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EAN : 9782253143031
222 pages
Le Livre de Poche (14/04/2004)
3.77/5   52 notes
Résumé :

C'était curieux : l'obscurité qui l'entourait n'était pas l'obscurité immobile, immatérielle, négative, à laquelle on est habitué. Elle lui rappelait plutôt l'obscurité presque palpable de certains de ses cauchemars d'enfant, une obscurité méchante qui, certaines nuits, l'attaquait par vagues ou essayait de l'étouffer.

Vous pouvez vous détendre.Mais il ne pouvait pas encore remuer. Respirer seulement, ce qui était déjà un soulagement. Son... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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On fait beaucoup de publicité pour le film sorti hier, avec Gérard Depardieu et Fanny Ardant. J'avais remarqué que c'était une adaptation d'un roman de Simenon. Je l'ai vu par hasard en librairie et cela m'a donné envie de le découvrir.

Bonne idée car je l'ai beaucoup aimé. Pas de commissaire Maigret ici. Non, le personnage principal, c'est Maugin, star vieillissante de cinéma et de théâtre. L'auteur disait s'être inspiré de différents monstres sacrés mais en donnant naissance cependant à sa propre créature.

Pendant toute ma lecture, Maugin était Depardieu, tant je trouve qu'ils coïncident parfaitement. Si vous lisez le livre, vous comprendrez. Les autres protagonistes de l'histoire ( sauf sa dernière femme, qui le sait fragile) le voient comme une force de la nature, mais Maugin s'essouffle, Maugin boit et mange trop. Une visite à un docteur lui fait comprendre que ses jours sont comptés, s'il continue à brûler toute son énergie sur scène, dans les films, en tenant à coups de gros rouge.

L'auteur explore finement les tourments, les tergiversations du personnage, grognon et souvent agressif en paroles mais bon et perdu intérieurement, et si seul finalement... C'est psychologiquement subtil et intéressant,Simenon sait ici aussi sonder les âmes...

Je pense que le film doit bien rendre l'ambiance du livre mais je me demandais quel personnage jouait Fanny Ardant, elle ne correspondait pas à l'âge de la jeune épouse de Maugin. J'ai constaté qu'elle était sa partenaire de théâtre, qui n'apparait pas du tout chez Simenon. Curieuse de voir cette libre adaptation, et de retrouver le beau duo d'acteurs que j'avais tant aimé dans " La femme d'à côté "...
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1950. Maugin. Grand acteur, grand comédien, connu et reconnu de tous pour son talent d'abord, mais aussi pour sa mauvaise humeur légendaire, son goût pour le mauvais vin et la boisson en général. Maugin, un géant, dans tous les sens du terme, aussi fort, aussi grand, aussi gros que sa renommée. Un personnage, grognon, fier de son statut, imposant sa volonté aux hommes comme aux femmes, qu'ils soient artistes, scénaristes, producteurs, costumières, amantes ou épouses. Un personnage sans coeur, imbu de lui-même ? Pas si sûr. Car dès l'annonce de la sentence médicale, Maugin se replie sur lui-même, évoque et convoque son passé, et s'auto-analyse.

Alors le lecteur, peu à peu, comprend les gestes et les actes de Maugin et l'empathie s'installe naturellement avec ce personnage débordant d'humanité mais se cachant aux autres et à lui-même.
C'est terriblement bien écrit, bien décrit. L'analyse longue et lente est d'une touchante sincérité. La montée en puissance du témoignage révèle l'ascension extraordinaire de ce petit garçon issu d'un milieu défavorisé. L'observation à la loupe du corps et de l'âme de Maugin est un chef d'oeuvre de fine psychologie, un régal de lecture.

Une lecture que je vous conseille fortement et qui permet d'apprécier l'auteur, Georges Simenon, autrement qu'à travers son personnage de Maigret.
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1950 et un drame existentialiste de plus dans la galaxie des romans durs (et âpres) de Georges Simenon. Maugin, c'est Raimu... mais c'est aussi Simenon, sans doute ! Retenons que l'écrivain célèbre venait de perdre cet ami si fidèle en 1946. S'investir en un roman, n'est-ce pas le moyen affectif le plus efficace pour tenter de faire revivre "nos" disparus ?... L'alcool, le corps qu'on ne supporte plus, l'accident stupide au Cap d'Antibes (un hameçon fiché dans le pied)... et le coeur malade. Est-il jamais le moindre "hasard" en nos existences ? L'amour qu'on cherche (jusqu'à notre "fin"). Le petit enfant qu'on reste au fond de soi... Un personnage rebutant, qu'on jugerait antipathique, détestable, "maître de maison" profiteur d'obsolètes "amours ancillaires" (ces relations furtives "consenties" au Maître par ses domestiques femelles)... Alice, la régulière sans doute encore amoureuse, qui a - bien sûr - 40 années de moins de Maugin... Les bouteilles de rouge et de Cognac... La course absurde des journées parisiennes rythmées par les prises de cinématographe et les représentations théâtrales... le dégoût de soi. L'attente angoissée de la mort. "La mort d'Ivan Illitch" et sa fameuse anamnèse en douze scènes-chapitres n'est jamais bien loin ! Un nouveau chef d'oeuvre de dépouillement atroce en deux parties (ou "Actes" ?). Exercice magistral d'un art littéraire pérenne, un de ceux qui ne se démodent guère... Avec Simenon, l'Humain est radiographié jusqu'à l'os.

