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Critiques de Éric-Emmanuel Schmitt (6744)
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Oscar et la dame rose

Une lecture rapide comme un éclair ! Une première rencontre avec l'écriture de Eric-Emmanuel Schmitt et une belle rencontre ma foi !



Une histoire émouvante et une belle leçon de vie de la part d'Oscar et la Dame en rose.



Voici les lettres adressées à Dieu par un enfant de dix ans. Elles ont été retrouvées par Marie Rose, la dame rose qui vient lui rendre visite à l'hôpital pour enfants. Elles décrivent douze jours de la vie d'Oscar, douze jours cocasses et poétiques, douze jours pleins de personnages drôles et émouvants. Ces douze jours seront peut-être les douze derniers. Mais, grâce à Mamie Rose qui noue avec Oscar un très fort lien d'amour, ces douze jours deviendront légende.



Une lecture qui peut aider et qui m'a ouvert le cœur pour essayer de comprendre parfois l'inacceptable ...



Ce livre est le troisième volet d'un ensemble intitulé " Le cycle de l'invisible " avec en premier volet, " Milarepa ", consacré au bouddhisme et le deuxième " Monsieur Ibrahim et les fleurs " du Coran qui parle de soufisme.




Lien : http://imagimots.blogspot.fr..
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Ulysse from Bagdad

Le roman se passe en Irak après le régime de Sadam Hussein.

Le héros principal du livre, Saad est un jeune Irakien qui ne peut plus rester dans son pays en ruines, dévasté par la guerre et appauvri par l'embargo.

Il voit mourir ses proches les uns après les autres et décide de rejoindre l'Angleterre.

L'auteur effectue des rapprochements entre le voyage d'Ulysse et celui de Saad qui, au contraire d'Ulysse, ne rentre pas chez lui mais cherche un endroit où se sentir chez lui.

Bien qu'écrit en 2008, le roman est d'une triste actualité pour ce qui est de l'immigration.

Eric-Emmanuel Schmitt donne la parole au jeune héros. Il lui fait tenir des propos très sévères envers les Européens. Les données ont beaucoup changé depuis la montée du radicalisme musulman envers qui nous pourrions nous montrer tout aussi sévères.

Le père de notre jeune héros est un ancien libraire qui détenait des ouvrages interdits comme dans tout régime totalitaire. Ses paroles peuvent être dramatiques, criantes de vérité ou parfois teintées d'un humour amené par la distance qu'il prend envers les évènements.

Les réflexions de Saad quand il arrive sur le territoire européen nous montrent les travers du système où les humains n'ont pas les mêmes droits, les mêmes chances.

Depuis, on a écrit beaucoup sur le sujet mais j'ai trouvé intéressant de le lire à nouveau.
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L'Enfant de Noé

Voici un roman que j’avais lu il y a quelques années et que je viens de retrouver sur une étagère. Comme le texte semblait clair et fluide, j’ai eu envie de le relire, et je ne le regrette pas.

On démarre en trombes avec un premier chapitre choc : des enfants défilent devant une foule anonyme dans l’espoir d’être reconnu par leurs parents, voire d’être adoptés. Le côté animal de la chose ne manque pas d’interpeller. Et pourtant dans le contexte de l’époque, cela partait d’un bon sentiment.

Nous entrons donc dans l’histoire de Joseph, un enfant juif de 7ans, caché pendant la seconde guerre mondiale.

Plus généralement, c’est l’histoire de tous ces enfants cachés, mais aussi et surtout, de tous ces Justes qui ont risqué leur vie par conviction humanitaire.

Ce petit livre raconte une histoire simple mais riche. Bien sûr, sur le même thème, on aurait pu en faire 600 pages ou plus.

Le génie d’Éric-Emmanuel Schmitt consiste à nous raconter une histoire et à nous poser plein de jalons pour nourrir notre réflexion.

Le Père Pons, qui a organisé ces sauvetages, est un homme juste, plein de respects et de philosophie au sujet des religions et des peuples persécutés qui disparaissent.

Un roman déjà historique et cependant tellement actuel !

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13 à table ! 2015

Treize auteurs. Treize nouvelles.

Treize mots pour en parler ! Treize émotions contrastées. Des mots doux, des mots durs, des mots tendres... Et surtout treize immenses talents qui nous ont concocté de délicieuses histoires à mijoter à petits feux et à déguster chaud. Merci à vous.



Francoise Bourdin : amusante !

Maxime Chattam : inquiétante !

Alexandra Lapierre : mignonne !

Agnès Ledig : légère !

Gilles Legardinier : touchante !

Pierre Lemaitre : mièvre !

Marc Levy : théologique !

Guillaume Musso : fantomatique !

