculer avec un vol à mains armées d'une banque qui va finir dans un bain de sang et avec la mort d un policier. Axelle se retrouve en prison et Mano a été contrainte à la fuite lors de l intervention des policiers.

Que dire et comment le dire tellement c est un roman puissant qui vous prend aux tripes. J ai adoré ces deux femmes au destin tragique. Leur relation est poignante et quand Axelle s'adresse de la prison à Mano, c est extrêmement émouvant.

Marion Brunet va nous faire pénétrer à l intérieur d une prison pour femme et c est (malheureusement!!!) criant de vérité : le quotidien opressant ; la violence physique et psychologique ; l'absence de considération ; l attitude de certains surveillants. J ai beaucoup apprécié la manière dont elle décrit l absence de perspective dans l attente du procès et l apprehension du procès avec l'embalement médiatique qui dépasse totalement sa principale protagoniste.

Mais Charly et Mano qui sont dehors sont tout aussi touchant. Car ils doivent porter le poids de la culpabilité d etre dehors et ils essaient de vivre (ou plutôt survivre) avec le poids de leur décision et celle d etre dehors, quand Axelle est emprisonnée.

Et cette fin, elle est brillamment réussie et conclut magistralement ce roman puissant.

Et que dire du style de Marion Brunet 😍. Elle a une plume magnifique qui vous prend les tripes, les retourne dans tous les sens et vous laisse essoré. Et sa force est qu elle arrive a le faire avec peu de mots. Mais il y a quelque chose d assez indéfinissable qui rend une certaine lumière à cette noirceur.

Ce roman ne laissera personne indifférent et c est toute sa force et la puissance , avec des personnages qui susciteront inévitablement des émotions, parfois contradictoires.

Une magnifique découverte 🤩🤩🤩
Commenter  J’apprécie          50
Jeunesse enragée, jeunesse engagée, jeunesse gâchée

« Ils sont en lutte, enfants en colère de cette fin de siècle, ils relèvent chaque injustice avec la rage des condamnés. »

C'est l'histoire d'une bande de potes, Axelle, Mano, Paola, Jicé, Nacer et Charly.
C'est l'histoire d'une jeunesse radicale, qui survit dans un squat, qui affrontent le GUD, qui distribuent des tracts. Une jeunesse politisée, une jeunesse rebelle qui veut changer les choses.
C'est l'histoire de choix : ceux qui renoncent et partent, ceux qui foncent et qui déraillent.

C'est l'histoire principalement des deux héroïnes. Il y a Axelle, la plus dure du groupe. Axelle, c'est l'écorchée, la rebelle, celle qui est rejetée et incomprise de ses parents, celle qui apprend l'usage du fusil avec son grand-père. C'est aussi et surtout celle qui paiera.
Et il y a Mano, la tendre fidèle, l'amoureuse… le fil conducteur tout au long du récit.

« L'amertume de ceux qui se sont battus sans en voir les effets. »

C'est l'histoire d'un cri, d'une rage sur 370 pages d'êtres qui revendiquent la liberté sous toutes ses formes.

Comment vivre, comment se construire lorsque le drame arrive ?

« C'est l'horizon qui n'existe plus, c'est les arbres qui restent en hiver, le gel au bord des yeux, le sang qui peine à couler dans les veines, ces affluents du coeur. C'est l'absence de larmes pour une douleur glacée, une peine incompressible, des deux côtés. »

Marion Brunet excelle dans les descriptions. Que cela soit celle d'Axelle, de sa vie en prison gangrénée par le sadisme, les humiliations et les fouilles à répétition, l'attente sans fin du procès et sa solitude infinie, elle séparée de son amour plus ou moins clandestin. Ou de celle de Mano, qui est partie quand le braquage du Crédit Municipal a tourné mal, qui s'est laissé entrainer par Charly, qui aime éperdument Axelle mais qui doit faire sans elle, qui doit avancer dans la vie avec cette faille.

On revisite tous les grands événements des dernières années : du 11 septembre à Fukushima, en passant par l'élection de Nicolas Sarkozy.

L'écriture est fiévreuse et percutante, les mots sont forts. L'alternance du passé et du présent, du je et du elle, rend le texte aussi addictif qu'émouvant. Intrigues emmêlées, révélations et rebondissements, il est impossible de rester de marbre.
Quel texte, quelle force, quelle puissance !

« Nous n'avions pas choisi la violence comme concept, comme objectif, mais nos luttes, notre désir de changement, ont pris une force inattendue, et nous avons foiré lamentablement. J'aurais tant aimé me battre sur d'autres terrains. »

Il y a surtout enfin pour terminer sur une note positive de l'espoir. Celui d'une jeunesse qui ne baissera jamais les bras, qui se battra pour son idéal, pour un monde plus juste, plus solidaire, plus humain.

