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Critiques de Hélène Gestern (638)
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Eux sur la photo

Vertige de l'écriture.

Je n'ai pu lâcher ce livre. J'ai adoré cette histoire d'amour. Non, j'ai adoré ces histoires d'amour. Au-delà du temps, deux personnes se rencontrent et poursuivent l'histoire d'amour de leurs parents. C'est merveilleux, intemporel, subjuguant...



D'abord, le style est accrocheur. Roman épistolaire entrecoupé de la description de photos se raccordant aux écrits. Ensuite, l'action qui se porte sur une année et qui permet aux lecteurs d'appréhender les rapports entre Hélène et Stéphane, nos deux correspondants, et leurs avancées dans leur histoire et celle de leurs parents. Enfin, le thème du départ, une petite annonce dans un journal, lancée comme une bouteille à la mer, pour essayer de trouver un indice révélateur sur trois personnages présents sur une photo. L'un d'entre eux est la mère d'Hélène dont elle ne connaît rien. Un autre est le père de Stéphane.



Et puis bien sûr les questions soulevées par l'auteure : que reste-t'il de nous quand il n'y a plus que des photos ? Qui se souviendra ? Comment reconstituer le passé quand les événements ont été dissimulés ?

Une intrigue très bien amenée, une écriture toute en sensibilité, des personnages attachants, tout est réuni pour une lecture réussie et prenante.

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Eux sur la photo

Le 12 février 2007, Hélène, à la recherche de l'histoire de sa mère morte lorsqu'elle n'avait que trois ans, fait paraître dans le journal Libération une photographie sur laquelle apparaît sa mère entourée de deux hommes ayant participé à un tournoi de tennis amateur à Interlaken le 16 juillet 1971. Hélène espère qu'un lecteur pourra lui fournir des réponses sur cette mère qu'elle n'a pas eu le temps de connaître et dont on lui a tout caché, son père et sa mère adoptive n'ont jamais voulu que même son nom soit prononcé.

Miracle ! une réponse de Stéphane qui a reconnu son père sur la photo. Dès lors, Hélène et Stéphane vont correspondre, se rencontrer, s'apprécier et mener de front l'enquête qui livrera toutes les réponses à leurs questions qui sont devenues communes.

J'ai réellement apprécié Eux sur la photo alors qu'en général j'évite les romans de style épistolaire.

À lire !
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555

Lecture 16 Février 2022



Une bouffée de bonheur et de poésie... avec en prime, du suspens, et une sorte d'enquête....qui nous tient en haleine jusqu'au bout !



"A quoi sert la musique, si ce n'est à être partagée ? Je ne connais rien qui égale sa capacité à reformuler nos chagrins dans une langue supportable."



Déjà près d'un mois que j'ai fini cette lecture que je n'ai pas pu lâcher pendant quelques heures... J'apprécie beaucoup cette auteure; toutefois dans le cas de ce dernier roman, j'en faisais le choix pour un ami, musicien confirmé et fou passionné de Scarlatti....J'étais sûre de lui faire plaisir !



En attendant de lui offrir, je me suis plongée dans cette fiction qui m'a enchantée, même en étant novice en ce domaine. ...

Cet ouvrage m'a , dans l'élan de ma curiosité et de mon enthousiasme, fait ressortir un enregistrement de Scarlatti (offert justement par ce même ami) pour m'immerger totalement. ..



En sus de magnifiques observations sur la Musique et les musiciens, nous rencontrons avec un intérêt aussi vif, le mondes des luthiers, des restaurateurs d'art, des collectionneurs-mécènes, et celui aussi d'une claveciniste...sans oublier le monde peu tendre des concertistes...



5 personnages principaux animent cette fiction:



- Giancarlo Albizon: Luthier italien



-Grégoire Coblence: Associé de Gian et restaurateur d'objets anciens



-Joris de Jonghe: veuf, collectionneur-mécène, s'intéressant à Scarlatti en mémoire de son épouse, passionnée par ce compositeur...