Jean-Marie Périer : nostalgique !

Tatiana de Rosnay : grinçante !

Eric-Emmanuel Schmitt : inspirante !

Franck Thilliez : humaine !

Bernard Werber : savoureuse !



4/5

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La rêveuse d'Ostende

Avec des œuvres primées, comme la magnifique « L’Evangile selon Pilate » en 2000, théâtralisées, telle « Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran » en 2001 ou encore adaptées au cinéma, à l’instar d’« Odette Toulemonde et autres histoires » en 2006, l’écrivain, dramaturge, réalisateur, Eric-Emmanuel Schmitt est devenu l’un des plus populaires de nos auteurs français.

Une popularité pas toujours bien perçue car depuis son entrée sur la scène littéraire, ce touche à tout de Schmitt n’a pas toujours offert des textes de même qualité. On ne peut pas être bon à chaque fois ! Néanmoins, des titres comme « La part de l’autre » ou « L’évangile selon Pilate » sont de vraies belles œuvres, intenses, captivantes, porteuses de réflexion, d’esprit, et avant tout, d’humanisme.



Et c’est peut-être de cet humanisme affiché et revendiqué que tient pour bonne part la popularité de cet ancien professeur de philosophie. De cette manière simple et naturelle de nous amener à réfléchir sur notre existence et le monde qui nous entoure, sans y toucher, sans en avoir l’air, avec mesure et indulgence. De cet art de la philosophie qu’il met entre nos mains avec simplicité. Avec lui, la philosophie - c'est-à-dire la faculté de penser le monde - n’est pas l’apanage d’une élite, d’intellectuels au verbiage pompeux ou de spéculateurs abscons aux postulats nébuleux, mais plutôt un questionnement humain, une réflexion sur l’Homme accessible à tous, à la portée de tous.

Il y a de l’humain chez Eric-Emmanuel Schmitt, une bienveillance que le lecteur ressent et accueille avec plaisir.

Par un savant jeu d’échos et de thèmes entrelacés, un va-et-vient constant entre le théâtre et la fiction, Schmitt est parvenu à créer une œuvre imposante, sensible et personnelle. Une œuvre à l’humour plein de finesse, des fantaisies toujours renouvelées, soulignées par des thèmes récurrents comme l’enfance, la foi ou la liberté.



Avec « La rêveuse d’Ostende », recueil de cinq nouvelles, l’auteur s’interroge sur le pouvoir du rêve et de l’imagination sur nos existences et montre à quel point nos vies sont influencées par nos désirs, nos fantasmes, nos hantises ou nos rêves secrets…En même temps, il sonde le cœur féminin avec toute la tendresse qu’il voue depuis toujours à ce sexe.

Des portraits de femmes que Schmitt peint avec délicatesse et dont il décortique les états d’âme avec cet art consommé de la mise-en-scène théâtrale et du dialogue.

Toutes ces femmes portent en elles un désir inassouvi et une part de rêve et d’amour qui va se révéler au contact des autres :

- Amour interdit, secret et fantasmé pour Emma dans la nouvelle qui donne son titre au recueil

- Passion mêlée de haine pour Gabrielle dans « Crime parfait »

- Douce attirance pour Stéphanie dans « La Guérison »

- Attente d’un amour perdu comme dans la nouvelle « La femme au bouquet »



Une atmosphère sensible, profonde, drôle ou tendre se crée autour de chaque portrait et si la lecture, portée par une constante fluidité du style, est très récréative et nous entraîne sans effort dans une sphère qui tient à la fois du romanesque, de l’intrigue policière, de l’énigme, de la fable ou du récit poétique, ces nouvelles brèves sont aussi plus profondes et plus sombres qu’on ne le croit dès lors qu’elles montrent, avec le ton juste et désinvolte de l’auteur, que les rêves qui nous hantent sont l’essence même de la vie et les stimulants qui nous poussent à l’action.

L’homme a besoin du rêve pour se sentir vivant et en chacun de nous sommeille un peu une « rêveuse d’Ostende »…

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Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran

Cette nouvelle sur le passage initiatique de l’enfance à l’âge adulte, nous offre une réflexion, un peu simpliste et pas originale, sur l’amour, la joie de vivre et la tolérance.

L’écriture est simple, le livre, très court et imprimé en gros caractères, est très facile et rapide à lire.

Quelques pétales de sagesse à cueillir dès 11 ans !



