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sur 1582 notes
« Meurtriers sans visage » nous présente la première enquête de l'inspecteur Kurt Wallander. Dans la campagne de Scanie, région située au sud de la Suède, un couple de vieux fermiers est sauvagement assassiné dans sa ferme isolée. La femme a été torturée et, juste avant de mourir, elle prononce le mot « étranger ». Il n'en suffit pas plus pour échauffer les esprits dans un pays relativement laxiste en termes d'immigration. Des réactions de colère et de xénophobie ne tardent pas alors à éclater dans la région mettant à rude épreuve les nerfs du policier.
Kurt Wallander doit résoudre l'énigme qui entoure ce double meurtre : qui a bien pu tuer ces deux personnes âgées, et surtout, pourquoi ?

Si l'enquête en elle-même reste assez banale et lente, cette histoire est surtout l'occasion pour le lecteur de découvrir le personnage du commissaire Kurt Wallander. On fait connaissance avec un homme en proie à de multiples interrogations, passionné par son métier mais désabusé par son divorce, souffrant de l'éloignement de sa fille, et en proie à un mal-être qu'il a bien du mal à surmonter. Ce récit est également l'occasion d'entrevoir la Suède sous un autre angle en abordant le problème de l'immigration et des limites de la « terre d'asile » : jusqu'à quel point un pays peut-il accueillir des réfugiés sans craindre une « implosion », c'est-à-dire un développement de la xénophobie et du racisme, et au final une explosion de la violence ? Ce sont ces questions que se pose Kurt Wallander, adoptant toujours une position des plus neutres face à ces sujets délicats.