Rodolphe Luzin-Farge : critique musical, et spécialiste de Scarlatti



Manig Terzian : Claveciniste de grande renommée, interprète réputée de Scarlatti... et Alice, sa petite-nièce, jeune musicienne en devenir....



Une lecture addictive... avec un suspens savamment entretenu...

Un petit trésor savouré, même si mon ami musicien, qui a énormément apprécié ce texte, l'a sûrement fait, avec plus de finesse, que moi, néophyte !!!

Toutefois, même si.... L'histoire est des plus prenantes, et le style de cette auteure toujours agréablement fluide, musical et poétique...



En conclusion, je choisi un extrait précieux décrivant admirablement le pouvoir et la magie de la Musique pour rassembler les gens dans des moments uniques de communion :



"Je pensais à la succession d'interprètes qui avaient fait vivre cette splendeur à travers le temps. A ces rares volumes manuscrits, qui auraient pu être dix fois détruits, mais qui avaient été copiés avec ferveur, échappant ainsi aux outrages de l'oubli pour être réinventés de génération en génération.

A ces pièces qui, presque trois siècles après leur création, avaient gardé le pouvoir de rassembler, comme elles le faisaient, ce soir, des êtres que tout aurait dû séparer, l'âge, le degré de richesse, l'éducation, la couleur de la peau. J'ai pensé que dans le monde, à cette heure, la fureur et la haine embrasaient la planète un peu partout, qu'on mourait ici dans le bruit des fusils, là dans la détresse des famines et des exils. Mais ce soir, une fraction d'humanité s'était donné rendez-vous à l'abri des notes, pour se réconcilier, se recueillir dans la joie pure d'une communion musicale. "(p.277)
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555

Au coeur de ce livre, d'où le titre énigmatique, une possible cinq cent cinquante sixième sonate de Scarlatti, inconnue jusque là...



Je me suis renseignée avant lecture sur ce compositeur pour clavecin du 18 ème siècle , ne connaissant pas grand chose en musique classique. J'ai même écouté une de ses sonates, jouée au piano.



Je savais qu'Hélène Gestern allait encore m'emporter dans son univers, fait de secrets peu à peu dévoilés, de documents à chercher, de passion, ici celle de la musique. Je savais qu'elle saurait m'attirer dans ses filets mystérieux, qu'elle me ferait partager la fièvre de ses personnages qui ont tous en commun un amour immodéré pour Scarlatti. Jusqu'où les poussera-t-il ?



L'auteure avoue à la fin qu'elle a bien sûr brodé à partir de la biographie du compositeur. Mais on sent qu'elle s'est beaucoup documentée et elle arrive subtilement nous restituer, de son écriture ciselée, les émotions liées à la musique. Que l'on soit créateur, interprète , mélomane...ou lecteur.



Un bémol quand même : j'ai deviné très vite qui était à l'origine de cette recherche effrénée d'une partition qui semblerait être de Scarlatti. Et c'est l'aspect du livre qui m'a paru un peu affadir l'ensemble. Ou tout au moins le rendre moins intéressant. La fin m'a pour cette raison déçue. Je l'avais prévue.



Ce n'est donc pas le roman d'elle que j'ai préféré, mais j'ai adoré pénétrer dans l'atelier d'un luthier, j'ai vibré avec les spectateurs lorsque Manig Terzian a interprété la fameuse sonate, j'ai eu de l'empathie pour le menuisier Grégoire, pur et fragile. Et la quête de la partition m'a emballée.



Je terminerai avec ce magnifique ressenti de D'Annunzio:" On dirait des bulles précieuses de l'eau, ou bien les gouttes de la beauté ruisselante: ce sont les sonates de Domenico Scarlatti "....

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L'eau qui dort

Je viens juste de finir ce livre, et j'ai encore des étoiles pleins les yeux. Un magnifique roman de l'autrice Hélène Gestern. C'est le troisième que je lis et je suis toujours émerveillée, même si j'ai un petite préférence pour "L'odeur de la forêt".