Critique plus complète: http://chaosdecritures.over-blog.com/article-monsieur-ibrahim-et-les-fleurs-du-coran-eric-emmanuel-schmitt-39824981.html
Lien : http://chaosdecritures.over-..
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La traversée des temps, tome 1 : Paradis perdus

Puisque M. Schmitt parvient à me faire fondre par ses romans de quatre-vingt pages avec des sentiments compactés comme des compressions de César, comment pourrais-je ne pas me liquéfier devant « La traversée des temps », huit ouvrages d’à priori cinq cents pages où

M. Schmitt décide de réécrire l’histoire de l’humanité et propose de faire table rase de nos connaissances et de nos suffisances, de nos croyances et de nos évidences, de nos erreurs et de nos peurs pour recréer avec des yeux neufs un monde vierge où tout peut et doit éclore ?



Croyez-moi, je reviens de loin, de très loin.

De Paradis perdus à perdu au paradis, il n’y a qu’un pas que les quelques centaines de lignes de cet enchanteur m’ont fait allègrement franchir seulement en appuyant sur le bouton « néolithique » de l’ascenseur tempo-émotionnel de Noam et de ses proches.

Je fus immédiatement embarqué, captivé, séduit, bien que mon paradis livresque se soit rapidement évanoui par l’enfer qu’ils vécurent sur cette terre…

« Même une invraisemblance vraisemblable, si elle servait le conte, valait mieux qu’une vérité vraie qui le gâchait. »



Noé, Noa, Noam, avant lui la grâce, après lui le déluge, la perte de nos âmes…

Ce livre est un roman mais aussi une fable, un conte philosophique, un rêve, une réalité, un cauchemar, un fantasme, une évidence.

Réveille-toi avant qu’il ne soit trop tard ! M. Schmitt ne refait pas l’histoire, ni la genèse.

Il tente d’expliquer l’Homme et son attitude, son courage, son avidité, sa cruauté, sa lâcheté, sa cupidité, ses sentiments, ses peines et ses espoirs ce qui le conduira à…Nous !



A ce que nous sommes aujourd’hui : « Maître et possesseur de la nature » ? Cette pensée de Descartes définissant l’homme moderne, extirpé de la nature, comme celui qui la domine, la contraint, l’exploite, oui, cette outrecuidance fait rire par sa sotte démesure.



Ce premier tome aborde tous les sujets avec la même clairvoyance, qu’il s’agisse de l’immigration, de l’environnement, du climat, du nomadisme comme de la sédentarisation, de l’affection comme de l’amertume, de l’amour comme de la mort et ce, avec une verve qui ne se dément pas d’une phrase.

« Par la qualité de son verbe et de son regard, il transformait tout lieu en décor, toute situation en scène, tout évènement en aventure, tout récit en suspense. Qualité suprême, il parvenait à rehausser chaque personne en personnage ; il m’attacha à des êtres que je n’avais jamais vus, que je ne fréquenterais pas, dont je me réjouissais d’apprendre le bonheur, dont je pleurais de découvrir le trépas. »



J’ai apprécié dévaler ces années où l’Homme est malaxé, modelé, broyé par les éléments comme une glaise vivante puis j’ai savouré le voir prendre racine, se blottir dans le cœur de sa terre pour toujours. Sa terre qu’il épuisera pourtant de ses ressources comme le vautour ses carcasses.

« Pour le poète, c’est l’or qui a changé le genre humain. Pour le moraliste, c’est l’argent. Pour l’historien, c’est le bronze. »



C’est extrêmement difficile de faire un résumé d’un tel ouvrage foisonnant du bourdonnement de la vie qui débute et qui ne s’arrêtera que lorsque l’on aura été trop loin, trop mal.

Chacun vit dans son époque et doit s’y complaire ou souffrir. Noam les traversera toutes.

Vivement le prochain tome !

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La Part de l'autre

Et si ?

Et si cet homme avait été reçu à ce concours ?

Et si le jury avait été clément avec ce petit être freluquet, transparent, si banal ?

Et si la pièce était tombée du bon côté de l'Histoire ?

Aurions-nous basculé vers la lumière au lieu de nous enfoncer parmi les heures les plus sombres de l'Humanité ?

Aurions-nous engendré un Monstre ?



Cette question dérange. Elle nous renvoie au plus profond de nous. Quelle est cette part de « l' Autre » que nous renfermons ? Est-il possible qu'elle surgisse du néant pour s'imposer à nous ? Sommes-nous si différents de ce Führer au point de le considérer comme un être à part, exceptionnellement pervers, fou, génie du mal ? Sommes-nous assez naïfs pour laisser une nouvelle chance à l'Histoire de nous contredire à nouveau un jour ?



Oui, cette question dérange. Il était comme vous et moi, il n'est pas l'Autre mais nous l'avons laissé prendre cette part de l'Autre, nous ne l'avons pas cru et nous nous sommes lourdement trompés...

Plus jamais ! Plus jamais ça !



