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EAN : 9791022613736
144 pages
Editions Métailié (17/05/2024)
3.51/5   70 notes
Résumé :
Années 80, dans la province argentine : trois crimes, trois affaires jamais élucidées qui prennent la poussière dans les archives de l’histoire judiciaire. Des “faits divers”, comme on dit cruellement, qui n’ont jamais fait la une des journaux nationaux.

Les victimes sont des jeunes filles pauvres, encore à l’école, petites bonnes ou prostituées : Andrea, 19 ans, retrouvée poignardée dans son lit par une nuit d’orage ; María Luisa, 15 ans, dont le cor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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Maria Luisa, Andrea, Sarita, trois jeunes femmes assassinées dans la province argentine, dans les années 80. Des crimes non élucidés, sans mobile apparent.
Selva Almada, trente ans plus tard essaie de porter justice à ces femmes innocentes,
dénonçant un féminicide qui prend racine dans une société macho où la femme est tout simplement considérée comme un simple objet sexuel que l'homme peut usufruitier comme bon lui semble, quitte à la tuer si l'envie ou la nécessité l'exige. Un sujet terrible.
Almada en se lançant dans une enquête sur terrain, faisant des kilomètres en bus à travers l'Argentine pour rencontrer des proches des victimes, consultant une voyante, relisant des documents, observant et décrivant divers faits qui attirent son attention, remet ces meurtres dans le contexte d'un pays où la violence sur la femme est monnaie courante. Juste pour citer, le simple exemple du terrible jeu populaire de « faire le veau », parmi les garçons de San José, où ils choisissent une victime, la soumettent au viol collectif, la fin étant laissée à leur bon plaisir......
Voyageant dans des bus déglingués, suivant un carnaval et ses cortèges, buvant du maté froid .....elle nous emmène dans l'ambiance d'une Argentine insouciante, où les filles tombent enceintes déjà à quatorze ans, des vieux lorgnent sur des fillettes de douze ans, des maris font prostituer leurs femmes trop jolies pour faire le ménage,........le pays “des animaux en chaleur “.
J'espère que ce livre même si faiblement, sera un pas pour faire changer les mentalités. Un livre douloureux mais indispensable à lire, car le sujet de la violence sur les femmes n'est pas confiné à l'Argentine.

Encore une fois, merci Bison.



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Andrea a 19 ans. Elle fut retrouvée poignardée dans son lit. L'orage en gronde encore.
Maria Luisa n'a à peine 15 ans lorsqu'on la retrouve dans un terrain vague. Son corps ou des bouts seulement, décharge sauvage entre les herbes folles et les serpents.
Sarita a disparue à 20 ans. Pas de corps, pas de trace. Présumée morte, faut-il garder un espoir de la retrouver.

Selva Almada s'intéresse à ces trois jeunes filles. Trois destins anonymes au milieu de milliers d'autres semblables dans cette Argentine des années 80. Elles sont nombreuses, jeunes filles ou femmes, à disparaître, à se faire tuer. Et pour combien trouve-t-on un coupable ?

Faites entrer l'accusé. Sauf qu'ici, il n'y a pas d'accusé. Quelques suspicions, sans fondement. Des témoignages. La police a enquêté, bien évidemment. Mais rien n'a été trouvé. Seuls un corps décharné et une mère en pleurs restent. L'auteure ne cherche pas la vérité, elle n'est pas là pour confondre les hypothèses. Elle est juste là, la voix contre l'oubli de ces femmes. Elle se rend au fin fonds des provinces, loin de Buenos Aires, proche de l'oubli. Elle respire les lieux, imagine les derniers instants se met en quête de faire revivre de l'intérêt pour des histoires qui contrairement aux jeunes filles ne sont pas encore mortes. La tension par moment est palpable, les gens ont encore peur de parler ou du moins se méfient de faire ressortir de terre le corps de ces malheureuses… D'autant plus que l'on ne sait pas, si ces meurtres sont l'oeuvre d'inconnus ou de proches. Des suspicions, toujours, mais pas d'identité.

