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4,3

sur 5439 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Mimo traverse le vingtième siècle. Il naît contrefait, comme disait l'époque, mais touché par la grâce de la création. Il a la pierre dans le sang. Il lit les blocs de marbre.
De son apprentissage à la fin de sa vie, on croise les Orsini, famille de petite noblesse du Nord de l'Italie, la vie simple des habitants des zones rurales loin des grandes villes modernes naissantes, l'église et ses conventions qui corsètent les personnages et leur assignent une place à vie, les excès liés à l'ennui, la décadence du régime mussolinien et la crainte de phénomènes mystiques.
Mimo veut et pense se jouer de tout cela, mais cela le rattrape toujours.
Il y a du souffle dans le récit qui étreint un siècle marqué par l'envie d'aller plus vite et plus loin, de croire en la machine et la science. On le traverse avec ses tourments, ses formidables avancées, ses changements si rapides qu'ils sont difficilement assimilables et que la société décrite a du mal à s'adapter et à comprendre ces mouvements. On sent bien que l'auteur a vu 1900 de Bertolucci
Le style est impeccable et presque sans boursouflures.
Néanmoins, j'ai lu ce livre il y a trois mois, et il n'a pas bien infusé en moi. Ainsi, les parties se déroulant à la fin de la vie Mimo me semblent en y repensant un peu ridicules alors que je les avais juste trouvées sans intérêt. Je ne dois pas être assez sensible aux sentiments mystiques pour les apprécier pleinement.
J'ai eu l'impression d'osciller entre le grand récit profond interrogeant sur les comportements et les affres de la vie et un livre grandiloquent s'illustrant par un manichéisme un peu facile.
Et finalement, le personnage de Mimo ne crée pas un lien avec le lecteur, on ne s'attache pas vraiment à lui. Viola, la fille des Orsini très liée à Mimo, est certainement la véritable héroïne du livre, dans sa soif de liberté et d'anticonformisme, peut-être trop marqué, trop appuyé.
Lire le Goncourt de l'année, c'est toujours un peu difficile : on a trop vu l'auteur, trop entendu parler du sujet.
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Le Prix Goncourt 2023 a été attribué à un roman qui a capté mon attention, au point que je me suis précipité pour l'emprunter dès l'annonce de sa récompense. L'idée de départ était intrigante : un artiste dont l'apparence physique n'a pas été favorisée par la nature, mais qui possède un incroyable talent de sculpteur. Sa rencontre à l'adolescence avec Viola, une jeune fille à la beauté saisissante et dotée d'une mémoire et d'une intelligence remarquables, promettait une intrigue romanesque séduisante.

Le récit se déroule à différentes périodes de la vie de l'artiste, notamment peu de temps avant sa mort, se mêlant à des événements historiques. Une oeuvre de l'artiste sert de fil rouge, bien que son intégration au récit soit parfois complexe. le roman devient une chronique de la vie de l'artiste et de ses mécènes, les nobles Orsini, y compris la jeune Viola, et inclut des réflexions sur la vie, la condition humaine, ainsi que les ressentiments et caprices des personnages principaux.

Toutefois, arrivé aux trois quarts du roman, un sentiment de lassitude a commencé à s'installer. La lecture, qui était initialement captivante, m'a conduit à imaginer comment les règles d'unité de temps, de lieu et d'action, typiques du théâtre classique, pourraient être adaptées au roman pour offrir une structure plus serrée et éviter les digressions trop étendues.
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Un beau roman, une histoire originale, un peu de suspense , un contexte historique
Mais ce n'est pas un coup de coeur, j'ai trouvé le personnage de Viola bien plus intéressant que celui de Mimo
Elle aurait mérité un roman à elle seule, l'auteur aurait gagné à en faire son personnage principal parce qu'elle est bien plus fascinante que le sculpteur
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Malgré ses qualités littéraires indéniables, j'ai été déçue par le manque d'engagement émotionnel que j'espérais ressentir. le protagoniste, un personnage complexe, passe la majeure partie de l'histoire à s'adonner à l'alcool et à des relations peu recommandables, reléguant son art au second plan. Les rares moments où l'art est abordé semblent déconnectés de l'intrigue principale.

