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Je me souviens d'un spleen ancien qui tombe soudain sur la ville, jolie pluie fine qui caresse le bitume bleu des soirs pleureurs. (Page 80).
- Au contraire. Il faut que tu saches. J'ai un devoir de mémoire. Je le dois à ceux qui ne sont plus là pour témoigner.
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- Pendant les vingt ans qui ont précédé le plébiscite de 1974, les Francs-Montagnards se sont battus sur deux fronts. D'un côté, avec le Rassemblement jurassien, ils militaient pour la création d'un nouveau canton, de l'autre, ils défendaient leur région contre l'envahisseur. L'armée et le canton de Berne n'ont reculé devant aucune bassesse pour nous imposer cette place d'armes, pendant que la Confédération laissait faire. Ils ont acheté des domaines agricoles en secret, en utilisant des méthodes malhonnêtes. Heureusement, la population a eu vent de l'affaire, et toutes les communes se sont mobilisées contre ce projet.
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- Pendant les vingt ans qui ont précédé le plébiscite de 1974, les Francs-Montagnards se sont battus sur deux fronts. D'un côté, avec le Rassemblement jurassien, ils militaient pour la création d'un nouveau canton, de l'autre, ils défendaient leur région contre l'envahisseur. L'armée et le canton de Berne n'ont reculé devant aucune bassesse pour nous imposer cette place d'armes, pendant que la Confédération laissait faire. Ils ont acheté des domaines agricoles en secret, en utilisant des méthodes malhonnêtes. Heureusement, la population a eu vent de l'affaire, et toutes les communes se sont mobilisées contre ce projet.
C'est le cœur qui fait la différence.
Nous éprouvons tous de temps en temps une sensations passagère de bien-être qui nous relaxe et nous donne de l'énergie.
Je me souviens qu'il y a "amie" dans Amiens. Cette ville est mon amie. Je suis le sien. (Page 142).
José-Maria de Heredia, pâle et noir, splendide et velu jusqu’aux yeux. Je n’ai jamais entendu bégayer avec autant de force et d’autorité… La légèreté de son bagage a été pour beaucoup dans sa renommée. Il fut homme non seulement unius libri, mais encore unius libelli. Ainsi paraissait-il, à la gent irritable des confrères envieux, moins redoutable que s’il avait été à la tête d’une dizaine de volumes ou de pièces en vers. Heredia était d’un contact agréable mais il manquait totalement de caractère.
Sur Barbey D’Aurevilly
Barbey D’Aurevilly avait une héroïque noblesse, une allure, un ton et des mots inoubliables. Pauvre et fier comme Artaban, mais d’un à-pic extraordinaire dans quelques-uns de ses jugements, ferme en ses opinions et croyances, à une époque où tout vacillait dans l’épaisse sottise démocratique, éloquent et spirituel à la manière d’un Rivarol, aéré comme Chateaubriand, bien plus logique que lui, visionnaire des paysages de son Cotentin comme un vieil aigle, le maître du Chevalier des Touches et d’Une vieille maîtresse inspirait au gamin que j’étais une profonde admiration.
Un soir d’hiver mon père l’emmena jusqu’à un restaurant des Champs -Elysées, encore ouvert et bien chauffé, dont je ne me rappelle plus le nom. Tous deux parlaient vivement de Flaubert, que défendait ave passion Alphonse Daudet qu’attaquait avec passion Barbey D’Aurevilly. Je marchais à côté d’eux, très attentif, car Flaubert, chez nous, était roi.
Une fois installés : « Que prenez-vous ?...
- Du champagne », répondit d’Aurevilly comme il aurait dit : « De l’hydromel. »
- Vieux guerrier édenté, au verbe sifflant et irrésistible, il avala coup sur coup quatre, cinq vrres de cet argent liquide et mousseux. Puis il se mit à parler, s fort et si bien, que la caissière émue ne le quittait pas du regard. Mon père lui donnait la réplique. Le soir venait. On alluma le gaz et, au bout d’une heure environ, étant derechef altéré, ce démon de Barbey redemanda : » Une segonde bouteille de champage, madame, je vous prie. » J’étais émerveillé. Il portait ce jour-là, pour cette prouesse improvisée, un grand manteau noir flottant, doublé de blanc, et le fond de son chapeau haut de forme était de satin écarlate.
- Sa voix ajoutait au prestige. Il l’enflait, puis la baissait harmonieusement. Il eût fait un orateur consommé. Perpétuellement tourné vers ce qui grand, généreux et original il possédait un répertoire d’exploits galants et militaires, où le farouche le disputait au précieux dans un excellent dosage très français.
Sur Barbey D’Aurevilly
Barbey D’Aurevilly avait une héroïque noblesse, une allure, un ton et des mots inoubliables. Pauvre et fier comme Artaban, mais d’un à-pic extraordinaire dans quelques-uns de ses jugements, ferme en ses opinions et croyances, à une époque où tout vacillait dans l’épaisse sottise démocratique, éloquent et spirituel à la manière d’un Rivarol, aéré comme Chateaubriand, bien plus logique que lui, visionnaire des paysages de son Cotentin comme un vieil aigle, le maître du Chevalier des Touches et d’Une vieille maîtresse inspirait au gamin que j’étais une profonde admiration.
