Quand j'ai abordé ce roman, j'ai cru à une série de nouvelles, tant les premières histoires étaient différentes les unes des autres. Et puis, le déclic ! Marina, l'infirmière jeune et rayonnante de la partie intitulée Les Flacons de Neige réapparaît en tant qu'épouse du chef tchékiste Sergueï Sergueïevitch, le même qui a emprisonné les trois enfants, Kolia et ses deux soeurs, Nina et Macha dans la troisième partie intitulée Un conte de Noël. Marina sera encore évoquée dans la quatrième partie nommée La dernière visite au dictateur car elle est la mère de la femme que Kolia a passionnément aimée : Nadejda Sergueïevna Ossopova. La fille de Nadejda est Natalia qui part à la recherche de Sveta, la fille de Louba, la petite électricienne ! on se perd un peu dans tout ces noms compliqués mais bon, l'épilogue nous permet d'éclaircir tout cela ! le portrait de la Russie des années de la Révolution, puis des années sous la conduite d'Eltsine est passionnant. Je ne me suis pas ennuyée une seconde à la lecture de cette saga sur trois générations de femmes (Marina, Nadejda et Natalia).
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Roman en 4 parties qui permet de comprendre l'histoire de la Russie au 20ème siècle.
Le communisme n'a pas eu que des bienfaits et personne n'était en sécurité, La vie pouvait basculer d'un moment à l'autre. La misère était grande.
Les différentes parties ne sont pas chronologiques mais ont un lien entre elles : on retrouve des personnes issues des mêmes familles, le tout est de s'y retrouver.
J'ai trouvé parfois un peu longues certaines parties.
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J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire et à l'apprécier. le côté politique (trop présent) dans chacune des histoires m'a ennuyée.D'autant qu'on alterne différents personnages mais pas forcément dans l'ordre chronologique, je me suis parfois perdue dans les évènements.
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L'apparatchik n'aimait pas beaucoup la littérature ; il détestait tout particulièrement les romans où, sous l'effet d'un choc, le héros tourne un regard différent sur son environnement. Prenez La Mort d'Ivan Ilitch, par exemple. Ces héros manquaient totalement de lucidité sur eux-mêmes. D'ailleurs, ils appartenaient toujours à la bourgeoisie ou à l'aristocratie décadente. Qu'on lui trouve un roman sur la classe ouvrière ou la paysannerie dont les personnages se diraient, misère qu'ai-je fait de ma vie jusque-là ? Les travailleurs ne se posent pas ces problèmes. Toute la journée, à l'usine, au kolkhoze ou au bureau, ils s'appliquent à des problèmes concrets. Après le boulot, il faut se nourrir, ce qui n'est pas une mince affaire. Lui bien sûr, il ne fait jamais la queue dans les magasins et sa femme non plus. Mais on ne peut pas se cacher que la situation alimentaire du pays est grave. (Dans la queue, on ne parle pas comme ça. On a rien à bouffer, entend-on, mais certainement pas "la situation alimentaire nous préoccupe".)
Dans le Parti, on apprenait à éviter les états d'âme. Ne pas dormir la nuit à cause d'une erreur qui compromettait l'avenir, d'accord. Songer, un bras sous la tête, tandis que la nuit s'écoule aux moyens de conforter sa position, évidemment. Mais se ronger pour des raisons philosophico-métaphysiques, inadmissible. Ne jamais se remettre en question, ni soi-même, ni la société, ni sa place dans la société. Personne ne comprendrait pareille faiblesse. Le scepticisme ne figure pas au nombre des dogmes communistes. De toute façon, comment un homme qui bénéficie des plus hauts privilèges et ne les partage qu'avec une minorité pourrait-il être sujet au doute ? Quant à renoncer à un seul d'entre eux, c'est tomber dans une médiocrité proche de la misère, la vie au jour le jour, sans plaisir, rongée par l'anxiété. A vous l"insomnie et vous ne l'aurez pas volée !
Mais se ronger pour des raisons philosophico-métaphysiques, inadmissible. Ne jamais se remettre en question, ni soi-même, ni la société, ni sa place dans la société. Personne ne comprendrait pareille faiblesse. Le scepticisme ne figure pas au nombre des dogmes communistes. De toute façon, comment un homme qui bénéficie des plus hauts privilèges et ne les partage qu'avec une minorité pourrait-il être sujet au doute ? Quant à renoncer à un seul d'entre eux, c'est tomber dans une médiocrité proche de la misère, la vie au jour le jour, sans plaisir, rongée par l'anxiété. A vous l'insomnie et vous ne l'aurez pas volée !
Pourquoi, sciemment, déclenchons nous des catastrophes que nous pourrions arrêter ? Pourquoi ? Dieu connaît la réponse. Mais je la sais aussi. Parce que nous sommes imparfaits. Ni vraiment bons, ni vraiment méchants. Ni tout à fait intelligents, ni tout à fait stupides.
Le communisme c'est le conservatisme ici la gauche est de droite et vice-versa , comme si ce vaste pays n'était qu'un grand miroir déformant posé devant les pensées occidentales et le conservatisme est éternel. Ce n'est que la peur de l'inconnu, de la nouveauté ou du risque. A la majorité de la population l'ancien système servait de concon. Ce qui est figé, ce qui n'avance plus, même si c'est dangereux , on en prend vite la mesure. Chacun y a sa place et, à moins d'avoir des idées dangereuses, personne n'est exclu de cet univers clos. Il suffit d'étouffer l'esprit d'aventure, de se soumettre aux conventions et tout va bien.
Alexeï était depuis longtemps secrètement hostile au communisme, doctrine conservatrice qui rejetait, malgré les discours le principe même du progrès. C'était un arrêt sur l'image et l'image datait de la fin du siècle dernier. D'ailleurs comment progresser lorsque l'on est persuadé de détenir la vérité ? Pour Alexeï, le communisme servait d'idéologie aux personnes frileuses qui redoutent par dessus tout le froid de la vérité et les courants d'air du changement.
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