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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
COUP DE COEUR

Dans la bande, il y a Paola, Jicé, Charly et Nacer.
Ils habitent un squat, distribuent des tracts, se frittent parfois avec des types du Groupe Union Défense ou d'autres groupuscules d'extrême droite.
Il y a aussi Mano et Axelle.
Axelle la rebelle, l'écorchée vive qui a envie d'en découdre avec la Terre entière.
Mano la dure, la tendre, l'éclopée, la fidèle.

Lorsqu'ils décident de passer la vitesse supérieure, les six ne sont plus que quatre.
Quatre. Trois. Deux. Une.

Ce roman m'a fait penser à La vie clandestine, de Monica Sabolo, et surtout à Les coeurs autonomes, le roman peut-être le plus méconnu de David Foenkinos (et mon préféré), qui retrace la terrible histoire (vraie) de Florence Rey et Audry Maupin (dont vous vous souvenez forcément si vous êtes de la même génération que la mienne)

Si par ailleurs vous m'avez fait l'honneur de lire Libres dans leur Tête, vous comprendrez pourquoi j'ai tant aimé Nos armes, qui m'a fait me sentir toute petite face au talent de l'autrice.

Alors quelles sont nos armes, lorsqu'on se retrouve désarmé ?
Que reste-t-il de l'amour, quand on est brutalement séparé ?
Un « après » est-il possible ?

Nos armes est un roman « coup de poing », un roman d'amour et de haine, de colère et de manque, de culpabilité et de fidélité.
Pour moi un coup de coeur absolu, tant par l'originalité de l'histoire que par la qualité de l'écriture de Marion Brunet.
J'avais été conquise par L'été circulaire et Vanda. Avec Nos armesMarion Brunet persiste et signe un roman décapant, sordide et lumineux, tendre et brutal qui réserve quelques surprises et déclenche chez le lecteur un maelström d'émotions.

EN LIBRAIRIE LE 31/01/24
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Et puis il y a Marion Brunet qui nous saisit avec des textes ciselés d'une intensité peu commune en interpellant tout d'abord les adolescents sur les thèmes de l'homophobie avec un roman comme frangines édité chez Sarbacane tout comme ses livres destinés aux jeunes enfants en abordant notamment le sujet de l'exclusion avec une série mettant en scène un ogre et deux jeunes orphelins. La justesse des récits trouve peut-être son origine dans le fait que la romancière a tout d'abord travaillé dans différentes structures sociales et médicales en lien avec la jeunesse avant de se lancer dans l'écriture et qu'elle s'est sans nul doute imprégnée de cette sensibilité si particulière. Mais cette expérience professionnelle ne saurait occulter le travail et le soin apporté à cette écriture sublime pour mettre en scène de manière si subtile les thèmes sociaux qu'elle aborde sur un registre beaucoup plus sombre avec un premier roman destiné aux adultes tel que L'Eté Circulaire (Albin-Michel 2017) qui obtient le Grand Prix de la Littérature Policière en 2018 pour ce récit s'articulant autour de deux adolescentes évoluant dans la zone périurbaine sans charme d'une localité quelconque du Midi jusqu'à ce qu'un drame survienne en bouleversant leur existence. Même s'il n'est pas estampillé comme tel, il s'agit de l'essence même du roman noir avec un récit dérangeant, suscitant le trouble tout en nous interrogeant sur ces dysfonctionnements d'une société de la classe moyenne dont certains membres vont déverser leur rage et leur frustration sur des individus en situation beaucoup plus précaire ne répondant pas aux canons de leurs normes sociales. Dans cette chaleur omniprésente, avec cette sensation de tourner en rond, comme enfermé dans une cage sociale inextricable, il émane cette sorte de déterminisme qui nous rappelle d'ailleurs les grands romans de Camus comme L'Etranger (Gallimard 1972). Peut-il en être autrement avec Vanda (Albin-Michel 2020) où l'on observe le parcours de cette jeune mère un peu paumée qui élève seul son petit garçon tandis que son compagnon d'autrefois apprend incidemment son statut de père ? La tragédie sociale est une nouvelle fois sous-jacente au sein de cette cellule familiale chancelante dont la romancière dissèque les ressentis de chacun avec cette remarquable acuité qui rejaillit tout au long de l'intrigue. On retrouve tout cela dans Nos Armes, nouveau roman de Marion Brunet qui prend l'allure d'une fresque contemporaine s'étalant sur près de trois décennies en évoquant cette révolte de jeunes adultes et plus particulièrement de deux femmes refusant cet ordre mondial qu'on leur impose et des conséquences résultant de leur lutte armée dans laquelle elles se sont engagées.

