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EAN : 9782073065056
240 pages
Gallimard (14/03/2024)
3.89/5   146 notes
Résumé :
Eddie et Nora Bauer forment un jeune couple flamboyant. À la tête d’un grand cabinet de conseil, Eddie assure à sa famille un train de vie très confortable. Quant à Nora, elle se partage entre la création de bijoux et l’éducation de Leni, adolescente promise à une brillante carrière d’athlète depuis qu’elle a été repérée par le charismatique entraîneur Jonah Sow. L’avenir semble sourire à ces heureux du monde jusqu’au jour où Eddie apprend que son associé l’a trahi,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Vous avez 10 secondes, pour sauter vriller, faire des saltos, roulades, …et retomber sur vos pieds, les bras levés, le menton haut, le regard fier.
Les gros nuls en gym, pas la peine de vous fatiguer vous pouvez rester dans les gradins juste à regarder…
Le tumbling, voici un sport que pour une raison étrange je pensais à tort réservé aux filles
Ce livre m'a fait découvrir qu'il n'en était rien et que cette discipline est mixte.
Leni, la fille de Nora et Édouard Bauer excelle dans ce sport, le loisir se transforme en passion dévorante. Peu à peu Leni, pense, mange, dort, vit pour le tumbling.
La jeune fille excelle sous le regard ébloui de son entraineur Jonah, enfin sorti de sa vie léthargique dans une petite ville de province par cette brillante élève.
La mère, Nora, soutient sa fille, elle a arrêté son métier de graphiste avoir épousé son mari et sa fortune familiale, elle se conforme à une image bourgeoise de femme parfaite entièrement dévouée au bien-être de son mari et de sa fille. Elle passe son temps à coudre des tenues, conduire le minibus sur les sites des compétitions et à se faire belle à la demande de son époux.
Le jour où la société de conseil d'Édouard dépose le bilan, il décider de cacher cet échec à sa femme et à sa fille. Petit à petit Édouard va s'enferrer dans son mensonge sans retour arrière possible. Dévoré d'angoisse et de stress, il devient odieux dès qu'il franchit la porte de chez lui, rendant la tension palpable dans toute la maisonnée.
Dans ce huis-clos familial oppressant, Valérie Tong Cuong sait faire monter l'angoisse crescendo.
Cependant, je n'ai pas ressenti le même enthousiasme que lors de la lecture d'Un Tesson d'éternité il y a quelques années. Certaines invraisemblances m'ont gêné (en particulier la faillite de son cabinet de conseil qu'Eddie parvient à cacher à sa femme m'a parue très peu crédible) ainsi qu'une fin confuse et un peu facile qui m'a laissée sceptique.
C'est dommage car j'ai retrouvé la plume de l'autrice avec plaisir ainsi que ses analyses psychologiques fines et pertinentes, mais je ne me suis pas sentie happée par le livre. Je le reprenais sans hâte et sans m'être interrogée sur le devenir des personnages, et j'ai parfois ressenti un certain ennui du fait de ce manque manque d'attachement.
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Voltiges de Valérie Tong Cuong, un coup de coeur pour ce roman, j'ai adoré, l'écriture, l'histoire, qui nous emmène dans un puissant tourbillon, on n'en ressort pas indemne.

La famille Bauer, très aisé, Loretta, la maman, Eddie, fils unique. le père vénéré, adoré, décède subitement. Rendez-vous chez le notaire, surprise, Ernest, un demi-frère l'y attend. le monde d'Eddie, s'écroule sous le choc de la découverte et du mensonge.

Eddie, trente-deux ans, diplômé d'une des meilleures écoles de commerce du pays, menait une carrière de consultant en stratégie dans un grand cabinet. Il avait une haute opinion du travail. Il était investi d'un devoir écrasant de réussite inculqué par Walter, son père, une réussite quantifiable, matérialisable, au service d'un objectif majeur : fonder une famille avec Nora et la protéger, rendre heureuse sa femme adorée de toutes les manières possibles. Elle était artiste, créative, fabriquait des bijoux.