Benoît Lauzanne, un représentant de commerce, marié à Sabine, une femme dépressive, colérique et malheureuse. Après une énième dispute, il décide de partir de chez lui pendant l'absence de sa femme, ne prend que son imper et sa voiture. Il a de toute façon un rendez-vous professionnel avec son supérieur, celui-ci va lui annoncer son licenciement économique. Bref, sa vie professionnelle et personnelle est un fiasco. Lors de ce voyage, il croit reconnaitre Irina, son grand amour de jeunesse, mais n'ose l'aborder. Il retourne dans ce café-bar les autres soirs mais ne l'a voit plus. Sa recherche devient son obsession. Heureusement que la nature et les jardins sont là , ces lieux où la méditation est reine. De là, il fait la connaissance de Jasmine, horticultrice, et de son équipe. Elle est à la tête de ce grand jardin public, et décide d'embaucher Benoît.

Un roman méditatif, mais pas que, où la nature sert de baume aux aléas de la vie. Les jardins y sont décrits avec grâce et volupté, d'un romantisme à couper le souffle. Une partie du roman se lance un peu dans le polar qui je trouve donne un autre sens à cette histoire.

La sérénité d'un côté et le côté aventureux de l'autre, donne à ce roman une facette originale.

Ce livre est un enchantement où chaque phrase est un vrai bonheur.

Je vous le conseille bien volontiers.
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Femmes dans la guerre

Chères Alsaciennes héroiques

*

Oui, j'ai 27 jours de retard sur la rédaction de cet avis. ET je m'en excuse ici. J'ai déménagé, j'ai changé de job et je n'ai pas eu l'occasion de lire beaucoup (voire carrément pas ).

Mais un roman / essai s'est profilé parmi le choix de la non-fiction d'une masse critique ici. Je n'ai pas eu d'autre choix que de le sélectionner. Pourquoi?

Parce que ce sujet me concerne. En fait, indirectement par les femmes dans ma famille notamment mes deux grands-mères (et arrière-grand-mères).

Je suis d'origine alsacienne et comme vous le savez, cette région a durement été touchée par la 2GM (proximité géographique et convoitise des richesses par l"ennemi). J'ai souvent entendu mes grands-parents en parler . Ces "Malgré-Nous enrôlés de force par l'armée allemande. Durant les repas familiaux de mon enfance, j'entendais ces récits sur cette période troublée remplie de souffrance, d'abnégation, de famine, de résistance aussi. Surtout les récits masculins. Et la place des femmes? Mes deux grands-mères ont été très discrètes. Pourtant, je les ai trouvés héroiques, pleines de courage.



J'arrive à ce recueil de témoignages féminins. Oui, j'ai trouvé ces voix touchantes, justes, courageuses, malignes et remplies d'espoir.

Ne passez pas à côté de ce livre, je vous prie. C'est bien écrit, intimiste. L'Histoire par les femmes.



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Eux sur la photo

Ayant lu un roman plus récent de cette autrice, "L'odeur de la forêt" un de mes coup de coeur 2020, je m'apprêtais à me faire plaisir une seconde fois avec Hélène Gestern. Pari gagné puisqu'il m'a bien plu également. Un petit bémol tout de même, l'histoire, même si ce n'est pas la même que "L'odeur de la forêt", ni les mêmes personnages, l'idée de départ est similaire. Une jeune archiviste, Hélène, spécialiste dans la photographie historique, passe une annonce dans un journal pour savoir qui sont les deux personnes photographiés autour de sa mère. Rapidement Stéphane reconnaît les deux hommes : l'un est son père, l'autre son parrain. Une longue correspondance s'en suit. Hélène et Stéphane remontent le temps en dépouillant des archives épistolaires et photographiques. C'est un roman sur le souvenir mais aussi sur les secrets de familles. Si vous êtes passionnés de généalogie, d'histoire de famille et leurs secrets et si vous aimez les romans épistolaires bien écrits, ce livre est pour vous. Premier roman de cette autrice que je vous recommande.
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La part du feu

