AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,82

sur 85 notes
5
8 avis
4
10 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La démarche relève de l'intime. de ce parcours bouleversant vers l'inéluctable épilogue. " le plus dur n'est pas la mort, c'est l'attente de cette mort." Nina Bouraoui se remémore les anecdotes et les moments forts qui ont fait de ce père un "Grand seigneur". L'hommage poignant d'une fille pour son père, lorsque ce dernier emporte avec lui une part de son identité, de ses origines, ce dernier lien avec l'Algérie, de sa force et de sa masculinité. le style et l'écriture de Nina Bouraoui sont toujours empreints de délicatesse et de puissance. Un roman lumineux.
Commenter  J’apprécie          260
Nina Bouraoui raconte avec pudeur les derniers jours de son père, en soins palliatifs au centre Jeanne Garnier à Paris. Elle accompagne son père sur cette période de 10 jours. Elle évoque le passé de son père, son amour pour elle, ce qu'il lui a apporté. Elle raconte l'admiration qu'elle lui portait, comment il fut un modèle pour elle. Elle le remercie de l'avoir comprise, encouragée dans sa vocation d'écrivaine.
Un texte poignant, qui touche tout le monde.
Commenter  J’apprécie          210
Hommage posthume.

Nina Bouraoui prend la plume suite à la mort de son père.

Ce livre est un hommage. Un hommage au père de Nina Bouraoui. Alors que son père vit ses derniers jours dans une maison de santé, l'auteure se réfugie dans l'écriture pour faire face à la douleur. Souvenirs et présent s'entremêlent dans la narration. La plume poétique de Nina Bouraoui rend ces moments aériens, hors du temps.

Le père de l'autrice a eu une vie tumultueuse. Haut-fonctionnaire algérien, il a côtoyé de nombreuses personnalités et échappé à un attentat. Nina Bouraoui imagine également les secrets que son père aurait pu garder.

Ce livre est très touchant. L'émotion est présente de la première à la dernière page. J'ai ressenti toute l'admiration et la gratitude de l'autrice pour ce père extraordinaire. Élevée comme un garçon, Nina Bouraoui aura eu une place à part dans la vie de son père. Place qui ne changera pas à l'âge adulte avec la découverte de son homosexualité. Les dernières pages sont magnifiques, le plus bel adieu qui soit.

Bref, ce livre est un très beau témoignage, celui d'une vie et d'une très belle relation père-fille.

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices ELLE 2024.
Commenter  J’apprécie          190
Le père de Nina Bouraoui va mourir; nous sommes en mai 2022 dans une unité de soins palliatifs à Paris. Nina, ainsi que toute sa famille, va accompagner son père pendant les 11 jours que dure son agonie. Elle nous livre dans cet ouvrage très personnel, très intime, ce qu'était le lien très fort qu'elle entretenait avec son père, en convoquant des souvenirs de lui, d'elle, d'eux deux, parfois sous forme d'instantanés, parfois sous forme de descriptions, de pensées.
Ce livre est un hommage au père qui a été l'homme de sa vie, son "seul ami", auquel elle voue admiration, amour et qui fut son roc sur lequel elle s'est construite. Elle se pose d'ailleurs la question sur ce que va être son identité quand celui qui en est un acteur principal aura disparu.
Mais c'est aussi un soutien, une aide pour Nina. Les mots l'aident à accepter le départ de son père, elle lui dit adieu en convoquant l'homme qu'il fut et le père qu'il a été. Les mots rendent la mort réelle et lui permettent en même temps de le retrouver à jamais.
Ce livre m'a touchée car j'ai moi-même accompagné mon père pendant ses derniers jours en soins palliatifs mais en même temps, je ne me suis pas vraiment sentie proche de Nina face à la mort du père car mon ressenti a été différent, moins intellectualisé, plus brut, plus violent.
Commenter  J’apprécie          196
J'aime me plonger dans les textes de Nina Bouraoui. Souvent autobiographiques, ils dégagent des émotions qui s'incrustent et restent quelques temps après la fermeture de la dernière page.

Dans « Grand seigneur », elle décide de nous parler de son père alors que celui-ci approche de son dernier souffle. Devant cette fin qui apparaît inéluctable, elle se remémore tous les moments à ses côtés. Les souvenirs de son enfance, ses échanges avec lui, sa manière d'être, il nous est présenté à l'image de sa mémoire.

Son récit est déstructuré. Alors que l'autrice suit les derniers jours de son paternel, lui vient en tête des souvenirs disparates. Elle nous les livre tels quels, naviguant dans l'espace et le temps. Ces instants de vie forment un kaléidoscope de la relation entre le patriarche et la fille.

