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3,77

sur 1582 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Se plonger dans un bouquin de Henning Mankell, c'est comme rentrer le soir après une journée de boulot, se mettre en tenue de combat (non pas celle de la guerre, celle pour glander), se servir un café et se glisser dans un fauteuil confortable avec en ligne de mire la cheminée qui crépite et la porte fenêtre en guise de télévision. Votre chat vient se blottir sur vos genoux, manque plus que la pipe (mais bon je ne fume pas), faudra que je trouve autre chose ... Bref le temps s'arrête et le nectar coule à flot. La paix, la sérénité et le bonheur sont là.
Près Ystad au sud de la Suède, un habitant d'un petit hameau se réveille bien avant l'aube. Bizarrement il n'a pas entendu le cheval de ses voisins. Il se lève et avec sa femme constatent qu'un des carreaux de la maison voisine a été fracassé. A reculons il ira vérifier si tout va bien : l'homme est mort, la femme ne vaut guère mieux.
Henning Mankell se sert de son anti-héro, Kurt Wallander, pour exposer la dérive de ses contemporains vers un racisme de plus en plus ordinaire. Une enquête ou l'on découvre un Wallander entouré de sa famille qui lui échappe complètement :
- Sa femme vient de le quitter, fait qu'il ne supporte pas ;
- Son père peint inlassablement le même tableau, et devient de plus en plus sénile et irascible ;
- Sa fille, se dérobe constamment.
A ceux qui n'ont pas le polar dans les veines, je conseille celui-ci. Vous avez juste à lire le premier chapitre, Soit vous accrochez, faisant de vous un converti, soit vous n'accrochez pas, vous pourrez le refermer en attendant un autre moment et un autre auteur pour vous conquérir.
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« Un visage de meurtrier, ça n'existe pas. On s'imagine toujours le contraire, on pense à un certain profil, une certaine dentition, une certaine ligne de cheveux. Mais non, ça ne colle jamais » (p.367).

Cet extrait de fin d'ouvrage résume parfaitement la trame de fond de la première enquête du commissaire Wallander, et la surprise apparaîtra au bout de l'intrigue. H. Mankell frappe fort dans ce premier opus, nous promenant de fausses pistes en rebondissements, sur fond d'immigration et de racisme ordinaire. Il décrit avec froideur et efficacité le basculement de la société suédoise du début des années 90 (mais pourrait-on dire de la société européenne dans son intégralité tant les thèmes abordés sont universels), réputée ouverte, tolérante, socialement avancée, vers le repli, la misère et la xénophobie. C'est un roman noir précurseur et au final politiquement incorrect, et l'auteur y saisit avec 25 ans d'avance les graves problèmes sociétaux liés aux politiques d'immigration auxquels le monde occidental d'aujourd'hui se trouve confronté.

Le récit est par ailleurs plus resserré que ceux d'autres titres de la série, qui parfois peuvent agacer par leur lenteur. Certes, H.Mankell aime profondément décrire le quotidien des policiers d'Ystad, leurs doutes, leurs erreurs et leurs errements. Mais ça tient la route et c'est terriblement efficace. En conclusion, voilà un excellent roman à lire pour l'intrigue, pour le positionnement des personnages de la série, puis à relire pour les thèmes sociétaux abordés, terriblement d'actualité.
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Premier roman de la série des aventures du commissaire Kurt Wallander : l'action démarre quasiment où finissait celle du recueil de nouvelles « La faille souterraine », à savoir la découverte d'un cultivateur sauvagement assassiné la nuit chez lui et sa femme ligotée à côté.

Cette enquête est sans doute une des plus éprouvantes pour le commissaire, de par la sauvagerie inadmissible mais également de par la difficulté de mener l'enquête avec très peu d'indices. La tâche est d'autant plus délicate que le seul mot prononcé par la femme avant de mourir est « étranger », ce qui ravive les peurs et la haine raciale chez certains habitants de la région. La xénophobie existe bel et bien et un rien peu ranimer les tensions.

Comme dans les nouvelles, Henning Mankell dresse un portrait actuel (1991) de la Suède avec une analyse sociologique très intéressante en fond. Il évoque la politique d'accueil des demandeurs d'asile, la disparition des frontières qui ne permet plus de savoir qui entre sur le territoire, quand, pourquoi. Lorsqu'un camp de réfugiés brûle, le directeur est incapable de donner une liste précise des occupants ce qui ne facilite pas le travail de protection de la police. Sans compter le parti pris des médias qui renforce certains points de vue.

