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EAN : 9782714478641
336 pages
Belfond (02/05/2019)
3.6/5   134 notes
Résumé :
Dans la lignée d’une Lionel Shriver, un premier roman choc qui explore les rapports de domination au sein du couple et de l’amitié, les traumatismes subis dans l’enfance et le vice tapi derrière les apparences les plus lisses. S’appuyant sur une construction machiavélique, Michelle Sacks nous entraîne dans une spirale où chaque personnage révèle son double visage.








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Critiques, Analyses et Avis (61) Voir plus Ajouter une critique
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Après un premier chapitre publicitaire sur le monde merveilleux d'un couple formidable au milieu d'une Suède idyllique, vient le temps de la démystification.
Voilà que la ménagère parfaite n'aime ni son charmant bambin ni son éponge à récurer.
Après un pareil coup de théâtre (on en est à la page 10), que faire? C'est qu'on a tout un livre à écrire et on a déjà dit l'essentiel, damned, c'est ballot.
Seule solution : la surenchère.
Bon, je suis désolée. Je présente mes excuses les plus plates aux éditions Belfond, mais il y a eu erreur sur la personne, ce livre n'est pas pour moi. Mais aussi pourquoi convoquer la grande Lionel Shriver pour (sur)vendre Michelle Sacks? Il faut qu'on parle de Kevin est un chef d'oeuvre, La vie dont nous rêvions un honnête thriller cousu d'un fils blanc.
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La vie dont ils rêvaient ? Une vie tellement parfaite pour Sam, Merry et Conor leur bébé, de purs bobos newyorkais venus prendre un nouveau départ en Suède. Un air pur et vivifiant, un ciel bleu électrique, une maison nichée dans les bois à trente minutes de Stockholm.

Tout cela sonne tellement vrai, tellement authentique, comme dans le catalogue de vente d'un célèbre fabricant de meuble.

« le mari. le maître de la maison. J'imagine qu'il m'explique seulement ce que je ne sais pas. Ce dont j'ai besoin. Ce que je veux. Qui je suis. En échange de quoi, je lui donne tout. Je lui donne précisément la femme qu'il veut que je sois. Une prestation parfaite. Il ne se satisferait pas de moins."



Heureusement il ne faut guère plus d'une vingtaine de pages à Michelle Sacks pour faire de ce tableau idyllique une toile de Fontana.

Merry ignore que Sam a dû démissionner de son poste de professeur d'université à cause d'un scandale sexuel et Sam ne sait pas qu'en son absence, Merry visite des sites internet qui récoltent les témoignages de très mauvaises mères.

L'arrivée de Frances, l'amie d'enfance de Merry, ne risque pas d'arranger les choses. Un élément perturbateur dans une situation déjà perturbée voilà de quoi faire une bonne histoire.

"Les hommes avant Sam voulaient me sauver, souffler sur mes bobos pour les guérir. Sam veut tout reprendre de zéro. Et je répugne à le décevoir, parce que décevoir Sam est la pire chose qui soit. C'est la fin du monde, vraiment, et le retour du vide, inexorable et désespérant, qui me ronge de l'intérieur. »

Disons-le tout net « La vie dont nous rêvions » n'est pas vraiment un livre sympathique, mais c'est un livre impossible à lâcher. Véritable mise en abime du mensonge dans le mensonge dans le mensonge, la romancière va vraiment très loin.

Mais elle réussit, grâce à une écriture blanche très efficace, à rendre le lecteur empathique face à des personnages odieux. Michelle Sacks transforme l'illusion du bonheur en véritable tragédie et tricote un thriller bleu layette particulièrement efficace. Attention ,« happy end » peu conventionnel.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un roman qui m'a tenue toute la soirée et jusque quatre heures du matin. Je n'ai littéralement pas pu le poser, il fallait que j'aille au bout !

Michelle Sacks est une auteure sud-africaine, et c'est son premier roman. Je l'ai acheté sachant que je l'avais vu recommandé (je ne sais plus où, en fait) et dès la première ligne j'ai vraiment aimé, et accroché immédiatement.
Un jeune couple d'américains s'est installé en Suède, profitant d'un cottage traditionnel reçu en héritage. Changement de vie : d'un petit appartement à Brooklyn à une maison en pleine nature dans une forêt suédoise. Comme ils vont avoir un bébé, ça sera parfait. Un recommencement à zéro pour la vie du bébé, du jeune couple. La jeune femme, Merry, est fière d'elle : elle est devenue une mère et une épouse accomplie. Elle fait des plats incroyables, de la pâtisserie, elle qui « ne savait pas faire cuire un oeuf », comme le lui rappelle régulièrement son mari Sam. Sam, lui, est fou de son fils de quelques mois. littéralement fou de lui. Il est fier de sa femme, de la femme qu'elle est devenue après qu'ils aient tout fait pour en arriver là, grâce à lui qui l'a inscrite aux newsletters en ligne pour ne pas qu'elle loupe une recette ou une astuce pour la vie la plus bio possible, et surtout parce qu'il encourage sa femme. il la stimule. Ici, nous avons le point de vue de Sam, le mari, quarantenaire, qui est en pleine reconversion pour faire des documentaires. Ou de la pub. À New York, il était professeur en anthropologie.
Les chapitres entremêlés, ceux de Merry et ceux de Sam, racontent leur vie depuis un an qu'ils sont arrivés. Merry est tellement fière d'elle. Satisfaite. Elle aime tant Sam. Elle aime tant être la mère du petit Connor. Ils ont retapé et repeint et réarrangé la maison tout au long de la grossesse, bien sûr elle était épuisée, mais il fallait que tout soit parfait. C'est son rayon, elle est -était- scénographe. Là, elle est prise entre la cuisson, le mixage des légumes cueillis le matin pour continuer à remplir les pots de verre pour l'alimentation de Connor, les étiquette, les range parfaitement le réfrigérateur, elle est en nage. de plus le bébé ne fait que hurler. Elle n'en peut plus. Elle doit être douchée, maquillée, parfaite, le repas prêt pour quand rentre Sam. Il a la voiture, pas elle. Ici, à des kilomètres de toute vie … parfois, elle regarde le bébé, et elle est obligée de le faire attendre avant de le prendre dans les bras.