En général, je constate que ce genre de livres est plus utile à la personne qui l'écrit qu'à celle qui la lit. L'écrivaine se sert avant tout de ses mots comme d'un exutoire, afin de pouvoir affronter cet évènement qui la désoriente complètement. D'autre part, elle est plongée dans l'émotion et n'a pas de recul. Elle souhaite lui rendre hommage et ne se rappelle donc que des bons souvenirs. Pour nous, lecteurs, l'histoire nous apparait comme un éloge à son père, sans nuance et sans réelle objectivité.

Abstraction faite de ces petits détails accessoires, j'ai été ravi de renouer avec la plume magnifique de Nina Bouraoui. Sa maîtrise de la langue et sa poésie donnent de la consistance à ses émotions. Elle nous partage son chagrin avec délicatesse et sans jamais tomber dans le pathos. Ce court récit est bouleversant parce que le thème est universel. Étant donné qu'il peut concerner tout le monde, il déclenchera j'en suis sûr, une vague de nostalgie en vous !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
Commenter  J’apprécie          110

Quand l'universel rencontre le plus intime. C'est cette connexion que réalise Nina Bouraoui dans ce texte. Elle nous raconte les derniers jours de son père, en soins palliatifs. Un cancer qui le ronge, qui le diminue. Nina Bouraoui se retrouve face à l'ombre de celui qui a fait d'elle ce qu'elle est.
La perte d'un proche, quoi de plus universel ? Voir ceux qu'on aime nous quitter, la sidération, le déni, la colère. Les mots qui ne consolent pas vraiment. Et l'attente du moment qui verra tout s'effondrer. Une vie de fille qui bascule. Et puis l'intime, son père à elle. Pas n'importe qui. L'image du grand seigneur est très juste. le bandeau de couverture nous donne une idée de cette silhouette, de cet homme élégant comme sorti d'un film de Tati. Son parcours nous le prouve. le Gouverneur. Un titre pour un homme.

L'écriture de Nina Bouraoui est toute en finesse, en élégance. Elle trouve les mots justes pour parler de son père. Pour parler d'elle, de ses trajets vers le sud de la France et son amoureuse, mais aussi l'amie fidèle déjà passée par là. Il y a une émotion contenue, elle n'en fait pas trop, jouant aussi des silences, des respirations. Cela passe aussi par une mise à distance. C'est là que l'intime se sépare de l'universel. Son histoire est celle d'une fille qui voit mourir son père. Mais c'est l'histoire de Nina Bouraoui, écrivaine, qui voit mourir un homme d'une classe certaine qui s'avère être son père.

J'ai terriblement besoin d'identification quand je lis un livre. Besoin de pouvoir me retrouver dans la personnalité de l'autrice, dans la figure d'un personnage, dans un contexte social. Difficile ici, pour moi, de me projeter complètement. Parce que j'ai la chance d'avoir encore mon père, parce que le milieu d'où je viens et si différent du sien, parce que je ne porte pas un autre pays que le mien. Peut-être aussi parce que son père est impressionnant et que cette stature qui en impose ne me permet pas de passer le cap de l'émotion. Ce récit a su me parler mais pas véritablement me toucher. Restera le souvenir d'une lecture d'une grande justesse autour d'un sujet aussi difficile que le deuil qui se prépare.
Commenter  J’apprécie          100
Le récit de Nina Bouraoui s'apparente aux écrits nombreux qui traitent du deuil.
Je pense à « L'année magique » de Joan Didion ou encore au livre de Anne Pauly « Avant que j'oublie ».
La démarche de Nina Bouraoui est pourtant originale car elle choisit d'évoquer les derniers jours de son père, soigné en soins palliatifs à la maison médicale Jeanne-Garnier à Paris.
Elle fait partager au lecteur son impossibilité à accepter la mort annoncée. Elle choisit de l'entrainer avec elle dans la chambre 119, pour en conjurer les fantômes et apaiser sa douleur,
du 28 mai au 07 juin, une dizaine de jours, une éternité pour se préparer à ce qui ne peut être accepté.
En même temps , elle évoque les souvenirs partagés avec ce père qu'elle admire, et l'anéantissement de la nouvelle de la mort, au bout du chemin. Rien ne peut en atténuer la douleur.
Le titre de la narration est au plus près de ce qu'elle propose: le portrait d'un homme, brillant, impérial dans son charisme. Nina Bouraoui retrouve dans cet écrit, le regard de l'enfant, subjugué par son père: « l'homme au dessus de tous les hommes » et qui restera tel jusqu'au bout.
Elle réalise ici un écrit personnel et sincère qui dresse en négatif, son propre portrait à travers celui qu'elle a érigé en modèle absolu. Elle parvient à donner à son écriture la distance nécessaire à ce jeu de miroir. Au terme de son récit, elle choisit de transcrire un ultime dialogue avec lui et évoque avec une grande douceur: l'écho d'une chanson, les images ensoleillées d'une enfance en Algérie, et cette confession, magnifique dans son juste milieu entre sa gratitude et son pardon.
Commenter  J’apprécie          80
Quel plaisir de retrouver la plume de Nina Bouraoui; « Grand Seigneur » est sorti début janvier 2024, roman merveilleusement mis en place dans la librairie Ici à Paris où il a croisé mon chemin (son papa serait, une fois de plus fière de sa fille 🙂 ).
Je connaissais Nina Bouraoui par mes lectures de certains de ses précédents romans – Satisfaction, Otages et Beaux rivages – et ai eu la chance d'assister à une table ronde au Livre sur la Place à Nancy lors de laquelle elle intervenait en septembre 2021.
Dans « Grand Seigneur », Nina Bouraoui entraîne le lecteur au coeur de sa vie et de sa famille.
Le 28 mai 2022, le père de Nina Bouraoui entre à Jeanne Garnier, dans le quinzième arrondissement de Paris, et y intègre les soins palliatifs. Même si l'espoir vain subsiste, il est évident que c'est un aller sans retour…
Grand Seigneur nous fait vivre, quasiment au quotidien, cette dizaine de jours durant lesquels les proches se réunissent dans la chambre du malade, ces jours durant lesquelles Nina Bouraoui se prépare à la mort de son père. le récit alterne le présent et les souvenirs du temps d'avant – l'Algérie si chère à l'auteur, l'arrivée en France de son père, les nombreux déplacements professionnels qui suivront ensuite, etc.
Comme d'habitude, l'écriture est une pépite : tout en émotion, en tendresse et en non-dits (enfin, non-écrits), Nina Bouraoui dresse le portrait d'un père, certes sévère mais emprunt d'amour pour les siens.
Une belle déclaration d'amour à cet homme désormais absent, à celui qui laissera, sans nul doute, un grand vide à toute sa famille.