Eddie et Nora Bauer forment un jeune couple flamboyant. Eddie assure à sa famille un train de vie très confortable, belle maison, un grand jardin, un atelier pour sa femme. Pour couronner leur bonheur, une magnifique petite Leni arrive.

Amoureux fous et heureux, leur vie s'écoule paisiblement. Nora, se partage entre la création de bijoux et l'éducation de Leni, adolescente qui découvre le tumbling, une gymnastique acrobatique vertigineuse. Promise à une brillante carrière d'athlète depuis qu'elle a été repérée par le charismatique entraîneur Jonah Sow.

L'avenir semble sourire à ces heureux du monde jusqu'au jour où Eddie, dans un bureau situé au seizième étage de la tour Étoile, dominant le vide avec lequel il fait soudain corps, un vide sidéral, cosmique, dans lequel il se dissout à mesure qu'il comprend que son associé l'a trahi, manipulé, conduisant le cabinet à la faillite. Ruiné, il fait le choix de ne rien dire à Nora, ni à Leni, et multiplie les mauvaises décisions. Comment leur annoncer qu'il a tout perdu, sa fortune, et à court terme son emploi ? que restera-t-il du mari et du père supposé puissant et protecteur ?

Une descente aux enfers, un puits sans fond s'ouvre sous ses pieds, comment un cerveau aussi intelligent va-t-il s'en sortir, pour que personne ne s'en aperçoive, à part une ? Comment faire croire à sa famille, que ses décisions c'est pour eux qu'il les prend ? fier, il ne veut rien avouer, coûte que coûte, il est sûr de s'en sortir. Machiavélique dans sa souffrance, quoi qu'il arrive ce n'est jamais sa faute. le sexe, une obsession.

Tandis que l'atmosphère familiale se dégrade, d'étranges phénomènes se produisent : des bêtes sauvages hantent les rues, des incendies rongent les collines voisines, de violentes bourrasques surprennent les habitants. Une menace plane sur la famille Bauer comme sur la ville.

"La ville entière est recouverte d'un dôme crépusculaire. Dehors, les arbres ressemblent à d'immenses pantins désarticulés, des branches cassées jonchent le sol, la pluie forcit et forme en une poignée de secondes un torrent hystérique qui s'engouffre dans les rues, sous les porches, sous les devantures, ricochent en vagues sur les murs, charriant des débris, des ordures, des morceaux de verre. le monstre, le tourbillon, le vortex qui court sur la ville et l'aspire sur une trajectoire rectiligne, reliant la terre au ciel, vomissant des formes sombres qu'ils redoutent d'identifier."

Un roman haletant, qui nous interroge, qui nous bouscule, sur nos choix de vie, nos décisions à l'heure où tout change. Un roman très fort sur la famille, les conséquences sur le mensonge, l'ego et la vie des autres. Superbe.

« Il a été ce parieur qui, après avoir perdu sa mise, joue et rejoue, perd et reperd, comptant désespérément sur une chance illusoire. »


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Nora et Eddie Bauer forment un couple fusionnel .
La vie leur sourit , Eddie a un travail très rémunérateur dans un cabinet de conseil et Nora va pouvoir se consacrer à son hobby, la création de bijoux .

Mais la trajectoire d'un couple n'est pas toujours une ligne harmonieuse et lorsque l'enfant parait , la crainte de perdre le bébé peu après sa naissance modifie le comportement des nouveaux parents et Nora dévie son amour sur sa fille Leni .

La glissade commence, elle est d'abord invisible mais quand Eddie perd son travail et sa fortune sans l'annoncer à sa femme, la chute devient inévitable .

Leni grandit, à l'abri des préoccupations paternelles et des besoins .
Elle devient très tôt une athlète de haut niveau en Tumbling, gymnastique acrobatique, une discipline sportive que je ne connaissais pas .
Elle est entrainée par Jonah et encouragée par sa mère .

La temporalité est bien rythmée, soutenant l'attention car le lecteur sait qu'il va y avoir un temps zéro de bascule , une pirouette dans l'inconnue.

