Si le suspens est plutôt "classique", mais bien entretenu et montant en puissance au cours du récit, le véritable intérêt de cette histoire est qu'elle raconte, de l'intérieur, tout ce qui se passe au "36". Dans ses remerciements à la fin du livre, l'auteur qui est lui même ancien enquêteur, salue un policier voulant rester anonyme, qui sait lui raconter l'état d'esprit qui règne à la brigade criminelle du 36 quai des orfèvres à Paris.
Lionel Olivier est également au courant de toutes les techniques, même les plus récentes, dont disposent les experts de la police pour obtenir des preuves irréfutables et confondre ainsi les criminels.
Deux jeunes filles d'à peine seize ans ont disparu : l'une, Açelya, est retrouvée morte, asphyxiée, dans le coffre d'une voiture, l'autre, Jessica, ne réapparaît pas. L'enquête s'oriente vers différentes pistes, un prof qui a eu une altercation avec l'une des jeunes filles en classe, un Black qui a payé la chambre d'hôtel que les deux amies avait prise en cachette, une sourde-muette qui a peut être vu l'assassin en train de vomir, trois homosexuels qui font des parties fines dans un cimetière... Bien entendu la solution sera ailleurs, assez étonnante, et encore une fois prétexte à montrer la finesse de raisonnement de certains policiers et les progrès de la technicité. L'auteur aborde également ici les difficultés des adolescents et les risques qu'ils encourent dans une société violente qui peine à les protéger d'eux-mêmes ou d'individus sans scrupules.
Une écriture assez vive, une ambiance bien rendue, une histoire réaliste qui montre le travail des policiers, un polar "à la française" comme le dit son auteur qui immerge le lecteur dans le quotidien d'une équipe policière.