Lien : https://letempslibredenath.w..
Commenter  J’apprécie          60
Nina Bouraoui écrit dans "Grand Seigneur" avec beaucoup de justesse sur la relation avec son père, une figure paternelle qui a eu beaucoup d'importance dans sa vie. Une influence parfois ambivalente, complexe, mais une influence certaine en participant par exemple au lien avec l'Algérie de son enfance. le livre débute sur une période de sa vie dans laquelle la mort de son père approche. Une période qu'elle a traversée et qui a vu son père hospitalisé en soins palliatifs à Paris, dans la maison médicale Jeanne Garnier du 15e arrondissement de Paris. L'autrice décode au fil de l'hospitalisation comment les souvenirs reviennent durant ces dix jours. C'est aussi un livre qui saisit comme rarement l'atmosphère d'un service en soins palliatifs, qui pose des mots sur les souffrances, les relations, les soins qui traversent une telle unité. Elle croise des soignants, des patients, cherche à comprendre ce qui se joue dans ce lieu si proche de la mort et en même temps singulier sur de nombreux points. "Grand Seigneur" est un récit chargé en émotion, sans détour, qui renvoie à plusieurs reprises à notre rapport à la mort. Un très beau texte.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
Commenter  J’apprécie          40
Pourquoi ai-je eu envie de lire ce texte ? Ayant manqué d'une figure paternelle petite, je suis avide de vivre cette relation si particulière par procuration. Epaulant, ces derniers temps, ma vieille maman qui perd de sa force et s'étiole, semaine après semaine, j'ai eu envie de découvrir comment d'autres percevaient ce changement de statut, ce passage de l'enfant à l'adulte aidant.

Parce que, quoi qu'on en pense, on reste un enfant tant que nos parents sont encore là ; leur fin constitue un nouveau passage à l'âge adulte. C'est aussi ce que nous explique Nina Bouraoui dans ce roman : elle nous parle de son père, certes, mais elle nous parle surtout d'elle (et donc de nous), de cette peur qu'elle a de perdre une partie de son « toit », d'avoir à se reconstruire une maison sans LE patriarche qui a fait d'elle ce qu'elle est.

J'ai aimé les remontées, très désordonnées, dans les souvenirs d'enfance, qui donnaient une image éclatée de cet homme présenté davantage comme une idole que comme un papa-gâteau. J'ai moins aimé les retours sur certaines relations de la jeunesse de l'autrice, relations avec lesquelles elle a apprivoisé son homosexualité. Je conçois cette souffrance passée, ce besoin de rendre des comptes (on en vient encore à se dire que la disparition des parents fragilise, remet en question beaucoup de notre construction et de nos choix passés, oblige à un recul sur ce qu'on a vécu), mais je trouve que ce livre, bel hommage au père et, à la fois, au corps médical qui accompagne, n'était pas le lieu.

Mais c'est mon humble avis et je m'en veux de juger cela : on sent que Nina Bouraoui a traversé une étape difficile de sa vie, que ce roman l'a aidée, qu'il lui a permis de dire ce qu'elle n'a pas forcément su dire au père. Forcément, la complexité des sentiments ressort et ne peut pas toujours être cadrée dans un tel moment. Comment le vivrais-je, moi ? M'en sortirais-je aussi bien?
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (305) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1726 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}