Il y a si longtemps que je devais lire ce livre.
J'ai lu tant de critiques magnifiques sur Babelio, mais c'est la dernière qui m'a incité à lire d'urgence ce livre.
Un récit absolument bouleversant de la première guerre mondiale vue du côté des soldats allemands, plus particulièrement un groupe de jeunes d'à peine vingt ans, camarades d'étude.
En un peu plus de 200 pages couvrant la durée du conflit de 1914 à 1918, c'est le récit réaliste, sans concession, mais aussi plein d'humanité, d'un de ces soldats, Paul Baümer, qui résume toute l'abomination de la guerre: l'abrutissement des hommes, la cruauté des combats, la vie qui se résume à tuer pour ne pas être tué, la perte des illusions et l'aversion à l'égard de ceux qui les ont poussés à se battre pour leur pays, le désarroi quant à la vie
après la guerre, la souffrance, la faim, les blessures, la mort.
Mais aussi la méchanceté et la bêtise de certains gradés, et de certains médecins militaires, le courage d'autres, l'humanité de certaines soignantes et de certains soignants.
Mais aussi la camaraderie et la solidarité, quelques moments de bonheur et de désarroi lors du retour en permission ou la joie de la rencontre éphémère de jeunes femmes françaises, ou encore les quelques rares ripailles faites grâce aux opportunités rencontrées dans certains postes à l'arrière du front.
Ce livre rejoint pour moi, du côté français le Ceux de 14, de Genevoix, plus dense, écrit comme un journal, mais montrant aussi comment tant de jeunes partirent, pleins d'espoir, pour une guerre de courte durée, et vécurent l'innommable, l'abominable, trouvèrent la mort, ou d'horribles séquelles.
Tous les peuples qui avaient vécu cette horreur, auraient du se dire: « plus jamais ça » , mais voilà, 20 ans plus tard, le fascisme haineux mettait l'Europe à feu et à sang.
En terminant la lecture de ce récit, je vois à la TV des soldats dans des tranchées et des troupes massées à une frontière. Nous sommes en Ukraine, il y a, d'un coté, ceux que l'on appelle les séparatistes de la République autoproclamée du Donbass, avec derrière eux, l'armée russe, et de l'autre l'armée ukrainienne.
Ah, quelle connerie la guerre, avait écrit
Jacques Prévert.
On dit que l'Histoire est un éternel recommencement, mais c'est parce qu'il y a toujours la folie des humains, le rejet de « l'étranger », cet ennemi sans visage, et puis, un jour, pour des raisons insensées, survient l'engrenage fatal.