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Critiques de Ellen Marie Wiseman (443)
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La vie qu'on m'a choisie

Regorgeant de coups de théâtre, de renversements de situation mais surtout d’horreurs dont sont capables les êtres humains, La vie qu’on m’a choisie réserve tout de même quelques moments de bonheur que j’ai pu savourer au passage.

Ellen Marie Wiseman, autrice étasunienne que je découvre grâce à Babelio (Masse critique) et aux éditions Faubourg Marigny, maîtrise parfaitement ce roman-fleuve très addictif. Elle conduit deux histoires en parallèle, l’une éclairant l’autre, alternant régulièrement la vie de Lilly et celle de Julia, un confort de lecture que j’apprécie.

Tout débute en juillet 1931, dans l’État de New York. Blackwood Manor et son élevage de chevaux sont isolés mais c’est dans le grenier de l’imposant manoir que débute l’horreur. Lilly Blackwood (9 ans), seule avec Abby, sa chatte rousse, sa meilleure amie, est enfermée là. Elle ne connaît le monde extérieur que grâce aux livres car son père lui a appris à lire et à écrire, quand même !

Quant à sa mère, c’est une bigote rigoriste qui ne lui apporte aucune affection. Pire que ça, en pleine nuit, elle vend sa fille à un certain Merrick, membre du cirque Barlow, cirque que Lilly apercevait du haut de son grenier car il faisait halte en bordure de la propriété.

Arrachée brutalement à sa prison, parce qu’elle serait différente, elle m’a permis de vivre au quotidien avec un cirque des années 1930. Animaux sauvages enchaînés, séquestrés, musée des horreurs humaines attirent tous ces « péquenauds », comme les gens du cirque appellent les citadins qui se pressent pour admirer les spectacles. Jusqu’à présent, ce terme de péquenaud semblait désigner les gens de la campagne… subtilités de la traduction…

Je n’oublie pas l’autre histoire parallèle, celle de Julia Blackwood, que je découvre alors qu’elle a dix-huit ans, en novembre 1956, à Long Island. Sa situation est pitoyable. Elle est obligée de chaparder pour se nourrir, de se changer dans les toilettes d’un supermarché et de consacrer le peu qu’elle gagne comme serveuse dans un bar, à payer son loyer.

Seulement, plusieurs indices permettent aussitôt de penser que les deux histoires, celle de Lilly et celle de Julia, risquent de se rejoindre. J’apprends que cette dernière a fui une mère très rigoriste et que son père s’est tué en voiture. De plus, elles portent le même nom de famille.

Le décor est planté, si j’ose dire, le roman est bien lancé et je n’avais qu’une envie : tourner les pages pour savoir, pour aller de surprise en surprise… pas souvent bonnes.

En même temps qu’elle dévoile le destin de ces deux jeunes filles, Ellen Marie Wiseman détaille bien le quotidien de tous ces gens d’un cirque d’entre deux-guerres, son mode de déplacement – le train-, sa logistique, les rapports humains de domination et d’exploitation, l’utilisation de la souffrance de femmes et d’hommes dits anormaux pour attirer le public, le berner aussi.

Pendant que la vie de Julia change complètement, qu’elle se découvre un amour pour les chevaux, un don pour attirer leur sympathie, Lilly, des années auparavant, passe par tous les états, se fait brutaliser, exploiter jusqu’à ce qu’elle se réalise vraiment au contact des éléphants, grâce à Cole.

Les chevaux, les éléphants, l’autrice attire notre attention sur nos rapports avec les animaux. Certes, au cours de ces dernières années, une évolution favorable est constatée mais beaucoup trop d’animaux ne sont encore pas traités dignement, comme des êtres vivants, capables de ressentir maltraitance et privation de liberté.

La vie qu’on m’a choisie m’a passionné jusqu’au bout car c’est un roman qui va bien au-delà du sort assez extraordinaire des deux héroïnes. Même s’il se termine avec une bonne note d’espoir et d’optimisme, les malheurs et les souffrances endurées par Lilly m’ont arraché bien des larmes.


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Ce qu'elle a laissé derrière elle

Torrent émotionnel pour ce roman. Gorge nouée, hauts le cœur, j’ai dévoré cette histoire d’une traite en apnée, abasourdie par cette réalité effrayante des années trente où l’on enfermait n’importe qui contre son gré.



Ce sera ce qui attendra Clara faute d’avoir tenu tête à ses parents, refusant un mariage arrangé, son père l’envoie dans un hôpital psychiatrique, pensant l’éloigner de l’homme qu’elle aime, un homme qu’il juge socialement inférieur. Suite à un crash boursier, il ne pourra plus subvenir aux frais d’hospitalisation, Clara partira pour Willard, un asile public pour aliénés. Une succession d’horreurs et de mauvais traitements s’abat sur la jeune femme.

Cette succession nauséabonde est presque insoutenable. Le Dr Roach et le personnel soignant sont déshumanisés, de vraies crapules sans scrupules. La description de l’asile fait froid dans le dos. La puanteur qui imprègne l’endroit, d’excréments, d’urine, de javel, le traîne-misère des lieux avec ces femmes aux regards vides, yeux gonflés qui pleurent ou gémissent.



À côté de l’histoire de Clara, on suit celle d’Izzie aujourd’hui, une jeune fille de dix-sept ans placée en famille d’accueil. Son parcours est difficile, elle fait face à des drames et des difficultés qui la fragilisent. Avec sa famille d’accueil, elle va s’atteler à ouvrir les malles des pensionnaires de Willard afin de comprendre ce qui s’est passé des années en arrière. Dedans subsiste l’unique trace de la vie de ces malheureux avant leur internement.



Le roman est très bien construit, l’alternance des deux époques se complètent impeccablement. Chaque chapitre nous laisse sur notre faim qu’il en devient impossible de ne pas lire un chapitre de plus et puis un autre. Les deux histoires sont toutes deux très dures, sombres, pas toujours faciles à digérer tant certaines scènes sont intenables. On aspire à un peu de répit, un peu d’espoir pour Clara et Izzie mais non, le sort s’acharne inexorablement.



Roman historique à forte charge émotionnelle qui dépeint avec minutie la face obscure de ces années sombres au cœur d’un hôpital psychiatrique public. J’ai aimé le caractère des deux héroïnes, leur force, leur courage, leur déterminisme. Clara mènera une guerre intérieure sans relâche pour sauvegarder sa santé mentale en dépit de l’acharnement de l’équipe médicale à la considérer comme folle.