Bien que les thèmes et la symbolique du livre soient louables, l'intégration de ces éléments dans l'histoire m'a paru parfois artificielle. Les transitions abruptes entre l'intrigue principale et les passages dédiés à la Pietà ont souvent semé la confusion.

Néanmoins, un aspect positif indiscutable du livre réside en la présence de Viola. En tant que personnage doté d'intelligence et d'un caractère fort, elle apporte une dimension véritablement intéressante à l'histoire. Il est simplement regrettable que ce personnage n'ait pas eu l'opportunité de briller davantage.

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Je dois commencer cette chronique est étant tout à fait honnête : peut-être que j'ai lu ce livre sur une période où j'ai eu moins le temps de lire, et qu'en constatant que je n'avançais pas autant que voulu, ça en a conditionné mon avis général. Mais ce que je vais retenir de cette lecture, finalement, c'est qu'elle fut sacrément longue! J'ai malheureusement été soulagé de tourner la dernière page et de pouvoir passer à autre chose.

Je dis malheureusement parce que cette émotion que l'on ressent lorsque l'on tourne la dernière page d'un livre que l'on a aimé, la tristesse de quitter des personnages qui nous ont touchés, qui viendront nous hanter, même des jours après, est l'une des raisons pour lesquelles j'aime autant la lecture.

Pourtant, l'histoire de Viola et de Mimo est une jolie histoire ; malgré l'époque - la montée du fascisme en Italie, et malgré la condition et le destin de Mimo : français de petite taille, expédié en Italie par sa mère auprès d'un pseudo oncle sculpteur - qui n'est ni un oncle, ni un sculpteur, autant porté sur la bouteille qu'il a la main lourde.

Ou, devrais-je plutôt dire, l'histoire de Mimo et Viola. Parce ce que ce qui m'a frappé c'est que, si Mimo a besoin de Viola pour être Mimo, Viola, elle, n'a besoin de personne pour être Viola. En dépit des règles de bienséance qui encadrent l'époque dans laquelle elle grandit et, surtout, le milieu dans lequel elle évolue, Viola est intelligente, ambitieuse et indépendante. Mimo sans Viola ne serait pas Mimo. Tous les deux traversent des moments bien difficiles ey le spectre de Viola est toujours là, à guider Mimo, à influencer son chemin de vie. Quoiqu'il se passe, Mimo revient près d'elle.

J'ai aimé l'histoire de Mimo, le voir prendre sa revanche sur une vie difficile, prendre conscience de sa destinée et l'assumer, pour Viola, son dévouement à Viola ; les paysages d'Italie, la (re)découverte de Florence à travers les yeux de Mimo.

Mais malheureusement, tout ça n'efface pas la frustration d'y avoir passé énormément de temps et le soulagement d'en avoir terminé.
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Que de (bonnes et élogieuses) critiques. Je reste quant à moi sur ma faim. Persuadée de lire ce roman en quelques jours, entraînée comme on peut parfois l'être, une envie que vous connaissez, sans doute... et puis non, dommage, cela n'a pas pris, le soufflé est vite retombé. Agréable (long) moment de lecture cependant, je suis contente d'avoir lu ce roman primé.







