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Lori Saint-Martin (Traducteur)Paul Gagné (Traducteur)
EAN : 9782020825603
360 pages
Seuil (06/04/2006)
3.66/5   22 notes
Résumé :
Une adolescence mennonite.

Nomi, seize ans, ne rêve que d’une chose : prendre le large. Partir, comme sa mère et sa sœur, loin d’East Village, une austère communauté mennonite. Malgré la promesse faite à son père de ne jamais le quitter, elle ne peut se résigner à une vie étriquée avec pour seul avenir un travail à l’abattoir de poulets du coin. En attendant le grand soir, l’adolescente laisse libre cours à sa répréhensible passion pour la transgressi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Drôle de tendresse donne la parole à une adolescente manitobaine en révolte contre les valeurs de la communauté religieuse dans laquelle elle a grandi. Depuis que sa mère et sa soeur ont déserté le foyer, la jeune fille vit seule avec son père, un membre dévoué de l'église mennonite. Père et fille luttent pour comprendre leur passé et trouver leur chemin dans ce qui semble être un avenir sombre et limité.
Une lecture ni drôle ni tendre, accablante comme un jour sans pain mais particulièrement bien documentée car l'auteure, elle même issue de cette communauté, maîtrise parfaitement son sujet. Elle nous fait découvrir le monde étrange des mennonites, ces chrétiens évangélistes au mode de vie rigoriste aussi curieux que de celui des mormons et des amishs ou encore des haredim. Si on y décourage toute participation à un "monde diabolique", on y crée une sorte d'enfer sur terre où il faut souffrir de son vivant pour gagner sa place au paradis. Pas vraiment folichon.
En critiquant le paradoxe d'une doctrine qui prône la paix mais engendre une forme de violence à travers une culture du contrôle et de la punition, le roman dénonce les dérives d'un fondamentaliste religieux.
Une curiosité à découvrir pour élargir son champ de connaissances mais pas vraiment pour passer un bon moment.
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Peut-on concilier son appartenance à une communauté religieuse stricte, austère, refusant beaucoup de progrès techniques avec son envie de liberté, de modernité et d'indépendance ?
Comment allier ses convictions avec l'amour que l'on porte à des personnes qui ne les partagent pas ? C'est tout le dilemme de cette famille mennonite où l'amour des uns pour les autres n'empêchera pas (causera ?) l'éclatement.
Le récit, relaté par la plus jeune des filles, nous fait rentrer progressivement, par de nombreux retours en arrière, dans la vie de la famille et de la communauté à laquelle ils appartiennent. Nous percevons ainsi, petit à petit, l'évolution de chacun de ses membres, les réactions des voisins et du groupe mennonite (dirigé par l'oncle très rigide de la narratrice, ce qui ne facilite pas les choses !), des jeunes et des moins jeunes….
La gravité du sujet abordé par Miriam Toews, née elle-même dans une ville mennonite, est équilibrée par l'humour et la tendresse qui se dégage de l'écriture, ce qui fait de la lecture de ce roman un moment de plaisir à savourer.
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Suite aux départs successifs de sa mère et sa soeur aînée, Nomi reste seule avec son père à East Village, un bled isolé du Manitoba. Nomi a grandi au sein d'une communauté mennonite dirigé par son oncle, une genre de secte strcite où les interdits sont nombreux.

J'ai beaucoup aimé ce roman! Toute l'histoire est axée sur le personnage de Nomi qui est la narratrice. L'auteur dresse avec justesse le portrait d'une adolescente de 16 ans dont la famille vient d'éclater en grande partie à cause de la religion. Nomi passe par toute la gamme des émotions que ce soit le désarroi, la révolte ou la solitude. L'auteur réussit à rendre ce personnage vivant, Nomi m'a beaucoup touchée avec sa force de caractère, mais aussi sa sensibilité. Ce livre, c'est une belle leçon sur la liberté et la quête de sa propre identité.
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J'ai lu ce livre dans sa langue originale, en anglais, et j'ai été scotchée du début à la fin. On se croit vraiment dans la tête d'une adolescente. Quelle plume extraordinaire ! Un autre roman à ajouter à ma liste de favoris. Maintenant, je dois absolument trouver d'autres choses que Miriam Toews a écrites.
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Miriam Towes nous dévoile sa vie au sein de la communauté mennonite. L'intrigue principale a lieu alors qu'elle a 16 ans et chercher à comprendre pourquoi sa soeur et sa mère sont parties.
C'est un roman touchant et émouvant. Même si la narration peut être un peu déroutante au départ. J'ai beaucoup apprécié cette lecture.
Lien : https://www.aucoindelatre.ch..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Je conserve une vague image de ma mère, assise sur mon lit, qui me regarde. Je crois qu'elle avait la main sur mon bras et portait un pull à col roulé noir et qu'elle se contentait de me regarder. Je crois qu'elle souriait d'un sourire sincère comme Tash l'avait fait tout juste avant de partir. C'est un sourire effrayant. Un sourire qui signifie que vous n'avez plus rien à perdre, et donc que vous êtes libre, comme le dit Janis Joplin. Je l'avais dévisagée pendant deux ou trois secondes, mais il faisait noir et je ne savais pas si elle l'avait remarqué. Sa main allait et venait sur mon bras, lentement, puis je l'avais entendue pleurer tout doucement, et j'avais enfoui mon visage dans l'oreiller pour ne plus l'entendre. Enfin, j'avais senti sa main sur mon front. L'instant d'après, elle avait fermé ma porte et était partie. (pages 235-236)
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Vous savez sans doute que certaines personnes, je ne sais pas trop qui, laissent entendre que ce qui se produit d'un côté de la planète a parfois des conséquences à l'autre bout. En général, je pense qu'elles veulent parler de phénomènes géologiques, mais je suis certaine que la rage silencieuce de ma mère contre le simplisme de notre ville et de son Église aurait pu provoquer des avalanches, des typhons et des tremblements de terre dans le monde entier. Mais il y a ici de la tendresse, une drôle de tendresse. On le voit parfois dans les yeux des gens qui vous regardent et ne trouvent pas les mots. Quand ils prennent des nouvelles de mon père, par exemple, alors que ce qu'ils veulent savoir, en réalité, c'est comment je m'en sors sans ma mère. (page 61)
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Je me suis aperçue que mon ardent désir de vivre à New York, de fréquenter Lou Reed à Greenwich Village et le reste est pour moi une chose douloureuse, grave, dévorante et, pour le reste de l'humanité, une vaste blague. Quand on est mennonite, pas moyen d'avoir envie de découvrir le monde puisque le monde tourne cette envie en dérision. C'est la trame d'une comédie, sans plus. Une mennonite à New York. Une famille amish en goguette à Soho. Il est terriblement déprimant de s'apercevoir que ses désirs les plus ardents se mesurent à Hollywood en rires à la minute.
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Il y avait tant de catégories bizarres de choses interdites et de choses permises que je ne m'y suis jamais retrouvée. Lorsqu'il avait dressé la liste des commandements, Menno avait sûrement abusé de sirop contre la toux. Inexplicablement, ils avaient résisté à l'épreuve du temps et faisaient aujourd'hui partie intégrante de notre existence. (page 23)
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Nous sommes des mennonites. A ma connaissance, il n'y a pas, pour une adolescente, de sous-secte à laquelle il soit plus gênant d'appartenir.
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