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3,3

sur 175 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Livre bizarre, quasi entièrement dialogué ; un thème qui m'intéressait (des femmes qui décident de reprendre la main sur leur existence) mais, de mon point de vue, une discordance entre la tonalité des dialogues et leurs interlocutrices présumées. Ce sont des femmes mennonites censées être analphabètes et totalement coupées du monde extérieur, mais qui paraissent maîtriser le dialogue socratique à la perfection, elles passeraient crème dans les matinales de France Culture, damant le pion à Finkielkraut sans souci.

J'ai bien peur que ce ne soit guère plausible, malheureusement. A moins que l'éducation ne soit finalement qu'un luxe inutile puisqu'apparemment elles ont une virtuosité impressionnante dans les domaines du droit et de la philosophie ? J'ai eu du mal à y croire, j'avoue. Autant l'esprit philosophique fleurit facilement chez les enfants, autant je pense que des adultes sans aucune instruction auraient difficilement ce genre de joutes oratoires érudites. A moins qu'en Bolivie, tout n'arrive par magie ?

Ce qui m'a chiffonnée c'est que cette virtuosité cache justement et mal-à-propos ce que le récit paraît dénoncer : la soumission des femmes d'une secte patriarcale du XXI e siècle. Si en fin de compte, elles s'en sortent si bien, il n'y a pas de quoi fouetter un chat, allez.
J'aurais préféré que soit soulignée l'extrême naïveté ou plus sûrement l'extrême rouerie d'un obscur prédicateur ayant décidé que l'instruction et l'accès au monde extérieur étaient les voix du diable. Ah ? seules les femmes en sont privées ?

de fait, on n'a encore jamais trouvé mieux pour maîtriser les esprits que de les priver d'instruction, voie royale pour les manipulateurs, même débutants dans le métier.
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Un soir, huit femmes mennonites montent dans un grenier à foin pour tenir une réunion secrète. Depuis deux ans, ces huit femmes, et d'autres de leur colonie, ont été à plusieurs reprises violée dans la nuit par des démons venant les punir de leurs péchés. Maintenant que les femmes ont appris qu'elles avaient en fait été droguées et attaquées par un groupe d'hommes de leur propre communauté, elles sont déterminées à se protéger, ainsi que leurs filles, de futurs préjudices. Alors que les hommes sont partis en ville, ces femmes - toutes analphabètes, sans aucune connaissance du monde extérieur et incapables même de parler la langue de le pays dans lequel elles vivent – ont très peu de temps pour faire un choix : doivent-elles rester dans le seul monde qu'elles ont jamais connu ou doivent-elles oser s'échapper ? Pour traduire et écrire le procès-verbal de leurs réunions secrètes, c'est August, le jeune instituteur de la colonie qui est choisi.

Le roman de Miriam Toews est un roman au sujet fort, montrant la soumission des femmes dans une secte patriarcale du XXIème siècle et inspiré de faits réels. J'aurais dû être chamboulée par ce qu'ont vécu ces femmes mais la narration m'a perdue et a empêché toute émotion. En choisissant August comme porte-parole, l'autrice a sans doute essayer de ne pas tomber dans le pathos, mais ses digressions font retomber l'intérêt à chaque fois et tiennent le lecteur à distance. Impossible pour moi de m'investir, d'entrer en empathie avec les personnages que l'on peine à différencier. C'est en plus très dialogué, un peu redondant, avec une certaine monotonie dans les échanges. Indéniablement il y a une ambiance singulière dans ce livre que j'aurais vraiment voulu aimer notamment parce qu'il m'a été conseillé par une lectrice que j'apprécie particulièrement et aux goûts très sûrs. Malheureusement je suis passée à côté.

Traduit de l'anglais (Canada) par Lori Saint-Martin et Paul Gagné
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C'est au cours d'une grande assemblée de toutes les femmes de la colonie mennonite de Molotschona en Bolivie, que vont être consignés les témoignages de quelques unes des trois cents victimes des viols qui ont été perpétrés entre 2005 et 2009.
Qu'elles soient enfants, adolescentes ou mères de famille, elles ont toutes été anesthésiées puis agressées dans leur lit en plein milieu de la nuit.
August, qui est le seul à savoir écrire, va recueillir la parole de ces femmes et à travers leurs mots, nous faire découvrir leur mode de vie à l'ancienne, totalement coupé du reste du monde.
Je n'ai pas réussi à m'intéresser à ce type de narration fait des prises de parole successives des participantes. Leurs réflexions faites d'images et de métaphores sur la vie, les croyances et les traditions sont tellement loin de notre mode de pensée habituel que, même si le fond était intéressant, la forme m'a très vite lassée.
Au final, je suis totalement passé à côté de ce récit très original.
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Je crois que je vais me souvenir un moment de cette expérience de lecture. C'est un titre que j'avais repéré lors de sa sortie en 2019, il était donc dans ma WL depuis. Avec la sortie poche chez J'ai lu, c'était bien évidemment l'occasion de le découvrir à mon tour.