Secrets de famille. Ce thème déjà abordé dans Eux sur la photo, le premier livre de Hélène Gestern, revient ici avec en toile de fond politique les agissements d'un mouvement d'extrême gauche dans les années 70. Bien que ce soit une fiction, l'auteur s'inspire en partie de figures connues (il s'agit ici de quelqu'un ressemblant vraisemblablement de près à Pierre Goldman). Laurence, une parisienne d'une quarantaine d'années, cherche à comprendre, sans jamais juger, quelle fut la jeunesse de ses parents et pourquoi elle n'a jamais connu son père biologique. Héroïsme, lâcheté, amour, passion. Nous suivons cette quête avec la protagoniste, d'autant plus facilement que l'auteur nous montre des êtres fragmentés complexes.
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Eux sur la photo

Après avoir lu et beaucoup apprécié le superbe "odeur de la forêt ",j'ai voulu découvrir le premier roman d'H Gestern,"Eux sur la photo".J'avoue avoir encore été parfaitement séduit.

Pourtant,le choix du genre épistolaire ne me parait pas être le plus simple pour débuter ,n'est pas Lautréamont qui veut.Et bien j'avoue que les échanges entre Hélène et Stephane m'ont beaucoup plu.On découvre deux personnages qui vont maladroitement se rapprocher,pousses l'un et l'autre par un désir

commun,effacer les ombres de leur passé .

Je trouve que les lettres se "répondent "bien,même si les avancées se font lentement,ce qui est intéressant, ce sont surtout l'évolution des relations entre les deux héros, mais,bon,il faut lire.

La suite va s'accélérer et devenir palpitante ,émouvante, bouleversante avec la lettre de Sylvia et le journal de Jean.Le lecteur,à ce moment-là ,ne s'appartient plus,happé par la force du récit , saisi par l'angoisse qui découle de la situation créée par les non-dits familiaux.Et oui,dans les années 60,on ne parle pas,on subit les événements et garre à ceux qui attirent l'opprobe sur la famille.S'aimer librement n'est pas si simple.

Pas simple non plus de remuer le passé 50 ans après, on peut parfois "ouvrir la boite de Pandore"....

Ce roman épistolaire est très actuel,nombre d'entre nous s'interrogeant sur des pans de leur histoire ( c'est mon cas)mais c'est aussi un ouvrage pour donner du sens à sa vie en étant plus fort que les silences,en vivant heureux dans la plénitude du présent, en faisant fi du passé. Pas facile.

Ce livre est très bien écrit et on y trouve déjà les thèmes chers à l'auteure,la passion pour les relations humaines et l'amour de la photo.Je vous conseille cette lecture,bien entendu,pour ma part,je crois que j'ai découvert une auteure dont je vais devenir fan.Ah les femmes!!!!!!
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Eux sur la photo

Il y a entre famille et faille ce petit « m » absent qui pourtant masque tant de haine.

Elle aime, mène au décès parfois. Il aime, mène au désespoir aussi.

Mais heureusement qu’il existe des romancières à l’écriture tellement élégante possédant le charme de convertir les cruautés de la vie en des échanges épistolaires d’une douceur rayonnante où l’on peut finalement y lire : famille je vous « m ».

Une coupure de journal pour refermer les plaies, comme une suture…

Ce roman écrit ganté de velours m’a caressé les neurones.

Helene Gersten a ouvert le coffret intime que tout le monde détient, celui que certains n’ouvriront jamais, celui que d’autres ont dévasté quitte à se détruire à découvrir ce qu’il cache et enfin ceux qui en ont perdu la clé dans une posture freudienne.

Personne n’a tort quand il s’agit de se mentir à soi-même et tout le monde a raison de chercher intensément ce que d’autres ont mis des lustres à vous dissimuler, ces ânes.

Une omission ou un mensonge ne peut subsister indéfiniment quand il y va de votre identité et de vos gènes. J’ai pourtant pris un plaisir fou à lire ce roman qui agit comme un onguent sans pour autant tartiner la trame de pommade.

La faille peut donc se fermer en un bourrelet de bonheur moelleux où l’avenir peut surfer guérit de ses bassesses sur une cicatrice close.