À coté du soleil apparent baignant de lumière la famille Bauer, des nuages s'annoncent aussi autour d'eux rappelant à chacun que les événements indésirables peuvent virer rapidement à la catastrophe : incendies, tornades et la menace représentée par des animaux observés hors de leur milieu habituel créent une ambiance presque "pré-apocalyptique" dont pas grand monde se soucie en fait ...

J'ai beaucoup aimé ce roman.
Sous l'apparence d'une famille unie et aisée se cache les non-dits, la défaillance de l'homme qui ne supporte pas d'être tombé de son piédestal et fait tout pour le cacher à sa femme et à sa fille.
On ne le plaint pas, il ne se remet pas en question et a surfé sur la facilité .

Nora, elle, a des interrogations de femme qui n'a pas connu la difficulté des fins de mois, elle cède aux "caprices" sexuels de son mari sans se poser la question du harcèlement et du consentement.

Leni vit à fond sa vie d'athlète , oubliant souvent d'être une simple enfant .
Elle ouvre les yeux à la fois sur sa famille et sur l'environnement fragile où elle évolue .
"Lorsqu'elle y pense, elle oscille entre tristesse et désespoir. Ses parents regardent dans la même direction mais n'assistent pas au même spectacle. "

Le personnage le plus attachant est l'entraineur de Leni, Jonah dont l'enfance a été faite d'abandon et qui a choisi de s'en sortir en devenant un champion de tumbling puis un entraineur à la recherche de jeunes talents comme Leni pour laquelle il se consacre entièrement , oubliant sa propre existence .

J'ai bien aimé le titre également, car , quand on regarde les 10 secondes que dure la prestation du tumbling, les voltiges incroyables peuvent se terminer en chute .
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Lorsqu'un roman commence avec de personnages presque parfaits, avec une destinée qui semble idéale, ou en tout cas correspondre à l'idée que les personnages se font d'un monde idéal, on pressent l'imminence de cailloux dans la chaussure !

Il en est ainsi pour Edouard Bauer, héritier d'une petite fortune, peu remise en cause à la mort du père malgré la découverte de l'existence d'un demi-frère caché. L'homme est brillant conduit sa carrière professionnelle avec intelligence. Il fait un mariage qui le comble , avec bientôt la naissance d'une fille qui fait son bonheur. La confiance aveugle qu'il voue à son associé lui coutera cher…


Histoire d'une chute sur fond d'anomalies du décor, dans un monde qui semble lui aussi souffrir des décisions aberrantes des décennies précédentes (cependant cet aspect n'est pas prépondérant, l'évocation des dérèglements est là comme un reflet en miroir de ce qui ce passe dans la vie d'Édouard).

Pris dans la tourmente, chaque personnage livre son état d'âme, ce qui renforce l'impression d'erreurs de choix qui auraient pu être évitées avec un peu plus de communication.

On retient avec ce roman la notion fondamentale d'impermanence. le roc peut s'effondrer lorsqu'il s'appuie sur du sable mouvant.

Un très beau roman, addictif, de ceux dont Bérard Pivot disait qu'il fait oublier au lecteur qu'il est en train de lire .

240 pages Gallimard 14 mars 2024
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Famille imparfaite

« Il a été ce parieur qui, après avoir perdu sa mise, joue et rejoue, perd et reperd, comptant désespérément sur une chance illusoire. »