C'est un roman, sans l'être. Femmes disparues, « chicas muertas », mais pourtant ce n'est pas un roman noir. Bien qu'il soit sombre. C'est l'Argentine qui veut ça. Peut-être à cause de son ciel étoilé, où chaque étoile renvoie l'âme d'une de ces jeunes filles. Ce n'est pas aussi austère qu'un livre d'histoire, pourtant ces trois histoires ont de quoi être austères. C'est entre les deux, à la fois roman, à la fois document, un livre contre l'oubli, une voix qui s'épanche de colère et de pleurs ces oubliées de l'Argentine. Même si les années défilant, il faut savoir allumer un cierge, et laisser l'âme des morts s'en aller, ne plus naviguer entre le monde des vivants et celui des morts, laisser l'âme dans le regard de l'autre ou dans la clarté de la lune…
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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L'Argentine est un pays qui a été particulièrement touché par la dictature. L'association des mères de la place de Mai s'est rendue célèbre pour son combat pour retrouver les enfants disparus de 1976 à 1983. Les mères viennent demander des comptes y compris au régime actuel pour savoir ce que l'état a pu faire de leurs fils et leurs filles.
Selva Almada a pu vivre une bonne partie de sa jeunesse hors de cette dictature puisqu'elle avait 10 ans en 1983. Mais c'est à 13 ans qu'elle va être confrontée à des événements qui continuent à endeuiller les familles même une fois la dictature finie : les féminicides et disparitions de jeunes filles.

L'auteure enquête principalement sur trois meurtres dont elle a eu connaissance à un âge où elle aurait pu elle-même être concernée. Elle y mêle ses histoires de famille, des anecdotes glanées au fil des rencontres, d'autres faits divers pour illustrer certains de ses propos. Elle dresse le portrait d'une Argentine encore très machiste, où beaucoup d'hommes ont encore du mal à admettre qu'ils doivent contrôler leurs pulsions. Certains espoirs émergent au fil des pages avec des portraits de jeunes femmes refusant de se laisser faire, surtout à l'époque plus récente.

Les passages où la narratrice enquête et rencontrent les familles sont plutôt immersifs, même si l'absence de certitude jusqu'au bout reste frustrante. C'est plutôt dans l'accumulation des références courtes à d'autres faits divers que le récit perd peut-être de sa force même si on comprend la volonté de montrer la multitude des histoires qui se cachent derrière lez 3 victimes mises en avant. On sent l'auteur hésiter entre un récit romancé où elle excelle et une volonté d'exigence de vérité journalistique où elle se perd parfois.

Reste l'hommage rendu à ses guerrières tombées sur le front du combat des femmes pour exister et se libérer de la peur que leur impose une société encore trop compréhensive face aux pulsions masculines.
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Ni una menos. Pas une de moins.

En 1986, au moment où l'auteure, alors âgée de 13 ans, a commencé à prendre conscience des violences faites aux femmes, ce mouvement (cette revendication, ce cri de colère) n'avait pas encore vu le jour. Et pourtant, les assassinats de femmes parce qu'elles sont femmes, en Argentine et dans le reste de l'Amérique latine, ne datent pas de 2015, ni même de 1986.

Ceci n'est pas une fiction, c'est la réalité et c'est bien pire. Focus sur trois jeunes mortes, dans les années '80 : María Luisa, 15 ans, Andrea, 19 ans, et Sarita, 20 ans. Elles ont en commun d'être jolies et pauvres, et d'avoir été massacrées, sans mobile établi, par des coupables non identifiés à ce jour. Ce livre n'est pas une contre-enquête d'où surgirait enfin la vérité. Selva Almada a relu les dossiers d'instruction, s'est entretenue (tant bien que mal, 30 ans après) avec les proches des victimes, se déplaçant au fin fond de l'Argentine provinciale, a relié ces trois meurtres à une foule d'autres « faits divers » similaires, y a mêlé ses souvenirs personnels de fillette, d'adolescente et de femme. Elle a même consulté une voyante. Elle s'attarde peu à développer les portraits de ces trois jeunes femmes, ne s'appesantit pas en analyses psycho-sociologiques, passe d'un assassinat à l'autre au point qu'on en vient à confondre les mortes. C'est cela qui rend ce livre (et ce qu'il raconte) terrible : elles se fondent en une masse de victimes anonymes, comme si elles étaient indifférenciées, n'ayant pas d'autre caractéristique notable que leur genre, leur sexe. Avec la conclusion inexorable : dans cette société argentine machiste, les femmes ne sont que des objets consommables et jetables, qui feraient bien de se méfier davantage des hommes de leur entourage que des inconnus. Oui, la violence de genre est souvent domestique, même si, ici, il n'y a jamais eu de preuves.
Sans grands effets de plume, sans jeter de hauts cris de pasionaria féministe (et d'ailleurs, pourquoi diable faudrait-il être féministe pour se révolter contre les féminicides?), l'auteure dénonce avec un mélange de distance et d'empathie les violences faites aux femmes. Un texte désespérant et nécessaire, qui rend hommage à ces jeunes mortes et à toutes leurs compagnes en infortune, pour qu'elles reposent en paix. Et pour réveiller nos consciences, et peut-être, tourmenter celles de leurs assassins.
« Maintenant j'ai quarante ans et, contrairement à elle [morte en 1986] et aux milliers de femmes assassinées dans notre pays depuis lors, je suis toujours vivante. Ce n'est qu'une question de chance. »