Puisqu’on ne vivra jamais tous les deux, puisqu’on est fou, puisqu’on est seul, puisqu’ils sont si nombreux… Tout ce que j’ai pu écrire je l’ai puisé à l’encre de tes yeux. Il y a parfois des pages qui font buvard. Au passage, merci M. Cabrel pour la divine connexion que vous ne comprendrez réellement que si vous lisez ce roman magistral.

Natacha et Pierre, maintenant que vous n’avez plus de secrets pour eux, Hélène et Stéphane peuvent être heureux.

C’était « eux sur la photo » mais je vous le clame tout de go, c’est nous dans le libretto.











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Portrait d'après blessure

Hélène Gestern reprend dans son troisième roman les thèmes qui lui sont chers, la photographie et la (non) communication, en choisissant un nouveau prisme. A la différence de Eux sur la photo et la Part du Feu, dans lesquels la photographie était un révélateur du passé liée au secret de famille, ce Portrait d'après blessure nous interroge sur les effets de l'image en temps réel. La vie des deux protagonistes Héloïse et Olivier, collègues de travail, est bouleversée lorsqu'à la suite d'un attentat ils se retrouvent en couverture d'un magazine. Le genre de littérature "le poids des mots, le choc des photos" que vous feuilletez dans la salle d'attente du dentiste ou chez le coiffeur et qui vous transforme en voyeur. Cette leçon de chose est d'autant plus intéressante lorsqu'au fil de la lecture vous apprenez qu'ils travaillent pour Histoire d'Images, une émission télévisée qui recueille les réactions de personnes face à des photos historiques prises lors de conflits.



Où commence le droit à l'information, où s'arrête celui du respect de la vie privée, en particulier lorsque la personne photographiée n'a pas de droit de réponse.

En reprenant le même principe narratif, alterner la voix des deux protagonistes, Hélène Gestern nous donne à réfléchir sur la place de l'information et des nouveaux media.









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L'eau qui dort

J'ai tout aimé dans ce roman... Les personnages, l'histoire contée, le style. Il me tarde de découvrir d'autres livres de cette auteure.



Le narrateur, Benoît Lauzanne, est depuis des années sur les routes de France, au volant de sa voiture de fonction, car il est représentant. Il avale des kilomètres pour fuir. Le naufrage de son mariage avec Sabine, le souvenir d'Irina, l'amour de sa jeunesse, brusquement disparue vingt ans plus tôt, sans laisser de nouvelles et sans aucune explication. Et la douleur d'avoir perdu, ensuite, par sa faute, la femme de sa vie.



Et puis, un jour, il croit apercevoir Irina. Juste au moment où il sait qu'il va être licencié et qu'il n'en peut plus de sa vie avec Sabine... Alors commence une quête intime, doublée d'une intrigue policière. Je n'en dirai pas plus. Ce serait dommage...



J'ai aimé la façon subtile, par le biais des confidences, des pensées intérieures, qu'a eue l'auteure de nous dévoiler toute la complexité de ses personnages, sans manichéisme, en montrant à la fois leurs faiblesses, leurs lâchetés mais aussi leurs moments de grâce, leurs élans généreux.



La souffrance s'accompagne de remise en question, de renaissance, au sein d'une nature réparatrice, délicatement mise en scène, à travers un jardin, pause momentanée dans les soubresauts de la vie.



" Je ne cessai de revoir en pensée l'eau dormante de l'étang, le jardin de rocaille, le saule pleureur, le glissement lumineux des carpes dans le bassin."



Moi aussi, j'ai été charmée par ce jardin des bords de Loire, et par les âmes tourmentées qui l'ont parcouru et aimé... Elles nous ressemblent un peu, d'une manière ou d'une autre...
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L'odeur de la forêt

Un véritable bonheur de lecture ce pavé de 700 pages. C'est la première fois que je lis un roman d'Hélène Gestern et c'est une très belle découverte. Extrêmement bien écrit, bien documenté tout en étant accessible à tous. Je pense que c'est un de mes coup de coeur de l'année 2020.