Sous fond de catastrophe climatique, la chute d'un homme, à la tête d'un cabinet de conseils, empêtré dans ses mensonges et ses mauvaises décisions . Ça commence par la découverte d'un secret, ça se poursuit par une belle histoire d'amour, celle d'Eddie et Nora, et ça se termine…mal.
C'est palpitant, ça virevolte beaucoup (🤸 Léni, leur fille, fait du Tumbling), l'écriture est précise, l'histoire puissante et surprenante.
C'est le 14 ème roman de Valérie Tong Cuong et c'est toujours aussi bien 🤩
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critiques presse (7)
LeJournaldeQuebec
01 juillet 2024
L'écrivaine française Valérie Tong Cuong s'est interrogée sur les grands bouleversements de vie et leurs conséquences dans son roman, «Voltiges».
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeFigaro
27 juin 2024
Un homme ruiné décide de mentir à sa famille sur sa condition financière. Un roman fascinant sur le libre arbitre.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeSoir
03 juin 2024
Voltiges », nous dit Valérie Tong Cuong. C'est ce à quoi s'adonne la jeune Leni en pratiquant le tumbling. C'est ce que font aussi sa famille et la planète, en proie à la débâcle.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LaLibreBelgique
22 mai 2024
Dans, "Voltiges", Valérie Tong Cuong aborde la fragilité des relations familiales couplée à celle de notre univers. Audacieux et réussi.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LaPresse
21 mai 2024
C’est l’histoire d’une famille tissée très serré, où les rôles de chacun sont très bien définis : le père, Eddie, homme d’affaires prospère, assure la sécurité et le confort de sa petite tribu.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Bibliobs
12 avril 2024
Dans un style tendu à l'extrême, l'autrice instaure un suspense, une atmosphère inquiétante, aux frontières du thriller et du fantastique.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Culturebox
20 mars 2024
La romancière Valérie Tong Cuong revient avec un thriller palpitant qui pulvérise les faux-semblants familiaux sur fond de catastrophe climatique.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Les sensations lui reviennent, précises, identiques en leur puissance à celles expérimentées, quinze ans plus tôt : le souffle aboli, l'effondrement silencieux de son être, du noyau même de ce qui le constitue.
Ce mélange massif de stupeur et de haine que seul produit la trahison.
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À force de voir de nouvelles dévastations, chaque soir, dans les journaux télévisés où des journalistes évitaient les questions embarrassantes, ils s'y habituaient. Ils montraient leur bonne volonté en triant leurs déchets, en installant un récupérateur d'eau de pluie, en utilisant une carafe filtrante. La vérité, c'est qu'ils s'en foutaient de tout ça, ils avaient vécu, profité, ils avaient pu faire des projets, leur principal souci c'était de savoir si les progrès de la médecine leur permettraient d'exploiter correctement l'allongement de leur espérance de vie. Leur logiciel intérieur ne comportait pas l'hypothèse de l'effondrement, ou alors dans si longtemps qu'on aurait oublié leur nom -après eux, le déluge. Ce même logiciel ne leur permettait sans doute pas d'envisager que le futur de leur propre fille était gravement compromis. Ils continuaient à la contempler avec un sourire aimant, à faire preuve d'empathie, vous êtes formidables les jeunes, c'est bien de faire entendre votre voix. Quelle blague.
Lorsqu'elle y pense, elle oscille entre tristesse et désespoir. Ses parents regardent dans la même direction mais n'assistent pas au même spectacle. Ils sont les dinosaures du vingt et unième siècle, l'extinction s'approche, c'est l'humanité qui s'apprête à disparaître, et ils s'obstinent à construire des phrases qui commencent par « quand tu auras mon âge », ou « quand tu auras des enfants ». Pire : « tu verras, quand c'est toi qui régleras la facture ». Ça, c'est une obsession de son père, il faut que sa fille « gagne bien sa vie », qu'elle « se mette à l'abri », il n'a plus que ce mot à la bouche, il file la métaphore à longueur de journée, comme si l'argent pouvait la préserver du désastre. Oui, elle la réglera la facture, toute sa génération la réglera, et les plus jeunes, ceux qui naissent aujourd'hui en étant déjà condamnés, ils paieront avec les intérêts. Elle ignore combien de temps il lui reste à vivre, et si ce temps s'avère long, elle ignore de quelle manière elle y survivra. Désolée, papa, maman. Elle n'aura pas d'enfants, c'est une certitude. Elle ne misera pas toute son énergie sur des études qui seront obsolètes avant qu'elle les achève, sur une profession qui aura disparu avant qu'elle envoie son premier CV ou sera administrée par une intelligence artificielle. Elle va vivre ce qu’elle a à vivre, prendre ce qu'elle peut prendre, échapper à l'obscurité à défaut d'échapper à la fatalité, et de plus en plus vite et de plus en plus fort, son plan se résume en un mot, tumbling, parce que sur la piste et dans les airs, en quoi, huit, dix secondes, elle est propulsée dans un univers alternatif, elle éprouve l'extase absolue, la grâce ultime, tout s'annule, l'apocalypse annoncée en dix secondes en dix secondes extraterrestres, jusqu'à toucher à nouveau le sol et repartir aussitôt, et voler, encore, encore, là où rien ne peut plus l'atteindre, n'en déplaise à son père […].
(p.121)
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De sa voiture, il téléphona à Nora pour la prévenir qu'il s'était passé quelque chose d'inouï, de grave, il avait un frère, ce frère que son père lui avait d'abord refusé et, pour finir, lui avait volé, ce frère dont il ne ferait plus rien désormais puisque c'était trop tard, à dix, douze ans, on peut se construire des souvenirs communs, des liens indéfectibles, on peut se défier, se défendre, s'aimer et se détester, mais là c'était foutu, ce n'était pas un frère qui surgissait, mais un étranger ou peut être un ennemi, on ne pouvait pas savoir, c'était une mine antipersonnel sur laquelle il venait d'exploser, non que cet Ernest fût coupable, il n'était coupable de rien il n'avait pas demandé à venir au monde, ni à se passer de la présence d'un père, ni même à hériter une part de sa fortune, mais sa simple existence venait de ruiner les fondations de la sienne et à présent, Eddie n'était plus sûr de rien, pas même de savoir comment respirer.
(p.19-20)
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-Elle n'a que treize ans, a rappelé Nora.
Il a semblé revenir à lui. Il s'est excusé pour sa rudesse et lui a fait un câlin mais la confiance entre eux était abîmée - du moins pour Leni. À partir de ce moment, elle a travaillé deux fois plus dur par crainte qu'il ne s’empare d’une mauvaise note pour remettre en cause le tumbling. Ses notes sont remontées au prix d'un épuisement supplémentaire mais son père n'en a rien vu : il s'est plutôt félicité de son intervention.
-Tu vois que tu pouvais faire mieux.

