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EAN : 9782266006286
152 pages
Pocket (01/12/1978)
3.73/5   55 notes
Résumé :
Loin de la terre désertée, Joachim désire poursuivre des recherches biologiques en un temps où le Consistoire l'interdit, car, désormais, la hiérarchie religieuse a reconquis sa toute-puissance. Il fuira donc une planète d'exil pour poursuivre ses travaux en toute liberté. Martha a vu mourir sa fille. Elle dispose de la puissance et de la fortune. Joachim ne peut ressusciter la fille de Martha, mais, peut-être est-il en son pouvoir d'en créer, l'exacte réplique. Au ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Depuis leurs origines Science-fiction et fantastique s'accordent bien ensemble : du "Frankenstein" de Mary Shelley au "Je suis une légende" de Richard Matheson, en passant par Edgar Allan Poe, H.G. Wells, Robert Louis Stevenson ou les univers de H.P. Lovecraft… et tous les autres dont les noms ne me sont pas revenus bien entendu.
Avec "La Morte vivante", Stefan Wul prouve en 1958 que la littérature française n'a à envier aux Anglo-Saxons dans ce domaine. le récit se divise en 3 parties qui peu à peu vont amener lecteurs et lectrices de la hard science à l'horreur pure et dure.

Dans La 1ère partie très scientifique, nous faisons la connaissance du Maître-Bio vénusien Joachim, qui a bien de mal à mener ses recherches avec la censure voire l'inquisition exercée par les autorités théocratiques qui voit ses expérimentation comme des horreurs biologiques… Ce dernier est alors obligé de se tourner vers les reliques du lointain passé terrien et de consulter des ouvrages considérés comme maudits par ses supérieurs… lovecraft power ? ^^
C'est ce moment qu'il est engagé plus ou moins de force pour sauver la fille empoisonné d'une mécène terrienne.
Il arrive trop tard sur Terre pour mener sa mission…Mais son employeuse Martha ne souhaite pas en rester là et souhaite collaborer avec lui pour redonner vie à sa défunte fille Lise par la magie du clonage. La tentation est trop forte pour la Maître-Bio, dont la curiosité a été trop longtemps bridée, de repousser les limites de la science... On va donc aborder toutes les thématiques liées au clonage, entre débat éthiques et conséquences psychologiques…

Dans la 2e partie nous glissons dans le fantastique avec ces enfants aux capacités inquiétantes et à l'évolution accélérée contre-nature. D'autant plus qu'elle tracent des figures cabalistiques qui ressemblent à d'étranges équations…
Joachim met tout son savoir pour extirper la partie pas vraiment humaine d'une des clones de la fille de Martha, mais ces 6 « soeurs » vont tout mettre en oeuvre pour se débarrasser de celle qui est devenue pour « l'étrangère ». Et plus le temps passe et plus les enfants semble échapper au commun des mortels, à toutes formes contrôle ensuite…
Ceux qui ont apprécié "Le Village des damnés" de John Wyndham (1957), "Rosemary's Baby" d'Ira Levin (1967) ou encore le film "La Malédiction" de Richard Donner (1976), seront ici comme des poissons dans l'eau. ^^
D'ailleurs dès le départ le château de Martha dans les Pyrénées ressemble peu ou prou à celui de Dracula dans les Carpates, et ce n'est pas son serviteur hideux et silencieux et Ugo / Igor ou ses araignée domestiques géants qui viennent dépareiller l'ambiance gothique... ^^

Dans la 3e partie est révélé le secret des soeurs jumelles, relié aux légendes d'Héraklès et de Pyrénés, aux mystérieuses inscriptions des vieilles dalles du château, et aux sombres souterrains qui se cachent en dessous…
Joachim et Martha, en train de sombrer dans la folie, cherchent à échapper à une horreur lovecraftienne qui nous rappelle aux bons souvenirs des adaptations de "The Blob" (1958 et 1988, d'après le roman de Kay Linaker et Theodore Simonson) et de "The Thing" (1951, 1982, et 2011 d'après la novella "Who Goes There ?" de John W. Campbell Jr.). On est dans le survival horrifique lovecraftien… donc on sent arriver l'inéluctable fin.

