AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Dernières citations /RSS
C’était la première fois qu’un pape faisait entrer son propre fils au Sacré Collège. César lui permettrait de conforter son emprise familiale sur l’Église, il serait le point d’appui dont il avait besoin pour accomplir son ministère, une sorte de Premier ministre sans titre. Quant à Juan, il serait son bras armé, tandis que Geoffroi et Lucrèce lui permettraient, par leurs mariages avec des héritiers des puissances voisines, d’étendre leur influence sur toute la péninsule.
Commenter  J’apprécie          10
Elle [Lucrèce Borgia] rejoignait l’autel où son père allait célébrer la cérémonie lorsque son regard croisa brièvement celui d’Alessandro. En la regardant passer près de lui, il contempla une jeune fille de seulement treize ans, déjà âgée de toutes les conjectures et de tous les projets matrimoniaux que son père avait formés pour elle depuis sa naissance.
Commenter  J’apprécie          10
L’esprit de cour faisait taire les protestations des invités : personne ne semblait gêné d’assister à cette cérémonie au cours de laquelle un pape mariait sa fille au Vatican. C’était pourtant la première fois qu’un tel événement avait lieu. Innocent VIII avait assisté à des banquets en présence de femmes et il avait été le premier à accueillir ses enfants au palais apostolique, mais les noces de son fils et de la fille de Laurent de Médicis n’avaient pas eu lieu dans cette enceinte sacrée.
Commenter  J’apprécie          10
Mes amis florentins m’avaient appris que l’homme doit faire de sa vie une œuvre d’art et que cette perfection préserve de toutes les malédictions puisqu’elle permet d’approcher Dieu.
Commenter  J’apprécie          00
Rome n’est pas la capitale sainte dont tu rêves ! L’Église est ainsi faite aujourd’hui que le mérite et l’intelligence comptent pour beaucoup moins que la cooptation, aucun cardinal n’a été nommé sans avoir eu le soutien d’un membre de sa famille, ni a fortiori aucun pape, à moins d’être issu d’une des plus grandes familles romaines…
Commenter  J’apprécie          10
En côtoyant cette Académie d’érudits, de philosophes, d’artistes de génie, le savoir et le talent m’apparurent comme des remèdes à tous les obstacles, à toutes les compromissions que je croyais devoir fuir. Ces rencontres informelles, sans règlement ni heures fixes, étaient réellement divines. J’avais mal jugé, par ignorance et par naïveté, l’intelligence de Laurent de Médicis. Mi-homme mi-dieu, il se servait de la beauté de ces œuvres pour étendre pacifiquement son pouvoir sur la République. Florence n’avait pas d’autres armées que celle de ses mercenaires de la Vérité et du Beau. Et pourtant, malgré la lumière et l’intelligence qui s’étaient couchées à ses pieds, Laurent demeurait toujours en quête d’une légitimité supérieure. Loin de Rome, je mesurais toute la puissance du pape vers lequel ses ambitions convergeaient. Tout au long de mon séjour à Florence, Laurent n’eut de cesse de rechercher un rapprochement avec la papauté à travers ses enfants. Affichant discrétion et modestie à l’intérieur de sa cité, Laurent poursuivait des alliances princières hors de ses frontières. Parmi elles, la papauté était la plus convoitée. Je me promis de ne pas oublier ce pouvoir de fascination dont je pense avoir usé avec plus de talent que tous mes prédécesseurs.
Commenter  J’apprécie          10
Laurent [de Médicis] s’avança, illuminé.

— J’aime mieux que les Florentins que je gouverne rivalisent par le pinceau et les commandes, plutôt qu’à coups de poignard. Ils en oublieront j’espère leurs conjurations stupides. (...)

— Ce sont les idées qui gouvernent le monde, ce ne sont plus les dogmes qui ont figé les peuples dans l’ignorance, la peur et la soumission.
Commenter  J’apprécie          00
Chaque semaine, Laurent payait sa pension au philosophe. En échange, Laurent recevait de lui un manuscrit rare. Voyant ce troc s’effectuer sous ses yeux, Alessandro était convaincu d’assister au véritable marchandage qui faisait le succès des Médicis : celui de la pensée contre l’argent, des idées contre le pouvoir, de la connaissance contre l’autorité.
Commenter  J’apprécie          00
« La chance est puissante. Laisse toujours ta ligne dans l’eau et tu attraperas un poisson quand tu t’y attendras le moins. » (Ovide)

— Pour avoir de la chance, il faut être patient, ne pas aller trop vite en besogne…

Marsile avait murmuré ces paroles de sa voix la plus détachée mais en glissant un regard vers Alessandro.