Un grand roman addictif et bouleversant. Mon tout petit bémol se situerait au niveau de la traduction qui n’est pas impeccable, un peu trop de coquilles malheureusement.
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La vie qu'on m'a choisie

Ce roman , je l'avais bien remarqué mais c'est Isabelle qui me l'a mis entre les mains en m'en disant le plus grand bien ...Isabelle , mais si je vous en ai déjà parlé. C'est "l'alter ego "de Nicolas , les deux libraires grâce à qui je passe rarement à côté d'un bon roman ...J'en profite pour bien les remercier pour tous leurs conseils avisés....

Alors , à partir de là, autant vous le dire tout de suite , j'ai adoré, et s'il m'a fallu autant de temps pour le lire c'est parce que les circonstances ne m'ont pas permis d'aller plus vite sinon je crois que je n'aurais pas pu résister à tourner les pages aussi rapidement que possible vers un dénouement...assez optimiste , ce qui était bien nécessaire après une " aventure " aussi prenante que " tendue " . Si vous cherchez de l'émotion sans pathos excessif , si vous aimez les animaux et vous indignez des mauvais traitements qui leur sont infligés, si vous êtes convaincus de la " proximité " ou de "l'éloignement" des animaux et des hommes , si vous ne connaissez pas toutes les limites de la perversité, de la méchanceté, de la lâcheté des êtres humains , alors vous êtes au bon endroit ...

Un cirque . Une jeune fille albinos "vendue" par ses parents pour intégrer le " musée des horreurs " si fascinant pour un public avide de voyeurisme malsain , et le " voyage " commence . le train du cirque se met en route et déploie chaque jour son chapiteau ...pour réjouir des spectateurs attirés par les " flonflons" mais bien loin de ce monde " clos et mystérieux " dans lequel vous allez plonger en apnée, partageant les séquences d'atroces souffrances ou de tendre connivence . Prenez les traces de Lilly et celles de Julia , un peu plus tard , traces qui vont peu à peu se confondre pour vous mener vers le plus étonnant et habile des événements.

Vous le savez , je déteste en révéler plus que n'en contient la quatrième de couverture ouverte à tous lors de nos " promenades " dans les rayons de nos chères librairies . Ne comptez pas sur moi pour passer outre ce principe. Sachez que vous allez côtoyer des personnages troublants , attachants ou détestables dans un monde dont on disait qu'il " était mieux avant " . La lecture , grâce à une traduction fort bien menée est aisée et les scènes les plus difficiles , il y en a , sont présentées avec tact et décence. C'est un livre qu'Isabelle m'a mis dans les mains , comme je vous l'ai dit et qu'à mon tour , j'aimerais " faire circuler " ou , tout au moins , lconseiller . Si , le plus souvent , je tiens à "mesurer " mes propos pour ne pas avoir l'air de " faire l'article " , là , je m'engage sans réserve aucune . C'est un ouvrage que je vais transmettre à mon épouse, certain qu'elle aimera même si nous n'avons pas toujours la même approche , les mêmes goûts . Il y a des moments où il convient de " s'affirmer " mais , avec une telle histoire , on sait d'avance " qu'à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire "....Ma " modestie " n'en souffrira donc pas ...enfin , je l'espère. A bientôt.
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La vie qu'on m'a choisie

Bien que je n'éprouve généralement pas une grande affinité pour la littérature américaine, j'ai découvert en Ellen Marie Wiseman une écrivaine fascinante qui me réconcilie avec la littérature outre-Atlantique. J'avais abordé avec une certaine prudence son deuxième livre traduit en français "Ce qu'elle a laissé derrière elle", et à ma grande surprise, je me suis retrouvé à dévorer ce roman. Ici encore, "La vie qu'on m'a choisie", est un succès retentissant. J'oserais même dire que j'ai préféré ce livre au précédent. Ce fut, donc, un coup de cœur immense.



Les années trente, Lilly est une petite fille qui vit recluse dans le grenier du manoir Blackwood depuis sa naissance. Elle n'a jamais eu l'occasion de voir la lumière du jour ni de vivre comme tous les enfants de son âge. Sa mère, qui la maltraite et la considère comme un monstre, voire une abomination, va jusqu'à la cacher au monde entier. Un soir fatidique change tout pour Lilly : elle est vendue à un cirque par sa mère. Ce changement signifie simplement passer d'une prison à une autre. Lilly se questionnera longtemps sur l’image qu’elle renvoie aux autres, en quoi cette petite fille est-elle si abominable comme le prétendait sa mère ? Nous le découvrirons progressivement.



Parallèlement à l’histoire de Lilly vingt ans plus tard, nous suivons Julia qui vient d'hériter du célèbre manoir Blackwood. Elle ressent un lien indescriptible avec les chevaux élevés sur les terres du manoir, Cependant, le manoir recèle des mystères sombres qui rendent le quotidien de Julia complexe car elle se retrouve tiraillée par des secrets familiaux qu'elle ne comprend pas. Le lecteur seul possède les clés pour relier ces deux héroïnes dont les destins sont intriqués ; cette constante tension narrative rend l'histoire haletante et passionnante !



Le fait que j'ai dévoré ces 512 pages sans interruption aucune témoigne du caractère exceptionnellement remarquable de cette lecture.



Il s’agit là d’un très beau roman qui traverse le temps avec brio offrant aux lecteurs une extraordinaire aventure humaine aux côtés des personnages aussi attachants les uns que les autres malgré certains personnages exécrables.



Comment grandit-on lorsque l'on a été vendu par sa propre mère ? Comment trouver la force nécessaire pour vivre alors que notre monde semble verrouillé ? Comment reconnaître l’amour quand il nous a cruellement manqué durant toute notre existence ? Comment se construit-on lorsqu’on n’a aucun repère ?



Toutes ces questions sont admirablement traitées dans "La vie qu'on m'a choisie" grâce à un style narratif absolument abouti et captivant. La couverture étant aussi sublime que le contenu du livre lui-même - ne passez surtout pas à côté !



Chronique complète sur mon blog:


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La vie qu'on m'a choisie

Un grand merci à Babelio et aux éditions Faubourg Marigny...