Eric-Emmanuel Schmitt nous offre une vision de l'Humanité à travers deux vies parallèles, celle d'un homme banal devenu Hitler, orateur hors pair, égocentrique, capable de lever les foules avec sa langue vipérine et la face noire du coeur, et celle de son alter ego imaginaire, Adolphe H, reçu aux Beaux-Arts, artiste, son exact contraire, qui exercera son talent de peintre dans une Europe en paix. Tout les oppose mais ce n'est pourtant qu'une petite minute de l'Histoire qui changera le Monde et les séparera.



Eric-Emmanuel Schmitt nous fait évoluer en alternance auprès de ces deux hommes, il nous joue avec virtuosité Wagner et puis Mozart, il nous fait courtiser avec grâce les jolies femmes de Montparnasse et nous sert avec une fièvre démente les foules aveuglées, il nous peint avec force le noir et le rouge de la svastika et nous offre de délicieuses aquarelles multicolores, il nous perturbe à ne plus savoir où se trouvent le Bien et le Mal, où se trouve cette part de l'Autre.



J'ai ressenti ce livre, ce voyage à travers les différents chapitres de la vie de ces deux hommes, comme on peut apprécier un repas dans un bon restaurant...

Tout se passe bien... Les chapitres se suivent comme les plats... apéritif, entrée, plat, fromage... tout m'a paru bon, fin, équilibré... l'instant est agréable, on se souviendra de cette très belle soirée... J'attendais la fin pour terminer en beauté... Mais cette fin, ce dessert, m'a un peu déçue... le flan qui retombe, le sabayon qui ne prend pas... Ce moment grinçant qui déçoit après tant de plaisir et qui va au final faire que le repas ne restera pas dans la mémoire. J'aurais aimé de l'apothéose dans ce bavarois ! (si je peux me permettre ce jeu de mots).

On se dit alors qu'on va sortir déçu du restaurant puis, par magie, comme on tourne encore une page après le point final, on découvre qu'Eric-Emmanuel Schmitt nous livre la genèse de son roman et la démarche intellectuelle et philosophique qui l'a habité durant toute la construction de celui-ci...

Le chef qui sort de sa cuisine pour te serrer la main et te demander ce que tu veux boire pour la maison... Et là tu découvres toute la finesse d'un Bas-Armagnac 18 ans d'âge, toute la force glaciale d'une grappa morbida, toute la saveur d'un pur malt écossais !

Vingt-cinq nouvelles pages d'intimité où on se retrouve accoudé au bar avec l'auteur et où tu te repasses tout le livre dans ta tête autour d'un dernier verre... Et tu comprends. Et tu apprécies. Et tu applaudis. Et tu lui mets quatre étoiles !



(Merci pour la découverte de ce beau roman, Magali)

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La Part de l'autre

Eric-Emmanuel Schmitt se livre à un exercice périlleux et combien tabou à travers ce roman, couverture à l’appui: Hitler. A l’avancée de ce roman, Hitler s’insinuera dans les peurs de l’auteur. Le passé semble encore tellement proche.



Dans ce roman, on découvre ou redécouvre une biographie romancée d’Adolf Hitler.

L’auteur ne prend pas le parti du jugement, il relate et apporte son juste nécessaire d’analyse. Il le nomme Hitler.

Il s’inspire de « La minute qui a changé le cours du monde ».

Que serait devenu Hitler s’il avait réussi aux Beaux-Arts ?



On le découvre dans les chapitres fictifs dessinant un portrait imaginé mais probable de l’artiste Adolf H.

Le génie de ce roman tient du fait que l’auteur s’inspire de la personnalité fanatique d’Hitler pour soudoyer la part de l’autre, un Adolf peu confiant, assailli de doutes, attiré par les femmes, rêveur.

L’auteur expose à travers de courts chapitres l’opposition de l’ombre et de la lumière. On suit, dans une suite chronologique d’évènements historiques la vie d’Hitler, le dictateur ou l’artiste raté et Adolf H., l’artiste acclamé.

« Ils ignoraient qu’ils n’avaient pas désigné un homme politique, mais un artiste. C’est-à-dire son exact contraire. Un artiste ne se plie pas à la réalité, il l’invente. C’est parce que l’artiste déteste la réalité que, par dépit, il la crée. D’ordinaire, les artistes n’accèdent pas au pouvoir : ils se sont réalisés avant, se réconciliant avec l’imaginaire et le réel dans leurs œuvres. Hitler, lui, accédait au pouvoir parce qu’il était un artiste raté ».



Eric-Emmanuel Schmitt réussit l’impossible. Imaginer le visage de la part de l’autre. Imaginer que le bien et le mal cohabitent en chacun. L’auteur réussit avec talent à nous questionner sur ce qui conditionne tout un chacun à tracer un chemin en fonction de l’un ou de l’autre (le bien-le mal; la part de l’autre). Une minute suffit-elle a changer le destin ?

