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Critiques de Guillaume Musso (8603)
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La Vie secrète des écrivains



Le 27/08/2034



Je m'appelle Raphaël Bataille.

Ecrivain à mes heures perdues, je ne désespère pas d'être publié un jour.

Je suis aussi journaliste, et je décide de profiter de ma présence à Arras ( je dois y faire un reportage sur la fête de l'andouillette ) pour résoudre l'un des plus gros mystère de notre siècle.

En effet, il y a maintenant un peu plus de quinze ans, le 10 avril 2019 pour être précis, le célèbre chroniqueur littéraire Antyryia a publié son ultime avis puis il a totalement disparu de la circulation.

Du jour au lendemain, il a déserté Babelio sans un mot d'explication, laissant ses trois fans dans le désarroi le plus complet.

Mes sources m'ont précisé qu'il vivait toujours dans son appartement, à proximité de la place Victor Hugo ( la seule place octogonale d'Europe ) alors je tente ma chance en sonnant à côté de son nom.

Aucune réponse.

Loin de me décourager, je pénètre dans l'immeuble à la suite d'un voisin qui a la gentillesse de me tenir la porte en sortant.

J'escalade les nombreux escaliers.

Plus qu'un étage quand j'entends une déflagration et que je vois le mur s'effriter à deux centimètres à peine de mon visage.

Une balle vient de s'y loger.

- Ne tirez pas ! Je suis juste venu vous poser quelques questions. Ne pensez-vous pas, monsieur Antyryia, que le grand public a besoin de connaître les raisons pour lesquelles vous avez brusquement arrêté toute activité sur Babelio du jour au lendemain ?

- Honnêtement, je pense que tout le monde s'en contrefout. Mais si vous arrivez à passer les mines antipersonnelles que j'ai placées devant ma porte, je vous accorderai peut-être cinq minutes.



Triomphant des obstacles, je me retrouve face à face avec avec un être aux yeux fous, à la barbe hirsute, au cheveux longs et gras. Il y a des livres absolument partout : Dans des bibliothèques pleines à craquer, par terre, dans la baignoire, dans la machine à laver.

Recouverts d'une couche de poussière d'au moins trois centimètres.

Prenant mon courage à deux mains, je me lance.

- Vous permettez que je vous pose quelques questions ?

- Je ne répondrai à rien de personnel. Je ne vois pas en quoi ma vie privée pourrait d'ailleurs intéresser qui que ce soit.

- Vous avez publié votre dernière critique sur Babelio le 10/04/2019, il y a aujourd'hui plus de quinze ans. Et puis du jour au lendemain vous avez stoppé toute publication. Encore aujourd'hui, la question qui brûlent toutes les lèvres, c'est : Que vous est-il arrivé ? Simple lassitude ? Vous avez fait une dépression post-partum ? Vous avez perdu le goût de la lecture ? Votre épouse s'est immolée dans un gymnase ? Vous n'avez jamais guéri du syndrome de la page blanche ?

- Qu'est-ce que ça peut vous faire ?

- Eh bien encore aujourd'hui vos lecteurs s'interrogent. Ils étaient nombreux à lire vos réflexions avec intérêt et assiduité. Vous donniez des conseils de lecture avec originalité et passion ! Sans manquer de souligner à chaque fois les points forts et les faiblesses du titre concerné ! Vous aviez quatre-vingt amis, et vous leur manquez encore à tous aujourd'hui.

- J'écrivais de la merde. Je n'avais pas le moindre talent. Pas la moindre étincelle d'inspiration. Il était temps que j'arrête le massacre, d'essayer de me faire une place dans ce monde majoritairement féminin.

- Je vous sens blasé, je me trompe ? Vous vous rendez compte qu'aujourd'hui encore, deux personnes par mois lisent un de vos articles ?

- Grand bien leur fasse.

- Vous refusez donc de me parler du mystère Antyryia ? de la raison pour laquelle vous avez quitté Babelio sans même rendre votre dernière masse critique ?

- le mystère Antyryia, c'est qu'il n'y a pas de mystère.

- Et vous ne pensez pas que donner votre avis sur les romans que vous avez lus était important ? Qu'à votre échelle vous avez participé à faire sortir de l'ombre certains auteurs méconnus du grand public ?

- Comme Guillaume Musso ? Oui, il avait clairement besoin de moi pour vendre des livres …

- Mais célèbres ou pas, vous ne pensez pas que c'était important d'évoquer vos opinions sur chacune de vos lectures ?

- Ecrire des critiques, c'est aussi se permettre de juger le temps d'une lecture et d'une rédaction le travail d'un écrivain qui a parfois pris plusieurs années. Peut-être ai-je aidé quelques auteurs à vendre deux livres de plus mais j'ai aussi parfois écrit de très vilaines choses sur des romans qui auraient pu passionner un tout autre public, ou que je n'ai tout simplement pas lu au moment propice. Et pour citer Nathan Fawles : "Et cette façon de s'ériger en juge pour décider de ce qui était de la littérature et ce qui n'en n'était pas me paraîssait d'une prétention sans bornes."

- Justement, en parlant du personnage de Guillaume Musso, vous avez choisi de tirer votre révérence avec la chronique de son roman "La vie secrète des écrivains". Est-ce que ce livre a provoqué comme un électrochoc ?

- D'une certaine façon oui. Je pensais après mes lectures de la fille de Brooklyn ou d' Un appartement à Paris que plus jamais je ne prendrai plaisir à tourner les pages d'un Musso ... Je m'étais ennuyé comme rarement ! Mais j'ai persisté pour des raisons que je ne développerai pas ici. Et avec La vie secrète des écrivains je dois bien avouer que pour la première fois depuis longtemps, j'ai repris du plaisir à lire cet auteur, j'avais envie de tourner les pages frénétiquement, de connaître le fin mot de toute cette histoire.

- Et aujourd'hui, vous vous en souvenez encore ?

- Euh non, quand même pas. le roman était passionnant mais pas non plus inoubliable. Tout au plus puis-je évoquer les quelques lignes que j'avais rédigées à l'époque. de mémoire, l'écrivain fictif à succès Nathan Fawles, après trois livres au succès phénoménal, a décidé de se retirer sur l'île Beaumont, dans la Méditerranée. Alors que les hypothèses les plus farfelues entourent encore sa disparition du monde éditorial, le passé va finir par le rattraper et le voile d'interrogations autour de sa retraite anticipée se lèvera progressivement. Sa rencontre avec un écrivain amateur et avec la

troublante Mathilde, journaliste à Genève, va en effet avoir des répercussions insoupçonnées.

D'autant qu'à ces rencontres va s'ajouter un horrible meurtre. Défigurée, clouée à un eucalyptus, le cadavre de femme retrouvé sur la plage provoquera le blocus de l'île afin de permettre à la police d'enquêter.

Transformant ainsi le roman en un gigantesque huis-clos.

"En à peine deux jours, le petit paradis méditerranéen s'était brutalement transformé en une gigantesque scène de crime."

- Vous vous souvenez de tous les détails on dirait ? Même des extraits du livre ? Vous avez une mémoire absolument phénoménale.

- Pas du tout, je viens de me connecter à Babelio pour relire ce que j'avais écrit à l'époque.

- Et qu'est-ce qui vous a particulièrement plu dans ce roman, mis à part son aspect thriller psychologique qui semble vous avoir plutôt réjoui ?

- Attendez, il faut que je retrouve le passage. Ah oui, voilà ! Eh bien pour cette fois, Musso n'étale pas sa culture comme on étale de la confiture, et elle est beaucoup plus à propos. le principal personnage étant écrivain, il est beaucoup plus cohérent d'orner son livre d'anecdotes et de réflexions autour des auteurs et du monde éditorial.

Il évoque par exemple d'autres écrivains qui ont brusquement pris la décision d'arrêter d'écrire ( comme Philip Roth ), d'impensables noms qui n'ont pas trouvé d'éditeur rapidement ( Stephen King, JK Rowling ).

Il s'interroge sur cette tendance actuelle de certains lecteurs à vouloir rencontrer leurs auteurs préférés comme s'ils étaient des stars de cinéma ou de célèbres sportifs, alors qu'ils ne devraient être qu'un nom derrière une couverture. En résumé, les informations sont plus pertinentes cette fois que celles auxquelles Musso nous avait habitué.