Juillet 1931, Blackwood Manor. Lilly, 9 ans, n'a presque connu pour seule pièce de cette grande maison que le grenier. C'est là-haut, isolée de ses parents, qu'elle vit et n'est encore jamais sortie dehors. Ses parents sont très froids avec elle et ne lui ont jamais montré de signe d'affection. Seul son père, en de rares occasions, lui offrait des cadeaux, le plus beau étant son chat, Abby. Ils lui ont expliqué qu'ils la tenaient ainsi enfermée pour la protéger car les gens auraient peur d'elle en la voyant. Alors qu'un cirque s'est installé tout près de la propriété, sa mère, étonnamment, lui propose d'aller voir les animaux. Même si Lilly a attendu ce moment de sortir depuis toujours, elle hésite, rechigne, pressentant que quelque chose ne va pas. Et elle n'aura pas tort parce qu'au lieu de lui présenter les animaux, sa mère la vendra à un certain Merrick, le responsable du musée des horreurs du cirque Barlow...

Novembre 1956, Long Island. Julia Blackwood, 18 ans, a, depuis déjà trois ans, fui le Blackwood Manor. Trop de règles strictes et trop d'affection. Depuis la mort de son père, que sa mère lui a de suite reprochée, elle ne supportait plus de vivre là-bas. Mais aujourd'hui, elle galère financièrement, son petit salaire de serveuse au restaurant Chez Big Al lui permettant tout juste de quoi payer le loyer de l'appartement qu'elle partage avec son ami. Un jour, elle reçoit la visite d'un détective qui dit être embauché par l'avocat de ses parents et la rechercher depuis un an. Il lui confie une enveloppe au contenu qui va l'ébranler : sa mère est décédée et elle devient ainsi l'unique héritière du domaine...



Où l'on suit deux histoires parallèles, celle de Lilly Blackwood et Julia Blackwood. La première, exposée au musée des horreurs du cirque des frères Barlow, n'aura d'autre choix que de subir cette nouvelle vie. Au sein de la troupe, elle pourra, heureusement, compter sur des âmes charitables, que ce soit Glory ou encore Cole, le jeune dresseur d'éléphants. Ainsi entourée d'animaux capturés, elle n'aura de cesse de comparer sa vie et la leurs, leur vouant une véritable tendresse. La seconde, devenue héritière, retournera sur les lieux de son enfance qui recèlent de bien sombres secrets familiaux. Quel lien, à 25 ans d'intervalle, unit ces deux jeunes filles ? S'attardant sur chacune et alternant leur récit, Ellen Marie Wiseman tisse une trame habile, maîtrisée jusqu'au dénouement inattendu. Elle nous plonge parfaitement, avec moult descriptions, dans le milieu du cirque des années 30, dépeignant aussi bien les attractions, les liens qui unissent les membres entre eux, le rapport entretenu avec les « péquenauds », la place et le traitement des animaux (les éléphants en premier lieu). Elle aborde intelligemment divers thèmes tels les secrets de famille, le sort réservé à certains animaux, la différence, l'amour... Malgré quelques longueurs et redondances, ce roman se lit avec plaisir...
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La vie qu'on m'a choisie

La vie qu'on m'a choisie est dérangeante, déroutante et pourtant je dois en convenir, cela a été une lecture addictive, lue un week-end.



Nous sommes dans les années 30.



Très vite, on s'attache rapidement à Lilly Blackwood une petite fille de 6 ans, confinée, séquestrée dans le grenier du manoir familial. Son isolement réside dans sa particularité physique. Sa mère est focalisée sur sa différence. Lilly est dans une situation abandonnique. Elle écume ses journées grâce à la lecture et l'écriture apprise avec son père. Sa mère ne cesse de lui dire qu'elle est un monstre, une abomination.



Il y a un cirque qui s'est posté non loin de la demeure. Lilly a vu le chapiteau.

Elle est heureuse, car pour son anniversaire, sa mère l'emmène au spectacle. Elle conspire bien autre chose que lui faire plaisir, elle l'a vendue aux forains.



Quelle méchanceté, quelle désolation. On aimerait extraire cette enfant de ces pages pour lui épargner le destin et les souffrances qui lui seront réservées. Pourtant c'est armée de courage, qu'elle va grandir dans cet univers si particulier, cruel.



Deux trajectoires de vie, deux temporalités.



En parallèle, il y a la vie de Julia dans les années 50, qui est perdue et errante et qui hérite du manoir de ses parents. Elle va être face à bien des mystères et des secrets. C'est en ouvrant une porte puis une autre qu'elle va aller de découverte en découverte et le puzzle va se former.



L'auteur aborde à travers cette histoire plusieurs thèmes : la différence physique, l'amour, l'abandon, la cruauté, la domination, la barbarie faite aux animaux, les secrets de famille.



J'ai laissé le temps passer avant d'écrire ces quelques mots. J'en conviens je me suis laissée entraîner page après page, car je n'ai pas imaginé un seul instant la fin. L'auteur tient son pari de tenir le lecteur en haleine et le fait traverser par de nombreuses émotions.

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La vie qu'on m'a choisie

Un vrai coup de coeur ! Je remercie par ailleurs Babelio et les Éditions Faubourg Marigny pour cette superbe découverte !



J’ai dévoré ce livre de plus de 500 pages, ayant du mal à le lâcher. La petite Lilly est cachée par ses parents sans savoir pourquoi. Sa mère est plus une marâtre qu’une mère. Seul le père vient la voir et lui porte un peu d’attention. Pourquoi est-elle condamnée à vivre dans un réduit, pourquoi sa génitrice lui répète t-elle qu’elle est un monstre ? Un cirque vient s’installer près de chez eux. Un soir, alors que le père n’est pas là, sa mère vient la chercher, prétextant l’amener au cirque qui accepte de donner une représentation rien que pour elle. Lilly sent bien que quelque chose se trame. Et elle a bien raison puisque sa mère la vend au cirque. Là, elle va découvrir que les êtres différents sont montrés en spectacle. Les filles qui n’acceptent pas de faire ce qu’on leur dit peuvent finir dans le spectacle de charme de madame Joséphine. Heureusement pour Lilly, une bonne âme, Glory, va la prendre en charge.