La vie privée de notre commissaire est également développée. Elle n'est guère joyeuse puisqu'il vient de divorcer et se sent très seul. Son père vieillit mal, sa fille semble s'éloigner. Wallander se pose beaucoup de questions, se remet en cause mais a bien du mal à prendre des décisions, à agir véritablement pour ce qui le concerne personnellement. Un nouveau procureur remplace l'ancien parti en formation ; une femme du nom de Anette Brolin. Son collègue Rydberg avoue sa maladie mais l'aide jusqu'au bout de cette enquête qui sera menée à terme grâce à la ténacité de Wallander.

Je me suis laissée porter par le récit et l'écriture de Mankell qui me séduit toujours autant. J'ai apprécié la grande part d'humanité de ce personnage et le propos universel évoqué en fond.
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Voici le premier roman de la série écrite par Henning Mankell mettant en vedette l'inspecteur Kurt Wallander. C'est un roman vraiment bien écrit. Plusieurs sujets sont traités dont les immigrants et leur place dans la société suédoise, les personnes âgées vulnérables vivant à la campagne et bien sûr la sécurité nationale et la diminution des effectifs policiers.

La traduction est excellente. le style et le rythme sont bons. Il est facile d'oublier le temps qui passe lorsqu'on lit cette aventure. Pour ceux qui craignent les longues séries, je vous rassure, celle-ci est vraiment bonne!

Bonne lecture.
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Coup d'essai, coup de maître.

Dès son premier roman mettant en scène et en action l'inspecteur Kurt Wallander, Henning Mankell se hisse au niveau des meilleurs. Notamment de ses prédécesseurs Maj Sjöval et Per Wahlöö (dont il cite, en hommage, l'un des titres « le policier qui riait »), longtemps méconnus de l'édition francophone.
Humain (trop humain ? ☺), l'inspecteur Wallander, empêtré dans une vie privée qui part en quenouille, tout autant que dans une enquête qui piétinera longtemps, nous est d'emblée proche et fraternel. Ses doutes, ses hésitations, ses mauvaises habitudes alimentaires, ses contradictions, la relation compliquée avec son ex-femme, avec sa fille, avec son père, son attachement à Rydberg, un vieux collègue dont la santé décline, tout concourt à nous le rendre, sinon sympathique, du moins à nous faire comprendre, par son entremise, les problèmes qui agitent la société suédoise en cette fin de XXe siècle. En particulier la montée de la xénophobie et du racisme à l'égard des réfugiés, qu'accompagne l'émergence d'une extrême droite violente. de ce point de vue, Mankell, dont le personnage de Wallander traduit l'inquiétude et le pessimisme, s'est montré intelligemment précurseur.