- Vous n'avez donc trouvé aucun défaut à ce livre ?

- Euh ... je n'irai pas jusque là. le roman se dévore, mais le style reste tout juste passable. Si Nathan Fawles considère que tout est littérature, La vie secrète des écrivains demeure de la littérature sans un grand "L" majuscule. S'il n'y a pas d'incohérences, il y a tout de même de grosses ficelles scénaristiques qui font qu'on a un peu de mal à y croire. Ne serait-ce qu'en voyant un écrivain amateur se lancer dans une enquête et rassembler les différentes pièces du puzzle pour le compte de l'auteur qu'il adule. Mais ça reste secondaire par rapport au plaisir de lecture que j'ai ressenti et que je ne souhaite pas nier. Et puis le côté sentimental récurrent ne tient pas une place trop importante. Je craignais que l'étrange relation faite tant d'attirance que de méfiance entre la journaliste suisse et l'auteur reclus sur l'île ne prenne trop de place, mais ça n'est pas le cas, l'ambiguïté de leur lien enrichissant même l'histoire.

- J'ai juste une dernière question avant de vous laisser. Dans cette ultime critique que vous avez rédigé sur Babelio, vous vous êtes en quelque sorte mis à la place de Nathan Fawles, en vous projetant dans un futur dans lequel vous ne rédigeriez plus jamais aucun billet de vos différentes lectures. Comment vous est venue cette idée plutôt originale ?

- C'est très simple. A plusieurs reprises, Musso construit son texte autour de mises en abîme. Alors certes, on n'a pas affaire au génie machiavélique de Franck Thilliez et de son manuscrit inachevé. Mais les clins d'oeil au lecteur sont nombreux. Raphaël Bataille sera très inspiré sur l'île et entamera la rédaction d'un nouveau roman intitulé La vie secrète des écrivains, dont le premier paragraphe sera bien sûr identique à celui du livre que le lecteur tient entre ses mains. Son premier roman avait été refusé par les éditions Calmann-Levy, ceux là même qui publient Musso aujourd'hui. Musso qui règle d'ailleurs ses comptes par la même occasion avec XO en reprochant la qualité des couvertures qui lui avaient été attribuées par le passé et qu'il jugeait inadaptées.

Quant à l'épilogue, sans spoil aucun, y découvrir Guillaume Musso lui-même se mettant en scène est un clin d'oeil très agréable au lecteur, à défaut d'être indispensable. Alors, en présence de tous ces éléments, j'avais bien sûr imaginé être un auteur de critiques littéraires vivant reclus après la rédaction de son dernier avis.

- Et avez-vous déjà envisagé de reprendre un jour …

- Maintenant fichez le camp de chez moi, je vous ai assez vu !



En descendant les trois étages, je réfléchis au sujet de mon prochain livre. Peut-être "La vie secrète des membres de Babelio" ? Les idées fusent, il me faut rapidement les coucher par écrit avant qu'elles ne s'évaporent.

Quand j'arrive au rez-de-chaussée et franchis le seuil de l'immeuble, je profite des rayons de soleil. Mais à peine ai-je fait quelques pas sur le trottoir qu'une vision de cauchemar assaille mes pupilles.

Je sonne à six reprises chez monsieur Antyryia, complètement affolé mais aussi quelque peu excité, je dois bien l'avouer.

Celui-ci daigne enfin me répondre, du ton charmant qui le caractérise.

- Qu'est-ce que vous me voulez encore, sale vautour ?

- Tout à l'heure, c'est un de vos voisins qui m'a permis d'entrer vous savez ?

- Et ?

- Et … Vous voyez le peuplier sur le trottoir juste en bas de votre résidence ? Ben je crois bien que l'homme égorgé qui y est cloué c'est votre voisin justement.

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La Vie secrète des écrivains

Cela faisait une éternité que je n'avais pas lu de Musso.

Comme ma bibliothèque met en place le pret de livres numériques, j'ai tenté l'aventure avec ce roman.



Je l'ai apprécié dans son ensemble.

Le suspens est présent et bien tenu.

J'ai parfois trouvé que l'auteur utilisait des raccourcis, mais l'histoire est prenante et se lit toute seule.

L'auteur est terriblement efficace avec son écriture agréable, et pleine de suspens.



Je me demande pourquoi je ne lis pas du Musso plus souvent.



En tout cas le prêt de livre numérique est quand même très pratique, car on peut choisir un livre le weekend ou a distance. 😉. Cela va peut être la solution pour me soigner de la peur de manquer de livres....
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La fille de papier

Je dois dire que j'ai été complètement scotchée, du début à la fin...Pas une seule ligne en trop, au contraire, on voudrait que le l'auteur en rajoute et poursuite pour nous dire si Tom et Lilly vont réussir à retrouver leur complicité d'antan, lorsque celle-ci s'appelait Billie et qu'elle était l'héroïne de l'un de ses romans.



Pour ceux et celles qui ne l'auraient pas lu, voici un bref petit résumé de l'intrigue : Tom Boyd est un auteur brillant qui excelle dans ce qu'il fait et qui sait rendre son public accroché, du début à la fin de sa fameuse "trilogie des Anges". Le problème, c'est qu'après un chagrin d'amour, celui-ci se laisse tomber dans la dépression et est incapable d'écrire une seule ligne de plus, laissant ainsi ses fans dans l'attente du dernier tome tans attendu. Bien que ses deux amis d'enfance, Milo et Carole aient tout tenté pour essayer de le sortir de ce gouffre sans fond, Tom vit dorénavant dans sa bulle et refuse tout contact humain, se droguant d'anti-dépresseurs et de somnifères, devenant peu à peu une véritable loque humaine...jusqu'à ce que Billie fasse irruption dans sa vie. Qui est-elle et que lui veut-elle ? Simplement retourner dans son monde, celui de l'imaginaire car elle prétend être un de ses personnage tombé d'un de ses livres suite à une erreur d'impression sur un nombre considérable d'ouvrages, laissant ainsi la moitié des pages blanches et la dernière phrase imprimée inachevée.



Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, Tom, tout comme le lecteur d'ailleurs se laisse rapidement prendre au jeu et ne souhaite dorénavant qu'une chose : la survie de cette femme extraordinaire.

J'ai vraiment été captivée par l'écriture de Musso car lorsque Tom et ses amis partent à la recherche du dernier exemplaire défectueux afin de sauver l'existence humaine de Billie et qu'à chaque fois, ils le ratent à quelques minutes près, j'ai eu envie de crier "MAIS ENFIN? POURQUOI ? ILS ÉTAIENT A DEUX DOIGTS DE METTRE LA FIN SUR CE FOUTU OUVRAGE, ILS NE VONT JAMAIS LE RETROUVER".

Enfin, tout ça pour vous dire qu'une fois que je me suis plongée dans la lecture de ce livre, j'ai vraiment tremblé en même temps que les personnages et je les ai vraiment accompagnés tout au long de leur périple. A découvrir !
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L'appel de l'ange

Le style de G. MUSSO est là mais sans le surnaturel habituel.

Une bonne intrigue, qui vous oblige à avancer toujours plus vite pour connaître l’issue.

Un échange de téléphone portable… c’est ainsi que cela commence.

Excellent « divertissement », un bon MUSSO tout simplement.



PS- Les citations rajoutées en début de chapitre : excellente idée.
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Quelqu'un d'autre

Je suis extrêmement partagée par la lecture de ce roman !

J'ai adoré le lire, tout est fluide, tout est écrit pour être un vrai page turner et l'histoire est complétement addictive et on le dévore mais .... c'est quoi cette fin ?!!!!

Mais ça ne va pas du tout ! Je suis déçue, c'est comme un soufflé que l'on sortirait trop vite du four et qui retombe aussi sec !

Dommage ...

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Angélique



Page blanche.

Je suis avec mon stylo, mon cahier, je réfléchis à ce que je pourrais bien raconter sur le nouveau Guillaume Musso, pour jeter quelques idées au brouillon avant de commencer la rédaction d'une chronique. Et force m'est d'avouer que l'inspiration est proche du zéro absolu.

