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Stéphane Vanderhaeghe (Traducteur)
EAN : 9782330193089
320 pages
Actes Sud (05/06/2024)
3.88/5   4 notes
Résumé :
1915. Adelaide Henry ne voyage pas sans son énorme malle fermée à clé. Car si la malle s’ouvrait, les gens autour d'elle pourraient bien disparaître. Son terrible secret a causé la mort de ses parents, et la voilà obligée de fuir la Californie. Avec une seule idée en tête – rejoindre le Montana. Elle fait partie de ces « esseulées » souhaitant profiter d’une nouvelle loi facilitant l’accès de la population à la propriété. Mais Adelaide n'est peut-être pas si seule q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Des femmes seules, perdues dans l'immensité du Montana. Nous sommes en 1915, dans des contrées où le mode de vie se rapproche encore de celui de l'époque du Far West. Victor Lavalle nous conte l'histoire d'Adelaide Henry, qui fuit son ancienne vie, au point de chercher à rejoindre Les esseulées de cette région au climat difficile.

Les auteurs anglo-saxons sont des habitués du genre (mais quel genre ?), à se moquer des frontières littéraires, à mélanger les styles et les ambiances. Ce roman en est une nouvelle belle illustration.

Le roman tient autant de la fresque historique que du roman fantastique, plongeant le lecteur dans la dureté de l'existence de l'époque (surtout pour une femme) pour subitement le confronter à une horreur inimaginable.

Avec l'imagination qui vient appuyer la réalité, surprendre le lecteur, l'emmener vers une intrigue qui ne pourra pas anticiper. Un peu à la manière d'un Michael McDowell, dont les lecteurs devraient aimer ce roman.

Victor Lavalle n'a eu droit qu'à une seule traduction en français à ce jour, et c'est bien dommage tant son talent éclabousse ces pages. Une prose soutenue qui sied à la période racontée, une inventivité qui ne s'interdit rien tout en sachant garder le cap, une capacité à construire des personnages puissants, voilà la preuve de son talent à travers Les esseulées.

Cette virée américaine est une étonnante plongée dans le passé, loin des grandes villes, où les conditions climatiques pèsent autant que la solitude, où les quelques petites bourgades sont des états dans l'État.

Adelaide y débarque en train, tirant péniblement une malle pesante qu'elle surveille avec inquiétude. Elle fuit sa Californie natale pour se cacher, pleine de culpabilité, suite à la mort violente de ses parents. Très vite, le mystère va se densifier autour de ce bagage encombrant. Partout où elle passe, la mort semble se répandre…

Le contexte est décrit avec soin, sans jamais perdre le rythme de l'histoire. Un temps où il était encore possible d'obtenir des terres si on était capable de s'en occuper durant trois années. Y compris pour des femmes seules. Une gageure dans cette région aux hivers terribles, où faire sortir de terre des légumes est un pari. Surtout quand on débarque sans presque rien.

Adelaide va vite tomber dans le désespoir et frôler la mort. Avant de rencontrer d'autres femmes seules, des caractères forts. Il ne fait pourtant pas bon sortir des schémas habituels à cette époque.

Le roman s'apparente à une vraie aventure humaine, portée par des personnages taiseux, mais touchants, le tout nimbé d'un ténébreux et sanglant mystère au goût de malédiction. Une histoire d'émancipation, alors qu'une phrase ne cesse d'être répétée : « Une femme est une mule ».

Comme McDowell, Victor Lavalle ne se prive pas pour changer subitement d'ambiance d'une phrase à l'autre, à virer vers le fantastique pour revenir abruptement les pieds sur terre. Avec un talent qui fait qu'on intègre vite cette « anomalie », qu'on se retrouve littéralement plongé dans l'atmosphère.

Ce côté fantastique n'est pas du décorum, il a un sens, un message qui sera délivré avec justesse à la fin. Même à en payer le prix du sang (qui gicle parfois).