Parallèlement à cette histoire, nous suivons également le parcours d’une autre jeune femme, Julia, paumée et sans le sou qui hérite du manoir de ses parents. Quel est le point commun ? Le lieu, justement. Les deux filles ont vécu à Blackwood Manor. Je m’arrête là pour ne rien dévoiler…



En lisant ce livre, j’avais l’impression de revoir Freaks, le film des années 30 ayant pour thème l’exhibition des êtres difformes, ou Elephant man de David Lynch. Il est important de mettre en relief ce que l’on a pu faire subir à ceux qui ne rentrent pas dans la norme imposée par la société. Et je ne parle même pas des animaux… S’il y a eu une évolution par rapport à tout cela, elle n’est pas encore suffisante et nous avons bien du chemin à parcourir…



J’ai vraiment apprécié ce livre ! N’hésitez pas à le lire ! Prévoyez quand même d’avoir du temps devant vous et une boîte de mouchoirs.
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Ce qu'elle a laissé derrière elle

1995

- Izzy, 18 ans, après une enfance plus que remuée par un drame familial , se retrouve placée dans plusieurs familles d'accueil jusqu'au jour où elle arrive chez Peg et son mari avec lesquels elle s'entend très bien.

Peg effectue des recherches comme bénévole dans l'ancien asile de Willard . Des jeunes du coin y sont associés ainsi qu'Izzy . Pour elle, c'est pénible car elle rencontre le passé de personnes torturées mentalement et elle a déjà vécu pas mal dans une ambiance à la limite du supportable.

Elle enquête quand même sur une jeune dame, Clara enfermée dans cet asile en 1929.



1929

Clara Cartwright , 18 ans vit sa vie à fond après la perte de son frère.

Elle sort beaucoup et rencontre son grand amour vite contrarié par ses parents.

Elle leur tient tête et se retrouve à l'asile.

Le roman nous conte sa longue torture, son impuissance à faire reconnaître qu'elle n'est pas folle.



1995

On comprend vraiment le rôle d'Izzy dans l'histoire, le parallèle entre leurs deux histoires très tachées de blessures.

J'ai failli abandonner tellement je m'étais attachée au sort horrible de Clara qui m'atteignait trop. Sa vie est vraiment noire de chez noire . Elle apparaît comme presque réelle.

Heureusement qu'une éclaircie arrive à la fin pour mon moral après lecture.

L'auteure nous livre ses sources quant aux mauvais traitements subis par les femmes dans les asiles à New York

Et dire que ces femmes contrariaient simplement leurs maris, leurs pères ou montraient une fantaisie de caractère comme dans "Le bal des folles " de Victoria Mas. Pas toutes, j'ose espérer et avec tout mon respect que certaines personnes avaient réellement besoin de soins. Les traitements devaient alors les perturber gravement. le plus choquant est la stérilisation des femmes dans certains cas.

Ce roman très intense inspire beaucoup de désespoir car le personnage de Clara apparaît comme presque réelle .
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Ce qu'elle a laissé derrière elle

Je me faisais une joie de lire ce roman recommandé par tant de babelpotes. Mais la joie fut de courte durée. J’ai trouvé ce roman larmoyant et empli de clichés. Et l’écriture reste peu convaincante et manque de subtilité. Seuls la construction du roman (mise en parallèle de deux époques, 1929 et 1995), et le thème (enfermement en hôpital psychiatrique, folie) sauvent la mise.



Vouloir dénoncer c’est bien, mais quand les thèmes proposés sont trop abondants, on s’y noie. Et pour preuves, en voici quelques-uns : folie, enfermement abusif, meurtre, alcoolisme, inceste, famille d’accueil, maltraitance, scarification, jalousie d’adolescents (qui se comportent plutôt comme des gamins aux réactions épidermiques)…

Tous les malheurs du monde s’écrasent sur les pieds de nos deux personnages centraux…

Je regrette infiniment le traitement si mélodramatique de ce roman qui aurait pu être intéressant sans cette propension à en rajouter dans la vie déjà bien compliquée des deux héroïnes : un mauvais dosage, qui au lieu d’emporter mon empathie, a laissé filer mon agacement.

Concernant le thème de la folie et de l’enfermement abusif, j’ai de loin préféré le roman, beaucoup plus subtil, d’Anna Hope « La salle de bal ».



Bon, le pitch vous le connaissez :

1929 : Clara, dix-huit ans, est enfermé contre son gré en hôpital psychiatrique, ses parents ne supportant pas de la voir « gâcher » sa vie avec un émigré italien dont elle est tombée amoureuse.

1995 : Izzy entame des recherches, avec l’aide de sa mère biologique, sur l’ancien hôpital psychiatrique de Willard et déniche le journal intime d’une certaine Clara.

« Ce que l’une a laissé derrière elle sera l’occasion pour l’autre, d’avancer enfin dans sa vie. »



Maintenant à vous de lire !

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La vie qu'on m'a choisie

J'achève ce roman les larmes aux yeux.

Quelle histoire bouleversante !

Il est bien difficile de rester insensible à tant de cruauté envers des enfants et des animaux. Cruauté engendrée par les préjugés, le qu'en dira-t-on , le rejet de la différence et l'appât du gain.



L'histoire commence en 1931. Lilly, âgée de 9ans, vit depuis toujours enfermée dans une chambre du grenier de Blackwood Manor, propriété de ses parents, éleveurs de chevaux. Personne ne doit la voir car, selon sa mère, elle est monstrueuse et les gens risqueraient d'avoir peur et de lui faire mal s'ils la découvraient.



Parallèlement à ce récit, on suit l' histoire d'une autre jeune fille, se passant bien des années plus tard ; celle de Julia Blackwood, dont la mère vient de mourir et qui lui laisse en héritage le manoir qu'elle a fui alors qu'elle n'avait que quinze ans.



Deux histoires, qui avancent donc de conserve, et qui comme l'on s'en doute dès le début du roman, finiront par s'enchevêtrer l'une à l'autre, révélant peu à peu les terribles secrets que cache Blackwood Manor.



J'ai vraiment bien accroché à ce roman poignant que j'ai lu en à peine deux jours.

L'atmosphère ressemble à celle d'un roman de Dickens ou encore du film Elephant Man, tant on y est indigné par la maltraitance que subit Lilly ou encore par la méchanceté gratuite de la population qui s'attaque à elle du fait de sa différence.

Ce roman m'a également fait penser à un roman que j'ai lu il y a peu et qui commence sensiblement de la même façon. Il s'agit du livre d'Elizabeth Macneal, Le cirque des Merveilles. On y est plongé dans l'univers impitoyable du cirque qui n'hésite pas à se faire de l'argent sur les "phénomènes de foire".

C'est de la détresse de ces rejetés que se nourrit l'auteure pour construire son émouvante histoire. Mais, elle y met également en avant le véritable déchirement que peut subir un enfant lorsqu'il est enlevé à sa famille.