La question est posée, La part de l’autre lui donne la réplique avec brio.



Un roman marquant et magistralement retracé et orchestré.

Un coup de cœur pour toutes les questions qu’il suscite, pour la justesse et profondeur des lignes, parce que se rappeler est vital pour ne plus commettre à nouveau l’impensable.
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La Secte des égoïstes

Voilà un livre perturbant, envoûtant...

Autour du mystérieux Gaspard Languenhaert, se bâtit une légende avec ses relais qui arrivent à points nommés, comme pour relancer une sorte de film abimé et qui se casse et qu'il faut recoller et refaire défiler vaille que vaille.

Le lecteur est pris dans cette quête, s'y attache jusqu'à sa drôle de fin.

La fiction, le rêve divin, la philosophie autocentrée et les indices serpentent, se rejoignent et disparaissent dans une brume incertaine.

Horusfonck sort de cette lecture en titubant, comme d'un songe qui déjà s'efface.

Pour son premier bouquin, Eric-Emmanuel Schmitt faisait tout de même assez fort.
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Le sumo qui ne pouvait pas grossir

Quatre du matin, c’est l’heure où je découvre ce livre, sortant nu de sous la couette (précision pour mon fanclub féminin qui aime les grosses bêtes à poil). Je me regarde, beurk, et je vois le gros qui sommeille en moi. Pas sûr que « sommeille » soit le verbe exact puisque je suis réveillé, allongé sur mon canapé aux couleurs automnales, ton « taupe ». Je me taperai bien une bière, à défaut d’autres plaisirs, peut-être que ça fait grossir la bière, mais si peu. Bref, je ne vais pas m’allonger plus longtemps sur le divan, puisque c’est un canapé, et que je tourne les pages de ce roman guère plus léger qu’un sumo qui ne pouvait pas grossir. Je découvre pour la première fois Eric-Emmanuel Schmitt, il faut bien une première fois, tu te souviens de ta première fois… N’hésites pas à venir t’allonger sur le divan pour me parler de ta première fois, je suis tout ouïe, j’écoute, je parle pas, mais j’écoute.



Voilà donc un vieux qui, sourire aux lèvres, jambes flageolantes, odeur de naphtaline, dis au petit Jun « Je vois un gros en toi ». Putain, mais Jun, c’est moi ! Parce que c’est vrai que je suis gros. Surtout devant le miroir, ô mon beau miroir, si bien que j’enlève mes lunettes pour ne pas voir ce que je vois. Jun, un être presque asocial qui a du mal à se sentir à l’aise dans la collectivité. Putain, mais Jun, c’est moi ! Jun, un ado qui erre dans les rues de Tokyo, à vendre des revues pornos ou des canards en plastique pour le bain qui a beaucoup émoustillé la blonde amarrée aux mots, à en faire frétiller, nul doute, son majeur tout en élevant sa spiritualité bouddhique devant l’autel de ses seins, saints coin-coin. Jun, un type qui méprise sa putain de vie, autant que ma putain de vie.



D’ailleurs, les sumotoris me fascinent, ce mélange de graisse et de force physique, ce sex-appeal qui fait tourner les têtes des jeunes et émoustillantes japonaises, le kimono à demi-ouvert. Rien que pour ça, je me serais bien vu en sumotori. Le sumo, entre sport et spiritualité, des traditions ancestrales dans un monde connecté si moderne, des règles simples mais un tel respect, du lieu, des autres, des Dieux. Mais le sumo n’est qu’une excuse pour parler confiance en soi, pour évoquer la voie à prendre dans sa vie, les chemins de traverse au détour d’une putain de vie. Un peu de bouddhisme, un peu de zen, une bière, une belle nuit de lecture.



Cinq heures du mat, Paris s’éveille, les poubelles s’amoncellent, le dernier métro de Tokyo a vu ses passants éméchés s’engouffrer pendant que la ligne 13 prend du service. Dans quelques minutes, je plongerais à nouveau dans le sous-sol métropolitain, il me reste une heure de sommeil, mon premier roman d’EES achevé. Une fois démarré, je n’ai pu le lâcher. Mine de rien, un inconnu que tu croises dans la rue et qui te traite de gros, ça fait réfléchir à ta putain de vie. Et si je sortais maintenant, profiter de cet instant de répit où je me retrouve seul, avec la lune, avec le silence. Et si je me taisais…
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Oscar et la dame en rose - Monsieur Ibrahim..

Les petites nouvelles d'Eric Emmanuel Schmitt sont toujours un régal.