Et ben… quelle terrible déception ! S'il n'avait pas été si court, je ne serai même pas là à vous en parler parce que je l'aurais abandonné en cours. Mais si le sujet du roman m'intéressait tant, j'ai été vivement déçue par le traitement qui en est fait. Il traite d'un fait divers survenu dans une colonie mennonite de Bolivie entre 2005 et 2009. de très nombreuses femmes de la colonie ont été victimes de viols, survenus pendant la nuit. Viols mis sur le compte d'un châtiment par les hommes. En réalité, des hommes ont fini par être arrêtés, ils se servaient d'un anesthésiant vétérinaire pour endormir puis violer ces femmes.

Ce qu'elles disent a d'abord une construction atypique : il s'agit de discussions des femmes sur la colonie sur l'affaire qui a lieu pour définir comment elles doivent réagir à ces violences avec notamment une question phare : doivent-elles rester ou partir ? Et cette discussion m'a semblé si longue, à tourner en rond ! Et puis, le plus gros reproche que j'ai à faire à ce roman c'est qu'il ne traite absolument pas des faits. On passe 250 pages à écouter les femmes discuter sur ce qu'il convient de faire mais on ne sait rien de plus sur ce qui leur est arrivé en refermant le livre.

Or, moi c'est ça que j'attendais, un récit des faits, de comment les femmes ont compris qu'elles avaient été violées puis les conséquences que cela a sur elles, la façon dont la colonie mennonite a considéré le sujet… On sait vaguement comment les hommes concernés ont été découverts, par une femme qui a veillé chaque soir, jusqu'à voir un homme entrer chez elle. Autre point brièvement évoqué dans le roman, cette colonie a des règles de vie particulières, quelques échanges le laissent penser mais j'aurais voulu là aussi en savoir plus. Quelle est leur façon de vivre, leur histoire, leurs règles, etc ?

Bref, vous l'aurez compris, c'est une grosse déception simplement parce que je l'ai refermé sans avoir appris quoi que ce soit sur ce sujet qui m'intéressait pourtant. Or, quand je lis des livres de ce genre, c'est justement pour apprendre quelque chose sur un sujet donné.
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Ce roman inspiré par des faits réels avait tout pour m'attirer.
Quelques femmes mennonites, se réunissent secrètement pour décider de leur avenir alors qu'elles et leurs enfants subissent depuis des années viols et agressions. Elles vivent recluses dans leur communauté, parlant un ancien dialecte, sont analphabètes et totalement soumises à l'autorité des hommes, d'une religion implacable et d'un évêque héréditaire. Et tout ceci se passe en Bolivie au XXIème siècle!
Elles sont obligées de passer par le truchement d'un homme pour traduire et écrire le procès verbal de leurs réunions secrètes. C'est lui qui nous les raconte. C'est glaçant de les imaginer se demander si elles sont des humains ou des animaux. Elles sont considérées comme fautives de ce qui leur est arrivé, la première réaction de l'évêque ayant été de leur dire que c'était Satan qui était venu les punir. Pour accéder au paradis il leur faudrait pardonner à leurs agresseurs.
Miriam Toews, elle-même d'origine mennonite, a voulu nous montrer la force de ces femmes. le langage qu'elle utilise est celui des siècles passés. Ce roman aurait dû m'émouvoir mais le récit compliqué, avec beaucoup de digression, m'a bloquée.
#CeQuellesDisent #NetGalleyFrance
Lien : https://ffloladilettante.wor..
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Miriam Toews, dans ce roman, s'inspire d'un fait divers sordide qui a touché les femmes d'une colonie mennonite en 2009. En effet durant quatre ans, les femmes et les filles de la communauté se sont réveillées rouées de coups et violées. Pour cette communauté religieuse, il s'agit de l'intervention du diable qui punit les femmes. Mais elles finissent par découvrir qu'une partie des hommes de cette communauté les droguaient, les tenaient endormies pendant qu'ils se livraient au pire sur elles.

Histoire de la folie d'une population qui vit en marge, histoire des hommes qui partout en tout temps prennent des droits sur les femmes, sur leurs corps. Alors, ces femmes, profitant du départ des hommes pour vendre des animaux, se réunissent en une assemblée pour décider s'il faut partir, rester ou se venger. August, colon instituteur et mis à l'écart de la vie mennonite par les autres, est chargé de faire le compte rendu de cette réunion.

Le roman aurait pu me plaire si August ne prenait pas tant de place dans le compte rendu de cette rencontre. En effet, il digresse sans cesse, il fait des raccourcis, il explique et on peut dire qu'il coupe la voix de ces femmes qui sont déjà si peu écoutées dans leur quotidien. Alors, forcément j'ai trouvé que ces interventions multiples sont mal venues, m'ont agacé et m'ont totalement fait me détacher du récit de ces femmes.

Cependant, Miriam Toews, elle-même menonnite, nous raconte ces communautés, nous raconte ce qui fait leur quotidien, leur organisation et la place qu'on laisse à chacun. En cela, c'est intéressant de découvrir ces colonies qui vivent différemment de nous, de voir leurs convictions, leur foi et l'impact qu'elles ont sur tout leur quotidien, sur leur organisation comme sur les relations sociales qu'ils entretiennent entre eux et avec l'extérieur.

En bref, un roman sur les femmes mais conté par une voix d'homme qui ne cesse de tout rapporter à lui. du coup, ça m'a totalement fait sortir de l'histoire et ça m'a fait plus enragé qu'autre chose.
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Je n'ai pas adhéré au livre le sujet est pourtant intéressant, dramatique.
Je me suis perdue dans les personnes et j'ai trouvé cette narration pénible
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