Et apprend dans les dernières phrases du roman qu'on ne nous a pas raconté ce qui est arrivé, mais ce qui va se passer, puisque que tout est narré par Shadan de Deimos, le chaman consulté par Matha sur Mars dans l'espoir de sauver Lise 1 des influences néfastes de ses soeurs
Shadan sonne comme Shaitan, le nom de Satan en arabe. Deimos est satellite de Mars, dieu grec de la violence, signifiant « terreur » en grec… Tout un programme, n'est-ce pas ? ^^
Je reprocherai quand même à l'auteur, outre le côté un peu capillotracté des événements par lesquels le malheur arrive, d'avoir placer son histoire dans un univers space-opera qui ne sert pas à grand-chose. L'histoire aurait démarré à l'université Miskatonic dans le Massachusetts, cela aurait sans doute été tout aussi bien… Car le démarrage très science-fiction jure avec la suite du roman très horreur, mais il est là pour que le Joachim révise progressivement puis totalement ses considérations sur la science et les scientifiques. Bref, il ne lui manque vraiment pas grand-chose pour se hisser au niveau des grands classiques du genre : allez hop, je ne vais faire ni mon pinailleur, ni mon pisse-froid et je lâche 5 étoiles !


PS : pas mal de références cinématographiques pour cette critique, mais pour votre gouverne sachez qu'Hollywood voulait acheter les droits du roman pour le porter à l'écran et en confier les clés au légendaire pionnier du fantastique italien Mario Bava, mais les pontes de Robert Laffont, décidément jamais dans les bons coups car ayant toujours une guerre de retard, ont refusé l'offre sous prétexte que la SF au cinéma c'est naze et cela ne peut pas marcher. Heureusement "La Planète des singes" de Pierre Boule n'eût pas à souffrir des préjugés de l'intelligentsia franco-française, parce que sinon c'était à désespérer… (Gros soupirs.)
Lien : https://www.portesdumultiver..
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"La Mort Vivante" : un roman à part dans l'oeuvre de Wul...

L'histoire est celle de Joachim, un biologiste qui vit sur Venus (planète d'exil de l'humanité suite à une catastrophe d'ordre nucléaire). Les prêtre-inspecteurs de sa Haute Prudence encadrent d'une main de fer toutes activités scientifiques et l'on comprend que la société vénusienne vit sous le joug d'une théocratie obscurantiste. Puis Joachim se fait enlever (après avoir refuser de venir de son plein gré), et emmener sur Terre, sur l'ordre de Martha, une mystérieuse femme qui vit dans un lugubre château, arrosé quotidiennement de pluies radioactives. Elle confie une tâche impie au scientifique, un travail qui défie les lois de la nature...

Un récit à part, donc, au sein de la production de l'auteur :

-d'abord par le héros, qui est un vieillard, contrairement aux hommes dans la force de l'âge et plein de ressources de "Piège sur Zarkass", "la Peur Géante" ou "le Temple du Passé" ou encore aux enfants et jeunes adultes de "Niourk et "Oms en Série".

-le mélange entre Sf et horreur à tendance gothique est lui aussi inhabituel (bien que l'on retrouve dans "Odyssée sous Contrôle" le mix horreur /Sf mais sous une forme davantage SF dans l'esprit, du genre "Alien" ou "Mars Attacks")

Longtemps j'ai hésité entre deux et trois étoiles, pour finalement opter pour trois, en raison de la fin, qui bascule dans l'horreur pure, digne de "The Thing" ou "The Blob" et qui frappe l'imagination (comme tant d'idées de l'auteur que l'on retrouve dans beaucoup d'oeuvres SF postérieures)

-l'introduction de SF classique est finalement assez maladroite et donne le sentiment que l'auteur n'a pas osé y aller à fond dans le pure récit horrifique.

-au niveau du fond, on ne sait pas trop où veut en venir l'auteur puisqu'il bascule de la dénonciation de l'obscurantisme religieux à la mise en garde contre l'expérimentation scientifique sans éthique (alors qu'il y avait vraiment matière à developper une reflexion sur les relations entre foi et rationnalité scientifique)

-l'enchaînement des évènements fait parfois sourire, surtout quand il hésite entre explication purement scientifique ou mythologique de la menace, pour finalement adopter un mix des deux qui ne convainc guère.