C'est une histoire de couple simple. Sauf que. Qui dit vraiment ce qu'il pense, entre la mère quasiment prisonnière de ce lieu trop calme et trop isolé, et le mari fidèle qui travaille comme un fou ? Lorsque Francie, la meilleure amie de Merry s'invite, à la joie d'avoir quelqu'un de plus à la maison s'ajoute le souci de perfection à garder pour montrer comment leur vie est merveilleuse. Et on sent bien que ce couple est tout sauf heureux, que Merry n'est pas vraiment une bonne mère, et que Sam est tout sauf fidèle et travailleur.

Un roman noir à la Lionel Schriver, un style fluide, une mise en scène implacable très réussi, instillant les doutes jusqu'au bout. Je recommande à tout un chacun !
Lien : https://melieetleslivres.fr/..
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Prenez une carte postale ensoleillée, insérez-y un ravissant chalet au milieu de la forêt suédoise, plantez-y un potager à faire saliver les plus exigeants des bobos et faites poser le père, la mère et leur bébé. Admirez leurs sourires et tendez l'oreille, ils vous parlent : « VOUS NOUS VERRIEZ, je pense que vous nous détesteriez. On dirait les acteurs d'une publicité pour une compagnie d'assurances, dégoulinants de bonheur. La petite famille parfaite et sa petite vie parfaite. »
Bien, vous vous en doutez déjà, l'envers de la carte postale est un peu différent. « J'ai décapé le four graisseux, grimpé sur un escabeau pour nettoyer le dessus du réfrigérateur. Quelquefois, j'aime bien tracer un message dans la poussière. Ce matin, sans raison particulière, j'ai écrit AU SECOURS. »
Et, comme dans ces réactions chimiques ne se produisant que lorsqu'on introduit le catalyseur dans un mélange auparavant parfaitement stable, le charmant tableau va se dégrader à l'apparition de Francesca, invitée à découvrir le bonheur de sa meilleure amie. Restons-en là pour l'intrigue qu'il serait malvenu de déflorer.
Saluons plutôt la construction (désormais assez classique) à partir des pensées et points de vue successifs des trois adultes protagonistes de l'histoire. Vantons l'habileté de l'écriture minimaliste qui conduit à ne proposer que de très courts chapitres (trois pages le plus souvent, cinq parfois) et qui vous incite à pousser toujours un peu plus avant votre lecture. Si vous appréciez les récits courts remplis de mensonges, de perversité, de jalousie, de manipulation, de trahison et de secrets enfouis, vous ne serez pas déçus. Autour du désir d'enfant, de la maternité, de l'amour conjugal, de l'amitié et des rivalités féminines, en dépit d'une fin qui me semble un peu irréaliste et de mauvais goût, voici un roman sans hémoglobine dans lequel on n'a qu'une envie : tourner les pages, encore et encore. On n'en sort pas tout à fait indemne. Comme sur la (magnifique) couverture où le bleu du centre est cerné de noir, c'est une bien sombre histoire qui nous est contée. Mais ce n'est sans doute que pure invention littéraire, la Suède est sans doute ce paradis de carte postale du début, au moins en été, et votre meilleure amie est VRAIMENT votre meilleure amie… Ce serait dommage de ne plus l'inviter, mais, prudence étant mère de sûreté, inutile d'insister pour qu'elle reste dormir.
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Lorsque Pierre, de Babelio, m'a proposé ce roman dans le cadre d'une masse critique privilégiée, je n'ai pas hésité plus de trois secondes car il s'agissait typiquement, sur le papier, d'un genre de roman que je lis beaucoup. Le fait, en prime, de comparer Michelle Sacks à Lionel Shriver, auteure que je place très haut sur ma liste depuis son fabuleux et dérangeant Il faut qu'on parle de Kevin, a fini de me convaincre.
Et ? Je n'ai pas été déçue.