« Vieillir moins vite, rester vive comme la force, ne pas avancer seule. Là sont nos armes. Je ne dis pas qu'on a eu tort, je dis que nos armes sont multiples. J'aurais préféré ne pas vivre en prison, tu sais. »

Nos armes est un roman noir, de luttes, de manques, de colères. Un roman qui bouscule et qui émeut, qui percute et qui fait autant réfléchir qu'inciter à réagir. Un roman où la fidélité et l'amour augurent des jours meilleurs.
Commenter  J’apprécie          50
Troisième roman de Marion Brunet (1976) après L'été circulaire (2018) et Vanda (2020), Nos armes (2024) raconte, sur vingt-cinq ans, le destin brisé de deux jeunes femmes aussi passionnées que révoltées en quête d'amour et de justice.

« Ils sont en lutte, enfants en colère de cette fin de siècle, ils relèvent chaque injustice avec la rage des condamnés. »

Au milieu des années nonante dans une ville étudiante française, Paola, Charly, Nacer, Jicé, Axelle et Mano forment un groupe de jeunes adultes militants très soudés mus par une rage féroce contre l'ordre social qu'ils ne supportent et n'acceptent plus. Dotés d'une conscience politique aussi aiguë que radicale, en rupture avec une société profondément gangrenée par les inégalités et les injustices sociales, ils sont de toutes les manifestations et n'hésitent pas à en découdre avec les groupuscules d'extrême droite ou la police. Lorsqu'à la suite d'une énième injustice, ils décident de franchir un cap en organisant un braquage afin de financer leur lutte et leurs idéaux révolutionnaires, ils ne se doutent pas que leur vie est sur le point de basculer de façon absolument tragique.

En alternant de façon non linéaire, tantôt à la première tantôt à la troisième personne, l'histoire d'Axelle et de Mano, Marion Brunet nous plonge progressivement au coeur de l'intimité de deux jeunes femmes qui s'aimaient passionnément et que le destin a séparées de la plus cruelle des façons : la prison pour l'une, la liberté pour l'autre.

A la fois intimiste et universel, Nos armes est un roman percutant et poignant sur les luttes sociales, la force de l'engagement et la croyance en des valeurs humaines fortes et justes mais aussi sur le poids des remords et la puissance dévastatrice de la culpabilité. Il a suffit d'un court instant, d'un geste irréfléchi et non voulu lors d'un braquage mal préparé pour que plusieurs vies soient fauchées, brisées net à tout jamais. Nos armes raconte ceux qui y ont laissé leur vie, ceux qui ont été incarcérés, ceux qui s'en sont sortis libres mais ne s'en sont jamais remis.

Avec beaucoup de justesse, de sensibilité, de colère et de rage aussi, Marion Brunet raconte une jeunesse fauchée en plein vol dorénavant marquée au fer rouge par un passé impossible à changer, un présent extrêmement difficile à supporter et un futur impossible à imaginer. A travers le quotidien d'Axelle et de Mano, elle évoque admirablement le temps qui passe, inexorablement, mais n'efface rien. Si Axelle est confrontée à toute la violence de l'univers carcéral où chaque année compte triple, Mano, elle, n'est pas libre pour autant. Que signifie en effet la liberté lorsque son âme soeur écope, à tout juste dix-neuf ans, d'une peine de prison longue d'un quart de siècle? Lorsqu'on est incapable de se relever, d'avancer, de continuer à vivre car la culpabilité nous ronge et nous détruit à petit feu?

« Nous n'avions pas choisi la violence comme concept, comme objectif, mais nos luttes, notre désir de changement, ont pris une forme inattendue, et nous avons foiré lamentablement. J'aurais tant aimé me battre sur d'autres terrains (…). Vieillir moins vite, rester vive comme la force, ne pas avancer seule. Là sont nos armes. »

Nos armes. Un roman percutant tout en nuances, admirablement écrit et construit, d'une très grande sensibilité et d'une profonde humanité. Un roman bouleversant, d'une tristesse infinie, porté par des personnages principaux et secondaires inoubliables (mention spéciale pour le grand-père d'Axelle) dépeints dans toute leur fragilité et toutes leurs imperfections. Un roman coup de poing dont je suis ressortie le coeur très serré et les yeux humides…

Grand coup de coeur pour Marion Brunet, une romancière engagée et talentueuse que je suivrai dorénavant les yeux fermés.