Je suis fatigué, je lutte contre le sommeil.

Et soudain, les pages de mon cahier semblent remuer, prendre vie, elles s'arrachent une à une et s'envolent. Elles forment progressivement une silhouette humaine. S'agit-il d'une hallucination ?

- Bonjour Antyryia, je suis Guillaume Musso de papier. Vous m'avez invoqué pour que je vous aide à rédiger votre billet ?

Je n'y comprends rien. C'est quoi ce délire ? Mais bon, si c'est bien lui il me donnera quelques tuyaux que je pourrai réutiliser ultérieurement.



- Bonjour monsieur Musso et merci d'avoir accepté mon invitation. Venez dans le salon, je vais vous servir du champagne et des chips.

- Vous pouvez m'appeler Guillaume. Je suis vraiment ravi d'être ici afin de vous présenter plus en détail mon meilleur thriller à ce jour : Angélique.

- En même temps on partait de très loin. C'est même un comble que vous ayez reçu le prix Raymond Chandler l'année dernière, alors que L'inconnue de la Seine était quand même le pire polar que vous ayez écrit. Comment expliquez-vous que vous vous rangiez désormais aux côtés de maîtres du genre comme PD James, Graham Greene, Elmore Leonard, Michël Connely, Ian Rankin, Henning Mankell, Ed McBain ou encore Margaret Atwood ?

- En fait c'est une drôle d'histoire. J'avais envie de manger du jambon alors je suis allé dans la vallée d'Aoste en jet privé. J'ai rencontré les organisateurs du festival Courmayeur noir et ils m'ont dit "Ecoute mon Guillaume, y en a marre de tes romans qui se passent toujours à New York ou Paris. Si tu nous emmenais en Italie dans ton prochain roman ? Et en échange on te donnera le prix Raymond Chandler pour que tu puisses narguer tes collègues plus talentueux". J'ai dit oui, et vous savez maintenant pourquoi j'ai emmené mes personnages à Venise, la ville des zamoureux, dans Angélique.

- Vos personnages, parlons-en. Angélique n'est pas vraiment l'héroïne de ce nouveau roman, ni en termes de présence, ni en termes d'actes de bravoure. Pourquoi ce choix ?

- Eh bien j'ai voulu jouer sur la connotation bienveillante du prénom également, en pensant à l'adjectif angélique. Ou encore à la dualité mi-ange mi-démon, parce que je voulais que mes personnages, sous leur aspect extérieur gentillet, aient tous une part d'ombre plus ou moins importante. J'ajouterais aussi que "Mathias" c'était moins vendeur comme titre.

- En parlant de votre personnage de policier retraité, qu'on découvre d'abord dans un lit d'hôpital suite à des problèmes cardiaques, pourquoi l'avoir appelé ainsi ? Mathias Taillefer, c'est spécial non ?

- Au départ je souhaitais écrire un thriller moyenâgeux et prendre pour héros Björn Côtes-de-fer, parce que j'avais trop adoré la série Vikings. Mais mon éditeur m'a dit que ça perturberait mes lecteurs habituels et qu'il y avait des problèmes d'ordre chromosomiques parce que je parlais de Bluetooth ou du covid.

- Chronologiques ?

- Oui c'est ça ! Et j'ai donc du remanier mon scénario et renommer mes antagonistes.

- Comme vous venez d'en parler, le coronavirus joue un rôle très important dans votre roman, bien ancré dans notre époque finalement. Vous rappelez que les infirmières étaient en première ligne aux débuts de l'épidémie. Vous n'hésitez d'ailleurs pas à vous positionner courageusement. Dans le débat pro et anti vaccin qui a fracturé la France dans de nombreux repas de famille, vous n'avez pas hésité à donner votre avis. Vous êtes pro-vaccin et n'hésitez pas à vous moquer gentiment de la paranoïa ambiante. Je lis un extrait : "Vous savez ce qu'il contient le vaccin, vous ? de petits oeufs microscopiques en oxyde de graphène. Et vous savez pourquoi ? Pour contrôler à distance les personnes grâce aux puces 5G." Doit-on vous considérer comme un écrivain engagé ? Pensez-vous que ce soit le rôle des auteurs des fictions de prendre parti sur ces sujets parfois sensibles ?

- Pour vous répondre, je citerais André Malraux : "La vérité d'un homme, c'est d'abord ce qu'il cache."

- Euh... Et donc ?

- Ben rien, vous m'embêtez avec vos questions ! Quand je sais pas quoi dire je glisse toujours une citation. Dans mes livres c'est pareil.

- Changeons de sujet alors et parlons d'un autre thème médical qui vous est cher : La musicothérapie. Au tout début de votre roman Mathias Taillefer fait connaissance de la jeune Louise Collange, dix-sept ans, déjà en seconde année de médecine, qui le réveille avec son violoncelle. Ce dernier aurait des vertus thérapeutiques...

- En effet, j'ai fait énormément de recherches sur le sujet, j'ai passé plus de dix minutes sur Wikipedia. Eh bien j'ai appris que différentes chansons pouvaient aider les autistes, les toxicomanes, les patients atteints d'Alzheimer, les dépressifs. Un petit air de bonhomme en mousse puis de la chenille de Bézu et ça redémarre. Et oui, les maladies cardiaques sont également concernées. La musique relaxe et libère des endorphines qui ont des vertus calmantes et analgésiques. Quel air plus agréable à entendre pour un transplanté cardiaque que celui de Charles Trénet ?

"Boum, quand notre coeur fait Boum Tout avec lui dit Boum."

- Je souhaiterais maintenant revenir sur un extrait qui m'a beaucoup marqué : "Apprenant l'identité de sa cliente, le magasin Knoll proposa de lui prêter et de lui faire livrer le jour même des meubles d'exposition : table Saarinen, chaises Sandigarh, fauteuil Eames avec son ottoman, tapis clair à poils longs." Vous avez conscience que pour un auteur qui se veut à portée de tous, ce défilé publicitaire n'apporte rien et ne permet qu'à 0,1 % de la population mondiale de visualiser la pièce ?

- Vous voulez dire que vous n'avez pas la table ronde tulip knoll vendue seulement 15 252 € ? Ecoutez, ce sont mes sponsors, ils me font un gros chèque avec plein de zéro si leurs marques apparaît dans mes livres. Je le fais tout le temps ! C'est comme Zidane avec Volvic, Adidas ou Grand optical. Et lui personne lui reproche rien ! En plus tout le monde s'y retrouve financièrement, à part mes lecteurs.

- Dans "Angélique" vous avez montré l'étendue de votre vocabulaire avec, entre autres, des mots comme amok ( accès de rage incontrôlable ) ou obérer ( compromettre ). Pourquoi ce vocabulaire moins accessible dans un roman très facile à lire ? Par envie de contraste ? de provocation ?

- Alors déjà, Amok est le titre d'un livre de Stephan Zweig, et lui il a pas eu le prix Raymond Chandler pour son oeuvre. Donc pouet pouet, hein. Ensuite j'ai eu l'occasion de croiser Amélie Nothomb récemment dans un gala de charité et c'est elle qui m'a suggéré de mettre des mots compliqués, ça donne un air plus intelligent, plus culturé paraît-il.



- Bon, je vous ai un peu taquiné jusqu'à présent mais je voulais quand même vous dire que malgré quelques défauts, ce roman était à mon avis le plus réussi depuis que vous vous essayez aux romans plus sombres et avez délaissé l'aspect surnaturel qui faisait le charme de vos premiers livres.

- Des défauts ? Il est parfait mon livre. Même en Espagne les médias me considèrent comme un phénomène !

- Un sacré phénomène oui. Je voulais donc dire qu'il y avait des facilités scénaristiques, avec des enquêteurs qui fonctionnaient un peu trop à l'instinct et des coïncidences un peu trop grosses pour qu'on les avale tout à fait.

- Bon si c'est pour dire que du mal alors que c'est même pas vrai, je m'en vais faire du boudin.

- Mais attendez Guillaume, j'allais vous faire des compliments !

- En vrai ?