Elisabeth Bathori, une historienne de la photographie va mener une enquête sur un héros de la Grande Guerre. A l'aide d'une correspondance incomplète, de clichés clandestins et d'un journal intime codé par une toute jeune fille, voilà les éléments à dépouiller et à interpréter de la guerre de 1914-1918. Elisabeth, dans sa vie, sort d'un veuvage difficile. Cette quête de vérité va l'emmener aux quatre coins de la France ainsi qu'au Portugal, en Espagne et en Suisse.

L'autrice à mis deux ans et demi pour écrire ce roman dense, prolifique, multiple. Elle y mettra tout son coeur pour faire ressortir la vérité dans ce travail de mémoire collective.

Moi qui n'aime pas trop les récits historiques, j'ai plongé dedans très facilement. Hélène Gestern à l'art de nous prendre par la main pour nous raconter son récit. Une bien belle rencontre avec ce livre que je conseille vivement.
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555

Le roman 555 d'Hélène Gestern plaira à tous les mélomanes amateurs ou avertis.

" De la musique avant toute chose" disait Verlaine dans son art poétique. Oui, la musique remplit les cœurs, émerveille et cristallise nos émotions.

Certains le ressentent dans l'adagio du concerto numéro 23 de Mozart comme moi, d'autres dans l'enchantement des sonates de Scarlatti.

555 pourrait ressembler à un code, en fait il s'agit des 555 sonates que Scarlatti a composé.

Hélène Gestern nous plonge dans un histoire qui s'apparente parfois à un thriller et l'on est conquis de bout en bout.

Une sonate " inédite" de Scarlatti met en émoi quatres personnages différents mais dont le dénominateur commun est la musique.

Hélène Gestern nous décrit à merveille les fêlures des âmes brisées par un événement ou un autre.

Une rupture, un amour de la musique, une vengeance diabolique .

On se laisse porter par l'histoire de ces hommes, de ces femmes pour qui la musique est une raison de vivre, une consolation, un modus Vivendi.

Il serait dommage d'en dire plus car l'intrigue est habilement ficelée et crédible mais la dévoiler serait une immense frustration pour un futur lecteur.



Aussi, je vous propose de découvrir à votre tour ce roman qui m'a beaucoup touchée.
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Cézembre

Dans un éclair de lucidité, Yann entrevoit avec horreur ce qui reste de son avenir, vingt ou trente ans enfermé dans une prison de papier et surtout le vide. Il démissionne de son poste de professeur à la Sorbonne et part s'installer dans la maison familiale de Saint-Malo. Un irrésistible désir de mer, de vent et d'espace. Dorénavant les marées vont rythmer sa vie.

Une éblouissante saga familiale dans le cadre grandiose de la baie de Saint-Malo, avec en face, l'île de Cézembre belle, pierreuse, sauvage, désolée et énigmatique. Deux mamelons qui sont les derniers obstacles que la roche oppose à la mer. Yann découvre les archives de son arrière-grand-père Octave, capitaine d'industrie. À travers des carnets, des photographies, des lettres, il va peu à peu révéler les secrets de sa famille. Lui qui souhaitait enquêter pour mieux comprendre son père va se retrouver face à un meurtre, un cold case vieux de cent ans.

J'ai vraiment été littéralement emporté par ce récit romanesque, Hélène Gestern m'a emprisonné dans ses filets par la richesse de sa plume, à la fois tendre, sensible, sensuelle, les descriptions de la mer et de ses fureurs sont magnifiques. L'Histoire d'un siècle qui se mêle à celle d'une famille, entre deux coups de boutoir des vagues contre les digues, toute la beauté de la nature sauvage et indomptable. Et que dire des pages qui relatent l'amour entre le narrateur et Rebecca, justes sublimes.

Un grand merci aux éditions Grasset de m'avoir permis de lire ce somptueux roman.

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L'odeur de la forêt

Même si on m'avait caché la couverture de L'odeur de la forêt, j'aurais rapidement deviné qu'il s'agissait d'un roman écrit par la talentueuse Hélène Gestern, c'est déjà vous dire tout le plaisir que j'ai pris à la lecture de son dernier roman.