http://niunamenos.com.ar/
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Les jeunes mortes est un récit qui fait froid dans le dos. L'auteur revient sur trois crimes, trois jeunes filles sauvagement assassinées dans les années 80 : Andrea, 19 ans, retrouvée poignardée dans son lit par une nuit d'orage ; María Luisa, 15 ans, dont le corps est découvert sur un terrain vague ; Sarita, 20 ans, disparue du jour au lendemain.

Elle part à la rencontre des familles et essaie de reconstituer un brin d'enquête. Mais c'est chose difficile après vingts ans. Avec l'épilogue final, on comprend que la situation n'a pas vraiment évolué. Les femmes sont toujours autant soumise a la violence et c'est un récit coup de poing. le texte est bref mais vraiment intense. Il y a des scènes dures, l'auteur ne cache rien et dénonce beaucoup le système de son pays notamment la corruption. On y découvre la détresse des familles qui reste sans réponse.

Si son précédent récit, Après l'orage, m'avait que moyennement conquise, ici j'ai été happé.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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critiques presse (1)
LeFigaro
27 novembre 2015
Un deuxième roman d'un ­réalisme engagé et d'une poésie quasi diaphane.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (66) Voir plus Ajouter une citation
Tu connais l’histoire de la Huesera ?
Je fais non de la tête.
C’est une vieille, très vieille dame qui vit dans le recoin de l’âme. Une vieille femme sauvage qui caquète comme les poules, chante comme les oiseaux et émet des sons plus animaux qu’humains. Son rôle est de ramasser les os. Elle rassemble et garde tout ce qui risque de se perdre. Sa cabane est remplie de toutes sortes d’os d’animaux. Mais elle aime par-dessus tout les os de loup. Pour les trouver, elle peut parcourir des kilomètres et des kilomètres, grimper sur des montagnes, franchir des ruisseaux à gué, brûler la plante de ses pieds sur le sable du désert. De retour dans sa cabane avec une brassée d’os, elle compose un squelette. Quand la dernière pièce est en place et que la figure du loup étincelle devant elle, la Huesara s’assoit près du feu et pense à la chanson qu’elle va chanter. Une fois que sa décision est prise, elle lève les bras au-dessus du squelette et commence son chant. A mesure qu’elle chante, les os se couvrent de chair, la chair de peau et la peau de poils. Elle continue à chanter et la créature prend vie, commence à respirer, sa queue se tend, elle ouvre les yeux puis, d’un bond, quitte la cabane. Lors de sa course vertigineuse, à un moment, soit en raison de la vitesse, soit parce qu’elle pénètre dans les eaux d’un ruisseau pour le traverser, soit parce que la lune blesse directement l’un de ses flancs, le loup devient une femme qui court librement vers l’horizon, riant aux éclats.
Telle est peut-être ta mission : rassembler les os des jeunes filles, les recomposer, leur donner une voix pour les laisser ensuite courir librement quel que soit l’endroit où elles doivent se rendre.
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D’après le témoignage de sa mère, quand le vent est devenu plus fort et qu’elle est entrée dans la chambre de sa fille pour fermer la fenêtre, Andrea était déjà endormie. Il était minuit passé. La mère a fini de regarder un film qui passait dans ‘Séance privée’, une émission mythique des années 80, animée par Carlos Morelli et Romulo Berruti. On passait un vieux film puis deux présentateurs le commentaient en buvant du whisky. Cette nuit-là c’était ‘Fumée de marihuana’, un film de Lucas Demare qui avait une vingtaine d’années. Le film ne l’intéressait pas mais comme elle n’avait pas envie de dormir elle l’a regardé jusqu’à la fin. Elle a éteint la télé sans attendre les commentaires de Morelli et Berruti, puis elle s’est endormie.
Un peu plus tard, elle s’est réveillée puis s’est levée, est allée dans la chambre de ses filles et a allumé la lumière. Andrea était toujours couchée mais il y avait du sang dans son nez. D’après ce qu’elle a dit, elle est restée pétrifiée, sur le seuil, et a crié pour appeler son mari, deux ou trois fois.