- Oui, déjà parce que le duo improbable de l'ancien flic blessé dans sa chair et dans son âme et de la jeune enquiquineuse qui lui demande de l'aide pour enquêter sur l'éventuel meurtre de sa mère fonctionne plutôt bien. Il permet de petites touches d'humour bienvenues. Il sont attachants Mathias et Louise dans leur complicité mêlée d'irritation.

- Merci. Je voulais qu'ils tombent amoureux mais mon éditeur n'a pas voulu, il m'a dit que ça ferait mauvais effet. du coup j'ai intégré une autre intrigue sentimentale pour donner un peu de consistance à mon roman.

- Et elle n'était pas trop mal trouvée, sans prendre de place démesurée, il faut l'admettre.

- D'autres choses vous ont plu ? me demanda l'auteur, les yeux brillants, avide d'un nouveau compliment.

- Eh bien oui, je dois bien avouer que vous m'avez bien eu, et à plus d'une reprise. Si certains rebondissements sont vraiment tirés par les cheveux, d'autres sont vraiment bien vus, bien amenés, plein de surprises inattendues, pour le meilleur et pour le pire. Vous allez retourner quelques cerveaux de lecteurs à mon avis ! Honnêtement c'est plus qu'encourageant pour un premier roman. Vous êtes promis à une brillante carrière à mon avis.

- Oh non, ça n'est pas mon premier, j'ai aussi écrit La vie est un roman, Et après... , La fille de papier.



Reprenant alors subitement conscience, je regarde Guillaume Musso de papier se fragmenter et se dissoudre en poussière, bientôt emportée par le vent. J'essaie de me souvenir de ce qui n'était qu'un rêve, je suis sûr qu'il y avait matière à rédiger quelques lignes pour ma chronique.

Mais le songe s'est envolé et je demeure devant ma page blanche.

A tout hasard, pour me rappeler, j'essaie la musicothérapie et écoute la chanson "Souvenirs, souvenirs" de Johnny Halliday.

Qui sait, ça fonctionnera peut-être ?



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La fille de Brooklyn

Je viens juste de terminer le dernier Musso et... waouh... je dois tout de suite vous dire qu'une fois encore, je suis bluffée.

Si vous prévoyez de lire ce thriller, assurez-vous que vous avez du temps devant vous, car une fois commencé on veut découvrir la vérité tout comme nos protagonistes.

Alors pour ne pas vous en révéler trop, j'ai choisi de ne pas vous raconter le début de l'histoire. Mais sachez qu'au moment où vous pensez que vous avez découvert un élément important, ou vous pensez être arrivés à la fin de l'histoire... vous vous apercevez qu'il y a encore beaucoup de pages à lire...

Suspens garanti, l'histoire est vraiment bien menée!
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La vie est un roman



Bonne nouvelle pour les amateurs ( dont je fais partie ) du Musso de la première heure.

Fini les courses poursuites, les intrigues policières totalement tirées par les cheveux, Guillaume Musso renoue avec son public dans un roman facile d'accès mais présentant différents degrés de lecture, un cru 2020 qu'on pourrait rapprocher de la fille de papier pour son ambiance confinant parfois au surnaturel, et à La vie secrète des écrivains pour toutes les réflexions autour du métier d'auteur, parfois perdu entre son propre imaginaire et les personnages auxquels il tente de donner vie, et les contraintes matérielles.



La majeure partie de la vie est un roman se déroule en 2010.

Elle présente deux écrivains, l'américaine Flora Conway et le français Romain Ozorski, qui sont comme les deux faces d'une même pièce.

Ils ne se sont jamais vus, ils se se sont jamais parlé, absolument rien ne semble les relier de prime abord et pourtant si on compare leurs vies respectives elles semblent se refléter dans un miroir.



Flora Conway est une auteure particulièrement discrète qui vit à Brooklyn, au sixième étage d'un immeuble, dans un luxueux appartement de 200 m2 aux parois de verre. Elle n'a écrit que trois romans qui l'ont hissé au sommet puisqu'en effet elle sera la lauréate en 2009 du prix Franz Kafka pour l'ensemble de sa bibliographie.

( le prix Kafka existe par ailleurs bel et bien et a été attribué à des auteurs prestigieux tels que Margaret Atwood, Philip Roth ou encore Haruki Murakami. Musso a en revanche pour l'occasion pris quelques libertés avec la réalité puisqu'en 2009 c'est l'Autrichien Peter Handke, également prix Nobel de littérature en 2019, qui en a été lauréat. )

Mère célibataire, elle se consacre désormais entièrement à sa fille de trois ans, la petite Carrie. Fillette qui disparaîtra littéralement comme évaporée lors d'une partie de cache-cache au sein de l'appartement.

Véritable énigme digne des plus grands mystères de chambres closes signées Gaston Leroux ou John Dickson Carr.

La police démantèlera l'appartement sans le moindre résultat, et Flora deviendra à ses dépens la principale suspecte de cette disparition.

Pendant des mois, faute de ne pas savoir ce qu'il a pu advenir, elle sombrera dans le désespoir, l'alcool et les médicaments.

"Tout plutôt que cette attente dépourvue d'espoir. Tout plutôt que ce néant."

Un thème commun au magnifique Sans Elle d'Amélie Antoine, livre dans lequel la petite Jessica disparaît disparaît dans une fête foraine sans que jamais sa famille ne sache ce qui s'est passé, si leur fille est encore en vie, et qui tentera de survivre tant bien que mal dans un monde désormais difforme et dénué de sens.



Romain Ozorski vit quant à lui à Paris, et c'est l'un des auteurs français les plus populaires. Dix-neuf romans publiés, il est en cours de rédaction du vingtième qui devrait s'intituler "La troisième face du miroir". Mais il est trop préoccupé pour en venir à bout. Son ex-femme, Almine ( que vous allez adorer détester ! ), l'a manipulé pour obtenir la garde exclusive de leur fils Théo. Et l'écrivain est dévasté à l'idée qu'ils partent vivre tous les deux aux USA, le privant à jamais de son enfant.

Lui aussi est malade, victime notamment de violentes migraines.

"Mon système immunitaire était devenu une passoire. Grippe, sinusite, laryngite, gastro : rien ne m'avait été épargné."



Mais le reflet des deux écrivains va bien au-delà de la perte d'un enfant, de la fin de leur carrière d'auteur ou de leurs problèmes de santé. Il y a un aspect presque ludique pour le lecteur de trouver les parallèles, les similitudes entre les deux principaux personnages. Almine était danseuse tout comme Roméo, le père de Carrie, est danseur coryphée à l'opéra de Paris. Leurs économies et droits d'auteur ont fait l'objet d'une acquisition immobilière. Leurs éditeurs respectifs offrent de somptueux stylos. Et ces mêmes éditeurs font pression sur leurs poulains pour avoir leur nouveau manuscrit. Les encourageant de la plus ignoble et égoïste façon à mettre à contribution leur souffrance pour rédiger un nouveau chef d'oeuvre.

"Un jour peut-être, tu te diras même que la disparition de Carrie était une chance."



Qu'est-il arrivé à Carrie ?

Qu'est-ce qui relie Flora Conway à Romain Ozorski ?

Une chose est sûre, à plus d'une reprise La vie est roman prendra une direction tout à fait inattendue.



* * *



Guillaume Musso s'amuse comme jamais avec son lecteur.

Alors oui, bien sûr, les détracteurs trouveront toujours à redire sur des tournures de phrases malheureuses et autres défauts que je leur laisse le plaisir de rédiger.

Pour ma part l'auteur m'avait déçu voire agacé avec des thrillers guère convaincants comme La fille de Brooklyn ou Sept ans après.

J'avais commencé à me réconcilier avec lui l'année dernière avec La vie secrète des écrivains.

Et cette année j'ai vraiment retrouvé l'auteur que j'appréciais par le passé.

Je dirais d'ailleurs que c'est un roman qui s'adresse aux fans de la première heure, parce que Musso joue avec ses propres codes. Je parle notamment des éléments fantastiques qui parfois trouvaient finalement une explication rationnelle ou encore des drames et des intrigues sentimentales.

A plusieurs reprises j'ai eu l'impression d'avoir affaire à une resucée d'un écrivain éprouvant une certaine difficulté à se renouveler.