Même si celle-ci à pour fond la religion puisque le petit Oscar s'adresse à Dieu par courrier afin d'obtenir des réponse sur sa maladie… et que en général ce n'est pas ma tasse de thé, elle est très plaisante à lire et très touchante.



J'ai particulièrement aimé la façon dont l'auteur à mis en scène la dame en rose, sa façon de parler et d'aider ce petit homme. Il faudrait bien plus de gens comme ça autour de nous et pas que dans les hôpitaux. Cette femme a un côté pédagogique hors du commun.



Bref ça se lit vite , bien et puis ça permet à la réflexion
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Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran

L’histoire de Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran est contée par un petit garçon de 11 ans : Momo. Il est seul, il est triste mais il fait une belle rencontre avec l’épicier de la rue Bleue.



Monsieur Ibrahim lui ouvre son cœur et lui apprend à sourire et en prime quelques secrets du bonheur. Et si bonheur rimait avec lenteur… À travers les mots crus et naïfs de l’enfant, les vérités éclatent, elles ne sont pas voilées par les apparences.



Momo mûrit, en voyageant et en écoutant les leçons de vie du sage monsieur Ibrahim. La vie n’est pas simple, mais on peut tout de même avancer, en laissant derrière soi une enfance difficile à traîner. Monsieur Ibrahim lui transmet sa philosophie de vie ; écouter, observer, prendre son temps, sentir les choses, comprendre d’où l’on vient.



On ne trouve pas toutes les réponses dans les livres. Les textes, les rituels, l’histoire encombrante des hommes sont parfois un lourd fardeau. Les fleurs, la beauté, les beaux souvenirs d’amitié, combleront davantage le cœur d’un homme.



Un conte philosophique, un récit initiatique, un roman au discours théâtral émouvant et drôle, aux phrases brèves et percutantes. Les dialogues vont à l’essentiel, ils reflètent le caractère des deux personnages, peu loquaces mais déterminés. Ce roman fait partie des petits mais costauds.

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La Part de l'autre

Et si Hitler avait eu un tout autre destin, s'il avait été accepté à l'école des Beaux-Arts comme il en rêvait, à quoi ressemblerait le monde aujourd'hui ?

Quelles alliances auraient ou non vu le jour ?

Y aurait-il un état juif et où serait-il implanté ?

Eric-Emmanuel Schmitt s'est risqué à créer un Adolphe H. humaniste, altruiste, qui cherche à se comprendre, qui aime d'amour et d'amitié.

Et on se surprend à rêver, à imaginer nos grands-parents préservés de la guerre et de son lot de souffrances, de peurs, de privations.

Face à cette version édulcorée d'Hitler, il y a le vrai personnage et son évolution vers la dictature, la haine du juif, la mégalomanie, la déchéance physique.

Le fossé entre les deux se creuse au fil des pages et , en tant que lecteur, on est de plus en plus attiré vers l'un et dégouté par l'autre.

Dans le journal que l'auteur a tenu tout au long de sa rédaction et qui figure en postface du livre, Eric-Emmanuel Schmitt dit s'être imposé une tension mentale tellement forte pour raconter cet horrible individu qu'il a eu peur pour son propre équilibre.

Lorsqu'il raconte la naissance de l'antisémitisme d'Hitler, on frissonne de dégoût face à ce délire qu'il retranscrit de façon heurtée et continue, lui-même révulsé par ce qu'il écrit.

La part de l'autre, c'est celle qu'on ne peut ignorer si l'on veut rester humain.



Un livre qui se lit sans ennui de bout en bout, qui captive et provoque la réflexion.

Je suis passée par une incroyable palette d'émotions qui resteront à jamais gravées en moi.

Une lecture inoubliable !
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Madame Pylinska et le secret de Chopin

Si j'avais beaucoup apprécié Éric-Emmanuel Schmitt dans Monsieur Ibrahim et les fleurs de Coran ainsi que dans Oscar et la dame en rose, Madame Pylinska et le secret de Chopin m'a nettement moins plu. Je n'ai jamais ressenti l'émotion que j'avais éprouvée dans les deux autres romans.

Certes, Éric-Emmanuel Schmitt est toujours un auteur plein de talent qui nous décrit dans ce livre tous les pouvoirs et les enchantements de la musique, celle de Chopin notamment mais cela ne va pas plus loin.

Madame Pylinska et le secret de Chopin est un beau conte agréable et plein d'humour qui narre la relation entre le jeune Éric-Emmanuel Schmitt et Madame Pylinska, professeure polonaise extravagante et excentrique aux méthodes d'enseignement de la musique plutôt singulières.

Très poétique et plein de sensibilité, ce livre court ne m'a pourtant pas emportée !


