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Courbées sur la route, les branches de genévriers offraient leurs aiguilles bleutées aux rayons du soleil avec pudeur. Revêtement de fortune pour une voie en désuétude, de la caillasse ocre tapissait le chemin. La East Road 150 croisait la South 540 un peu avant Narcissa : on avait bâti là une maison en bois, au toit sombre et aux murs gris. Enveloppée d’arbustes et de buissons, elle ronronnait dans la tiédeur du jour. Fichée de l’autre côté de la route, une boîte aux lettres en tôle ondulée clouée sur un bâton cuisait en son ventre un prospectus vantant les mérites d’une nouvelle huile pour friture. La température avait encore grimpé.
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La ville semblait dédié au commerce de l’art et de l’amour. Max Ernst s’y était installé à la fin des années quarante, ravi de pouvoir converser enfin avec la pierre, façonner ce divin échange avec le minéral et le végétal, à haute voix ou à mains nues
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Ne pas entrer sans combinaison spatiale.
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«  Si tout semble sous contrôle,

c’est juste que vous n’allez pas assez vite. »

MARIO ANDRETTi
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Il valait mieux laisser passer l'orage et dépenser ailleurs mon énergie.
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Benjamin Fondane
Je vais m’allonger sur le dos

Moitié ici, moitié ailleurs
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Quelle que soit la façon dont elle est morte, que les optimistes, s’il s’en trouve, se rassurent : elle ne s’est pas rendu compte de ce qui lui arrivait – jusqu’au tout dernier moment, en tout cas. Le meth – ou crystal – y aura veillé. Ce truc-là vous excite tellement, vous rend si euphorique quand il atteint le cerveau que vous ne voyez rien venir. Sous son emprise, la seule pensée cohérente qui puisse vous traverser l’esprit est de vous

trouver un partenaire et de vous envoyer en l’air.
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Dans des endroits comme celui-ci, où on a le sentiment que l’enfer est encore accroché aux murs, il vous vient parfois de drôles d’idées. Cette jeune femme sans visage me fait penser à une vieille chanson de Lennon / McCartney – Eleanor Rigby, qui gardait son visage dans un pot à côté de la porte. Pour moi, la victime s’appellera désormais Eleanor. L’équipe de la scène de crime est loin d’avoir fini son boulot, mais nul ne doute, sur place, qu’Eleanor a été tuée au cours de l’acte sexuel – le matelas dépassant à moitié du sommier, les draps froissés, une giclée brune de sang artériel décomposé sur la table de chevet. Les plus tordus pensent qu’il l’a égorgée alors qu’il était encore en elle. Le pire, c’est qu’ils ont peut-être raison.
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La jeune femme dans la baignoire est méconnaissable ; les trois jours passés dans l’acide ont totalement effacé ses traits. C’était le but, je suppose. Celui qui l’a tuée a aussi placé des annuaires téléphoniques sur ses mains pour les maintenir sous la surface. L’acide a dissout ses empreintes digitales, mais aussi toute la structure métacarpienne sous-jacente. A moins d’un gros coup de veine avec les empreintes dentaires, les gars de la médecine légale du NYPD vont avoir un mal fou à mettre un nom sur ce corps.
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La preuve que la mémoire existe

qu'on fait ce qu'il faut pour que les générations futures

en aient conscience



Elle existe ici

là où l'horreur s'est produite

mais dans la rue ?
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Je dis toujours qu’une bonne préméditation force l’admiration. L’endroit est sens dessus dessous, le bruit assourdissant : les radios de police qui beuglent, les assistants du légiste qui demandent des renforts, une Hispanique qui sanglote. Même quand la victime est absolument seule au monde, on dirait qu’il y a toujours quelqu’un pour pleurer devant pareil spectacle.
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Il y a des endroits dont je me souviendrai toute ma vie : la place Rouge balayée par le souffle d’un vent brûlant ; la chambre de ma mère du mauvais côté de 8-Mile Road ; le parc d’une riche famille d’accueil, si grand qu’on n’en voyait pas le bout ; un ensemble de ruines, le Théâtre de la Mort, où un homme m’attendait pour me tuer. Mais aucun n’est aussi profondément gravé dans ma mémoire que cette chambre à New York, dans un immeuble sans ascenseur : rideaux élimés, meubles cheap, table couverte de crystal et autres drogues festives. Par terre, près du lit, un sac, un slip noir pas plus épais que du fil dentaire, et une paire de Jimmy Choo taille 38. Pas plus que leur propriétaire elles n’ont leur place ici. Elle est nue dans la salle de bains, la gorge tranchée, flottant sur le ventre dans une baignoire remplie d’acide sulfurique, l’élément actif d’un déboucheur d’évier qu’on trouve dans n’importe quel supermarché. Des dizaines de bouteilles vides de DrainBomb – le déboucheur – gisent un peu partout sur le sol. J’en ramasse quelques-unes, discrètement. Les étiquettes de prix sont encore en place ; pour éloigner les soupçons, celui qui l’a tuée les a achetées dans vingt magasins différents.
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De toutes les leçons que les filles allaient apprendre en tant que jeunes musulmanes, celle que leur mère leur donna cette nuit-là fut la plus importante : prendre son destin en main, comprendre que le seul escalier menant au ciel est celui qu’on se construit soi-même sur terre.
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Mais la vérité, c’est que tu as le droit de te tromper, Eliotte.

Tu as le droit d’avoir le cœur brisé, pour apprendre à le reconstruire. Tu as le droit de revenir en arrière, de changer de chemin ou même d’aller dans la cambrousse en tracer un nouveau. Tu as le droit de trébucher, de tomber, ou de rester allongée sur le sol, si ça te chante. C’est normal. Parce que c’est ça la vie.
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Cassandra se cachait toujours pour lire, sans savoir pourquoi d'ailleurs. Comme si, malgré elle, elle se sentait vaguement coupable de paresse; comme si c'était mal de s'abandonner à une activité aussi délicieuse.
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Le confinement, ce fut le rétrécissement de l'espace et la dilatation du temps.
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Je n’utilise que très rarement mon téléphone. Et qui nierait que transmettre un message à l’ancienne n’a pas son charme ? Les mots ont un petit quelque chose en plus quand ils sont tout nus sur le papier. Et puis, je ne sais pas… la sensation que procure l’écriture plaît à mes doigts. Ce n’est pas lisse, plat ou froid comme avec un écran. C’est granuleux, avec des plis parfois, pas tout à fait blanc, et on peut se couper si on est trop pressé. Il faut prendre son temps avec le papier.
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Après tout c'était il y a si longtemps

et justice a été faite

ici au moins les bourreaux sont passés devant

les tribunaux

et ont été condamnés

le Chili n'a pas ça

ni la Bolivie ni le Brésil

ni

aucune des autres dictatures du Cône Sud

sous les ailes noires du Grand Condor

ici on est sortis proprement de la dictature

il y a eu rupture
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La destruction des résidences royales par l'ennemi est vivement ressentie par le roi et l'ennemi le sait. Là où réside le roi réside le pouvoir. Toujours !
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Avec le temps, j'ai quand-même fini par me dire que ce qui semble naturel a finalement une grande importance. La famille, les liens du sang, le passé... tous ça. C'est ça qui nous façonne...
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