Mais ça c'est juste pour mieux piéger le lecteur.

Et je suis tombé les deux pieds dedans.

En outre, les clins d'oeil aux personnages de ses anciens romans ( Nathan Fawles, auteur du livre Loreleï ou encore Sean Lorenz, peintre d'une toile effrayante sont des noms qui devraient rappeler quelque chose à certains d'entre vous ) sont toujours plaisants.



Mais au-delà de l'histoire plaisante et surprenante, il y a un second degré de lecture concernant le rôle et le métier de l'écrivain.



Cette réflexion très intéressante avait déjà été amorcée dans La vie secrète des écrivains, et Musso l'approfondit encore ici.

A trop grand renfort de citations ( elles sont choisies avec beaucoup de soin mais quarante en moins de trois cent pages ça alourdit quand même quelque peu le roman. Mais c'est un défaut inhérent à l'auteur qui restera incorrigible à ce sujet. ), Musso clame son admiration pour les plus grands écrivains, ainsi que pour le plus populaire Stephen King qui n'a jamais été autant à l'honneur que dans ce livre qui fourmille de clins d'oeil.

"Vous n'avez pas repéré un fan complétement taré comme dans cette histoire, là, Misery ?"

"Machinalement je scrute les noms sur les couvertures des bouquins : Stephen King, John Grisham, J.K. Rowling..."

Ajoutez le prénom de la petite Carrie, repensez à La part des ténèbres, lisez la citation sur l'effet d'exutoire que confère l'écriture, saupoudrez le tout d'un peu de miel et vous pourrez voir en ce roman tout particulièrement un hommage light au maître américain, qui lui aussi a énormément réfléchi à son métier dans l'ensemble de son oeuvre.

Par l'intermédiaire du personnage de Romain Ozorski et d'un jeu de mise en abyme, Musso explique qu'il n'y a pas de mode d'emploi pour écrire un roman, même pour un auteur qui publie annuellement. Il insiste beaucoup sur le monde de l'écrivain, partagé entre son imaginaire, ses personnages qui prennent une identité propre, et le monde réél ; les problèmes familiaux, les pressions éditoriales, les médias.

"Ce sont les livres qui décident que tu les écris, pas l'inverse."

Et il évoque à plusieurs reprises en quoi consiste le métier ou le rôle de l'écrivain.

"Car, fondamentalement, c'était ça écrire : défier l'ordonnancement du monde. Conjurer par l'écriture ses imperfections et son absurdité.

Défier Dieu."



Et tout comme il s'interroge sur son métier, il se demande qui sont les lecteurs d'aujourd'hui.

Peut-être une façon pour lui de se demander pourquoi ses romans ont un succès aussi retentissant alors qu'ils sont si vivement critiqués parfois.

"Un roman réussi, c'est d'abord un roman qui rend heureux celui qui le lit" est peut-être un début d'explication.

"Parce que les lecteurs lisent le livre qu'ils veulent lire, pas celui que vous avez écrit" en est une autre, même s'il faut avouer que le nom Musso fait vendre, ses bons comme ses moins bons livres. Mais ça c'est aux lecteurs d'en décider, pas à ceux qui entament un livre juste pour le plaisir de le dénigrer.

Et il y en a ...

Et tant que j'en suis moi-même aux citations, j'adore celle-ci, signée Romain Puértolas : "Dans la littérature, moins on y comprend quelque chose et plus ça plaît aux intellectuels."



Je suis abonné sur les réseaux sociaux de quelques auteurs que j'adore, j'aime aller à leur rencontre lors des salons pour partager mes impressions sur leur dernier roman, j'aime aussi être informé de leurs futures parutions. Mais quand je reçois une alerte facebook parce qu'un écrivain partage avec ses abonnés la photo d'un coucher de soleil ou d'un paysage de Dordogne ... Je m'en tamponne un peu le coquillard.

"Il y a de moins en moins de vrais lecteurs. Les gens ne s'intéressent plus à l'oeuvre mais à l'artiste. A sa vie, à sa gueule, à son passé, à ses coucheries, aux conneries qu'il poste sur les réseaux. Tout plutôt que la lecture."

Et si j'apprécie d'un certain côté ce resserrement entre l'auteur et le lecteur, j'apprécie tout autant le mystère qui règne autour d'Elena Ferrante ou, dans un autre registre, d'Anonyme ( auteur du Livre sans nom ) ... même si malgré leur volonté de n'être qu'un nom peu important par rappport à l'oeuvre elle-même, certains s'intéressent justement davantage à résoudre le mystère en jouant au détective plutôt que respecter le souhait des auteurs concernés.

On ressent du dégoût d'ailleurs de la part de Musso pour les paparazzi et autres journalistes avides de scoops.

Et je peux le comprendre.

"Le bon sens et la raison avaient déserté le monde."



La vie est un roman.

C'est on ne peut plus vrai aujourd'hui puisqu'il n'y a que dans Pandemia de Franck Thilliez ou quelques récits d'anticipation que nous aurions imaginé vivre dans un monde d'abord confinés à domicile, puis libres de sortir avec un masque. Qui l'aurait imaginé il y a quelques mois à part un écrivain ?

Et qui aurait pensé l'homme assez stupide en temps de pandémie pour, à la première occasion, venir s'entasser les uns sur les autres sur les plages et dans les piscines ? Au risque de contaminer leurs proches d'un virus potentiellement mortel ?



En tout cas, intellectuel ou pas, j'ai trouvé ce roman de Musso particulièrement réussi. Il n'évite pas quelques petits écueils mais je vais surtout retenir de ce livre qu'il était plaisant, surprenant, amusant, dramatique, émouvant, et surtout qu'il m'a fait passer un très bon moment.

Et n'en déplaise à certains, Musso dispose d'une réelle érudition littéraire et d'un vrai recul sur son métier, et j'ai d'autant plus apprécié de pouvoir passer ce moment virtuel en sa compagnie.

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Seras-tu là ?

Quand on aime, on persévère,

Quand on y croit, on fonce,

Quand on veut, on peut.



J’ai enfin retrouvé mon Guigui, cet écrivain inspiré, passionné, passionnant, amoureux et sensible. J’ai aimé ce livre car tous les ingrédients adeptes de Musso y figurent. Une histoire simple et efficace qui m’a fait un bien fou.



C’est l’histoire de deux êtres qui s’aiment. Elliott et Ilena.

C’est une histoire de temps, de destin, de courses poursuites dans les filets de la vie.

C’est une histoire de rédemption, de regrets, d’espoir.

C’est une histoire belle à pleurer. Un dilemme, une obstination, un boomerang. Changer le court du destin provoque des dommages collatéraux.



Elliott a 30 ans en 1976. Sa vie pourrait être belle si les fantômes de son passé ne se jouaient pas de lui, si son job de médecin était un peu moins prioritaire que sa vie sentimentale. Si, si mais non. Le destin...

Elliott a 60 ans en 2006. Il est toujours médecin mais voilà trente ans que son grand amour Ilena est morte et il n’a qu’un vœu, la revoir encore une fois.

Une rencontre vaudoue dans les forêts du Cambodge, dix pillules dorées, et nous voici embarqués dans la DeLorean à la retour dans le futur, direction le passé.

C’est évident que changer le court du destin engendre mille autres changements. Jusqu’où peut-on narguer le destin et le troquer contre une nouvelle manche ? C’est un peu tout le dilemme de cette histoire qui suscite réflexions au-delà de l’histoire fleur bleue.



Cartésiens, scientifiques, et autres cérébraux exigeants, non Musso n’est peut-être pas pour vous. Mais celui et celle qui aime le fantastique, le rêve, un idéal fantasmagorique, un décor surréaliste, Musso c’est de la guimauve sur de la poésie. Et à l’occasion, entre deux romans plus intellectuels, j’aime me laisser embarquer.



Des citations qui sonnent juste, un décor entre San Francisco et Miami bien décrit, des personnages qui ont de la gueule, qui résonnent, percutent, décident et regrettent, une écriture précise et jolie, et une histoire d’amour sur fond de destin qui s’imbrique avec rythme et sentiments.



