Encore une bonne pioche dans la collection le Masque science-fiction.
Cette fois-ci, c'est une première rencontre avec un auteur célèbre, et pas des moindres, puisqu'il s'agit du très renommé
Robert Silverberg - particulièrement apprécié, semble-t-il, du public français.
J'ignore si c'est une bonne chose d'avoir commencé par celui-ci, mais à vrai dire, j'ai pris le premier qui me tombait sous la main.
Alignant les uns à la suite des autres des petits romans issus de la collection citée plus haut, j'ai continué sur ma lancée. Qui plus est, le roman étant court, ça me semblait une bonne entrée en matière, le risque d'abandon se voyant grandement minimisé.
Qu'est-ce que j'en retiens ?
Déjà, les rares critiques que j'ai survolées ne m'ont guère encouragé à le lire, le livre étant souvent qualifié de mineur dans la carrière de l'auteur. Ce qui a motivé chez moi sa lecture, c'est ma méconnaissance de cet auteur que je tenais absolument à découvrir et ce, depuis un moment.
Des années plus tôt en effet, j'avais anticipé la lecture de son oeuvre et j'avais fait l'acquisition de quelques titres à des prix plus qu'attractifs, dans des éditions désormais introuvables.
Il était donc temps que je m'y mette...
Même si
La semence de la Terre est mon premier Silverberg, je suis quand même en mesure de le présenter comme un roman plutôt léger, donc mineur.
Le livre n'est cependant pas dénué d'intérêt pour autant, le postulat est indéniablement très intéressant. Dans l'idée, il m'a rappelé la nécessité de s'engager pour obtenir le titre de citoyenneté dans le film
Starship Troopers de Paul Verhoeven, adaptation libre et sauvage de
Étoiles, garde-à-vous ! de
Robert Heinlein dont j'avoue ne pas avoir gardé un souvenir impérissable.
Comme beaucoup, j'ai apprécié la première partie du livre qui décrit la réaction de plusieurs personnages face à cette odieuse loterie de colonisation qui condamne l'individu au bannissement de la Terre ni plus ni moins. Et puis, j'ai été surpris par la seconde partie qui prend une tournure plutôt improbable, pour ne pas dire carrément incongrue, mais qui n'en demeure pas moins très révélatrice d'une époque et de l'état d'esprit d'un pays, les USA.
Cette partie m'a d'ailleurs fait penser à l'allégorie de la caverne de
Platon mais en inversant les rôles. Je n'ai en revanche pas aimé la conclusion de l'histoire, aussi bien dans la forme que dans le fond, avec notamment le message sous-jacent faisant l'apologie de l'enrolement forcé. J'y ai vu un parallèle avec la guerre du Vietnam et l'obligation du citoyen de s'engager et d'aller au combat, de tuer un soit disant ennemi, inconnu et invisible, et ce sans objecter ni se poser de question. Bref, être un parfait petit soldat et fermer sa gueule. J'ai, là aussi, fait le parallèle avec
Robert Heinlein dont l'idéologie ne reflétait rien de bon à mes yeux.
Donc, un roman mineur, oui. Et si la première partie m'a laissé supposer un temps une rencontre avec un grand auteur de la carrure d'un
Jack Vance, la seconde partie m'a ramené à une appréciation plus mesurée : celle d'un auteur sympa à lire, sans plus.
J'admets cependant qu'il est beaucoup trop tôt pour juger et me forger une opinion solide.
Sans doute trouverai-je satisfaction en lisant le Cycle de Majipoor que j'ai grande hâte de lire mais que j'entamerai dès que j'aurai enfin réussi à réunir tous les tomes. Et c'est pas gagné.
Auteur à suivre...