Qu'il soit humain ou animal, Ellen Marie Wiseman joue sur cette corde sensible.

Les animaux, et particulièrement les chats, les chevaux et les éléphants, sont un élément important dans ce roman. J'ai beaucoup aimé la manière dont les deux héroïnes tissent des liens indéfectibles avec eux, les considérant comme des êtres sensibles ressentant des émotions identiques à celles des humains : l'attachement maternel, la fidélité, la colère, la souffrance... La scène avec l'éléphante Pepper à la fin du roman m'a vraiment émue aux larmes. Mais, je n'en dévoilerai pas plus.



Il pourrait y avoir une suite à ce beau roman car il reste encore quelques zones d'ombre ...









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La vie qu'on m'a choisie

ATTENTION ! Gros coup de coeur....

Il faut avoir une pierre à la place du coeur, justement, pour ne pas s'émouvoir du destin de Lilly, l'une des deux héroïnes du magnifique roman, au titre évocateur, "La vie qu'on m'a choisie" d'Ellen Marie Wiseman qui vient de paraître aux Éditions Faubourg Marigny.

Dobbins Corner, État de New York.Début des années trente, Lilly est une petite fille de neuf ans. Elle vit recluse dans une toute petite chambre.

Interdiction de sortir et de se faire voir.

Pourquoi ?

Elle ne sait pas, mais on lui a dit et elle ne peut pas douter de la parole de la personne qui lui a donné ces consignes.

Pourtant, un soir, on va la faire sortir.

Commence alors l'incroyable histoire de cette enfant... différente.

Milieu des années cinquante, Julia, qui tente de survivre tant bien que mal dans un monde qui n'est guère tendre, va voir sa vie bouleversée.

Une vie qui la ramène dans la maison de son enfance, Blackwood Manor.

C'est là, sous la poussière, les toiles d'araignées et le bruit des rats, dans ce qu'elle suppose être le grenier, qu'elle va faire une étrange et bouleversante découverte.

La romancière alterne les récits de ses deux vies permettant au lecteur de reprendre son souffle à chaque nouveau chapitre.

Croyez-moi, vous en aurez bien besoin.

Au fil des pages, je vous promets de l'émotion, je vous assure des larmes, je vous imagine de la colère.

Ellen Marie Wiseman nous offre un roman exceptionnel.

De ceux qui laissent des traces. De ceux qu'on dévore tout en sachant que le noeud qui se forme, en nous, ne fera que s'amplifier. De ceux qui nous font douter des hommes. De ceux qui nous font aimer les hommes. De ceux dont on garde le prénom des personnages en mémoire, longtemps après avoir tourné la dernière page.

Si l'une des deux protagonistes attire naturellement plus d'empathie, au vu des révélations finales, vous éprouverez, sans nuls doutes, les mêmes sentiments pour la seconde.

Beaucoup m'accusent, trop souvent, de donner envie de lire les romans que j'ai aimés, tant pis pour eux, celui-ci vient grossir la liste. J'ajoute juste un conseil supplémentaire, faites en une priorité... promis, vous ne le regretterez pas.



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La vie qu'on m'a choisie

Excellent moment de lecture.

Alors oui on peut critiquer le style et la forme : c'est traditionnel, deux personnages (Lilly - années 30 et Julia - 20 ans plus tard) qu'on sait liés, on alterne entre les deux époques. Clairement ça manque un peu d'originalité. Et pour le coup le personnage de Julia est vraiment un faire-valoir....

.

L'originalité on la découvre dans l'histoire de Lilly et dans la description de la vie dans un cirque dans les années 30 et franchement c'est fouillé et passionnant. C'est clairement la partie la plus intéressante. On y découvre les classes entre artistes, les "monstres", les repas ensemble, les spectacles, l'attitude des spectateurs surtout face aux "monstres". La violence et la solidarité.

Ce livre nous fait apprécier ce milieu pourtant décrit comme particulièrement violent.

On va découvrir la petite Lilly, 8 ans au début de l'histoire, qui va progressivement se faire une place dans cette société si particulière.



Bon alors je vais être honnête, il y a des scènes très dures. Pas gore non, mais en violence psychologique. Les premières pages sur Lilly sont très dures. Pourquoi est-elle séquestrée par ses parents ? Pourquoi n'est-elle jamais sortie de ce grenier-chambre-cellule ? Difficile de ne pas trouver cela à la fois très réaliste et si inhumain....

Et on va enchaîner sur l'inhumanité... Heureusement que ce livre contient également des pages lumineuses !

Un livre intéressant sur un sujet pas courant (le milieu du cirque).
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La vie qu'on m'a choisie

Le cirque d'antan a des saveurs de madeleine de Proust, puisque Kiri le clown a accompagné mon enfance : un chapiteau coloré, une petite roulotte qui fait rêver, une jolie écuyère-danseuse et quelques animaux...

« Trotte, trotte ma jument / Vole, tu as des ailes / Cours bien vite dans le vent / Ohé la vie est belle / Nous irons de ville en ville / Porter la joie de vivre... » ♪♫

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Deuxième référence sympathique au cirque des années 1930 : le roman de Sara Gruen 'De l'eau pour les éléphants' (2007 pour la VF). 🐘

J'ai aussi pensé à 'Elephant man' (David Lynch, 1980) et à 'La fille sur le pont' (P. Leconte, 2000).

Donc cette proposition de Masse Critique m'a alléchée.

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J'ai dévoré les pages, au début, embarquée dans cette double histoire aux Etats-Unis : celle de Lilly, l'enfant cachée (années 1930) et celle de Julia, la jeune femme en rupture familiale (années 1950).

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Je n'aurais sans doute pas dû le poser quelques jours alors que je me régalais sans arrière-pensée.

La suite m'a déçue, et de plus en plus.

Ultra-romanesque, façon Ken Follett, avec le manichéisme, les histoires d'amour, les drames... Et deux jeunes femmes relativement gourdes, après avoir surmonté tant d'épreuves, pourtant.

Avec le discours néo-écolo en prime : les gens sont (souvent) méchants, les animaux sont toujours gentils.

En revanche, j'adhère au message : laissez-les tranquilles ! Même si j'ai aimé aller au cirque et visiter des zoos, jadis...



J'imagine que ce roman spectaculaire va être adapté en film, je me ferai un plaisir d'aller le voir en salle, pour les décors, les costumes - avec la certitude qu'aucun animal n'aura été maltraité pour le tournage ? A vérifier...

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• Merci à Babelio et aux éditions Faubourg Marigny.