L’aventure continue. Car quand on aime, on persévère. Quand on aime, on ne se fâche pas. Quand on aime, on répond oui à Seras-tu là ?
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Je reviens te chercher

Je suis particulièrement étonnée de voir combien les critiques positives sont nombreuses à l'égard du livre de Musso.

J'ai lu cet ouvrage pendant mes vacances d'été, juste avant de lire "parce que je t'aime" du même auteur. Même si je ne m'attendais pas à trouver une perle de la littérature contemporaine, j'ai été écoeurée de voir combien Musso manque d'inventivité, de talent, d'impétuosité. Dans chacun de ses deux livres, les mêmes ingrédients, si peu subtils: les mêmes pseudo-psychologies stéréotypées des personnages, une intrigue saugrenue, et une fin largement décevante. On lit ce livre, certes trés facilement, et en se divertissant ( en éclatant de rire parfois tant certaines phrases de morale à la Jean-Luc Delarue sont ridicules), mais comme l'on regarde l'un de ces téléfilms du mercredi aprés-midi: nul besoin de réelle attention, ni de réflexion, c'est un pré-cuisiné acerbe.

Surtout, ce plébiscite si peu contesté de cet auteur dont la seule inspiration semble venir de ses commerciaux et de ses chiffres de vente m'inquiète. Où va donc la littérature française ? Est-ce normal que les têtes de gondole dans les librairies soient ce type de roman aseptisé et dépourvu de tout sens artistique ?

Je préfére me replonger dans les classiques , ou les romans plus modestes d'auteurs contemporains tels que Nancy Huston ou Alizée Meurisse ... " La vie est trop courte pour lire de mauvais livres".
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La Vie secrète des écrivains

C'est une abonnée de ma petite biblio qui me dit de lire ce livre, qu'elle n'a pu le lâcher et que ce fut pour elle une bien belle nuit blanche. Et comme je n'avais jamais lu de Guillaume Musso (oui j'avoue) je me suis dit pourquoi pas. Le titre est intrigant, il fait beau, ce sera parfait pour une lecture de jardin.

La formule n'est pas nouvelle, un roman dans le roman, un habile mélange de fiction et réalité, tout est là pour bluffer le lecteur.

Un célèbre écrivain a décide de ne plus écrire, de ne plus être écrivain et de se retirer du monde sur une petite île méditerranéenne . Plus de photos, plus d'interviews, plus de passages à la télé ni à la radio radio, plus de médias . (Tiens ça me fait penser à Réjean Ducharme, célèbre écrivain québécois entouré de mystère.) Comme d'autres l'ont fait avant lui, Nathan Fawles , s'est retiré. On essaiera de pénétrer chez lui et on sera reçu à coup de fusil jusqu'à ce qu'une jeune journaliste soit plus rusée que d'autres et réussisse à rencontrer l'écrivain. Et c'est là que ça bascule, tout comme la vie de Nathan Fawles. Ça va vite, l'intrigue se précipite, c'est rapidement amené, rapidement démêlé . Et c'est gros. Surtout du côté des moins gentils....

Bref, une lecture de plage, de jardin, d'après-midi à l'ombre d'un vieil arbre.
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Et après...

Premier roman de "Guillaume Musso" (si je ne me trompe pas), le deuxième que je tente, après avoir apprécié La fille de Papier.



On compare souvent Guillaume Musso et Marc Levy. Apparemment leur style seraient proches, leur écriture facile etc... Admettons, là n'est pas vraiment la question.



J'aime bien les deux auteurs, on qualifie leur écrits de romans de gare ou nom plus à la mode en ce moment : Pages-Turner.



Mais ces derniers temps j'ai une légère préférence pour Musso, qui donne plus de profondeur et de crédibilité a ces personnages. Ici nous suivons Nathan a qui tout réussi, mais qui finalement est passé a coté de pas mal de choses. Il est passé a coté de sa vie.



Car ce livre n'est pas une romance idiote, non, c'est une ôde à la vie. On peux le qualifier de roman facile, avec un fin assez prévisible, mais je ne pense pas que ce soit cela l'essentiel. Non, ici on ce concentre plutôt sur l'idée générale du livre.



Dans ce roman on vois Nathan qui peu à peu se rend compte de ce qui est important dans la vie. La famille, son couple, ses origines. Et non sa stupide carrière !



La lecture est facile, oui, on tourne les pages assez rapidement, mais on y prends beaucoup de plaisir. Les thèmes abordés, la mort surtout, sont omniprésent et pas franchement joyeux.



Ce livre m'as beaucoup touché, comme beaucoup de monde, j'ai perdu des proches et je n'aimerais pas en perdre d'autres. Je me suis donc retrouvé dans ce livre, grâce aux personnages qui sont tellement attachants qu'on ne veut pas les voir mourir.



Une agréable surprise, pour mon deuxième essai de cet auteur. Son prochain roman Central Park sort dans deux jours et je pense que je vais me laisser tenter, afin de voir comment son style a évolué en une petite dizaine d'années.
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7 ans après...

N’allez pas croire que je cours après Guigui, ce roman m’est tombée dessus en triant mes cartons de livres. Tiens tiens, un Musso qui pourrait rattraper ma dernière déception. Allez pourquoi pas.



L’histoire est celle d’un couple divorcé. Nikky et Sebastian sont séparés depuis sept ans. Nikky, ancien mannequin, artiste bohème, maman cool, drôle et d’une beauté qui magnétise tous les hommes. Sebastian, plus rigide, organisé, cartésien, il est aussi le meilleur luthier de Manhattan. Séparés pour cause d’incompatibilité de caractère, ils ont chacun la garde exclusive d’un de leurs jumeaux âgés de quinze ans. Nikky s’occupe de Jérémie et Sebastian de Camille. Drôle d’arrangement en effet. Mais pour cet ex couple, il n’était plus question de se recroiser. Le divorce a été douloureux, les rancœurs sont d’ailleurs fort tenaces même sept ans plus tard. Pourtant, Sebastian va recevoir un appel de Nikky qui lui annonce qu’elle n’a plus de nouvelle de Jérémie depuis trois jours. Cette disparition inquiétante amène les parents à se revoir plus de sept ans après.



Guillaume Musso est parti du postulat d’un couple qui s’est aimé follement pour finir par se haïr férocement doive se rabibocher pour la bonne cause d’un enfant. L’union fait la force mais il n’est pas si facile de se serrer les coudes quand on voue une forte rancoeur pour l’ex conjoint.



Ce n’est pas encore dans ce roman que mon cœur se serre car point de magie ni de fantastique ici non plus. 7 ans après, c’est un peu un livre à la sauce James Bond ou Benjamin Gates. On est plongé dans des courses poursuites, la traque, les règlements de compte, les énigmes. Le tout entre Manhattan, Paris et Rio de Janeiro. Il m’a manqué un fil conducteur à ce roman autre que cette quête de l’enfant disparu, quelque chose de l’ordre du sentimental, de l’attachement, toutes ces choses auxquelles on pense quand on se retrouve séparé de son enfant. Bref un peu de magie mussolienne en somme. Je ne désespère pas. Il m’en reste deux à découvrir et ils sentent bon ce que j’attends d’un bon Musso.

To be continued 2...
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Un appartement à Paris

Bof

Un peu mieux que La fille de Brooklyn. Monsieur Guillaume Musso devrait retourner à ces premières plumes. Encore une fois dans cette histoire beaucoup d’incohérences et d’invraisemblances. Une fin complètement loufoque et bâclée.
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13 à table ! 2015

1 livre acheté = 3 repas distribués aux Restos du Cœur.



Franchement, quel meilleur moyen d’allier plaisir et bonne action ?



Parce que du plaisir vous allez en avoir, à travers ce recueil de nouvelles vous présentant sur un plateau la crème des auteurs :



Françoise BOURDIN - Maxime CHATTAM - Alexandra LAPIERRE - Agnès LEDIG - Gilles LEGARDINIER - Pierre LEMAITRE - Marc LEVY - Guillaume MUSSO - Jean-Marie PERIER - Tatiana de ROSNAY - Eric-Emmanuel SCHMITT - Franck THILLIEZ - Bernard WERBER



Un brochette de talents qui fait rêver, non ?