Un soir d’hiver mon père l’emmena jusqu’à un restaurant des Champs -Elysées, encore ouvert et bien chauffé, dont je ne me rappelle plus le nom. Tous deux parlaient vivement de Flaubert, que défendait ave passion Alphonse Daudet qu’attaquait avec passion Barbey D’Aurevilly. Je marchais à côté d’eux, très attentif, car Flaubert, chez nous, était roi.
Une fois installés : « Que prenez-vous ?...
- Du champagne », répondit d’Aurevilly comme il aurait dit : « De l’hydromel. »
- Vieux guerrier édenté, au verbe sifflant et irrésistible, il avala coup sur coup quatre, cinq vrres de cet argent liquide et mousseux. Puis il se mit à parler, s fort et si bien, que la caissière émue ne le quittait pas du regard. Mon père lui donnait la réplique. Le soir venait. On alluma le gaz et, au bout d’une heure environ, étant derechef altéré, ce démon de Barbey redemanda : » Une segonde bouteille de champage, madame, je vous prie. » J’étais émerveillé. Il portait ce jour-là, pour cette prouesse improvisée, un grand manteau noir flottant, doublé de blanc, et le fond de son chapeau haut de forme était de satin écarlate.
- Sa voix ajoutait au prestige. Il l’enflait, puis la baissait harmonieusement. Il eût fait un orateur consommé. Perpétuellement tourné vers ce qui grand, généreux et original il possédait un répertoire d’exploits galants et militaires, où le farouche le disputait au précieux dans un excellent dosage très français.
Bonjour ma famille . Vraiment je ne croyais pas que la magie blanche pouvait m'aider à résoudre mon problème c’est de lui contacté par email: dioufzamba@gmail.com
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Contact whatsap: 00229 66250799
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BEPPO
Le chat blanc et célibataire se regarde
dans la face limpide du miroir
sans savoir que cette blancheur,
ces yeux d'or qu'il n'a jamais vus
entre ces murs sont sa propre image.
Qui lui dira que l'autre qui l'observe
est à peine le rêve du miroir ?
Ces deux chats harmonieux,
le chat de verre et le chat de sang vif,
sont, me dis-je, les simulacres qu'un archétype
éternel a prêtés au temps. Ainsi l'affirme,
ombre à son tour, Plotin dans les Ennéades.
De quel Adam antérieur au paradis,
de quelle divinité indéchiffrable
sommes-nous le miroir rompu ?
Le chat blanc et célibataire se regarde
dans la face limpide du miroir
sans savoir que cette blancheur,
ces yeux d'or qu'il n'a jamais vus
entre ces murs sont sa propre image.
Qui lui dira que l'autre qui l'observe
est à peine le rêve du miroir ?
Ces deux chats harmonieux,
le chat de verre et le chat de sang vif,
sont, me dis-je, les simulacres qu'un archétype
éternel a prêtés au temps. Ainsi l'affirme,
ombre à son tour, Plotin dans les Ennéades.
De quel Adam antérieur au paradis,
de quelle divinité indéchiffrable
sommes-nous le miroir rompu ?
- Si vous voulez changer le monde, commencez par vous-même. -
Dès que le peuple devient foule, l'homme perd sa clairvoyance...
Faire de la beauté avec l'horreur, est-ce que ce n'est pas tout simplement faire de l'horreur?
Félix Barret, avocat d’une formidable éloquence, pilier de la République dans le midi, à côté de qui les gens les plus allants et les plus gais ont l’air de sombres et tristes protestants. …
On imagine un repas animé par Baret et Daudet [Alphonse] et si les bouteilles de tavel, d’hermitage ou de côtes-rôties filaient avec rapidité, sous le prétexte fallacieux que l’une ou l’autre était éventée.
- Mais alors, ne les buvez pas…, imploraient les dames, « qui ne comprennent pas du tout les boissons », selon le mot d’un ivrogne bien sympathique rencontré par moi, un dimanche soir, dans une gare de banlieue.
- Nous les buvons pour qu’elles ne se gâtent pas davantage répondaient ces maris incorrigibles. Les caves de Saint-Estève étaient inépuisables et l’amphitryon vigilant avait soin de les regarnir chaque année, en prévision de l’année suivante.
[Face à Edmond de Goncourt invité chez Baret] On se mettait en quatre pour lui plaire, car on le savait difficile et je me souviens d’une conversation culinaire où Baret convint tout de suite, avec une courtoisie qui l’honore, de la supériorité de la matelote sur la bouillabaisse. Pieux mensonge dont j’espère que Goncourt, fanatique des écrevisses authentiques de la Meuse, lui aura su gré. La vérité historique m’oblige néanmoins à consigner ici que, dans le même moment, maître Baret clignait de l’œil imperceptiblement dans ma direction comme pour dire : « Rassure-toi Léon, je ne suis pas un renégat. Ce que j’en fais c’est pour plaire à cet illustre représentant des régions de l’Est. » Le fait est que la meilleure des matelotes semble, à côté de la soupe d’or, un paysage de brume et de pluie en face d’un coucher de soleil qu’embellit encore le parfum de l’ail.