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https://www.youtube.com/watch?v=mRfRYc69gns ♪♫
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La vie qu'on m'a choisie

Je vais , peu, parler du livre mais seulement de mon ressenti à chaud , là tout de suite en refermant ce bouquin de 521 pages que je vous invite à lire.



Je vais Respirer .... Souffler .... Respirer ... etc ....



Quelle claque ce livre, des sentiments très forts affluent en masse et se bousculent en tournant la dernière page.



Ce livre m'a bouleversé, m'a mis le coeur à rude épreuve et m'a complètement retournée ; je suis épuisée, limite anéantie après un tel afflux de sentiments : révolte, rage et émotions fortes de toutes sortes.



Pauvre petite Lilly , "Grande Lilly" je devrais dire ; si courageuse, volontaire, si emplie d'amour, de tendresse et de compassion.

Quelle force face à l'adversité qui ne va pas l'épargner, courte éclaircie dans sa "sombre" vie.

Elle m'a emplit d'admiration.



Certains après autant de souffrances choisiraient des solutions tellement plus radicales et moins humaines.



Ce que ça m'a choqué et fait hurler à l'intérieur de moi, et même fait mal, et pourtant ce n'est qu'une histoire.

"Même pas vraie", du moins je l'espère !



Mais, bon sang j'en perd mes mots.

La souffrance était là au bout des mots, au bout de la ligne, et même aux pages suivantes.

Et le coeur bat, bat de plus en plus fort, et le coeur saigne et l'on retient les cris d'angoisse, de douleur, de souffrance qui hurlent à l'intérieur de soi.



Pour moi, un livre très beau mais terriblement perturbant ; des torrents de larmes et de révolte endigués petit à petit au fil des minutes après en avoir terminer la lecture.



Reprendre mon souffle !



Un ami me l'a offert, il a visé juste, sans me connaître.

Je suis touchée en plein coeur !



Mots de la fin :

- L'enfermement

- Cruauté mentale, physique

- affreux, horrible, immonde, cruel, innommable ... etc ...



Le coeur en miettes ! le coeur déchiré !

Le coeur au désespoir !

Le coeur brisé !



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La vie qu'on m'a choisie

À travers ma note, vous l'aurez compris, c'est un énorme coup de coeur.



Lilly, cette petite fille pour qui la vie n'est pas facile. Mais qui, fort heureusement, s'est fait des alliés pour l'aider à grandir.



Ellen Marie Wiseman réussit à nous transporter dès les premières pages et nous sommes aspirés dans les années 30.



Nous croisons la route de Lilly, Julia, Cole, Dolly, Magnus, Brutus, Rosy et Roby, Aldo, Belinda, ... ainsi que des chevaux, animaux de cirque dont les éléphants Flossie, Petunia, Pepper et son fils Jojo. Des animaux qui ne devraient pas se trouver là…



L'auteure nous sensibilise sur l'envers du décor des cirques (humains et animaux) et des milieux de courses équestres à travers les deux personnages principaux, Lilly et Julia, toutes deux pour la défense des animaux.



Ce milieu qui brise les êtres vivants (Petit rappel : nous sommes dans les années 30.) pour en faire des pantins et objets. Difficile de voir tant de cruauté à l'égard des personnages.



Pour ce qui est des animaux, les amis Babelio qui me lisent savent ce que j’en pense.



Les dresseurs d’animaux gentils, ça n’existe pas pour moi… Les gardiens de prison et des bourreaux gentils, vous en connaissez ? À partir du moment où l’on prend un animal pour le mettre en cage et qu’on le fait se produire en piste, dans des positions que l’animal ne connaît pas dans son milieu naturel, c’est une cruauté.



Pendant que de plus en plus de pays européens interdisent les animaux sauvages dans les cirques, en France ça existe encore… Parce que ouais, c’est « culturel » vous comprenez.



C’est très culturel de demander à un éléphant de s’asseoir sur un tabouret… De faire le poirier. Le ridicule ne tue pas, mais les positions contre nature si… Ce que l’on ne voit pas dans cette position, c’est que les organes de l’animal sont sous pression et peuvent provoquer un prolapsus des organes qui peuvent conduire à la mort. À savoir, ces pachydermes ont tous, sans exception, été arrachés à leur pays d’origine, à leur famille lorsqu’ils étaient bébés.



Comment dresse-t-on un animal sauvage ? C’est simple : on le prend très jeune, on l’isole, on installe un climat de peur en le brisant physiquement et psychologiquement.



J’en profite pour parler qu’un magnifique sanctuaire existe en France, « Elephant Haven », récupérant des éléphants de cirques et de zoos pour leur donner une vie tranquille éloignée de cette vie d’horreur.



Je me sers des éléphants comme exemple, car l’auteure les met très en avant dans son ouvrage, mais sachez qu’il en va de même pour les autres animaux…



Petite parenthèse encore une fois sur les animaux, mais je ne peux pas faire une critique sans les mettre en avant et expliquer l’envers du décor…



Revenons au livre.



C'est avec une forte tension que nous tournons les pages les unes après les autres. La terreur nous colle à la peau tout au long de la lecture.



Des larmes ont été versées… Et le cœur s’est serré…



Quand vous avez ce besoin impératif de continuer la lecture dès les premières pages avec l’envie de connaître la fin, c'est pour moi un pari réussi de la part d'un auteur. Et ce livre est largement réussi !



Une lecture qui a été très dure à lire, tant les émotions ont été fortes... Certaines scènes sont horribles et violentes.



Si vous avez envie de lire cet ouvrage, il ne vous laissera pas indifférent. Un conseil, sort la boîte de mouchoirs.



Un livre perturbant. Une histoire qui vous prend aux tripes.



Pour clôturer ce billet, quoi de mieux qu’une citation tirée du livre.



Une citation qui correspond à la petite fille que j’étais… Et à l’adulte que je suis devenue…



"Elle avait toujours essayé d'être gentille avec les autres, peut-être même trop. Elle connaissait aussi le proverbe selon lequel ceux qui blessaient les autres avaient été blessés eux-mêmes. Mais ça non plus elle n'y croyait pas. Elle avait été blessée et savait combien c'était douloureux, et c'était précisément pour cette raison qu'elle tentait de ne pas blesser les gens autour d'elle. Peut-être que certaines personnes ne retenaient jamais la moindre leçon. "
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La vie qu'on m'a choisie

Le (a) lecteur (trice) suivra l'itinéraire chaotique de Lilly, une petite fille, et celui de Julia qui a fui sa mère.