— Hâte-toi lentement… je m’en souviendrai, déclara Alessandro.
Commenter  J’apprécie          00
« Il n’est point de vent favorable pour celui qui ne sait où il va… » (Sénèque)
Commenter  J’apprécie          00
« L’avarice chez un vieillard n’a pas de sens : peut-on imaginer rien de plus absurde que d’augmenter les provisions de voyage à mesure qu’il reste moins de chemin à faire ? » (Plutarque)
Commenter  J’apprécie          00
Sa villa [Marsile Ficin] à Careggi lui avait été offerte par Cosme, le grand-père de Laurent, pour qu’il se consacre à cette tâche révolutionnaire qui justifiait tous les privilèges : inventer une sorte de nouvelle religion naturelle réconciliant la théologie platonicienne et la révélation chrétienne.

(…) Alessandro avait l’impression de participer à une grande œuvre. De travailler à l’accouchement d’une vérité plus vraie, réalisant enfin la synthèse entre des mondes qu’il croyait antinomiques et même hostiles l’un à l’autre depuis toujours. Des croyances prétendument incompatibles dont les interprétations avaient justifié tant de martyrs et de désarroi parmi les hommes.

(...) Alessandro comprenait cette philosophie qui réconcilie la foi avec l’intelligence, où se dessine un individu maître de son destin, qui n’est pas écrasé par la Providence divine mais dont l’existence est sacrée.
Commenter  J’apprécie          00
— Nous ne sommes plus entourés que d’alliés, les ennemis sont muselés ou exilés. N’en parle évidemment pas, mais n’hésite pas en revanche à le féliciter pour sa politique étrangère…

Celle-ci était simple mais était couronnée de succès : pour préserver la seigneurie devenue l’un des cinq grands États de la péninsule, il avait constitué autour d’elle une ceinture d’États fidèles qui protégeaient Florence des incursions de ses ennemis. Dans le reste de l’Italie, il avait divisé les forces pour mieux s’élever au-dessus d’elles en arbitre.
Commenter  J’apprécie          00
L’homme fort de Florence avait hérité d’un pouvoir qui ne disait pas son nom. À la suite de son grand-père, il avait réussi à conforter sa domination sur les institutions de la ville sans en changer une ligne, étendant son empire dans tous les domaines de la vie publique par sa connaissance des hommes : s’il ne siégeait pas à toutes les réunions du conseil, son ombre était partout. Ses représentants s’assuraient que sa prééminence ne fût pas contestée.

— C’est à l’opposé du fonctionnement de Rome, remarqua Alessandro. Le pape feint d’avoir une puissance qu’il n’a guère, là où Laurent de Médicis dissimule sa domination…
Commenter  J’apprécie          00
Parfois, c’était une évidence. Vous étiez là, à un instant précis, et vous saviez que c’était la dernière seconde avant… Avant quoi ? Vous l’ignoriez, mais c’était évident que cette seconde marquait la fin de quelque chose.
Commenter  J’apprécie          00
Les absents vous arrachaient une part de vous et sombraient dans les ténèbres en vous laissant le vide.
Commenter  J’apprécie          10
Les excuses, ça ne réparait rien, ça emballait seulement les insultes avec un joli nœud pour qu’elles passent mieux.
Commenter  J’apprécie          00
L’Endormeur n’était plus tout a fait le joyeux coquin que nous avons vu à l’auberge de Redon. Il avait attendu trois ans à l’office, tandis que son camarade Robert, dit l’Américain, se prélassait superbement au salon. Cette longue attente lui avait fait le caractère hargneux et l’humeur acariâtre.
Commenter  J’apprécie          00
C’était ce qu’ils m’avaient dit, tous ces bons psys qui veulent une explication à tout et qui, au bout du compte, ne donnent de réponses à rien.
Commenter  J’apprécie          00
Et dans ses yeux qui pétillent, je comprends enfin… Il est ma certitude.
Commenter  J’apprécie          00












{* *}