Voici une première enquête, sûrement pas la plus passionnante de la série, mais suffisamment bien tournée pour avoir envie de poursuivre plus loin avec ce commissaire suédois.
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On fait connaissance avec Kurt Wallander à un moment où sa vie privée part à vau-l'eau, sa femme vient de le plaquer, sa fille vit sa vie sans vraiment se soucier de lui et son père semble donner d'inquiétants signes de sénilité ; pour oublier et tenir le coup Wallander se plonge corps et âme dans le travail.
Si Mankell a choisi de situer son personnage dans une province plutôt reculée (la Scanie, au sud du pays) c'est justement pour démontrer que le crime, sous toutes ses formes, ne se limite plus aux grandes mégapoles. Comme les enquêtes se déroulent dans le même contexte et à la même période que leur écriture elles permettent à l'auteur de porter un regard critique sur l'évolution (pour le meilleur et pour le pire) de la société suédoise.
Le personnage de Wallander, malgré son lot d'emmerdes, parait un peu moins “torturé” que celui de Hole et j'avoue avoir eu un peu de mal à accrocher ; il faut dire que la psychologie et les états d'âme du personnage ont un peu trop tendance (à mon goût) à prendre le dessus sur l'enquête criminelle à proprement parler. du coup on a un peu l'impression que l'enquête piétine et s'enlise avant de se résoudre un peu trop vite, un peu trop facilement… On va mettre ce petit défaut sur le compte d'une “erreur de jeunesse” et espérer ne pas le retrouver dans les prochains romans.
Lien : http://amnezik666.wordpress...
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Meurtriers sans visage / Henning Mankell
Ce 8 janvier 1990, alors que l'aube ne pointait pas encore, Nyström sortait d'un rêve et ne parvenait pas à se rendormir. Quelque chose n'était pas comme d'habitude à cette heure-là : la jument de son voisin Johannes n'avait pas henni. Au bout d'un moment, sa femme Hanna lui demandant ce qu'il faisait debout, il lui répondit qu'il allait se dégourdir les jambes. Il s'approcha de la ferme des Lövgren, ses voisins, Johannes et Maria. Une fenêtre était ouverte malgré le froid, et pas de lumière. Hanna venue le rejoindre vit de loin la fenêtre fracassée et Nyström ayant entendu des cris, vit le corps de Johannes en sang, étendu sur le sol et Maria ligotée et également en sang et gémissant.
Nous sommes dans le sud de la Suède, en Scanie, et les deux fermes occupées par des paysans retraités sont assez isolées. Nyström a appelé la police. Maria transportée à l'hôpital a juste prononcé un mot avant de mourir : « étranger ». C'est le seul indice dont dispose L'inspecteur Wallander pour mener son enquête, et il va falloir faire vite car la xénophobie peut provoquer une vague de violence contre les demandeurs d'asile.
Au fur et à mesure de l'enquête, Kurt Wallander se rend compte qu'un nouveau monde peu à peu est né sans qu'il s'en soit véritablement rendu compte. Il comprenait qu'il était un policier qui vivait toujours dans un autre monde, plus ancien. Et alors, comment faire pour vivre dans le nouveau ? Que faire de cet immense sentiment d'insécurité qu'on éprouve envers tous les grands changements ? En fait beaucoup de gens vivaient comme s'ils pleuraient un paradis perdu, comme s'ils regrettaient le bon vieux temps des voleurs de voitures et des perceurs de coffres forts. La question lancinante était bien de savoir combien de temps on pourrait continuer à pratiquer une politique libérale en matière de droit d'asile sans risquer d'aboutir au chaos ? Existait-il une limite à ne pas dépasser ?
On s'aperçoit qu'il n'y a pas qu'en France que le problème se pose. La Suède, pays souvent cité en exemple, n'est pas exempte de problèmes liés à l'immigration.
Un bon roman policier brûlant d'actualité bien qu'il ait été écrit en 1991, palpitant et captivant, écrit dans un style simple et efficace, mettant vite et bien le lecteur dans l'ambiance. La peur et le rejet de l'étranger, du migrant, constitue le thème principal, on l'a compris.
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Pendant une froide nuit nuit d'hiver suédois un couple de vieux agriculteurs est sauvagement assassiné. L'homme a été torturé et son épouse est laissée pour morte, avec une corde autour du cou pour l'étrangler...le noeud de la corde est un noeud inconnu en Suède. Nous sommes en Scanie, province du sud de la Suède
Curieusement, les assassins ont pris soin de donner à manger au cheval.
Elle ne dira qu'un seul mot avant de mourir sur son lit d'hôpital : le mot "étranger". Un mot qui, une fois divulgué par la presse, réveillera les pulsions racistes et attisera les haines d'une partie de la population .... en Suède comme dans beaucoup de pays de nos jours.
Sur fond d'enquête policière classique menée par Kurt Wallander "Meurtriers sans visage" est aussi un témoignage sur une certaine Suède, qui accueille des demandeurs d'asile dans des camps de réfugiés, une Suède qui doit compter avec certaines organisations nationalistes qui haïssent les étrangers. Des camps de réfugiés qui brûlent....comme ailleurs.
Kurt Wallander est un héros attachant, stéréotype du flic expérimenté des romans policiers, alcoolique, roulant vite, ne comptant pas ses heures, en instance de divorce...et servi par son intuition, tombant sous le charme des belles dames même si elles sont procureurs. Il a ses soucis, son père commence à perdre la tête et devient de plus en plus irascible, et sa fille le fuit.
C'est aussi un flic qui a des états d'âme de citoyen, qui s'interroge sur l'évolution de la société, sur le droit d'asile, ses limites, sur la justice.
Le roman nous apporte son lot de surprises, et j'avoue que j'étais bien loin de soupçonner le dénouement.
Un bon moment de lecture détente, qui remplacera bien des soirées télé devant de séries policières plus ou moins débiles tirées par les cheveux.

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Mankell nous présente Kurt Wallander et sa toute première enquête. On fait une incursion unique dans la vie personnelle du commissaire de police. Sa vie part un peu en lambeaux entre un divorce, des relations difficiles avec sa fille et son père qu'il faut placer en maison de retraite.

L'intrigue, à défaut d'être originale, tient la route et amorce la dimension récurrente de l'univers mankellien : descriptions plus vraies que nature des paysages de Scanie aux sons d'oiseaux noirs aux cris sinistres, blizzards, glaise qui colle aux chaussures et brume épaisse de la campagne suédoise. Sans oublier les personnages complexes et le flegme suédois.

Wallander introduit déjà dès ce premier roman son aphorisme préféré « Les êtres sont rarement ce qu'on croit qu'ils sont".

C'est l'occasion inratable d'alimenter nos connaissances sur le profil psychologique de cet inspecteur qui accumulera des dizaines d'enquêtes et qui deviendra culte dans l'oeuvre de Mankell.

Malgré qu'il ait été écrit en 1991, l'actualité nous rattrape avec la problématique des camps de réfugiés, la montée de la xénophobie et la peur que cela suscite chez les suédois. Mankell décrit les dérives d'une société suédoise qu'il ne comprend pas, d'une violence récente qu'il essaie de décrypter à travers son personnage.
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Je n'avais jamais lu de roman de Mankell et ne connaissais son héros Wallander que de réputation (et pour l'avoir croisé une ou deux fois sous les traits de Kenneth Branagh).