Viens, il arrive quelque chose à Andrea.
Il a pris le temps de passer un pantalon et une chemise en toile avant de pénétrer dans la chambre. Il a soulevé Andrea par les épaules et du sang a coulé de sa poitrine.
L’autre lit, celui de Fabiana, n’avait pas été défait et demeurait vide. L’orage battait son plein. Aux puissantes rafales de vent s’ajoutait la pluie, le toit en zinc résonnait comme sous une fusillade.
Andrea a dû se sentir perdue quand elle s’est réveillée pour mourir. Ses yeux, qui se sont ouverts d’un coup, ont dû cligner de nombreuses fois, durant deux ou trois minutes, avant que l’oxygène ne cesse d’alimenter son cerveau Perdue, troublée par le martèlement de la pluie et par le vent qui brisait les branches les plus finies des arbres de la cour, étourdie par le sommeil, complètement déphasée.
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Quand nous parlions de la femme du boucher Lopez. Ses filles allaient à l’école avec moi. Elle l’a accusé de viol. Depuis longtemps, en plus de la frapper, il abusait d’elle sexuellement. J’avais douze ans et cette nouvelle m’avait profondément marquée. Comment pouvait-elle se faire violer par son mari ? Les violeurs étaient toujours des hommes inconnus qui attrapaient une femme et l’emmenaient dans un terrain vague, ou alors qui pénétraient chez elle en forçant la porte. Depuis notre plus jeune âge, on nous apprenait que nous ne devions pas parler à des inconnus et que nous devions faire attention au Satyre. Le Satyre était une entité aussi fantastique que, dans la petite enfance, le farfadet qu’on nomma la Salopa ou encore l’Ogre au Sac. C’était l’être qui pouvait te violer si tu étais toute seule à une heure indue ou si tu t’aventurais dans des coins déserts. Celui qui pouvait surgir soudain et te traîner de force sur un chantier. Personne ne nous avait dit qu’on pouvait se faire violer par son propre mari, par son père, par son frère, son cousin, son voisin, son grand-père, son instituteur. Par un homme en qui on avait confiance.
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Andrea n’a pas été obligée de travailler depuis l’enfance. La seule personne qui travaillait chez elle, c’était son père. Dans une usine frigorifique. Elle, elle pouvait faire des études car son fiancé les lui payait. S’il n’avait pas été là, Andrea aurait peut-être fini par travailler chez Vizental, comme la plupart des jeunes de San José, qui, après avoir fini l’école secondaire, et parfois même avant, s’inscrivaient sur une liste d’attente. Standardiste ou secrétaire. Andrea, comme elle était jolie, aurait trouvé un poste dans l’administration. Bien habillées, bien coiffées, sentant toujours bon, même au milieu d’un nuage noir et odorant de vieille bouillie, les secrétaires tapaient à la machine, faisaient des opérations sur des calculatrices et circulaient dans les couloirs, à vive allure, les bras chargées de dossiers et les jambes collées l’une à l’autre, leur démarche était toujours élégante. Les ouvriers les dévoraient des yeux – en prenant dans leurs pinces des sabots, des queues et des têtes ou en séparant le cuir de la viande, se prenant eux-mêmes pour des taureaux, et rêvant sans doute de monter les secrétaires comme des vaches.
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Depuis notre plus jeune âge, on nous apprenait que nous ne devions pas parler à des inconnus et que nous devions faire attention au Satyre. Le Satyre était une entité aussi fantastique que, dans la petite enfance, le farfadet qu'on nomme la Solapa ou encore l'Ogre au Sac. C'était l'être qui pouvait te violer si tu étais toute seule à une heure indue ou si tu t'aventurais dans des coins déserts. Celui qui pouvait surgir soudain et te traîner de force sur un chantier. Personne ne nous avait dit qu’on pouvait se faire violer par son propre mari, par son père, par son frère, son cousin, son voisin, son grand-père, son instituteur. Par un homme en qui on avait confiance
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