On imagine un repas animé par Baret et Daudet [Alphonse] et si les bouteilles de tavel, d’hermitage ou de côtes-rôties filaient avec rapidité, sous le prétexte fallacieux que l’une ou l’autre était éventée.
- Mais alors, ne les buvez pas…, imploraient les dames, « qui ne comprennent pas du tout les boissons », selon le mot d’un ivrogne bien sympathique rencontré par moi, un dimanche soir, dans une gare de banlieue.
- Nous les buvons pour qu’elles ne se gâtent pas davantage répondaient ces maris incorrigibles. Les caves de Saint-Estève étaient inépuisables et l’amphitryon vigilant avait soin de les regarnir chaque année, en prévision de l’année suivante.
[Face à Edmond de Goncourt invité chez Baret] On se mettait en quatre pour lui plaire, car on le savait difficile et je me souviens d’une conversation culinaire où Baret convint tout de suite, avec une courtoisie qui l’honore, de la supériorité de la matelote sur la bouillabaisse. Pieux mensonge dont j’espère que Goncourt, fanatique des écrevisses authentiques de la Meuse, lui aura su gré. La vérité historique m’oblige néanmoins à consigner ici que, dans le même moment, maître Baret clignait de l’œil imperceptiblement dans ma direction comme pour dire : « Rassure-toi Léon, je ne suis pas un renégat. Ce que j’en fais c’est pour plaire à cet illustre représentant des régions de l’Est. » Le fait est que la meilleure des matelotes semble, à côté de la soupe d’or, un paysage de brume et de pluie en face d’un coucher de soleil qu’embellit encore le parfum de l’ail.
Rappelle-toi une chose : tu ne pourras prendre soin des autres que dans la mesure où tu auras d'abord appris à t'occuper de toi.
Malheur à nous. Pour qui nous prenons-nous ? N'est-il pas temps que nous redescendions sur terre et fassions preuve d'humilité ? Bâtisseurs de châteaux de sable, nous avons beau faire les mirliflores dans nos académies, sur nos trônes de pacotille [...] en nous écoutant parler, nous ne sommes guère que des plantes ou des mouches qui ont su faire leur chemin en prospérant sur l'humus des générations précédentes. L'humain ne devrait jamais oublier de se souvenir qu'il a 35% de gènes codants en commun avec la jonquille et 98% avec le chimpanzé.
L'écriture, quand tout le monde dort, est un cadeau.
Lise ressentit alors une indicible admiration. Pourquoi ne connaissait-elle pas l'existence de ces gardiens, elle qui était si sensible à la cause animale et à l'équilibre de la nature depuis toujours ?
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Mon père pince la corde du cordeau comme une corde de guitare. Il tend l'oreille, écoute le son de la corde. Si l'accord est parfait, la corde bien tendue, on peut tracer la route, puis semer. Si le son est bon, le semis le sera aussi. (Page 117).
Aimer, c'est la seule façon d'exister...
Tôt ou tard, tu succomberas à ce que te dicte ton cœur, tu ne pourras pas éternellement lutter, Kee'.
Tôt ou tard, tu succomberas à ce que te dicte ton cœur, tu ne pourras pas éternellement lutter, Kee'.
Batailles intimes
( Kehlstein, 1944.../ ....1957)
Un an plus tard, une petite fille naissait, Clara.Son père, qui s'était installé comme médecin à Kehlstein, semblait ravi, transfiguré, mais il consacrait ses jours et ses nuits aux malades, aux enfants affaiblis par les épidémies, aux blessés de guerre de retour au pays.Les gens ne connaissaient rien du passé récent de Lafontaine, mais ils avaient en lui une confiance superstitieuse.En d'autres temps, on l'aurait pris pour un saint.Mais personne ne pouvait plus croire à la sainteté.
(...)La vie feignant de reprendre, courante, quotidienne, " comme autrefois".
( Folio, 2010, p.174 )
( Kehlstein, 1944.../ ....1957)
Un an plus tard, une petite fille naissait, Clara.Son père, qui s'était installé comme médecin à Kehlstein, semblait ravi, transfiguré, mais il consacrait ses jours et ses nuits aux malades, aux enfants affaiblis par les épidémies, aux blessés de guerre de retour au pays.Les gens ne connaissaient rien du passé récent de Lafontaine, mais ils avaient en lui une confiance superstitieuse.En d'autres temps, on l'aurait pris pour un saint.Mais personne ne pouvait plus croire à la sainteté.
(...)La vie feignant de reprendre, courante, quotidienne, " comme autrefois".
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