Tout cela est bien dommage car on sent que si Wul n'avait pas cherché à ménager son lectorat type (supposition), il aurait pu accoucher d'un roman plus aboutit sur la forme, comme sur le fond. Et puis personnellement, le mélange SF / horreur, ce n'est pas forcément ma tasse de thé...
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Dans un futur lointain, l'humanité a conquis d'autres planètes mais a rejeté la science, accusée d'être la source de tous les mots. À la place, une religion obscurantiste surveille ceux qui osent être scientifiques. Sur Vénus, Joachim est un vieux biologiste qui a l'amour de la connaissance et des livres. Contre son gré, il est emmené sur Terre, alors que plus personne n'est censé y habiter. Sur une planète ravagée par la radioactivité et la montée des eaux, une femme, Martha, lui demande de cloner sa fille morte.

C'est toujours un plaisir de retrouver la plume de l'auteur. Ici, en quelques phrases, il brosse toute une ambiance, grâce à des pièces creusées à l'intérieur d'une montagne qui s'avèrent être une prison : les pluies sont contaminées et on ne peut pas sortir sans combinaison. le lecteur a l'impression d'un château gothique des vieux films, jusqu'aux serviteurs qui sont bien étranges. L'entrée est protégée par des araignées géantes, et peu à peu, une atmosphère inquiétante s'installe. Joachim réussit à cloner Lise avec des cellules prélevées sur son cadavre, mais les foetus grandissent à une vitesse folle et se développent bizarrement : les « jumelles » (qui sont sept) ont un lien puissant entre elles, et rapidement les événements vont être hors de contrôle.

Dans ce très court roman (qu'on appellerait aujourd'hui novella), l'auteur prend le chemin du fantastique, voire de l'horreur, tout en dressant une tragédie grecque (ou plutôt latine si on se tient à certains éléments de l'histoire). le retournement de la créature contre ses créateurs, la fille contre la mère, le franchissement des règles de la biologie, la lointaine prophétie qui enfin s'accomplit…

Une lecture étonnante tant le cadre s'écarte de la science-fiction habituelle, mais que j'ai appréciée.

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Livre court. Un très bon départ, un thème prenant, une lecture rythmée. Un biologiste de Vénus, car sur la planète Terre est largement irradiée donc invivable, est limité grandement dans ses recherches par la religion instaurée (genre fanatique), livres prohibés par exemple. Et un jour on lui propose (en catimini forcément) de faire du clonage. D'abord science fiction puis on bascule dans le fantastique et on finit par sombrer dans l'univers de Lovecraft. C'est dommage. Malgré le fait que le roman soit très court, Stephan Wul pour une fois se perd dans ce mélange de genre.
Pourtant ce livre avait tout pour plaire. Et au premier tiers, j'avoue, j'avais le frisson. Une peur qui m'assaille, on se croyait dans un très bon roman de terreur, l'angoisse qui vous couvre une bonne suée et fait tacher le joli napperon du canapé sur lequel je suis régulièrement vautré. Combien il aurait été souhaitable que l'auteur s'attarde, qu'il développe et pourquoi pas en fasse un livre de suspense, le livre aurait été parfait… Science fiction puis frisson puis fantastique. Trois genres côte à côte, bien séparés mais hélas trop distincts pour un même livre.
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Après avoir relu récemment Niourk, puis découvert Piège sur Zarkass et L'orphelin de Perdide, je m'étais quelque peu laissé avoir à croire que Stefan Wul n'avait publié que de la littérature jeunesse. Car si c'est moins marqué pour Piège sur Zarkass, le style de l'auteur, sa façon de raconter font plus penser à des romans pour la jeunesse qu'à du roman pour adulte. Mais là, surprise avec celui-ci. La mort vivante est un petit bijou de roman fantastique. Un peu court peut-être... mais j'aime les textes courts. IL décevra certainement les fans de fantastique dur. En effet, il ne raconte pas, ou très peu, ce qu'il se passe après l'apparition de cette entité. L'auteur aurait pu développer toute cette phase
où la créature croit en taille et en force ; comment les humains lui résistent. Je ne pense pas que ça m'aurait plu. Non, ce court roman nous raconte sa création. Et comment les différents protagonistes interviennent. Très bien. Une dernière petite chose : à la lecture des premières pages, on s'étonne qu'il soit classé fantastique. Mais les pages défilent sous les yeux du lecteur qui en vient à se demander pourquoi il a l'étiquette SF. Oh, bien sûr, tout ça se passe dans un futur lointain et indéterminé, dans lequel l'humanité à essaimé à travers le système solaire et au-delà. Mais c'est sans importance : tout ça aurait être raconté dans les contextes début XIXe de Solênopédie ou début XXe du Dr Lerne, sous-dieu.