En 1995, alors que la révolte gronde dans les villes de France face aux nouvelles mesures du gouvernement, Mano et Axelle se rencontrent au sein d'un groupe de jeunes aussi soudés qu'exaltés qui pensent que l'on peut changer cet ordre social aussi abject que désuet. Dans cette effervescence de l'indignation et de la rébellion, émerge l'esquisse d'un amour passionné entre les deux jeunes femmes s'engageant avec leurs camarades dans le début d'une lutte armée virant au drame, au détour de ce braquage d'une banque qui tourne au carnage. Après avoir abattu un policier, Axelle écope d'une lourde peine de prison tandis que Mano parvient à s'enfuir sans jamais être inquiétée par la suite. Mais 25 ans plus tard, alors qu'elle s'est retirée dans un coin de campagne isolé en occupant une modeste caravane, Mano apprend qu'une femme est à sa recherche en arpentant la région. Entre espoir de retrouvailles ou solde de tout compte à la suite de cette tragédie, il est temps de se remémorer les aléas de ces destins définitivement fracturés.

S'étalant sur une trentaine d'années pour s'achever aux portes de notre époque, Marion Brunet se joue habilement des temporalités, sans jamais nous perdre d'ailleurs, pour alimenter la tension et l'enjeu qui tourne autour des retrouvailles entre Mano et Axelle et des circonstances dans lesquelles elles vont se dérouler alors que l'une a pu s'enfuir et bénéficier de la liberté tandis que l'autre a purgé une peine de prison de 25 ans après avoir abattu un policier lors d'un braquage qu'elles ont commis ensemble durant la brève période où leur militantisme a tourné à la lutte armée pour défendre leurs convictions. Sur ce sujet délicat de la colère et de la violence qui en découle, dévorant une jeunesse indignée, la romancière construit un récit intimiste autour de cette passion amoureuse animant ces deux jeunes femmes dont on découvre en alternance, les parcours de vie se déclinant à la troisième personne pour Mano alors que l'enfermement d'Axelle se conjuguera sur un « je » beaucoup plus intériorisé ne faisant que souligner l'atmosphère lourde de cet univers carcéral si bien dépeint. Autour de sujets si graves et parfois extrêmement sombres, Marion Brunet a cette capacité incroyable de distiller des scènes lumineuses, imprégnées d'une émotion intense à l'instar de ces rapports qu'Axelle entretient avec son grand-père durant son enfance et qui rejaillissent lorsque celui-ci vient lui rendre visite en prison ainsi que cette permission qui lui est accordée pour se rendre à l'enterrement de son père qu'elle n'a plus jamais revu après son procès. C'est bien là que réside le talent de Marion Brunet avec cette capacité d'animer l'ensemble de ses personnages en injectant cette étincelle d'humanité qui rejaillit continuellement et plus particulièrement du côté de Mano qui semble comme encombrée de cette liberté dont elle ne sait que faire et qui se traduit par l'errance, l'incertitude et le désarroi parfois de ne pas être à la bonne place jusqu'à cet instant de grâce où elle échoue dans une ville fantôme pour contempler la beauté de deux océans qui se rencontrent en lui permettant de se retrouver quelque peu. Il va de soi que l'ensemble du texte est imprégné d'un sens politique, au sens large du terme, parfaitement assumé qui ne vire pourtant jamais au pamphlet tout en se dispensant d'un quelconque jugement, ce qui fait de Nos Armes un récit salutaire qui nous interroge en permanence sur nos rapports avec les autres en s'adressant aux jeunes bien évidemment, mais qui touchera également ces parents que nous sommes et qui cherchent à comprendre ce qui anime leurs enfants essayant de trouver leur place au sein d'un monde aussi complexe que dysfonctionnel.


Marion Brunet : Nos Armes. Editions Albin Michel 2024.

