Un voyage intense et dérangeant.
Il ne reste plus rien de l'Amazonie: le peu qu'il en reste ne peut plus abriter les kaajapukugi, une tribu isolée et mystérieuse, aujourd'hui en voie d'extinction. L'énigmatique Boaventura, éthnologue sans diplôme, seul à avoir des contacts avec la tribu, cherche à la protéger de l'homme blanc et organise le transfert des cinquante kaajapukugi restants au Mexique, où ils seront accueillis comme réfugiés politiques.
Mais Boaventura meurt dans des circonstances inexpliquées et toute l'organisation retombe sur un obscur fonctionnaire mexicain, - le narrateur. Pendant que celui-ci finit par enquêter sur la vie de Boaventura et les circonstances de sa mort, le lecteur se retrouve saisi dans un labyrinthe de faux indices, d'anciens secrets ignobles et sanglants, d'Indiens anarchistes, d'insectes hallucinogènes, où destruction et renaissance ne finissent par faire qu'un.
Commenter  J’apprécie         30
C'est parce que ce livre m'a été offert par quelqu'un qui partage avec moi des souvenirs d'Amazonie que j'ai tenu à lire ce livre jusqu'au bout, mais la tentation de l'abandonner a été présente tout au long des quatre parties.
Le 1er chapitre nous présente l'exil des Indiens. J'avoue n'avoir pas vraiment compris leur déplacement depuis le Brésil jusqu'à Oaxaca.
Le 2ème, écrit à la première personne, exprime les errances du narrateur déboussolé après le décès de ses parents.
Dans le 3ème, il découvre la vidéo que lui a envoyé, avant d'être assassiné, Boaventura, le mal nommé. Cet homme détestable a commis des crimes en pénétrant chez les Indiens qu'il est cependant chargé d'accueillir au 1er chapitre.
Dans le 4ème chapitre, une improbable mission spatiale chinoise ajoute à l'incohérence de ces récits. D'ailleurs le narrateur apparait pris de folie.
Publier sans le soutien d'un bon éditeur ne conduit pas à donner un roman de qualité.
Aucune qualité d'écriture, seule la belle couverture est attrayante.
Commenter  J’apprécie         00
Je ne sais pas trop quoi penser après avoir terminé ce livre.... Soit je suis passé à côté d'un véritable chef d'oeuvre, soit, ce livre n'était pas vraiment fait pour moi... La description des atmosphères est extraordinaire, mais ce rapport aux indiens Kaajapukugi est assez "bizarre" et met même mal à l'aise parfois.
La fin arrive très abruptement, dévoilant d'un coup la signification du titre.
Oui, un livre étrange...
Commenter  J’apprécie         20
Hanté par la question de l'exil politique, le Brésilien Joca Reiners Terron signe un roman écolo halluciné. Très fort!
Lire la critique sur le site : FocusLeVif
Boaventura, lorsqu'il avait entrepris son travail d'observation des Kaajapukugi, avait appliqué le principe de non-contact avec les peuples isolés que la Funai n'adopterait comme règle que bien des années plus tard, alors qu'il était déjà âgé, après que des peuples entiers eurent été annihilés par une simple grippe transmise par l'organisme chrétien et anti-évolutionniste de quelque missionnaire protestant, plein de bons sentiments mais aussi de virus mortels. Dans ces circonstances, un éternuement était plus dévastateur qu'un typhon, et terrassait des milliers d'hommes dans un effet domino répétitif, stupide et cruel, cautionné par un dieu toujours absent. (29)
Cependant, ce que je n’avais pas prévu, c’est qu’il restait encore beaucoup à détruire, ma capacité à réduire en poussière tout ce que je touche n’avait pas encore atteint son niveau maximal.
Mais si l’ingénuité finit d'ordinaire par disparaître, la convoitise et la violence, elles, sont sans limite.
Chaque seconde qui passe est un miracle qui ne se répétera jamais.
Dans leur mythologie, les premiers Kaajapukugi, rattachés à un peuple désormais oublié, se voyaient comme un seul et immense félin sauvage. En perdant des membres de leur groupe à cause des maladies et des guerres, ils sont devenus un félin aux pattes amputées, aux oreilles coupées et affligé de blessures si graves qu'aucune potion ni aucun onguent ne pouvaient les guérir. Ils ont dû leur salut à d'autres Indiens qu'ils ont rencontrés, a expliqué Boaventura, un peuple qui s'identifiait au grand saurien tupinambis. Ils avaient acquis un grand savoir, ces autres indiens.
Lors de la Rentrée littéraire - Automne 2020, Dominique Nédellec, traducteur en Occitanie, a présenté son dernier ouvrage La Mort et le Météore de Joca Reiners Terron (éd. Zulma). Benoît Legemble, Journaliste en parle..