Pendant une froide nuit nuit d'hiver suédois un couple de vieux agriculteurs est sauvagement assassiné. L'homme a été torturé et son épouse est laissée pour morte, avec une corde autour du cou pour l'étrangler...le noeud de la corde est un noeud inconnu en Suède. Nous sommes en Scanie, province du sud de la Suède
Curieusement, les assassins ont pris soin de donner à manger au cheval.
Elle ne dira qu'un seul mot avant de mourir sur son lit d'hôpital : le mot "étranger". Un mot qui, une fois divulgué par la presse, réveillera les pulsions racistes et attisera les haines d'une partie de la population .... en Suède comme dans beaucoup de pays de nos jours.
Sur fond d'enquête policière classique menée par Kurt Wallander "
Meurtriers sans visage" est aussi un témoignage sur une certaine Suède, qui accueille des demandeurs d'asile dans des camps de réfugiés, une Suède qui doit compter avec certaines organisations nationalistes qui haïssent les étrangers. Des camps de réfugiés qui brûlent....comme ailleurs.
Kurt Wallander est un héros attachant, stéréotype du flic expérimenté des romans policiers, alcoolique, roulant vite, ne comptant pas ses heures, en instance de divorce...et servi par son intuition, tombant sous le charme des belles dames même si elles sont procureurs. Il a ses soucis, son père commence à perdre la tête et devient de plus en plus irascible, et sa fille le fuit.
C'est aussi un flic qui a des états d'âme de citoyen, qui s'interroge sur l'évolution de la société, sur le droit d'asile, ses limites, sur la justice.
Le roman nous apporte son lot de surprises, et j'avoue que j'étais bien loin de soupçonner le dénouement.
Un bon moment de lecture détente, qui remplacera bien des soirées télé devant de séries policières plus ou moins débiles tirées par les cheveux.
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