Une des seules faiblesse du récit est constituée, à mon sens, par la relation amoureuse esquissée avec la jeune et jolie procureure Annette Brolin, idylle qui reste à l'état d'ébauche un peu sommaire et un brin caricaturale.
Mais le reste n'est que plaisir de lecture.
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Un couple de vieux paysans se fait sauvagement et cruellement assassiner. Les dernières paroles recueillies font état du mot "étranger". Une fuite malencontreuse en provenance de la police attise les esprits échaudés, fermement opposés à la politique laxiste du pays qui laisse entrer sur son sol tous les étrangers de la terre. Il n'en faut pas plus pour que des commandos s'organisent, boutent le feu aux camps de réfugiés et assassinent de sang-froid un réfugié somalien.
L'auteur, par la bouche de son héros, l'inspecteur Wallander, affine cependant sa pensée : "Quelque chose d'important est en train de se passer en Suède. Il a lui-même fugitivement l'occasion de constater qu'il nourrit personnellement des opinions contradictoires quant à certains arguments hostiles aux immigrés qui sont agités dans la presse ou dans le débat public.
Le gouvernement et le service d'immigration sont-ils vraiment bien informés quant à l'identité des gens qui arrivent en Suède ?
Qui mérite d'être qualifié de réfugié et qui n'est pas un aventurier ?
Est-il même possible de faire vraiment la différence ?
Combien de temps pourra-t-on continuer à pratiquer une politique libérale en matière de droit d'asile sans risquer d'aboutir à un chaos ?
Existe-t-il une limite à ne pas dépasser ?
Il comprit alors qu'il nourrissait les mêmes inquiétudes diffuses que tant d'autres gens envers l'étranger, envers ce qu'il ne connaissait pas".»
Au coeur de cette intrigue criminelle se nichent les vieux démons du repli sur soi, l'intolérance, les pulsions racistes et l'hostilité que peuvent susciter l'accueil des réfugiés et le droit d'asile.
Un roman correct c'est le mot
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Meurtriers sans visage / Henning Mankell
Ce 8 janvier 1990, alors que l'aube ne pointait pas encore, Nyström sortait d'un rêve et ne parvenait pas à se rendormir. Quelque chose n'était pas comme d'habitude à cette heure-là : la jument de son voisin Johannes n'avait pas henni. Au bout d'un moment, sa femme Hanna lui demandant ce qu'il faisait debout, il lui répondit qu'il allait se dégourdir les jambes. Il s'approcha de la ferme des Lövgren, ses voisins, Johannes et Maria. Une fenêtre était ouverte malgré le froid, et pas de lumière. Hanna venue le rejoindre vit de loin la fenêtre fracassée et Nyström ayant entendu des cris, vit le corps de Johannes en sang, étendu sur le sol et Maria ligotée et également en sang et gémissant.
Nous sommes dans le sud de la Suède, en Scanie, et les deux fermes occupées par des paysans retraités sont assez isolées. Nyström a appelé la police. Maria transportée à l'hôpital a juste prononcé un mot avant de mourir : « étranger ». C'est le seul indice dont dispose L'inspecteur Wallander pour mener son enquête, et il va falloir faire vite car la xénophobie peut provoquer une vague de violence contre les demandeurs d'asile.
Au fur et à mesure de l'enquête, Kurt Wallander se rend compte qu'un nouveau monde peu à peu est né sans qu'il s'en soit véritablement rendu compte. Il comprenait qu'il était un policier qui vivait toujours dans un autre monde, plus ancien. Et alors, comment faire pour vivre dans le nouveau ? Que faire de cet immense sentiment d'insécurité qu'on éprouve envers tous les grands changements ? En fait beaucoup de gens vivaient comme s'ils pleuraient un paradis perdu, comme s'ils regrettaient le bon vieux temps des voleurs de voitures et des perceurs de coffres forts. La question lancinante était bien de savoir combien de temps on pourrait continuer à pratiquer une politique libérale en matière de droit d'asile sans risquer d'aboutir au chaos ? Existait-il une limite à ne pas dépasser ?
On s'aperçoit qu'il n'y a pas qu'en France que le problème se pose. La Suède, pays souvent cité en exemple, n'est pas exempte de problèmes liés à l'immigration.
Un bon roman policier brûlant d'actualité bien qu'il ait été écrit en 1991, palpitant et captivant, écrit dans un style simple et efficace, mettant vite et bien le lecteur dans l'ambiance. La peur et le rejet de l'étranger, du migrant, constitue le thème principal, on l'a compris.
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Un couple de personnes âgées est sauvagement torturé et mis à mort. La femme qui a mis un peu de temps avant de succomber à ses blessures, a eu la possibilité de dire un mot : "étranger". La nouvelle se répand très vite et la population s'enflamme, en particulier les courants nationalistes qui n'hésitent pas à s'en prendre aux camps de réfugiés. Un autre meurtre s'ensuit et l'enquête s'avère compliquée, s'enlise. Kurt Wallander pourtant n'abandonne pas.
Intéressant d'entendre les pensées des uns et des autres par rapport à la politique d'immigration, les doutes qui s'installent vis à vis de ceux qu'on ne connait pas et de vivre e changement de société dans les années 90 en Suède.
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Première lecture de cet auteur et son 1er roman, je ne suis pas déçu, on ne s'ennuie pas dans cette enquête qui se dédouble à un moment, toujours sur fond d'actualité d'ailleurs même si ce livre est de 2004. Les héros sont attendrissants, marqués par la vie bref pas stéréotypés ni parfait et tant mieux ! Un bon moment de lecture, j'irai acheté bientôt le 2ème en librairie !
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genial.. Bon je ne me souviens plus de l'histoire exacte donc je vais éviter de raconter des conneries approximatives...(bien que j'ai quelques certitudes sur ma connerie.. bien plus que sur l'histoires)
Bref, la seule chose que je sais c'est que ce bouquin m'a donné sacrément envie d'en lire plein d'autre de cet auteur (bien plus que sa photo de portrait). C'est un bon indicateur pour vous inciter à le lire.
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