C'est pourquoi j'ai choisi de lire le premier opus de la série consacrée au plus célèbres des policiers suédois, pour ne pas manquer d'éléments biographiques le concernant.
Et sur ce point je n'ai pas été déçue. C'est vraiment un livre sur Wallander : sa situation, sa famille son métier, ses réflexions, ses états d'âmes... j'ai beaucoup aimé ce portrait qu'en fait Mankell. On a vraiment le sentiment qu'il "habite" son personnage, anti -heros bien loin des clichés du genre, un peu looser mais pas tout le temps, maladroit mais opiniâtre plein de doutes et de questionnements.

J'ai aimé aussi cette ambiance suédoise (qu'on retrouve un peu dans la série Millenium) et pour moi très dépaysante.

Quant à l'intrigue policière...elle n'est peut être pas le point fort du roman, même si ce sont les étapes de sa résolution qui nous font découvrir peu à peu tout le reste decrit plus haut.
Mais je ne l'ai pas trouvée à la hauteur de ses promesses, si je puis m'exprimer ainsi concernant l'assassinat sordide de deux personnes âgées. Alors que l'enquête s'embourbait, tout est résolu en deux coups de cuillères à pot dans les dernières pages avec une facilité un peu décevante au regard de tout le reste.

Finalement, on sent que Mankell s'est davantage attaché à nous peindre le portrait d'une société suédoise en mutation qu'à nous proposer un bon polar en bonne et due forme.
Pourquoi pas après tout...
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Un couple de personnes âgées est sauvagement torturé et mis à mort. La femme qui a mis un peu de temps avant de succomber à ses blessures, a eu la possibilité de dire un mot : "étranger". La nouvelle se répand très vite et la population s'enflamme, en particulier les courants nationalistes qui n'hésitent pas à s'en prendre aux camps de réfugiés. Un autre meurtre s'ensuit et l'enquête s'avère compliquée, s'enlise. Kurt Wallander pourtant n'abandonne pas.
Intéressant d'entendre les pensées des uns et des autres par rapport à la politique d'immigration, les doutes qui s'installent vis à vis de ceux qu'on ne connait pas et de vivre e changement de société dans les années 90 en Suède.
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Un très bon polar, par le suspense, par un scénario ancré à la réalité du terrain. Je l'ai donc dévoré. On sent que ce n'est pas un écrivaillon le Mankell. Il nous montre que les flics sont des humains avec leur vie, leurs réflexions, leurs limites. Il rend son personnage de Kurt Wallander très attachant.

Les jardins de l'aqueduc
Montpellier, le 5 février 2012
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J'ai beaucoup aimé cette enquête policière.
On suit Kurt Wallander, obstiné pour trouver les tueurs de ce couple de personnes âgées, assassiné si sauvagement.

Le policier divorcé, où rien ne va avec sa fille, c'est un peu cliché, du revu, mais tout de même, ça passe bien.

Je regrette le manque de détails sur certains points y compris sur sa nouvelle relation très peu évoquée... je m'attendais aussi à une autre fin, quelque peu décevante, un peu une impression de bâclée... trop rapide... on ne sait d'ailleurs toujours pas pourquoi autant de violences dans ce meurtre, pourquoi ce noeud qui était présent toute notre lecture... mystère !

Quoi qu'il en soit, ce fut tout de même une bonne lecture pour ma part, j'y ai pris beaucoup de plaisir à le lire.

CHALLENGE SOLIDAIRE 2022
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A la fois mon premier Mankell et mon premier Wallander – quelle émotion !

Je l'ai trouvé dans la boîte d'échange de livres au bureau. Quand j'en ai parlé aux collègues, on m'a demandé si c'était une adaptation de la série télé. Il serait temps que je change de bureau…

Pour un amateur de polars et thrillers, c'est peut-être étonnant d'avoir attendu si longtemps avant de rencontrer ce Commissaire. J'avais peur d'un livre un peu lent ou d'être déçu tant l'oeuvre de Mankell a été encensée par la critique.

Et bien ce fut tout le contraire : j'ai été emballé. Un livre dont l'intrigue évolue à son rythme, un livre qui traite de manière étonnamment d'actualité de problèmes sociétaux (les « étrangers »), un livre où le Commissaire a aussi ses problèmes personnels à résoudre. Mankell utilise l'enquête comme un motif pour développer les autres thèmes.

Un livre humain et actuel, intelligent et émouvant.

Certainement pas le dernier Wallander que je lirai !
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