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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La Part de l'autre

Un coup de coeur pour ce roman magistral.



On suit le parcours de ces deux hommes Adolf H. et Hitler avec curiosité. EE Schmitt nous fait suivre sa pensée, son questionnement. On cherche le moment où tout va basculer, les indices qui prouveraient que lui, l'autre (surtout pas moi) était destiné au Mal. Que c'était écrit, inéluctable. Qu'il est tellement différent de nous.



Et puis on découvre un jeune homme dont on pourrait avoir pitié, qu'on pourrait avoir envie d'aider. On se dit que cette fois-ci l'histoire ne sera pas la même. Mais cette fois-ci encore l'histoire a suivi son cours et Hitler est devenu Hitler, l'homme qui a causé tant de souffrances.



Par ses choix EE Schmitt se révèle énormément. La mort de son chien adoré, l'hypnotisme ... j'ai eu l'impression qu'il fallait un déclencheur, qu'Hitler ne pouvait pas être naturellement mauvais.



Il le confirme d'ailleurs dans le journal en postface. M. Schmitt est un humaniste qui pense (si j'ai bien compris) qu'on ne nait pas mauvais, mais qu'on le devient.







Mais qu'est-ce que ça implique? ça implique que, quel que soit notre passé, notre enfance, nos meurtrissures, notre destin n'est pas une fatalité. Nos zones d'ombre il faut les découvrir, les regarder droit dans les yeux, les accepter pour mieux lutter contre elles.



Je crois que c'est ce qu'il a fait en écrivant ce roman. IL a regardé celui qui, pour lui, ressemblait le mal, s'est mis dans sa peau, a essayé de le comprendre pour mieux saisir dans quelle mesure il était en lui.







Un roman troublant, essentiel, intelligent ... , un roman d'Eric-Emmanuel Schmitt...
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Hôtel des deux mondes

Hasard des impératifs challengesques de Babelio, ma lecture de cet Hôtel des Deux Mondes, prévu de longue date pour entrer dans un certain item tombe à la fois peu de temps après une lecture décevante d’un roman du même auteur, et juste après la lecture d’une pièce de Maeterlinck ayant également pour sujet central la mort.



Pour le coup, Maeterlinck et Schmitt, c’est vraiment deux salles, deux ambiances, même si les deux auteurs sont belges (il dit qu’il voit pas le rapport… pfff le Nul). Au huis-clos oppressant et plus riche de silence que de rebondissements de Maurice, on peut opposer la grande machinerie bavarde et rocambolesque d’Eric-Emmanuel. Je dis bavarde, mais je suis un peu méchant, Schmitt sait écrire les dialogues, créer le mouvement, susciter l’intérêt. On ne s’ennuie pas mais on ne reste pas non plus uniquement à la surface des choses, certains échanges sont très philosophiques, le bonhomme a quand même fait Normale Sup, est agrégé de philo et a fait sa thèse sur Diderot et la Métaphysique. Le sujet est donc maîtrisé, on ne se moque pas.



J’avais vu l’adaptation il y a bien longtemps (15 ans ? 20 ans ? Je conserve les dates de mes lectures mais pas de mes expériences de spectateur, c’est dommage) mais je n’avais pas pris la peine de lire le texte dans la foulée (ce que je fais maintenant plus souvent, la maturité n’est pas un concept surfait). J’ai trouvé l’auteur très pointilleux dans ses didascalies, on sent celui qui met habituellement en scène ses propres pièces et entend qu’on fasse un peu comme il veut faire. L’ensemble a un petit côté grand Barnum, mais certains personnages parviennent à être touchants et on retient un peu son souffle en attendant le verdict de l’ascenseur. Je ne vous explique pas, allez lire des critiques qui sont moins tatillonnes sur le spoil ou encore mieux… lisez la pièce.



Bref, après cette expérience de lectures enchainées, je me confirme que je préfère le Schmitt dramaturge que le romancier… et je me découvre plus adepte de théâtre symboliste que de spiritualité boulevardisante (je néologise mais vous avez compris le concept). Comme quoi, la maturité permet aussi de mieux se connaître… ou de constater qu’on évolue !



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Madame Pylinska et le secret de Chopin

Une pure merveille. Je devrais m'arrêter là et ne rien rajouter : "charité chrétienne" mais je ne peux pas le taire.



Après avoir vu en début de semaine Eric-Emmanuel Schmitt interpréter cette adaptation au théâtre accompagné par le pianiste Nicolas Stavy, je me devais de lire le roman original et c'est drôle et magique à la fois car tout au long de ma lecture, j'entendais encore la voix de l'auteur interprétant Madame Pylinska sur scène. Alors oui, double envoûtement : celle de la prestation de l'auteur-comédien (et tant d'autres qualificatifs) d'une part et celui de le retrouver à travers ces mots imprimés noir sur blanc.