J'avais déjà beaucoup apprécié Portrait d'Après Blessures et Eux sur la photo et j'ai retrouvé son écriture classique et élégante, la place centrale de la photo et des liens épistolaires dans ses intrigues captivantes. Ses récits sont subtils, intimistes sans jamais être impudiques, et aborde avec douceur et lucidité la complexité des liens amoureux, le poids écrasant ou libérateur du passé sur les êtres.

Hélène Gestern a mis deux ans pour mettre un point final à L'odeur de la forêt, si riche en rebondissements. C'est une intrigue à tiroirs prenante, avec de bouleversants portraits de personnages broyés par la guerre et la longue narration de leurs descentes aux enfers, avec leurs parts d'ombres et de lumière, de bravoures et de lâchetés.

Deux (en)quêtes se chevauchent, activement menées par Elisabeth Bathori, une historienne de la photographie qui se retrouve en possession des lettres et de l'album d'Alban de Willecot, un jeune lieutenant, mort au front en 1917, l'ami d'un des plus grands poètes de son temps, Anatole Massis, avec lequel il a entretenu une abondante correspondance.

Élisabeth, particulièrement attachante, émerge douloureusement d'une longue période de deuil en se lançant dans de longues investigations, les petites histoires se mêlent à la grande... Les petits mensonges qui sauvent les apparences s'entremêlent aux mensonges d'état, toute vérité n'est pas bonne à entendre ou à voir.

Les chapitres sont courts, entrecoupés de lettres, de cartes postales ou d'extraits d'un mystérieux journal intime retrouvé au Portugal, le récit se déroule sur un siècle.

C'est une réussite totale, j'ai mis du temps à me plonger dans une autre lecture après avoir terminé L'odeur de la forêt tant j'étais imprégnée par ce roman richement documenté et fort en émotions.

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Eux sur la photo

Très, très émue encore par ce livre... Après les nombreuses et belles critiques déjà écrites, je ne livrerai qu'un ressenti sur le vif.



Hélène -Lena et le vide d'une enfance

Le manque d'une mère cruelle absence

Une photo un jour

Des secrets lourds

À porter

À dévoiler

Mais il y a une lumière

Un bel échange épistolaire

En écho au passé

Un amour a germé...



Hélène et Stéphane, dans leur quête douloureuse mais nécessaire m'ont touchée profondément. J'ai aimé leurs confidences de plus en plus intimes ( le vouvoiement semble avoir gêné certains, pas moi), l'entrecroisement de leurs messages avec les descriptions précises des photos révélatrices. J'ai toujours pris plaisir d'ailleurs à dénicher de vieux clichés en noir et blanc dans des boîtes et imaginer le destin de ces visages du passé entrevus...



Ce roman confirme ma première impression avec " L'eau qui dort": Hélène Gestern est une auteure que j'apprécie beaucoup. La qualité de son écriture, les émotions suscitées par l'histoire racontée, son goût du secret et des recherches intimes se retrouvent pleinement ici. Merci, Fanny, pour ce cadeau! Et j'ai eu également " L'odeur de la forêt ". Je me réjouis d'avance de le lire!







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555

Une ode à la musique dite "classique"



La colonne vertébrale de ce récit est constituée par cinq personnages qui se croisent, se rencontrent ou pas, s'apprécient ou se détestent.

* Grégoire Coblence est un ébéniste de talent, restaurateur d'objets anciens. C'est un taiseux, un solitaire, un ours quoi.

* Giancarlo Albizon est un luthier réputé. Il est ami et associé avec Grégoire. C'est aussi un homme à femmes, constamment désargenté.

* Manig Terzian est une claveciniste virtuose, adulée par son public. Mais elle a plus de soixante-dix ans...

* Rodolphe Luzin-Farge est musicologue. C'est aussi un arriviste pas vraiment sympathique et souvent jaloux de ses collègues.

* Joris de Jonghe est un collectionneur richissime, prêt à tout pour se procurer ce qu'il désire.

Qu'est-ce qui les relie ?

Domenico Scarlatti « compositeur génial de 555 sonates » d'où le titre du livre.

Or, Grégoire découvre, par hasard, une partition ancienne qui pourrait être de Scarlatti. C'est donc un trésor, peut-être un inédit, donc qui vaut des fortunes.