Jour après jour, elle a contenu l'orage qui grandissait en elle. Elle a trouvé des forces dans le regard de sa mère, dans ce léger mouvement de sourcil qui signifiait, dès que son père se montrait tendu et désagréable : ne réagis pas, laisse couler, s'il te plaît. Nora lui avait demandé solennellement de le soutenir sans réserve, de supporter ses sautes d'humeur, ses remarques, ses interrogations […].
(p.65)
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Elle pense à sa mère, aux mots qu'elle a employés, au tunnel qui s'allonge encore et encore à mesure que l'on y progresse. Elle a la vision subite d'une société en forme de fourmilière obscure : à chaque individu son tunnel sur mesure. Leni ne sera pas cet insecte laborieux qui exécute la tâche qu'on lui assigne, la gentille fille, la bonne élève, puis meurt sans bruit.
(p.205)
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« Un roman sur les apparences trompeuses, à une époque où chacun peaufine son image au lieu de regarder la réalité en face. » ELLE
Eddie et Nora Bauer forment un jeune couple flamboyant.
À la tête d'un grand cabinet de conseil, Eddie assure à sa famille un train de vie très confortable. Quant à Nora, elle se partage entre la création de bijoux et l'éducation de Leni, adolescente promise à une brillante carrière d'athlète depuis qu'elle a été repérée par le charismatique entraîneur Jonah Sow.
L'avenir semble sourire à ces heureux du monde jusqu'au jour où Eddie apprend que son associé l'a trahi, conduisant le cabinet à la faillite. Ruiné, il fait le choix de ne rien dire à Nora, ni à Leni, et multiplie les mauvaises décisions.
Tandis que l'atmosphère familiale se dégrade, d'étranges phénomènes se produisent : des bêtes sauvages hantent les rues, des incendies rongent les collines voisines, de violentes bourrasques surprennent les habitants. Une menace plane sur la famille Bauer comme sur la ville.
Valérie Tong Cuong est l'autrice de nombreux romans salués par la critique et le public, parmi lesquels "L'Atelier des miracles" (prix Nice Baie des Anges), "Par amour" (prix des lecteurs du Livre de Poche), "Les guerres intérieures" et "Un tesson d'éternité". Elle est traduite en une vingtaine de langues.
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