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" Veiller sur elle » de Jean-Baptiste Andrea nous entraîne dans une fresque romanesque entre d'une part Mimo, un artiste sculpteur qui a oublié de grandir et qui est confié par sa mère à un oncle également sculpteur (mais aussi alcoolique et mal traitant) , et d'autre part Viola Orsini, la cadette d'une fratrie d'une famille titrée de Pietra d'Alba en Italie. Lui est pauvre, handicapé par sa petite taille et talentueux, elle est une fille (ce n'est alors pas un atout) , d'une intelligence et d'une érudition remarquables et née dans une famille de notable de l'aristocratie locale. Ses frères sont homme d'église, militaire et futur mafieux…Un scénario qui ne brille pas par son originalité dans le genre romance.
C'est Mimo, reclus dans un monastère pour la fin de sa vie qui est le narrateur.
La fresque nous fait traverser la première moitié du XX siècle, deux conflits mondiaux et toute la jeunesse des protagonistes. Entre les deux jeunes gens que l'origine sociale oppose se construit une amitié profonde (des jumeaux cosmiques) . Ils vont mutuellement se soutenir, se protéger, se trahir un peu aussi.
Près de 600 pages très agréables à lire avec un style enlevé parfois poétique, de très bonne facture pour les descriptions de cette Italie entre Florence et Rome, les lumières et l'art. C'est toutefois une romance plutôt sage, il manque la fougue, les flammes des transports amoureux ou des luttes physiques ou sociale. Même dans les écarts alcooliques (bagarre et consommation de drogue) des hommes, on reste dans la mesure. le tempérament fougueux et extraverti que l'on prête aux italiens aurait pu servir à enflammer les relations et les situations, dont j'ai espéré tout au long de la lecture des débordements exagérés.
La construction aurait sans doute mérité quelques aménagements et des coupes pour éviter les longueurs et la suppression de quelques pages inutiles pour l'histoire. Il m'a fallu atteindre environ 150 pages avant d'être accrochée par cette histoire légèrement fleur bleue, un peu lisse, et à certains égards sans relief. Heureusement, j'ai digéré la seconde partie en une fois, au chaud sous une couverture. On passe néanmoins un bon moment sans être bousculé par cette romance qui peut être mise entre toutes les mains ; et c'est sans doute un avantage.

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Roman captivant dans le style des bons romans populaires des19 et 20 èmes siècles. C'est-à -dire avec nombre de surprises, beaucoup d'inattendu .. mais aussi d'in vraisemblance.
Viola manque de vraisemblance, de vérité psychologique , et les événements qui la concernent, et ses choix , aussi.
L'auteur ne semble pas chercher avant tout la vérité psychologique ni la profondeur. Il s'agit surtout de distraire ,surprendre, et accrocher le lecteur, avec efficacité.
Assez belle écriture, avec une tendance à la préciosité, aux mots et expressions trop recherchés, qui font de l'effet et montrent la culture de l'auteur.
Plaisant à lire! ne pas en demander plus.
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Je n'ai pas lu d'autres livres de Jean Baptiste Andrea. Je ne peux donc pas comparer son récent Veiller sur elle, lauréat du prix Goncourt 2023, avec ses oeuvres précédentes.Le livre est agréable à lire et offre cette alchimie saisissante d'arrière-plan historique (l'Italie entre les deux guerres, le fascisme qui s'installe dans tout le pays) et une galerie de personnages intéressants qui évoquent différents aspects de l'Italie de cette époque : le hiérarque fasciste, l'artiste, le cardinal, les pauvres qui souffrent de la faim, le socialisme qui tente d'une certaine manière de les racheter de leur destin d'émigration et de pauvreté perpétuelle, les petits puissants, les familles nobles, qui autrefois avaient pour vocation d'élever le niveau de vie des villages dont ils étaient les notables de référence.L'histoire se déroule entre un village imaginaire, Pietra D'Alba, en Ligurie, Florence et Rome. Un amour qui rappelle celui des temps du Choléra de Garcia Marquez. Une réflexion sur la "diversité" constante tout au long du livre. Et aussi quelques belles considérations sur le mystère de la création artistique.Les airs des oeuvres des grands compositeurs, Verdi, Puccini et Mozart, chantés dans les bars ambigus et mal famés de Florence où le peuple cherchait à exprimer à travers le chant ses propres sentiments, nous offrent de belles images qui semblent déjà être des décors.L'histoire est captivante et simple, la lecture, je le répète, est agréable, un produit que l'on imagine déjà pouvoir être une série "culte" à regarder sur Canal+ ou Netflix, mais qui, bien qu'elle nous transporte loin pendant les heures de lecture, ne touche pas ces cordes qui ne résonnent qu'en présence de grands moments littéraires, capables de susciter des émotions qui durent des décennies.Non, ce livre est poli, bien fait, bien pensé, bien écrit mais froid comme une beauté austère qui se laisse admirer mais qui, un peu à la fin, nous laisse indifférents.
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Une belle promesse au début de la lecture mais hélas l'auteur n'a pas été au bout de son histoire, au bout de ses personnages. On a plus le sentiment de survoler cette histoire que de la vivre pleinement. Il m'a manqué des émotions pour que ce soit un grand livre. J'ai néanmoins passé un bon moment de lecture
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