Mais aussitôt apparue, aussitôt disparue, volée.

Tous vont se mettre à sa recherche tous azimuts, flairer toutes les pistes, suivre la moindre trace.

Arriveront-ils à leur fin ?

Telle est la question.

Le récit est très pointu au niveau musical ce qui n'empêche ni le suspense ni les rebondissements quasiment à chaque chapitre.

Par contre, j'ai été très déçue par le twist final qui m'a paru peu crédible, peu plausible et, pour tout dire, trivial ( du latin trivialis : commun, banal ).

C'est ce qui explique l'étoile en moins malgré tout le plaisir que j'ai pris à ma lecture.
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L'odeur de la forêt

Après avoir beaucoup aimé " L'eau qui dort" et" Eux sur la photo", il me tardait de poursuivre ma découverte de l'univers d'Hélène Gestern. Ce livre -ci pourrait rebuter, avec plus de sept cents pages, et on s'attendrait à des longueurs. Eh bien, pas du tout! Mon plaisir n'a jamais faibli.



Lettres, photos, et secrets ( leimotiv de l'auteure) sont au coeur du roman. Mais ce serait bien réducteur de le résumer ainsi! Comme dans d'autres livres aussi , passé et présent s'entrecroisent . Trois époques : la première guerre mondiale, la seconde dans le milieu de la Résistance, et la période contemporaine, en France et à Lisbonne notamment.



Je n'ai pas envie d'en dire plus. Par contre j'aimerais communiquer mon enthousiasme de lectrice, mes émotions au fil des pages...



Alors j'évoquerai juste l'un des personnages, autour duquel gravitent tous les autres: Alban, le poète des étoiles plongé dans l'horreur des tranchées, le jeune homme ravagé dans son corps et son âme, qui ne trouve la force de continuer qu'à travers les lettres qu'il envoie à son ami, poète connu, ou les photos qu'il prend avec un autre soldat, au coeur de l'enfer.



Alban, qui fascinera la narratrice, historienne spécialisée dans les cartes postales anciennes, meurtrie d'une autre façon, elle aussi...



La langue de l'auteure est toujours subtile, riche, ses personnages nous touchent, surtout par leurs faiblesses, si humaines. La difficulté de faire son deuil, les injustices de la guerre comme les exécutions pour l 'exemple, la volonté de ne pas oublier tous ces morts broyés par des ordres militaires contradictoires et vains, la femme si enfermée dans la société du début du 20ème siècle, le poids des non-dits familiaux, tous ces thèmes très forts sont abordés avec justesse.



Mon seul regret, c'est que les textes ( inventés ?) de Massis, le poète imaginé par l'auteure, ne m'ont pas vraiment plu, hermétiques et artificiels... Mais je garde l'image de la rebelle Diane, de Tamara, au destin tragique, et d"Elisabeth, à la recherche d'elle-même, en puisant dans le secret des âmes...

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L'eau qui dort

"L'eau qui dort" est le 2ème livre d'Hélène Gestern que je lis et je suis toujours aussi séduite par sa plume.Toutefois, je n'ai que moyennement apprécié "l'eau qui dort", je me suis un peu ennuyée malgré un sujet qui me passionne : les disparitions.

Ici, il s'agit de Benoit, représentant de commerce qui quitte sa femme du jour au lendemain sans prévenir. Dans la ville où il va, il croit reconnaître Irina, celle qui fut son grand amour et qui a, elle aussi, sans prévenir, disparu. Il va alors tenter de la retrouver...

Cette histoire va être mêlée à une intrigue policière mais celle-ci me semble secondaire, il va plus être question de quête de sens sur "la disparition", la sienne ou même les siennes et celle d'Irina. Son introspection pour comprendre sa propre disparition va l'aider à mieux comprendre celle d'Irina même si une disparition reste toujours quelque chose de difficile à saisir pour celui qui reste.

Je n'ai pas complètement adhéré, comme je le dis un peu plus haut, je me suis parfois ennuyée, l'intrigue policière est en trop pour moi.
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