L’ensemble de la chaîne du livre, outre les auteurs, a décidé de mettre la main à la pâte pour proposer ce beau projet (éditeur, imprimeur, diffuseur, photographe…).



Le thème imposé pour ces récits : « un repas ». De quoi laisser l’imagination de chaque auteur faire son propre cheminement.



Parfois, ce genre d’initiative fort louable propose malheureusement des histoires fast-food de piètre qualité gustative. J’insiste donc sur le fait que ce 13 à table est vraiment d’excellente facture. De vraies belles histoires, aux ingrédients variés, aux goûts prononcés et fort bien cuisinés. De quoi véritablement sustenter tous les palais.



Oui, quelles variétés de saveurs :



- aigre avec Françoise Bourdin et son repas de famille,



- saignante avec Maxime Chattam, parfaitement en phase avec son univers habituel,



- digne des grands chefs pour Alexandra Lapierre, et sa belle conclusion,



- partageuse pour Agnès Ledig et son histoire à la belle ambiance nostalgique,



- intimiste pour Gilles Legardinier, avec son récit autobiographique qui nous narre deux de ses souvenirs forts,



- à l’ancienne pour Pierre Lemaitre et son papy si touchant,



- acrimonieuse avec Marc Levy, mais qui subitement se transforme à merveille en bouche,



- classique pour Guillaume Musso, proche de son univers habituel,



- mélancolique pour Jean-Marie Périer et cette histoire de retrouvailles étranges,



- piquante pour Tatiana de Rosnay, et ce repas de mariage qui finit en beauté (mais pas pour tout le monde),



- qui reste longuement en bouche avec Eric-Emmanuel Schmitt, et cette histoire si émouvante que j’en ai eu la larme à l’œil,



- poissonnière pour Franck Thilliez, avec ce beau récit à message, assez éloigné de son univers habituel,



- en sauce pour Bernard Werber, qui termine joyeusement l’ouvrage sur un ton drolatique.



Un défilé de mets agréablement roboratifs mais pas du tout bourratifs, tout à l’honneur des maîtres queux qui ont joliment joué le jeu, certains de manière très personnelle (même si quelques uns se sont éloignés du thème initial, mais ça n’a pas grande importance).



Vous auriez tort de ne pas venir partager cette tablée du cœur, sincèrement l’ambiance vaut le déplacement. Un repas à 13 qui ne peut que porter bonheur !
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La Jeune fille et la nuit



Souvent comparé au transfert de Neymar du FC Barcelone vers le Paris Saint Germain, Guillaume Musso a donc finalement quitté les éditions XO pour rejoindre Calmann-Levy.

Les raisons officieuses sont nombreuses : Des couvertures laides imposées par l'ancien éditeur, l'obligation de devoir publier un roman par an, des titres un peu niais qui n'étaient pas le premier choix du romancier ( Parce que je t'aime, Que serais-je sans toi ? ). Et quelques millions de plus à ajouter à un patrimoine déjà conséquent doit également avoir eu son importance.

Musso, souvent moqué par les critiques, espère sans doute également pouvoir redorer son blason d'écrivain à part entière en signant avec cet éditeur qui, en son temps, publia Victor Hugo, Honoré de Balzac ou Lamartine.

"Le roman le plus médiocre a sans doute plus de valeur que la critique qui le dénonce comme tel."

Et il nous délivre donc aujourd'hui le premier fruit de ce nouveau partenariat.



Pour le titre, on a déjà fait moins mièvre quand même que "La jeune fille et la nuit", ou que sa phrase d'accroche, "L'amour est tout ou il n'est rien"...

La quatrième de couverture est un échec. Oh, certes, elle parvient à intriguer mais le résumé, en plus d'être trompeur, révèle des évènements qui ne sont dévoilés qu'à mi-livre. Gâchant une partie du suspense qui est le grand point fort de ce nouveau roman, ce qui est toujours un peu dommage.

Quant au style, il ressemble toujours davantage à celui de Guillaume Musso qu'à celui de Gustave Flaubert ( qui fut également publié chez Calmann-Levy ), et si j'ai trouvé un peu moins de maladresses dans l'écriture que dans ses derniers romans, certains clichés l'excluent cependant d'office des hautes sphères de la littérature.

Pour autant, j'ai davantage apprécié ce roman que les précédents thrillers policiers de l'auteur. Alors que j'étais à la limite de l'ennui avec La fille de Brooklyn ou Central Park, je dois bien avouer que ça faisait longtemps que je n'avais pas lu un Musso aussi rapidement, avec cette volonté d'y revenir à chaque fois que j'avais quelques minutes devant moi.



Thomas Degalais, le narrateur de la jeune fille et la nuit, a de nombreux points communs avec l'auteur . Ils ont tous les deux approximativement le même âge, le même métier de romancier, et ils se sont tous les deux expatriés aux Etats-Unis.

Et surtout, ils ont tous les deux passé leur enfance sur la Côte d'Azur, la région dans laquelle se situera toute l'intrigue, sans course-poursuite agaçante cette fois entre Paris et les USA.

On a même droit à une mise en abîme flagrante :

"J'ai trouvé un titre pour le livre que vous finirez par écrire sur Vinca : La jeune fille et la nuit."

Musso s'est donc identifié plus que jamais à son personnage principal, même si l'histoire n'a évidemment rien d'autobiographique.

Thomas Degalais est donc de retour en France, et plus précisément dans son ancien lycée, le plus prestigieux d'Antibes : l'établissement Saint Exupery.

Mais la principale raison de sa venue est toute autre : Il a été appelé d'urgence par son ami Maxime. En effet, le lourd secret qu'ils cachent tous les deux depuis 1992 risque de refaire surface aujourd'hui.

Un secret qui a un lien avec la prochaine rénovation du gymnase de leur lycée ...

"Le début des travaux était imminent et, avec lui, le début de notre chute."

Tous deux ont d'ailleurs reçu une menace explicite : Quelqu'un est au courant de leur forfait et a bien l'intention de se venger.



Vingt-cinq ans plus tard, les élèves de la promotion 1992 sont donc conviés à une réunion de retrouvailles avec certains de leurs anciens professeurs. Outre Thomas et Maxime, d'autres personnages viendront jouer un rôle plus ou moins important.

Le roman s'ouvre avec Manon Agostini, devenue policière, et qui dès le prologue trouve le cadavre d'une femme abandonnée sur les rochers, le visage pulvérisé. Qui est-elle ? Il faudra longtemps patienter pour le savoir.

Stéphane Pianelli est quant à lui devenu journaliste et sera le "fouille-merde" de circonstances. Ami ou ennemi ?

Fanny Brahimi est quant à elle devenue cardiologue et a eu son rôle à jouer dans la tragédie passée.

Les parents de Thomas, Annabelle et Richard Degalais, qui ont tous deux été proviseurs de l'établissement jusqu'à la fin des années 90 seront également de la partie.



Manqueront en revanche à l'appel Vinca Rockwell et Alexis Clément. L'élève et le professeur de philosophie partageaient en effet une folle passion et se seraient enfuis jusqu'à Paris lors de cette fameuse année 1992, date après laquelle ils disparaîtront purement et simplement de la circulation.

"Ils s'étaient littéralement évaporés."

Et c'est autour de cette double disparition que s'articulera le roman, qui démêlera le vrai du faux à grand renfort de rebondissements et de révélations bien souvent imprévisibles.

Un genre de thriller psychologique qui s'appuie davantage sur la multitude de retournements de situation que sur la profondeur des personnages.

"Un retournement de situation un peu éventé dans un roman policier."

Avec de réguliers retours dans le passé, vingt-cinq ans plus tôt, La jeune fille et la nuit livrera progressivement tous ses secrets, y compris les plus inattendus. Musso détient les ficelles et nous mène en bateau, faisant presque penser parfois à Michel Bussi.



Vinca Rockwell sera au centre de l'intrigue. A dix-neuf ans, en hypokhâgne, elle déchaînait en effet toutes les passions.

"Une fille dont tous les garçons étaient amoureux à l'époque."

Les professeurs comme les élèves étaient fascinés par cette mystérieuse jeune femme qui dégageait sensualité, charme et magnétisme.