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" Il avait beau être gros et lourd, remplir le lit de sa masse, suer le vin et l'alcool, il ne se sentait pas moins, cet après-midi-là, dans le plus secret de son être, là où la raison et le respect humain perdent leurs droits, comme un enfant faible et sans défense. Et, comme un enfant, il luttait contre le sommeil qui le gagnait par vagues, s'obstinait à épier les bruits de la maison en se demandant si "elle" viendrait l'embrasser."
[Georges SIMENON, "Les volets verts", 1950 - 2ème partie, incipit du chapitre 2]

A nouveau embarqués dans l'extraordinaire kaléidoscope spatio-temporel des toutes premières pages de "A la recherche du temps perdu" de Marcel Proust, dans la peau du petit enfant attendant - avec angoisse - le bonsoir tranquillisant de sa mère...
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Les volets verts, de Mr Simenon, n'est pas un polar, les inconditionnels du commissaire Maigret en seront pour leurs frais.
C'est simplement le portrait imaginé (un avertissement en début de roman le rappelle) d'un acteur vieillissant au sommet de sa gloire. Et malgré tout profondément malheureux et effrayé par sa fin qu'il croit proche.
J'ai bien envie de sortir le poncif habituel en disant que cette histoire, écrite en 1950, n'a pas pris une ride. Mais surtout, on retrouve le style de Simenon, simple, rigoureux, et qui fait mouche une fois de plus. C'est un vrai plaisir de lire ce livre, même si les thèmes abordés comme la solitude,l'alcoolisme et la peur de la mort ne sont absolument pas réjouissants.
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C'est le premier roman de Simenon que je lis qui n'appartient pas à la série des Maigret.
J'ai choisi ce titre parce qu'il a été adapté au cinéma il y a peu. Je n'avais pas aimé le film mais les critiques parlaient du chef-d'oeuvre de l'auteur.
Voilà une lecture bien laborieuse ! J'ai cru que je n'en verrai jamais le bout.
Fidèle à sa pratique, Georges Simenon dresse un profil psychologique détaillé (très détaillé) et explore les profondeurs de son personnage. Il s'agit d'un acteur au faîte de sa gloire, alcoolique et priapique, qui sent intuitivement sa fin arriver alors qu'il a tout juste 60 ans.
J'ai trouvé tout ça très long, parfaitement bien écrit mais un peu redondant. J'avais envie de dire à l'auteur : « c'est bon, j'ai compris ! ».
Puis, après beaucoup d'effort, j'arrive aux ultimes pages. J'ai eu une révélation, j'ai mesuré l'importance de tout ce qui avait été dit auparavant. Georges Simenon nous emmène aux tréfonds de l'âme de son personnage et c'est abyssal.
C'est donc une expérience de lecture qui s'avère positive. J'ai retrouvé dans ces derniers passages le charme exquis de Mémoires intimes, l'autobiographie de Simenon que j'ai lu deux fois (plus de 1 000 pages quand même !)

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il avait beau être gros et lourd, remplir le lit de sa masse, suer le vin et l'alcool, il ne se sentait pas moins, cet après-midi-là, dans le plus secret de son être, là où la raison et le respect humain perdent leurs droits, comme un enfant faible et sans défense. Et, comme un enfant, il luttait contre le sommeil qui le gagnait par vagues, s'obstinait à épier les bruits de la maison en se demandant si "elle" viendrait l'embrasser.

[Georges SIMENON, "Les volets verts", Presses de la Cité, 1950 - Deuxième partie, chapitre 2 - page 157 de l'édition "le Livre de Poche"]
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Ce qu’on oubliait aussi, c’est qu’il n’y avait pas plus de dix ans que le cinéma lui apportait de grosses sommes.
Jusqu’à l’âge de cinquante ans, il n’avait vécu que du théâtre.
Jusqu’à quarante ans, il avait eu des échéances difficiles.
Jusqu’à trente ans, il avait crevé de faim.
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Il avait aussi mal parlé des femmes, prétendant que toutes, autant qu'elles sont, ne rêvent que de l'état de veuvage pour lequel elles se sentent nées.
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Peut-être chacun ,au lieu de vivre simplement cette soirée-là la regardait -il se dérouler avec l'attention qu'on apporte aux évènements qui prendront une place importante dans le souvenir?
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Vidéo de Georges Simenon
Film "Mon ami Maigret" avec Bruno Kremer, Alexandre Brasseur, Michaël Morris et Annie Sinigalia. Résumé : Un coup de téléphone de Porquerolles informe Maigret du meurtre d'un certain Marcellin qui, peu de temps avant sa mort, a prétendu être un « ami » du commissaire. Maigret se rend sur place, en compagnie de l'inspecteur Pyke. Grâce au témoignage de plusieurs habitants de l'île, dont il fait successivement la connaissance, Maigret – aidé à l'occasion par la perspicacité toute britannique de Mr. Pyke – rassemble les éléments qui lui permettront de faire la lumière sur le crime. Ses soupçons se portent sur deux hommes : Philippe de Moricourt, jeune désargenté de bonne famille, sorte de gigolo qui se fait entretenir par une richissime Anglaise collectionneuse de tableaux, Mrs. Ellen Wilcox, et le jeune peintre hollandais Jef de Greef.
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Emile Maugin est un comédien célèbre. Arrivé au sommet de sa gloire, quel âge a-t-il lorsque le docteur Biguet lui apprend qu'il souffre d'une maladie de coeur ?

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