En quelques mots, Merry et Sam, un couple new-yorkais, décident de tout plaquer, leur vie stressante, la ville survoltée, pour s'installer sur une petite île en Suède afin d'élever dans de meilleures conditions leur jeune fils, Conor. Chacun tient sa place: Sam, subvenir aux besoins de sa famille; Merry, s'occuper de son foyer. À les regarder vivre, on ne voit que le bonheur. En apparence car, très vite, on sent que sous la jolie façade bien lisse se dissimulent des secrets, des désirs inavoués, des frustrations. Et lorsque Francesca, la meilleure amie de Merry, arrive dans le tableau, on sent que la mécanique bien huilée ne va pas tarder à se fissurer et à éclater. Faites vos jeux, rien ne va plus...

L'une des grandes forces de ce roman est de distiller au compte-goutte les informations, en utilisant le procédé de trois narrateurs, nous retrouvant ainsi tour à tour dans la peau de Merry, Sam ou Francesca. Prenant faits et causes pour l'un avant de changer de point de vue et en venir à en plaindre un autre.

Ce roman nous fait nous questionner sur les relations que nous entretenons les uns avec les autres, avec nos plus proches particulièrement. C'est certain qu'en découvrant les liens qui unissent nos trois protagonistes, essentiellement Merry et Francesca, on ne peut que se dire qu'avec une amie pareille on n'a pas besoin d'ennemie.

Peut-on échapper à son passé ? Tout se joue-t-il pendant l'enfance ? Jusqu'où va notre loyauté ? Arrivons-nous à tirer des enseignements de nos actes ? Sommes-nous destinés à reproduire les mêmes schémas ? Pouvons-nous nous libérer des liens qui nous enchaînent ? Peut-on réellement pardonner ? Faut-il même pardonner ?
Bref, autant de questions que nous pose ce roman, entre autres.

L'écriture de Michelle Sacks est délicate et toute en nuance. Elle a su finement se mettre à la place de ses personnages et a finalement dressé des portraits réalistes et complexes sans tomber dans la lourdeur et la caricature. Pour un premier roman, c'est de mon point de vue très réussi. Une auteure à suivre, assurément.
Et la traduction semble à la hauteur.

En résumé, c'est typiquement le genre de roman que, si je l'avais débuté un dimanche après-midi, je n'aurais pas lâcher avant la dernière page.
Une lecture que je conseille, évidemment.

Un énorme merci à Babelio, à Michelle Sacks et aux éditions Belfond pour cette très jolie découverte.
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critiques presse (1)
LeMonde
04 juillet 2019
La vie dont nous rêvions n’épargne personne, et surtout pas le lecteur. Rien n’est pur et rien ne résiste au regard de l’écrivaine. Le bonheur en image d’Epinal cache des pulsions, des aspirations contradictoires… ou le plaisir d’une violence délectable.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
J'ai essuyé le miroir et ouvert les fenêtres pour chasser l'odeur de vinaigre. Dans la cuisine, j'ai déplacé le lave-vaisselle et nettoyé la saleté accumulée contre le mur. J'ai décapé le four graisseux, grimpé sur un escabeau pour nettoyer le dessus du réfrigérateur. Quelquefois, j'aime bien tracer un message dans la poussière. Ce matin, sans raison particulière, j'ai écrit AU SECOURS.
Commenter  J’apprécie          90
J'ai parfois l'impression de mener la vie pittoresque d'une femme de pionnier du XVIIIème siècle. M'occuper du potager, faire le pain, aller chercher toutes les semaines au marché mon panier de légumes verts : courgettes, choux frisés, céleris, tout ce que je n'arrive pas à faire pousser dans mon jardin. Sam s'émerveille du choix : la fraîcheur du saumon sauvage de Norvège, la saveur du vrai beurre fermier ou les oeufs ramassés à peine pondus.
Mais comment a-t-on fait pour survivre aux Etats-Unis ? plaisante-t-il.
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Chacune faisait ressortir le pire chez l'autre. La jalousie, la colère, le mensonge. Nous avons appris plus tard à ne pas céder à l'envie de frapper avec nos poings. Quand nous avons découvert que les mots et les silences peuvent être encore plus assassins. Refuser d'accorder son affection, faire sournoisement courir des rumeurs et des demi-vérités, raviver habilement les blessures les plus profondes. Voilà où réside la force. Un autre genre de violence.
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"Les hommes avant Sam voulaient me sauver, souffler sur mes bobos pour les guérir. Sam veut tout reprendre de zéro. Et je répugne à le décevoir, parce que décevoir Sam est la pire chose qui soit. C’est la fin du monde, vraiment, et le retour du vide, inexorable et désespérant, qui me ronge de l’intérieur. »
Commenter  J’apprécie          80
Tu as vu ça ? ai-je dit en désignant de la tête le bébé tranquillement posé sur sa hanche. Tu n'as pas mis longtemps à t'adapter.
A prendre ma place, voilà ce que je voulais dire. Parce que c'est tout Franck. Parce que c'est son truc. Elle s'insinue, comme une fuite de gaz très dangereuse; elle trouve une manière de se loger là où elle n'est pas désirée. S'enracine si profondément qu'il devient impossible de s'en débarrasser.
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