Ce n'était donc pas son physique qui ensorcelait à ce point son entourage masculin - auquel Thomas était le premier à appartenir - mais son apparence ne semblait quand même pas particulièrement repoussante.

"Elle personnifiait une sorte de chic français, quelque part entre Brigitte Bardot et Laetitia Casta."

Mais qui était-elle réellement à cette époque ?

Thomas avait-il raison de l'admirer autant, d'avoir été si totalement envoûté par cette sirène ? Ou était-il aveugle ?

En tout cas, sans elle, il n'est jamais parvenu à se construire totalement. Vingt-cinq après, elle lui manque toujours.

"Vinca était-elle une victime ou une manipulatrice diabolique ?"



Principalement par l'intermédiaire de cette énigmatique jeune femme, Musso nous livre de nombreux clichés sentimentaux.

"La seule et unique personne capable de nous guérir à tout jamais de la solitude."

Il en abuse un peu trop dans ce roman qui exacerbe les sentiments amoureux au point de leur donner un côté un peu ridicule.

"Vivre avec elle me faisait souffrir, mais vivre sans elle m'aurait tué."

Mais bon, évoquer la passion fait partie de la marque de fabrique de l'auteur.



Plus incorrigible, cet étalage de culture auquel on a droit désormais systématiquement. Autant je trouve les citations en début de chapitre particulièrement intéressantes et appropriées, autant quand les personnages s'expriment en citant Stendhal, Malherbe ou Juliette Drouet ... ça ne fait jamais très naturel.

Je ne doute pas que Musso soit quelqu'un d'extrèmement instruit, mais à mon sens il ne parvient pas à distiller ses nombreuses connaissances de façon à donner une plus-value à ses livres.

Il abuse des listes de livres, de films, de chansons, d'artistes ayant séjourné sur la Côte d'Azur ( avec un petit clin d'oeil au passage à Sean Florenz, le célèbre peintre de son précédent roman ) et même de marques de montres Suisses, avec ou sans rapport avec son intrigue.

Toujours est-il que ces digressions ont d'autant moins d'utilité qu'elles créent souvent des dissonances dans les dialogues.

Le petit clin d'oeil à Maxime Chattam était quand même sympa.



Ancré dans l'actualité ( terrorisme, Trump ), Musso évoque aussi un peu la politique, et notamment le gouvernement Macron dont il semblerait être un fervent partisan.

"Si quelque chose devait changer dans ce pays, ce serait maintenant ou ce ne serait jamais."







Rien de bien nouveau sous le soleil de la côte d'Azur donc.

Si on peut regretter une écriture toujours aussi reconnaissable - et ça n'est pas un compliment - il s'agit en revanche à mes yeux du meilleur Musso dans le genre du thriller policier et l'intrigue reste très prenante de la première à la dernière page tant elle ne laisse pas deviner grand chose de la suite et tant elle fourmille de révélations et de rebondissements inattendus, nous entraînant dans sa toile machiavélique qu'on le veuille ou non.

A condition de ne pas être trop exigeant et de ne pas rechercher davantage qu'un moment de détente tout en suspense, ce nouveau cru demeure donc tout à fait honorable et accomplit pleinement son rôle.



Je demeure cependant curieux de lire un jour un polar qui serait coécrit par les deux frères, Valentin et Guillaume, tant avec le style du premier et les idées du second on pourrait aboutir à un très beau résultat. Mais cette idée est probablement utopique.





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Central Park

Je vais tenter de lister quelques arguments pour vous donner envie de lire le dernier Musso.



1. Je l'ai lu très rapidement, en deux ou trois jours, j'étais prise dans l'intrigue et si je n'avais pas eu des obligations professionnels, je l'aurai fini bien plus tôt.



2. L'intrigue: les premières pages vous vous dites ouais... encore une histoire avec un peu de fantastique. Mais plus vous avancez dans la lecture plus vous vous demandez quelle sera la fin imaginée par Musso. Eh, je vous le donne en mille, vous ne trouverez pas. Les minces indices laissés ça et là ne vous aideront pas dans votre enquête.



3. Et puis, je l'ai lu car ce livre a été écrit pour moi. Je m'explique, non je ne côtoie personnellement l'auteur. Mais je me retrouve parfois dans certaines situations similaires aux personnages, d'où l'impression de proximité.



4. En dernier, je dirai si vous avez un minimum de curiosité, vous aurez envie de vous faire votre propre opinion, et pour ceux qui aiment mener les enquêtes c'est l'occasion de faire vos armes. Ne tentez pas de lire la fin, elle ne vous sera pas utile pour comprendre toute l'histoire.



Voilà, mon dernier conseil, découvrez-le tout simplement.



Ah, juste un dernier mot, excellente présentation du livre par l'éditeur XO: qualité de papier, choix de la présentation du texte, couverture intrigante, rabat pour faciliter la lecture.
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Seras-tu là ?

MON DIEU ! Le meilleur livre que je n'ai jamais lu. Il est juste exceptionnel ! L'intrigue est parfaite, l'auteur ne manque pas d'imagination, le récit est fabuleux et l'écriture magnifique. Les personnages sont géniaux. Franchement, pour une fois, je ne sais quoi dire et quoi reprocher à un livre. Lisez-le, vous comprendrez. Mon livre préféré sans aucun doutes.
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13 à table ! 2015

Treize auteurs. Treize nouvelles.

Treize mots pour en parler ! Treize émotions contrastées. Des mots doux, des mots durs, des mots tendres... Et surtout treize immenses talents qui nous ont concocté de délicieuses histoires à mijoter à petits feux et à déguster chaud. Merci à vous.



Francoise Bourdin : amusante !

Maxime Chattam : inquiétante !

Alexandra Lapierre : mignonne !

Agnès Ledig : légère !

Gilles Legardinier : touchante !

Pierre Lemaitre : mièvre !

Marc Levy : théologique !

Guillaume Musso : fantomatique !

Jean-Marie Périer : nostalgique !

Tatiana de Rosnay : grinçante !

Eric-Emmanuel Schmitt : inspirante !

Franck Thilliez : humaine !

Bernard Werber : savoureuse !



4/5

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La vie est un roman

Désolée si je vais en décevoir certains mais je suis presque persuadée que je vais en ravir d'autres : eh oui, il n'y a rien à faire : j'adore l'écriture et les romans de Guillaume Musso. Contrairement aux dernières critiques que j'ai posées de cet auteur sur Babelio, je ne dédicacerai pas cette fois-ci cette critique à ma petite souer (car d'habitude, c'est à elle que je les pique pour les lire) mais à mes parents qui m'ont offert ce dernier pendant le confinement.L Si j'avais su que ce Musso ne ressemblait en rien aux précédents, peut-être l'aurais-je lu pendant cette période mais bon, au mois, j'ai fait durer le plaisir.



En effet, ici, pont d'enquête policière, point de flic mais plutôt une étrange liaison entre un auteur et ses personnages de fiction, enfin devrais-je plutôt dire un personnage de fiction en particulier qui décide de reprendre sa "vie" en main et qui, comprenant (à tord ou à raison, je ne vous en dirais pas plus) refuse que celui ont elle croit qu'il tire les ficelles refuse de se laisser faire et veut à tout prix qu'il lui dise ce qu'il va advenir d'elle et de sa fille de trois ans, étrangement disparue durant une partie de cache-cache. Non, Romain Ozorski, sous prétexte qu'il est romancier, au même titre qu'elle d'ailleurs, Flora Conway, devrait-il avoir plus de droits sur sa vie qu'elle n'en a elle-même ?



Un roman qui tire vraiment beaucoup plus sur le fantastique cette fois-ci que sur les enquêtes policières et qui attire le lecteur dans un labyrinthe infernal (mais délectable) où lui-même se laissera prendre au jeu à tel point que c'est un peu comme un serpent qui se mord la queue et qu'il ne sait plus où est la frontière entre réalité et fiction (tout en sachant qu'il est lui-même en train de lire un ouvrage tout droit sorti de l'imaginaire d'un autre romancier qu'est Guillaume Musso...quoique !) A vérifier et surtout à découvrir !

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