Mais je vais faire attention de ne pas divulgâcher car ce roman laisse assez vite découvrir ses mystères.



La construction du récit alterne leurs cheminements liés à Blackwood Manor (mince, j’en ai déjà trop dit!).



Les femmes sont en première ligne dans ce roman, fortes dans l’adversité.



Le cirque est la toile de fond, au lendemain de la dépression de 1929, avec un univers proche des images du film “Freaks”.



Cette histoire a matché avec les lectrices (eurs) de Babelio ; pour ma part, je ne suis pas le cœur de cible car l’histoire est un peu trop lacrymale à mon goût et peu crédible, eu égard aux effets ravageurs que produit l’absence d’amour maternel dans la petite enfance, et qui sont décrits par le concept d’ "abandonnisme".



Mais me direz- vous, n’est-ce pas la supériorité du roman que de pouvoir transcender la réalité ?

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La vie qu'on m'a choisie

Au départ ce livre me tentait par son thème, son titre intrigant, la place du cirque … avec quand même une certaine appréhension, car le risque était grand que cette histoire à faire pleurer dans les chaumières soit trop dégoulinante de bons sentiments ou trop romanesque. Finalement j’ai beaucoup aimé ; certes l’auteur est souvent à ras de tomber dans des écueils, c’est inévitable avec un sujet pareil, mais elle arrive finalement à les esquiver tous.

La construction de l’histoire est assez classique, alternant deux personnages féminins sur deux lignes temporelles : d’un côté, commençant dans les années 30, l’histoire de Lilly, petite fille de 10 ans, que ses parents ont toujours cachée dans un grenier et que sa mère vend à un cirque de passage un jour où son père est absent ; de l’autre côté, en 1956, l’histoire de Julia, paumée, qui a fuit le domicile familial à l’adolescence et qui se retrouve dans une situation catastrophique en ville. Le lien entre Lilly et Julia est à la fois évident et mystérieux, toutes deux sont des Blackwood et ont passé leur enfance apparemment dans la même maison, Blackwood Manor, qui est aussi un élevage de chevaux. Très vite la situation de Julia s’améliore et en fait elle passe tout le roman à chercher à comprendre le comportement passé de ses parents, ce qui l’emmène à comprendre qu’il y a un mystère, un secret de famille et à découvrir l’existence de Lilly,tout en faisant l’apprentissage d’une vie nouvelle, bien plus réjouissante que les premières pages ne le faisaient craindre.

Le personnage principal, c’est bien sûr Lilly, devenu un de ces monstres de cirque, tels qu’il y en avait encore à l’époque aux Etats-Unis. C’est révoltant, choquant, mais c’est une bien triste réalité (voir le remarquable film de 1932 Freaks, incompris à sa sortie, échec commercial, heureusement redécouvert dans les années 60) Que Lilly s’attache aux animaux comme elle le fait peut sembler un biais anthropocentrique mais ce n’est pas très étonnant que Lilly tombe dans ce travers, c’est même logique, elle sent instinctivement qu’il n’y a que les animaux dont elle peut attendre de ne pas être jugée sur son apparence. Ce sont eux qui permettent sa résilience. Âmes sensibles s’abstenir, l’univers du cirque est impitoyable, monstres, comme animaux n’y sont finalement que des outils pour le propriétaire du cirque, qui a tous les droits sur ses propriétés. Les artistes ne sont guère mieux traités d’ailleurs, il leur est sans cesse rappelé qu’ils ont un toit et trois repas par jour, donc aucune raison de se plaindre !

Le thème des maltraitances envers les animaux est très marqué, le parallèle avec la maltraitance envers les humains différents, est évident et se passe de mots… Il ancre le roman dans quelque chose de plus contemporain, encore d’actualité.

Les histoires d’amour de Lilly comme de Julia sont cousues de fil blanc, mais en même temps c’est loin d’être l’essentiel de l’histoire. Et même si le lecteur a plusieurs longueurs d’avance sur Julia pour reconstituer l’histoire de sa famille, la fin réserve quelques surprises.

Je suis ressortie de cette lecture un peu essorée, mais qu’il est agréable de mesurer le chemin parcouru depuis cette époque pas si lointaine où la moindre tare d’un enfant (Lilly était juste albinos !) entraînait le rejet, la discrimination, l’enfermement (grenier familial ou abandon à l’hôpital ou l’asile). C’est triste à lire, il y a beaucoup de méchants, mais ce sont aussi les personnages les plus intéressants, car si les gentils montrent tous la même part d’humanité, chaque méchant l’est de façon particulière et avec des motivations et justifications personnelles, parfois matérielles, parfois religieuses, parfois simplement culturelles hélas. Pour la plupart on retrouve un fond de bêtise ou d’ignorance crasse, le poids culturel des préjugés et du qu’en-dira-t-on ....

Un roman très réussi.
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Ce qu'elle a laissé derrière elle

Ce qu'elle a laissé derrière elle de Ellen Marie Wiseman.

Un roman magnifique plein de douleurs, d'incompréhension, de maltraitances.

Je peux vous dire que malgré tout ça je n'avais qu'une hâte c'est d'arriver au bout pour connaitre enfin le dénouement.

Deux destins qui se croisent, Clara qui est envoyé dans un asile car elle ne voulait pas épouser l'homme qu'on lui avait choisi, elle en aimait un autre mais il ne convenait pas à ses parents.

Ces derniers étaient sans coeur, imperméables au chagrin et au désir de leur fille. Leur fils s'était déjà suicidé face à l'autorité et à la dureté du père, il y en avait qu'un qui avait raison c'était lui, sa femme obéissait à toutes les décisions et on avait l'impression que les enfants l'ennuyait, elle ne pensait qu'à organiser des thés ou autre.

Ceux qui ont lu "le bal des folles" de Victoria Mas que j'ai beaucoup aimé verront que le début de cette histoire y ressemble étrangement mais c'est tout, ensuite elles sont complètement différentes.

Puis vient Izzy, très mal dans sa peau, malheureuse, ne faisant confiance à personne. Sa mère a tué son père pourquoi ? cette dernière a été enfermé dans une prison comme folle.

Izzy a été ballotté de foyer en foyer et enfin placée dans une famille d'accueil qui lui donne de l'amour et un petit boulot dans leur musée. Ils ont eu le droit de recenser Tous les effets personnels de personnes internés dans un asile à moitié détruit depuis.

