Invitation au supplice

C'est l'un des premiers romans de Vladimir Nabokov, écrit en russe avant d'être traduit en anglais en 1959. Son titre : "Invitation to a Beheading")
"Invitation au supplice" raconte l'histoire de Cincinnatus C., un homme vivant dans un monde totalitaire et dystopique ; condamné à mort pour des raisons inconnues. le roman suit les derniers jours de sa vie dans sa cellule de prison.
Alors que Cincinnatus attend son exécution, il fait face à l'absurdité de la société qui l'entoure et à la cruauté des gardiens et des fonctionnaires qui l'entourent. Il est confronté à des situations étranges et surréalistes, remettant en question la nature de la réalité et de la vérité.
Les frontières entre le réel et l'imaginaire s'estompent, le rêve et la réalité se confondent, et la liberté individuelle est étouffée par une société oppressive.
Un style d'écriture novateur, poétique et imagé. Vladimir Nabokov utilise ce langage pour faire émerger cette réalité troublante et dérangeante dans laquelle évolue Cincinnatus.
Subtil dans sa critique des régimes totalitaires et de la nature de la réalité construite par le pouvoir, Vladimir Nabokov explore les thèmes de l'aliénation, de la perte d'identité et de la liberté individuelle et celui de la résistance à l'oppression.
Certains critiques considèrent "Invitation au supplice" comme une allégorie de la condition humaine, où la quête de la vérité et de la liberté est constamment mise en échec par une réalité énigmatique et insaisissable. Et cette oeuvre continue d'inspirer des débats et des interprétations variées depuis sa publication
Parfois difficile à suivre en raison de sa nature surréaliste et de son récit non linéaire. Ce roman requiert une lecture attentive pour être pleinement compris et apprécié.
"Invitation au supplice", par son audace et ses réflexions philosophiques sur les mécanismes du pouvoir dans une société totalitaire, a été pour moi un une expérience littéraire stimulante.

La différence entre la lecture du tout venant d'une rentrée littéraire lambda et celle de ce livre est à peu près du même ordre que celle qui existe entre une ballade en vélo sur une piste cyclable et une ascension en haute montagne. La sensation à la fois presque douloureuse de manquer par moment d'oxygène et celle enivrante , d'en respirer un contenu d'une grande pureté. Invitation au supplice met en scène les derniers moments d'un condamné à mort et de sa captivité envisagé à partir de l'espace mental de ce dernier. Récit extraordinaire ou cohabite différents niveaux de réalité qui sont autant de projections fantasmatiques du captif enchâssées dans des épisodes de réalité première. Impressionnante réflexion sur la condition humaine , celle de l'homme enfermé ,aux prises avec la bureaucratie dans ce qu'elle a de fondamentalement grotesque et absurde , celle de l'homme qui sait sa mort prochaine ; réflexion vertigineuse quand le récit se prends le culot de tourner à la farce pour faire en réalité ,un sort magistral à toutes les abjections totalitaires.

J'avais lu qu'il existait une certaine ressemblance, une certaine parenté littéraire entre Nabokov et Queneau, Perec et compagnie. Je me suis plu dans cette lecture même si elle fut difficile. Nous sommes dans un monde absurde et clos (évidemment, il s'agit d'un prisonnier), mais je n'ai pas vraiment décelé la parenté sus-dite.

Cincinnatus passe de longues heures à se préparer à sa décapitation qui prendra l'allure d'une foire cauchemardesque. Sa détention est pour le moins bizarre et l'univers pénitentiaire encore plus. Tout est faux, tout est faux-fuyant.

Cincinnatus est le personnage principal d'une pièce absurde dont il ne connait ni le texte ni les auteurs. La pièce se joue. La pièce se joue de lui, mais en est-il conscient?
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