Ici, le lecteur fait la connaissance du protagoniste-auteur, alors jeune homme de vingt ans qui n'a qu'un désir profond : celui d'interpréter Chopin au piano comme l'avait interprété sa tante Aimée lorsqu'il avait neuf ans sur le vieux piano de famille. Cependant, si lui, a appris les rudiments du piano et sait interpréter des œuvres des plus grands compositeurs, pour une raison qu'il ne comprend pas : Chopin lui résiste. C'est alors qu'il prend contact avec Madame Pylinska, une professeure de piano polonaise qui, il va vite s'en rendre compte, a une manière d'enseigner le piano...assez particulière !



Un roman qui se lit extrêmement vite, toujours aussi bien écrit et qui nous apporte des leçons de philosophies qui (en repensant à la pièce que j'ai vu récemment - désormais l'un n'ira pas sans l'autre et ces deux souvenirs resteront à jamais liés) m'ont procuré de la joie, du rire mais aussi donné beaucoup à réfléchir et à méditer sur la porte (petit clin d’œil à l'auteur, celles et ceux qui ont lu ou liront cet ouvrage comprendront), ou du moins le sens que, moi, j'escomptais donner à ma vie !

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Oscar et la dame rose

C’est avec plaisir que j’ai relu Oscar et la dame rose. Un plaisir diffus dans beaucoup d’émotion, un plaisir mêlé à la tristesse, mais l’envie de redécouvrir les répliques savoureuses des deux personnages désormais célèbres que sont Oscar et Mamie Rose.



Mamie Rose visite Oscar à l’hôpital. Oscar est gravement malade. Ils le savent tous les deux. Ses jours sont comptés. Mamie Rose est aux commandes. Elle doit trouver une idée efficace qui séduise Oscar. Une histoire rassurante, énergisante, bien loin des idées larmoyantes que beaucoup ne peuvent refouler, et qui se voient, et qui se sentent et qui mettent le bazar, et qui sèment le trouble avec leur voile noir soulevé aux quatre vents.



Elle est géniale Mamie Rose parce qu’elle n’a pas le choix, parce qu’elle n’a pas le temps. Il faut faire vite. Elle se lance dans une aventure avec des mots vivifiants. J’ai l’impression qu’elle improvise. Elle est dans l’urgence. Un saut à l’élastique. Maintenant ou jamais. Maintenant pour toujours.



Et son histoire sonne juste. Elle est terriblement vraie, royale, loyale aussi. Elle est vraie parce qu’Oscar a décidé d’y croire. Il est heureux. Ça se voit. Ça se sent ! c’est gagné…. De l’or en barre…L’opération de la dernière chance !



Même si cette histoire n’a pas pu guérir Oscar elle l’a rendu très confiant. Très fort.

Eric-Emmanuel Schmitt dans l’ombre, tire les ficelles de ses personnages. Même si son histoire m’a serré la gorge, j’y ai cru moi aussi. C’était royal…..

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Félix et la source invisible

Félix 12 ans, vit seul avec sa maman, originaire du Sénégal. Ils sont installés à Paris dans un petit bistrot que Fatou appelle "Au boulot" pour la bonne raison que les hommes appuyés au zinc pour boire un verre répondent invariablement à leurs femmes qui téléphonent et leur demandent où ils sont : "Au boulot".

Elle répand sa bonne humeur tout au long des jours, est très protectrice et affectueuse envers son garçon à qui elle prétend qu'il est le fils du Saint-Esprit et pour cause, on découvrira plus tard la vérité.

Lorsqu'elle voudra racheter l'épicerie voisine, Fatou va être confrontée à la méchanceté des notaires rapaces et menteurs.

Cela la plonge dans un mutisme et des comportements étranges. Arrive Bamba du Sénégal qui va se frotter aux marabouts escrocs de la ville de Paris.

Ce n'est qu'en présence du gamin, de son père enfin revenu, qu'ils s'envoleront pour le pays de Fatou pour essayer grâce à ses racines natales de la faire revenir à la vie.

C'est dans cette partie qu'on sera amené à côtoyer l'animisme , le vrai.

Une partie magnifique du livre se partage avec le sage du village qui explique à Félix ce qu'il peut percevoir de l'invisible et le rôle des objets dans la force qu'ils peuvent leur donner. Le sage devient alors d'un rationnel que je n'attendais pas.

Un très beau livre qui continue le Cycle de l'invisible. Mon préféré pour l'instant, c'est "L'enfant de Noé" mais j'ai apprécié tous ceux que j'ai lus.

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