A lire en écoutant : Where the Wild Roses Grow de Nick Cave and The Bad Seeds (feat. Kylie Minogue). Album : Murder Ballads. 2011 Mute Records Ltd
Lien : http://www.monromannoiretbie..
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Un plaisir de lecture exceptionnel!
Marion Brunet dépeint avec brio
une jeunesse en rupture,assoiffée de justice .
révoltée jusqu'à l'os , qui veut en découdre,
réparer les inégalités, affronter
et faire tomber le pouvoir en place.
L'écriture est percutante, on avance
dans le drame sans aucun temps mort.
Le portrait d' Axelle, fille de flic est ciselé,
sa force, sa détermination ,
le grand vide qui l'habite
son amour absolu pour Mano...
Une attaque de banque à la Robin des bois,
des morts, des alliances, des chagrins XXL
des trahisons, la justice, la prison
La vie dehors, la vie dedans...
L'auteure excelle dans ses portraits
d'une jeunesse rebelle, en quête d'absolu
qui refuse les contradictions de notre société .

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Au début du roman, Mano vit en communauté, dans une caravane. Elle apprend qu'une femme la cherche. Elle attend, avec fébrilité, le moment de la rencontre. le récit plonge, alors, dans les évènements précédents ces retrouvailles espérées et craintes.

A la fin du XXe siècle Mano, Axelle, Charly, Jicé, Paola et Nacer forment un groupe uni. Ensemble, ils combattent le pouvoir et le capitalisme. Ils sont jeunes, ils rêvent d'un autre monde. Dans un squat, ils échafaudent des actions pour y parvenir. Évoluant dans un milieu gauchiste, ils prônent la révolution et sont de toutes les manifestations. Cependant, ils perçoivent que cela ne suffit pas. Lorsque Mano perd son travail, ils décident de donner une leçon à son ancien patron. La réussite de leur action les exalte. Ils décident de taper plus fort et programment un braquage. L'argent volé servira à financer la lutte. Deux d'entre eux se retirent du projet.

Avant de pénétrer dans le Crédit Municipal, Axelle embrasse Mano. Telles sont amoureuses. La première est armée, la deuxième attend dans la voiture, moteur allumé. le casse tourne mal ; Axelle est emmenée en prison : elle a tué un policier ; Mano parvient à fuir. Préventive, procès, condamnation : l'une est enfermée pendant vingt-cinq ans, dans une prison physique ; l'autre se cogne aux barreaux de son sentiment de culpabilité, de ses remords et est écrasée par la forteresse de ses traumatismes.

Ces vingt-cinq ans sont déroulés sous le spectre du passé et celui du présent. La narration alterne entre le destin d'Axelle et celui de Mano.

L'histoire d'Axelle est narrée à la première personne, renforçant la sensation d'oppression de l'univers carcéral. Ce choix correspond, également, à la personnalité d'Axelle : c'est une femme qui affiche ses convictions et ses perceptions. Peu de personnes peuvent nuancer son ressenti. Elle est d'autant plus touchante quand elle parle de la seule personne à pouvoir l'ébranler : son grand-père. J'ai été émue par sa description de la prison et des règles, parfois absurdes et arbitraires. Ses confidences provoquent une réflexion sur les conditions de détention, mais aussi sur le basculement d'une existence dans la criminalité.

La vie de Mano est racontée à la troisième personne. Cela offre une vision plus étendue de la situation, même si des pans restent, longtemps, cachés. Les révélations, lorsqu'elles renversent le récit, demeurent fracassantes. A l'extérieur, la jeune femme essaie, elle aussi, de survivre. Elle analyse ses décisions, les répercussions et est rongée par sa conscience. Elle souffre, en permanence, des conséquences du braquage, mais aussi du fait d'avoir été sauvée.

Nos armes est un roman percutant et émouvant, sur une jeunesse exaltée par ses aspirations et ses révoltes. Hélas, la fougue l'emporte sur la mesure des risques et l'anticipation des possibles dénouements. L'issue est tragique. J'ai été fascinée par ces intrigues entremêlées et j'ai été ébranlée par la fin. J'ai adoré ce livre, avec lequel j'ai découvert l'auteure.

Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Marion Brunet a encore frappé : quelle baffe !

Elle traite du milieu pénitentiaire, de la violence sociétale, des idéaux plus grands que soi, de la rage et de l'amour avec une écriture puissante, à la fois flamboyante et chargée de mélancolie.

Sublime et remarquable, on referme ce roman les larmes aux yeux. Il en émane une sensibilité extraordinaire qui prend à la gorge grâce aux personnages épais et au dénouement bouleversant qu'elle est parvenue à créer.
De plus, les événements qu'elle dépeint nous percent le coeur tant ils font écho à la cruauté de notre réalité, autant politique que sociale.