C'est là qu'Izzy découvre la malle de Clara, des papiers, des photos et surtout son journal intime et grâce à ça elle va essayer de retracer sa vie.

C'est bouleversant de voir qu'à cette époque on pouvait être interné pour une peccadille, je ne vous parle même pas des traitements qu'on leur faisait subir, de l'hygiène, de la méchanceté des médecins, du personnel.

C'était une façon de faire taire les femmes surtout et quoi que vous puissiez dire vous aviez toujours tort, vous étiez malades, un point c'est tout, c'était pour votre bien.

Très émouvant et addictif. Je vous le conseille fortement.

Bonne lecture à tous.

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La vie qu'on m'a choisie

Blackwood Manor, 1931.



Lilly Blackwood est une petite fille de six ans, différente. Elle est née dans une famille aisée mais n'est pas l'enfant que l'on attendait. Sa mère la rejette. Elle n'a pas le droit de sortir, ni de vivre dans les pièces de la maison. Personne ne doit la croiser, ni la voir, ni soupçonner même son existence. Lilly est invisible. Personne ne sait qu'elle existe. Elle vit dans une chambre au milieu des combles. Dans cette chambre se trouve une toute petite fenêtre par laquelle elle voit l'extérieur, mais personne n'a de vue. La fenêtre ne s'ouvre pas. La chambre est continuellement fermée à clé. Elle doit juste attendre que l'on vienne ouvrir la porte pour s'occuper d'elle et lui emmener ses plateaux repas. Son unique compagnie est son chat, le seul à lui donner de l'affection.



Lilly n'a pas de miroir et ne comprend pas sa différence. Elle se pose beaucoup de questions, mais personne ne lui apporte de réponses.



Un soir d'été, elle aperçoit des lumières au loin et des chapiteaux. Il s'agit d'un cirque qui vient de s'installer sur une partie du terrain de ses parents. Elle rêve de s'y rendre. La seule fois où elle en a vu un c'était en images dans l'un de ses livres. Mais bien sûr, on lui refuse cette sortie tant espérée.



Puis, alors que son père est absent et qu'elle est seule à la maison avec sa mère, cette dernière décide subitement de l'emmener voir ce fameux cirque. Lilly doit se faire belle, elle est radieuse. Lorsqu'elle s'y rend, elle ressent un mauvais pressentiment, quelque chose ne va pas, sa mère a une drôle d'attitude. On ne doit pas les apercevoir. Il faut faire vite.



Arrivée sur place, Lilly est vendue au cirque. L'affaire a déjà été conclue. Sa mère s'en va, rapidement, sans un regard, sans une pointe d'émotion.



Vingt ans plus tard, Julia Blackwood hérite du manoir de ses parents maintenant décédés. La jeune femme a une vingtaine d'année et a quitté le domicile familial après l'accident de son père. Revenir dans la demeure familiale lui laisse des souvenirs amers. Maintenant qu'elle s'y trouve seule, elle ouvre les pièces interdites, fouilles les malles et les placards et découvre des documents et vieilles photos. Sur l'une d'elle, se trouve une jeune femme au physique particulier.



En parallèle, on suit Lilly dans sa nouvelle vie au cirque. Le monde du spectacle est dur, parfois violent. Elle est entourée d'animaux pour son plus grand plaisir, qu'elle comprend et apaise. Lilly va faire partie du spectacle. Mais son caractère n'est pas facile, ce qui lui vaudra beaucoup de contraintes. Puis, un jour, le drame arrive.



Ce livre est un coup de cœur ! Quelle lecture magnifique qu'on ne peut plus lâcher, car une fois dans le monde de Lilly, il n'est plus possible d'en sortir. On veut savoir et comprendre.



Best-seller du New-York times, il s'agit du premier roman traduit en français de l'autrice. L'histoire est celle de deux personnages : Lilly et Julia. Deux jeunes femmes aux personnalités fortes. Vingt ans les sépare. Leurs vies sont éloignées. Pourtant, quelque chose les lie. Ce lien nous tient en haleine tout au long de la lecture.



Une histoire familiale, des personnages atypiques, le monde impitoyable du cirque dans les années 1930 aux Etats-Unis.

A lire absolument ! Une merveille !


Lien : http://labibliothequedemarjo..
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La vie qu'on m'a choisie

Quand j'étais gamine, la menace de nous vendre , mon frère et moi à un petit cirque de passage dans notre campagne ne marchait plus vraiment parce que , déjà , il y avait La Piste aux Étoiles à la télévision que nous n'aurions manqué pour rien au monde et pour ce spectacle extraordinaire à nos yeux d'enfants , nous nous tenions tranquilles au moins ce jour là...



De la lucarne de la petite pièce dans laquelle elle vit, Lily , 9 ans , observe aussi le cirque qui vient de s'installer sur les terres du domaine de ses parents,Blackwood Manor, et elle est loin d'imaginer , au moment de l'arrivée du convoi que , très bientôt, sa vie jusque là limitée à sa chambre va être mêlée à celui-ci dans le chapiteau réservé aux Monstres .



Nous sommes en 1931 aux États Unis dans l’État de New-York;



25 ans plus tard, Julia Blackwood revient , à contrecœur ,sur les terres de ses parents puisqu'elle a hérité du domaine de Blackwood Manor.



Les chapitres alternent l'histoire de ces deux jeunes filles .



C'est éminemment romanesque et cette histoire ravira les fans de ce genre mais , j'avoue, cela se lit agréablement .



Ellen Marie Wiseman construit solidement son intrigue avec des enfants malheureux, des parents mal aimants, des gens mauvais et qui le restent, des histoires d'amour sans surprise .



Elle y rajoute quelques accents plus dans l'air de notre époque en particulier sur le traitement des animaux dans les ménageries des cirques , en particulier, les éléphants et le sort cruel réservé aux animaux tueurs , ainsi que le questionnement sur le devenir de certains poulains aux pedigrees pas assez prestigieux dans quelques élevages réputés pour leurs champions.



J'avais beaucoup plus aimé le roman de Sara Gruen : De l'eau pour les éléphants et j'attends avec impatience celui d'Ariane Bois : L'amour aux temps des éléphants !



Car, il faut bien le dire , si l'histoire des pachydermes du cirque Marlow n'est pas au premier plan de ce livre, il y a une fascination évidente pour ces animaux et je pense que je ne suis pas la seule ...



Je remercie Masse Critique et les Editions Faubourg Marign
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