Peu familière de la lecture de polar, et, à vrai dire, peu attirée par ce genre, je me suis laissée convaincre par une excellente bibliothécaire d'essayer avec ce roman des années 90, un classique du genre, paraît-il, emblématique du genre et facile à lire pour les non-initiés !
En effet, le récit de
Henning MANKELL ne manque pas d'intérêt et sitôt commencé, je n'ai eu de cesse de poursuivre ma lecture pour découvrir le cheminement de l'enquête de l'inspecteur Kurt Wallander. Tous les ingrédients du roman noir suédois sont là et embarquent vite le lecteur qui suit avec attention le raisonnement des enquêteurs et les différentes pistes qu'ils explorent.
Un matin de janvier 1990, un couple de vieux agriculteurs est découvert chez eux, sauvagement assassinés. le mot "étranger", prononcé par la vieille femme lors de son agonie, oriente les enquêteurs vers la piste des immigrés, demandeurs d'asile et déclenche des événements racistes et violents qui secouent toute la province de Scanie.
L'inspecteur Kurt Wallander, propulsé responsable de l'enquête en l'absence de son supérieur hiérarchique, va devoir démêler l'écheveau de l'affaire, motiver son équipe et suivre toutes les pistes malgré le peu d'éléments saillants au départ.
Ce policier est un anti-héros qui, en plus d'avoir à débusquer les auteurs du double meurtre sordide, essuie galères sur galères dans sa vie personnelle sans compter les dérives racistes qui se déploient en parallèle de l'affaire avec un incendie criminel dans un asile pour réfugiés et un meurtre violent sur un demandeur d'asile à résoudre.
Au delà de l'intrigue criminelle haletante se nichent les vieux démons du repli sur soi, de l'intolérance, des pulsions racistes et de l'hostilité que peuvent susciter les problématiques du droit d'asile et de l'accueil des réfugiés en Suède et plus largement en Europe.
Même si ce roman policier date déjà, ces thématiques sont malheureusement bien actuelles et méritent intérêt et réflexion de la part des lectrices et lecteurs contemporains.