L'arme de l'autrice, c'est surtout d'être le miroir parfait qui nous renvoie notre déclin en pleine gueule. Et c'est aussi tragique que renversant.

Foncez !
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C'est un roman que j'ai absolument A-DO-RÉ !
C'est un texte que l'on ne parvient pas à lâcher tant il est bien écrit, dense, intense et sans aucun temps mort.
Le style est précis, concis, sans ambages et sert la narration de manière remarquable.
On suit les idéaux, le parcours d'un petit groupe de militants qui forment une galerie de personnages bien brossés, singuliers, subtils, attachants et s'insèrent dans l'action à merveille.
Le propos est enfin très intéressant et la manière dont il s'articule fait échos à beaucoup d'événements et de questions qui ont traversé la société ces 40 dernières années. J'ajoute que c'est fait - et c'est rare - sans en passer par le prisme de la morale !
C'est un GRAND GRAND GRAND texte que vous ne lâcherez pas et que je recommande chaleureusement autour de moi !
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Un récit marquant, à la fois en Inde, en France sous Chirac, en verre et en brisures du coeur du lectorat

Le mien a d'ailleurs eu un coup

A lire absolument! Je rajouterai des citations au lieu d'avoir la prétention de pouvoir donner un jugement concis de cette oeuvre
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Mano vit dans une caravane au sein d'une communauté qui a préféré se retirer en lisière de la société dans un village perdu au bout du monde. Son ami John, un vieil Anglais, vient de la prévenir qu'au café du bourg, une femme a demandé après elle. Mano s'agite et se rend vite à l'évidence : c'est son passé qui ressurgit. Il ne peut s'agir que d'Axelle.
Vingt-cinq ans plus tôt, elles ont participé à un braquage qui a mal tourné ; un flic a été abattu. Axelle et quelques complices ont été arrêtés, jugés, emprisonnés. Mano, elle, a disparu.

Elles se sont rencontrées dans une boîte de nuit pour étudiants friqués ; Mano en tenait le bar, un boulot comme un autre ; Axelle, la rebelle, s'y était aventurée à contrecoeur en accompagnant quelques copines prêtes à sourire pour un verre offert. Ce fut comme un coup de foudre, une évidence pour elle, même si Mano, trop occupée, la remarquait à peine. Qu'importe, ce serait pour une autre fois.
La connexion établie, elles se transforment en activistes révolutionnaires au sein d'un groupuscule d'extrême gauche, rédigeant puis distribuant des tracts appelant à la révolte, participant aux altercations musclées avec les ennemis jurés du GUD. La réforme Juppé est à l'ordre du jour, le Mur de Berlin est tombé il y a quelques années ouvrant une voie royale au néolibéralisme. L'heure est à la révolte…

À travers ses deux personnages féminins, Axelle et Mano, à travers leurs récits subtilement conjugués dans le temps, c'est avant tout une belle et sombre histoire d'amour qui se joue sous nos yeux, depuis la montée du désir de l'autre, jusqu'au dénouement.
Le sort a éloigné ces deux-là qui pourtant s'étaient trouvées, différentes et complémentaires, comme les deux faces d'une même médaille. Leur amour naissant, grandiose, écrasé sous le poids de la réalité, brimé par la séparation, mais toujours intact, perdurant à travers les années malgré l'absence de l'autre.
Axelle, emprisonnée, condamnée à une lourde peine pour avoir tué un flic, s'exprime à la première personne, au présent. Elle raconte l'univers carcéral, la colère qui ne la lâche pas, les colères. Envers l'injustice du monde, envers la société, envers ses parents, envers les flics, envers les renoncements.

Il n'y a pas beaucoup de jeunesse dans ce village figé, charmant comme une carte postale. Face à leurs têtes d'ennui, ils ont envie de faire des choses folles, les sortir de leur immobilisme, de leur fossilisation. Leur tranquille acceptation du monde les étonne, les désespère aussi un peu. Axelle tente d'y lire un apaisement mais ça ne marche pas, elle a envie de faire des étincelles, se déshabiller, crier, leur faire tourner la tête et déformer la bouche, les secouer. En ville aussi, ce genre de tentations la traverse parfois mais dans ce petit village de montagne, c'est pire. On dirait que la marche du monde, quelle qu'elle soit, n'a de prise sur personne. Eux, ils ont besoin de bruit et d'explosions, de vitesse et d'engouements, Axelle encore plus fort que les autres, peut-être.