En bref : Encore une lecture que je vous conseille. Et si elle ne vous plait pas, ça n'a pas d'importance, vous n'y aurez pas consacré beaucoup de temps.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Il pensa au Grand Être révéré par les prêtres de Vénus. Il pensa que ces prêtres l'adoraient mal, que leur religion était toute de restriction. On n'y parlait que de crainte et de prudence. Le Grand Être préférait certainement des hommes hardis et entreprenants. Il se maudit d'avoir douté de son existence. Et qu'importait le nom dont on l'affublait, cette Force Souveraine ! Les anciens l'appelait Seigneur. Les Vénusiens Grand Être. Et après ? N'était-ce pas le même ? Joachim s'aperçut qu'on pouvait à la fois être matérialiste et croire à des forces cachées. Voyait-on le vent ? Voyait-on la pensée ? Et pourtant, ces choses existaient.
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Une autre fois, il fut réveillé en sursaut par une harmonie lugubre. C’était, à l’autre bout du château, comme un ouragan musicien soufflant dans une centaine de cuivre différents. Une symphonie vibrante et froide avec, en contre-chant, des arpèges de sources et des strideurs démentes.
Le lendemain, Joachim demanda l’origine de ce bruit gigantesque et magnifique, terrifiant comme le chœur chaotique de mille dieux et démons rassemblés.
- C’est mon org, dit Martha. J’aime à en jouer.
Org ? Ce nom barbare était inconnu du savant. Il imagina un monstre à cent bouches largement ouvertes, une espèce d’hydre de métal vivant, faite pour chanter les gloires tragiques du cosmos, ou bien, à pleine gorge, toutes les peurs et toutes les souffrances de l’enfer.
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- Hum… voilà ! J’ai réussi à provoquer en bocal la genèse d’un batracien normal à partir d’un œuf énucléé, puis renucléé par le noyau d’une cellule banale prise sur un être adulte. La cellule donneuse provenait d’un simple épithélium.
- Traduit de votre charabia scientifique : vous avez retiré le noyau d’un œuf normal, vous avez remplacé ce noyau par celui d’une cellule quelconque prise sur un autre individu. L’œuf s’est est parfaitement satisfait et a continué de grossir pour un crapaud.
- Une grenouille !
- Si vous voulez… Pour donner une grenouille normale et… ?
- Cette grenouille est la jumelle de la grenouille donneuse.
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La science était tolérée, sur Vénus. Mais le Consistoire, présidé par Sa Haute Prudence, se chargeait de la maintenir dans d’inoffensives limites. De même, autrefois, certaines tribus d’Afrique avaient toléré chez elles la présence des forgerons, nécessaires à l’économie villageoise mais soupçonnés d’entretenir un commerce dangereux avec les esprits du feu. Cela, les gens de Vénus l’ignoraient, comme ils ignoraient la proto-histoire terrienne.
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Toute science était dangereuse. Et quoiqu’il eût pensé différemment naguère, il fallait avouer qu’il était aussi dangereux de toucher à la cellule qu’à l’atome. Sur ce point, la Haute-Prudence avait raison.
Mais Joachim en voulait à la Haute-Prudence d’avoir péché par excès de zèle. Si l’Inspecteur-Prêtre ne l’avait pas tracassé à propos de grenouilles, il aurait pu pousser plus loin ses travaux et ne se serait pas trouvé désarmé devant les jumelles. La Haute-Prudence aurait dû s’appeler la Sainte-Frousse.
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