Les esseulées est un formidable roman qui plonge le lecteur dans un passé difficile pour une femme et dans un climat tendu, autant du fait des conditions climatiques que du violent mystère qui s'invite dans l'histoire. Victor Lavalle démontre qu'il a un don pour raconter des aventures de personnages forts en les ancrant dans la terre tout en faisant travailler son imagination. Étonnant et prenant.
Lien : https://gruznamur.com/2024/0..
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Une jeune femme quitte son domicile familial avec une énorme malle. Derrière elle, sa maison brûle, ses parents morts avec. Que fuit-elle? Qu'y-a-t-il à l'intérieur de la malle?
Direction le Montana. L'hiver n'est pas encore arrivé, mais la vie s'avère déjà rude. le Mal rôde et les disparitions inquiétantes s'accumulent.

Un western teinté de fantastique, tel pourrait être le genre littéraire du livre Les esseulées. Adélaïde, héroïne noire de ce roman, est une jeune femme forte, courageuse, prête à tout pour enterrer son passé & devenir une nouvelle femme. Evidemment, tourner le dos à son passé n'est jamais une chose aisée, et il nous revient toujours en pleine face. Chapitres courts, une bonne dose de mystère, Victor Lavalle distille une forte dose de suspense. Il entraîne son lecteur dans la noirceur de la nuit, dans une campagne désertique où le vent souffle fort. Rencontres ennemies, voisins amicaux, couple lesbien, les personnages alimentent un récit survolté qui retiennent l'attention.

Là où le mystère laisse une brume inquiétante dans le récit, les explications de la dernière partie du livre répondent à toutes les attentes. Voire trop. Une dose de non-dit laisse imaginer. Victor Lassalle ne permet pas cette possibilité. le changement de ton en cours de route du récit propose de nouvelles attentes & propulse Adélaïde en Reine de self-défense. Une proposition ravissante, dans l'air du temps, qui propose une relecture intéressante des westerns machistes du XXème siècle.
Rien ne sert à fuir son passé, faisons-lui face, et apprenons à vivre avec.
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Bonjour,
Je vous parle souvent de romans parus chez Actes Sud dans la collection Actes Noirs.
J'ai voulu explorer la collection Exofictions qui offre plusieurs "genres" différents. J'en ai lu quelques uns dont je n'ai pas forcément parlé mais je trouve que Les esseulées mérite qu'on en parle.
Dans Exofictions donc, vous trouverez de la SF mais aussi du fantastique avec des romans faisant partie du registre de l'horreur avec, notamment, celui-ci.
Les esseulées c'est un roman donnant la part belle aux femmes qui sont les personnages principaux de ce roman. La plus représentative d'entre elles restera Adelaide, une jeune femme qui a fui le massacre de ses parents après avoir mis le feu à la ferme familiale. Adelaide s'enfuit avec pour toutes possessions ce qu'elle porte sur elle et une malle extrêmement lourde, fermée par un cadenas. Elle part vers les terres promises avec un défi offert par l'état du Montana au début du XXème siècle : survivez à l'hiver du Montana, rendez fertiles les arpents de terre qui vous sont confiés et ces terres deviendront les vôtres.
Mais les terres promises sont aussi des terres de convoitises, les routes hantées par des brigands, les malles sont parfois remplies d'un démon sanguinaire...
Les esseulées c'est un excellent texte horrifique dans une Amérique qui sort à peine de l'esclavagisme. Adelaide est une femme seule et noire, elle sait que tout "problème" lui sera imputé, que personne ne l'écoutera et encore moins la croira.
C'est réellement une excellente découverte.
Traduit par Stéphane VANDERHAEGHE, c'est dispo en grand format et c'est une nouveauté Actes Sud.

Lien : http://www.evadez-moi.com/20..
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Une maison qui brûle, une femme seule qui fuit avec une malle fermée à double tour et
interdiction formelle de l'ouvrir.
Voilà comment débute cette histoire teintée de fantastique et de résilience.
Comment une femme noire, seule va se reconstruire dans les plaines hostiles du Montana? D'autres femmes, comme elle, sont aussi en quête d'un ailleurs et d'un autrement.
Et que contient cette malle?
Une belle et grande histoire qui ravira celleux qui ont dévoré Blackwater
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il existe deux sortes de personnes au monde : celles qui vivent dans la honte et celles qui en meurent. (13)
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