A lire également sur le blog

Lien : https://livrescapades.com/20..
Commenter  J’apprécie          50
Dans son nouveau roman, qu'elle viendra défendre lors des prochains Quais du Polar*, Marion Brunet livre le récit d'une jeunesse révoltée prête à en découdre avec l'extrême droite, les forces de l'ordre et l'injustice.

Elle nous plonge, comme dans Wanda ou l'été circulaire, ses deux grands romans adultes- elle est aussi reconnu comme une très talentueuse autrice pour la jeunesse6 dans une histoire d'engagement et de femmes passionnées, en proie à un idéal difficile à atteindre. Nos armes, c'est un roman qui se voit comme une oeuvre chorale mais ça raconte avant tout l'histoire de Mano et Axelle. Ces deux-là se désirent sans encore oser se le dire, un amour timide et protecteur. Ils se retrouvent régulièrement pour réfléchir aux futures actions à mener. Mais pour continuer la lutte, il faut de l'argent. Après un premier braquage réussi dans un bar, certains de la bande décident de s'attaquer au Crédit Municipal. Mais ça dérape.

Les destins croisés de Mano et d'Axelle emmènent le lecteur dans des univers complètement différents, donnant vie à une histoire d'amour improbable qui s'étend sur vingt-cinq ans.
Nos armes interpelle et s'inscrit dans le sillage de révolutions et d'amour torturées
"Nos armes" montre aussi comment la promiscuité et l'isolement se conjuguent pour briser les détenus et raconte une histoire où la culpabilité et le regret sont prégnants.

Entre ombre et lumière, violence et tendresse, Nos armes est avant tout un roman d'amour et de haine, de colère et de manque, de culpabilité et de fidélité.
Lien : http://www.baz-art.org/2024/..
Commenter  J’apprécie          50
Peu avant les années 2000, un groupe de potes s'apprête à traverser une épreuve qui va chambouler leur vie. À commencer par celle d'Axelle et de Mano, deux personnages passionnés qui vont être séparés par l'épreuve en question. Un braquage qui dérape. L'action de trop qui part en live. Il faut rassembler de l'argent, car la révolution a un cout. Ce jour-là, l'addition va être particulièrement salée. le groupe implose et dans le même temps, Axelle termine en prison pour femmes alors que Mano parvient à s'échapper. le roman revient sur l'histoire de ce groupe de potes, des militants et militantes de la première heure, anarchistes et soudés. Pas des ados, mais pas encore des adultes non plus. Un groupe de jeunes qui a vécu à fond jusqu'à ce jour sombre, le jour du braquage. Marion Brunet questionne la condition carcérale dans ce nouveau roman noir dense et poignant. Elle questionne cette condition à travers la trajectoire d'Axelle qui termine en prison après le braquage. Mais aussi la difficulté de grandir dans cette société avec un sentiment de révolte qui vous tenaille sept jours sur sept. Cette incapacité à mettre de côté la marche du monde qui déconne. On s'attache à ces parcours cabossés, à ces personnages qui tentent de continuer à vivre, en prison et en dehors. Et on retrouve toute la justesse de Marion Brunet, lorsqu'elle parvient à saisir ces instants de vie qui marquent le lecteur.

extraits : "J'ai failli ne pas le reconnaître, tant il avait rétréci. Mon coeur a explosé. Je me suis assise et j'ai attrapé ses deux mains dans les miennes, toutes vieilles et noueuses. Avant ce jour, je n'avais jamais touché ou caressé les mains de mon grand-père. C'était étrange, comme les gestes d'un film. du coup je me suis un instant décalée, comme si je nous regardais de plus loin."

"Il y voit un désir caché que le désespoir libère. Elle n'y voit rien du tout, flotte au-dessus d'un charnier et ne trouve rien de mieux à faire que l'amour pour échapper à la mort."
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
Commenter  J’apprécie          50
Dans ce dernier roman Marion Brunet montre à celleux qui l'ignoraient encore qu'elle est une autrice spectaculaire, incandescente. Écrire comme on se brûle...
Les femmes qu'elle fait vivre ne sont ni aimables ni policées mais elles sont profondément vivantes et émouvantes. J'ai.fini l'histoire de Mano et d'Axelle en larmes et pleine de cet amour qui ne concède rien à la violence du monde.
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (480) Voir plus



Quiz Voir plus

Frangine de Marion Brunet

Pourquoi Laura se fait-elle harceler au lycée?

Car sa mère est handicapée physiquement
Car son père sourd-muet
Car elle a deux mères
Car elle a deux pères

10 questions
42 lecteurs ont répondu
Thème : Frangine de Marion BrunetCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..