Mano, brisée, raconte à la troisième personne, son amour perdu, sa solitude, son errance alors qu'elle ne peut plus atteindre Axelle. Quelque part, elle aussi est en prison. Les barreaux sont ceux qu'elle dresse autour d'elle, s'empêchant de vivre.
Nos Armes aurait pu se contenter ce cette histoire d'amour fou, intense, entretenu à travers le temps et l'espace, mais Marion Brunet n'a pas pour habitude de pratiquer la bluette. L'amour est ici douloureux, et si la cruelle expérience de la prison décrite par Axelle vient encore assombrir le propos, le roman prend aussi un tournant politique dans la description de la jeunesse qui vit ses vingt ans au milieu des années quatre-vingt-dix, dans l'effondrement des perspectives, la renaissance des injustices, et les moyens de les combattre. Avec quelles armes.
Manon Brunet décrit, avec toute la sensibilité et la finesse qu'on lui connaît, non seulement le bal des sentiments, mais aussi la fougue de la jeunesse, son impatience, sa colère, ses combats. C'est beau. C'est fort, touchant, émouvant, poignant parfois, admirablement construit et écrit. Merci pour cette offrande.
Lien : https://polartnoir.fr/livre...
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Nos Armes est un roman qui fait parler de lui, et après en avoir terminé la découverte, je comprend pourquoi.

Il y a une justesse dans l'histoire que nous offre Marion Brunet qui touche profondément. La beauté des mots et des émotions portées par les personnages de Mano et Axelle sont troublants de sincérité.

Nous suivons le chemin de vie de ces deux femmes et de leur groupe. Révoltés contre une société dans laquelle ils ne se reconnaissent pas, ils décident de prendre d'autres chemins. Un choix de jeunesse qui changera le cours de leur vie pour toujours. Ils sont cinq, mais c'est auprès de Mano et Axelle que nous parcourront ce roman. A elle deux, elles explorent les contours de l'enfermement et interrogent le poids du regret, ou de la culpabilité.

C'est aussi brut que poignant. C'est beau, parfaitement bien dosé sur tous les niveaux. À mon sens, Nos Armes est une lecture qui ne peux pas laisser indifférent.

Coup de coeur ❤
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Wouahou !!! Je découvre Marion Brunet avec ce "Nos armes" et quelle claque je viens de me prendre 😲😲😲. Si je devais utiliser deux mots pour le définir : PUISSANT et BOULEVERSANT.

Mano, Axelle, Jicé, Charly et Nacer sont un groupe de jeunes en quête de place dans cette société qu il ne reconnaisse plus. Ils sont révoltés et en colère contre l injustice. Leur destin va basculer avec un vol à mains armées d'une banque qui va finir dans un bain de sang et avec la mort d un policier. Axelle se retrouve en prison et Mano a été contrainte à la fuite lors de l intervention des policiers.

Que dire et comment le dire tellement c est un roman puissant qui vous prend aux tripes. J ai adoré ces deux femmes au destin tragique. Leur relation est poignante et quand Axelle s'adresse de la prison à Mano, c est extrêmement émouvant.

Marion Brunet va nous faire pénétrer à l intérieur d une prison pour femme et c est (malheureusement!!!) criant de vérité : le quotidien opressant ; la violence physique et psychologique ; l'absence de considération ; l attitude de certains surveillants. J ai beaucoup apprécié la manière dont elle décrit l absence de perspective dans l attente du procès et l apprehension du procès avec l'embalement médiatique qui dépasse totalement sa principale protagoniste.

Mais Charly et Mano qui sont dehors sont tout aussi touchant. Car ils doivent porter le poids de la culpabilité d etre dehors et ils essaient de vivre (ou plutôt survivre) avec le poids de leur décision et celle d etre dehors, quand Axelle est emprisonnée.

Et cette fin, elle est brillamment réussie et conclut magistralement ce roman puissant.

Et que dire du style de Marion Brunet 😍. Elle a une plume magnifique qui vous prend les tripes, les retourne dans tous les sens et vous laisse essoré. Et sa force est qu elle arrive a le faire avec peu de mots. Mais il y a quelque chose d assez indéfinissable qui rend une certaine lumière à cette noirceur.

Ce roman ne laissera personne indifférent et c est toute sa force et la puissance , avec des personnages qui susciteront inévitablement des émotions, parfois contradictoires.

Une magnifique découverte 🤩🤩🤩
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